Chapitre 1: La mauvaise nouvelle

Tout en faisant un dessin au coin de la feuille qui me sert à compter la caisse, je lance par moment des petits regards vers la porte d'entrée, espérant qu'aucun nouveau client ne rentre dans la quincaillerie. Les soirs de semaine, le magasin est terriblement vide. Je comprends que personne n'ait envie de faire des rénovations quand il fait -20 dehors.

Je relève un peu ma tête pour regarder mon dessin vite fait. Il lui ressemble... même quand je suis perdu au fini-fond de ma tête je trouve le moyen de penser à lui.

-J'ai terminé de verrouiller les portes arrières, affirme joyeusement Armin en s'assoyant sur le comptoir, dans seulement trois minutes je peux barrer la porte avant et ont peu partir!

-Bien.

Armin est mon collègue depuis deux ans. Nous sommes les deux seuls étudiants à travailler dans cette quincaillerie les soirs de semaines et même si nous nous entendons très bien ici, à l'école nous avons deux groupes d'amis différents. Alors que lui passe tout son temps avec Eren, Mikasa, Jean et Marco, moi je suis toujours avec Reiner et Annie.

Le petit blond aux cheveux long regarde par-dessus mon épaule pour voir ce que je dessine et même si je tente de cacher la feuille dans un grognement, il a le temps de voir. Un sourire se glisse sur ses lèvres.

-Tu vas le dire quand, à Reiner, que tu l'aimes? Demande-t-il.

-Jamais, car ce n'est pas réciproque.

-Bertholdt, tu n'as pas encore remarqué ce qui saute aux yeux. Tout le monde croit déjà que vous êtes un couple! Quand tu lui as dit que tu étais gay, il l'a bien pris, non?

Je marmonne en déchirant ma feuille. Le désavantage de travailler trois soirs semaine seule avec une personne est qu'on finit par beaucoup trop se confier à lui. Ce gars me connaît plus que ce que j'aurais voulu et c'est réciproque. Je dois être l'une des rares personnes à savoir qu'il possède un toutou prénommé Bob avec qui il dort tout le temps. J'ai eu cette information grâce à son gentil grand-père qui s'est amusé à me raconter plein d'anecdotes. 

-Il n'est que mon meilleur ami, soupirai-je, si je lui dis, je risque de briser notre amitié et ça, je ne le veux pas.

-Mais si tu ne lui dis pas, quand vous allez avoir tous les deux soixante ans, tu vas regretter de ne jamais lui avoir dit et risquer de développer une magnifique histoire d'amour.

-Et toi, quand vas-tu te décider à aborder Annie?

-J'y travaille, tu sauras.

Je souris en regardant une nouvelle fois l'heure. Enfin 8h, temps de quitter. Pendant qu'Armin va fermer les lumières restantes et verrouiller la porte avant, le ferme l'ordinateur et range la caisse. Je salue une dernière fois mon collègue avant de monter derrière le volant de ma voiture que j'aurais dû démarrer d'avance pour la réchauffer. Cet hiver est particulièrement froid et je grelotte pendant tout le trajet.

Le soir, après m'être bien lavé, je m'enfouis dans mon lit en fixant mon téléphone. Un sourire idiot se grave sur mes lèvres quand je vois que Reiner m'a envoyé des images amusantes. Il m'envoie toujours toutes les photos qu'ils trouvent de marrantes. Parfois, je me demande s'il lui arrive de faire autre chose de ses soirées que de fouiller sur internet à la recherche de choses à m'envoyer. C'est mignon.

Alors que je parcours les images, je m'arrête sur un message qu'il m'a mis au travers :

Mon Reirei
|Bert, demain j'aimerais qu'on aille à notre resto après les cours. J'ai quelque chose d'important à te dire.
|PS : Cette fois c'est sérieux.

Mon cœur fait un bond quand je lis ce message pourtant peu évocateur. Même si je sais que c'est impossible, j'ai malgré moi espoir qu'il voudra me faire une déclaration d'amour. Je l'imaginerais bien avec ses beaux cheveux blonds et ses muscules saillants passer ses mains sur mes joues et me regarder droit dans les yeux avant de dire :

-Bertholdt, cela fait maintenant trop longtemps que je me retiens de te le dire, mais il faut que tu saches qu'à mes yeux tu es la plus belle chose qui me soit arrivée. Je t'aime et aimerais faire de toi mon petit ami.

Puis je nous imagine nous embrasser amoureusement, nos langues danser l'une avec l'autre tandis que des pétales de roses tombent du ciel et qu'un violoniste joue de la musique romantique.

Bon, la fin n'est pas obligatoire, mais l'important c'est qu'il me fasse une déclaration d'amour. Quand je repense à ce que Armin m'a dit, je me dis qu'il a peut-être raison. Cela fait maintenant 14 ans que je connais Reiner, dont trois que je suis fou amoureux de lui. Cette année, nous somme en terminale et si je ne me décide pas à lui dire, jamais ne je vais le faire. Faire mon coming out a déjà été compliqué, mais mon blond m'a grandement encouragé à m'accepter. Peut-être est-ce vraiment un signe?

Je passe ma nuit à jongler à ce problème, me demandant ce que Reiner veut me dire d'important demain. La dernière fois, il voulait simplement me faire part de sa théorie de complot avec les extraterrestres, mais cette fois, j'ai espoir que c'est sérieux pour vrai. Les scénarios qui jouent dans ma tête sont tous plus merveilleux les uns que les autres, mais je suis certain qu'ils seront tous totalement faux.

Le lendemain, j'arrive à l'école le cœur battant trop rapidement, simplement impatient d'être la fin de la journée. Depuis que j'ai mon permis, je viens toujours en voiture au lycée, bravant les embouteillages. Cela ne me dérange pas puisque ça me donne le temps d'écouter ma musique, chantant à tue-tête les paroles sous les regards curieux des autres automobilistes. Je me fiche de ce qu'ils pensent, car j'aime cette routine.

J'arrive finalement après m'êtes garé dans un stationnement trop éloigné puisqu'il ne reste pas de place plus près. C'est toujours les mêmes qui ont le droit d'être près de la porte d'entrée, tandis que moi je dois marcher et braver le froid hivernal. Comme toujours, Reiner m'attend à mon casier, tout souriant. Il est si beau que j'en suis tourmenté.

-Alors, le travail hier soir? S'enquiert le beau garçon.

-Mort, comme toujours. Parfois je me demande comment ils font pour payer nos salaires avec le peu de clients... la bonne nouvelle, c'est que j'ai pu un peu étudier pour l'examen de philo.

-On a un examen? Je n'ai pas étudié moi!

-Tu n'auras qu'à copier sur moi. Tu en a l'habitude de toute façon.

Je ne sais pas comment ça se fait qu'on ne se soit encore jamais fait surprendre à se copier. Sans moi, je crois que Reiner n'aurait jamais passé un examen. Le blond est passé maitre dans l'art.

Quand les cours se terminent, j'attends mon meilleur ami pour aller à notre « rendez-vous » et ainsi connaitre sa grande annonce. Notre lieu fétiche pour manger est en fait un petit restaurant très simplet qui sert à mes yeux le meilleur poulet en ville. Nous y allons au moins une fois par semaine et les deux serveuses nous reconnaissent toujours désormais.

Comme chaque fois, nous nous asseyons sur la banquette du fond, celle qui donne vue sur le studio de yoga. Dès que nous sommes installés, la petite blonde appelée Christa vient nous voir pour prendre nos commandes :

-Bonjour, Bertholdt, bonjour Reiner! Trois morceaux de poulet sautés avec frites?

-Tu nous connais bien, répond en souriant mon meilleur ami.

La serveuse sourit avant de se diriger vers le comptoir. Personnellement, je préfère que ce soit Imir qui nous sert, car Reiner semble s'amuser à flirter avec Christa. Je ne comprends pas ce qu'il lui trouve pourtant... elle n'a rien d'extraordinaire si on oublie sa petite taille et son visage fin.

-Donc tu voulais m'apprendre quelque chose? Demandai-je après un moment.

-Ouais! J'oubliais presque que j'avais une nouvelle à te dire. Tu risques d'être surpris, car je le suis un peu moi-même. Je ne m'en attendais vraiment pas.

Là, je suis de plus en plus curieux. Mes jambes tremblent sous la table alors que j'attends patiemment que mon blond favori crache le morceau. Le sourire sur ses lèvres me fait fondre, rougissant mes joues. Est-ce le moment où il va me dire ses sentiments?

-Je vais arrêter de te faire attendre et te le dire! Voilà, il se trouve que depuis hier je suis officiellement en couple.

Oh, ça je ne m'en attendais vraiment pas... mon visage doit entièrement changer d'émotion, car dès qu'il a prononcé ces mots je me suis senti ramollir. Comment peut-il être en couple? Il ne m'a même pas parlé de fille depuis un bon moment, donc je ne vois pas avec qui il peut être.

-Avec qui? Soufflai-je, et euh... félicitation, j'imagine.

-Merci beaucoup mec et c'est avec quelqu'un que tu connais. C'est là le plus surprenant de l'histoire. Je sors avec Annie.

Ça y est, mon cœur vient de se fendre.

Hello, c'est encore une nouvelle histoire! Je sais que j'en écris beaucoup en même temps, mais je crois que je gère bien le temps de publication. J'avais trop envie de refaire un nouveau Reibert et espère qu'il vous plaira autant que les autres!

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