Chapitre 70 - Jonas
Il ne parvient pas à dormir. Chaque fois qu'il ferme les yeux, l'image de Nelly lui revient, toujours la même. Son sourire, doux et lumineux, flotte dans son esprit, s'immisçant dans ses pensées comme une obsession dont il ne parvient pas à se défaire. Ce sourire, empreint de tant de souvenirs et de regrets, le poursuit inlassablement, refusant de le laisser en paix. Le sommeil le rejette, et à mesure que les heures s'étirent, son corps finit par céder à l'épuisement.
Quand il se réveille au petit matin, la lueur pâle du jour filtrant à travers les rideaux, un soupir échappe à ses lèvres. Ses muscles sont tendus, ses pensées embrouillées. Il éteint son réveil d'un geste las, et là, sur l'écran de son téléphone, un petit logo rouge attire son attention. Un appel manqué. Et son prénom. Nelly.
— Merde ! lâche-t-il, se redressant d'un coup.
Il a loupé son appel. Une vague de frustration monte en lui. Elle l'a appelé, et il n'était pas là pour répondre, pour l'écouter. Elle l'a appelé.
Sans perdre un instant, il compose le numéro de sa messagerie vocale, son cœur battant à tout rompre. La voix de Nelly résonne dans son oreille. Fragile, troublée, comme si elle-même ne savait pas pourquoi elle avait composé son numéro. Elle parle de leurs retrouvailles, de ce que cela a bouleversé en elle. Il peut entendre sa confusion, et cela le touche plus qu'il n'ose se l'avouer. Elle est aussi perdue que lui.
Il ferme les yeux un instant, laissant le poids de ses émotions s'abattre sur lui. Il la comprend trop bien. Leur passé commun est comme une vieille plaie qui ne s'est jamais vraiment refermée, et maintenant qu'ils se sont retrouvés, tout est en train de remonter à la surface. Il soupire longuement avant de ranger son téléphone.
Il doit bouger. Il doit faire quelque chose pour évacuer cette pression, pour éviter que ses pensées ne l'engloutissent. Sans attendre, il se dirige vers sa valise et en sort un ensemble de sport. Courir, voilà ce dont il a besoin. Il doit se vider la tête, expulser cette tension qui le ronge de l'intérieur. Après avoir pris une douche rapide, juste pour se rafraîchir, il commence à s'habiller, prêt à sortir quand son téléphone sonne de nouveau.
Il s'arrête net. Le prénom qui s'affiche cette fois le fait hésiter. Lola. Il laisse le téléphone vibrer quelques instants entre ses doigts avant de décrocher.
— Bonjour, Lola, dit-il d'une voix neutre, se préparant mentalement à cette conversation.
— Mon amour, je suis désolée..., commence-t-elle, son ton mielleux ne parvenant pas à masquer une certaine impatience.
Jonas sent déjà la fatigue le gagner.
— De quoi ? demande-t-il sans réelle curiosité.
— Tu sais très bien de quoi ! rétorque-t-elle en haussant légèrement le ton. Je te dois des excuses pour l'autre soir. J'ai l'impression que tu m'ignores encore plus depuis...
Un soupir échappe à Jonas. L'autre soir. Comment pourrait-il oublier ce qu'il lui a dit ce soir-là ? Comment pourrait-il ignorer le poids de la décision qu'il s'apprête à prendre ? Mais Lola, elle, ne semble même pas s'en souvenir.
— Lola, commence-t-il d'un ton las. Tu te souviens de ce que je t'ai dit ce soir-là ?
Un silence lourd s'installe à l'autre bout du fil. Le genre de silence qui semble s'étirer, s'enrouler autour de lui, créant une tension presque palpable. Il l'imagine, l'air confus, cherchant ses mots, essayant de deviner où il veut en venir.
— Euh, pas vraiment..., avoue-t-elle, une hésitation évidente dans sa voix.
Jonas ferme les yeux, un soupir étouffé échappant à ses lèvres. Évidemment qu'elle ne s'en souvient pas. Il passe une main fatiguée sur son visage, ses doigts effleurant sa barbe de quelques jours. Il se sent épuisé, vidé, comme si cette conversation ne faisait que creuser un peu plus ce vide qui grandit en lui depuis des semaines. Peut-être même des mois. Il n'a pas la force de revenir sur cette discussion, pas maintenant, pas après cette nuit tourmentée où Nelly avait hanté ses rêves, son sourire vibrant d'une intensité qu'il n'avait jamais oubliée. Il serre les dents, hésite. Il ne veut pas parler de cela. Pas de cette trahison... s'il peut la nommer ainsi mais...
— Tu te souviens avec QUI tu étais, ce soir-là ? demande-t-il, sa voix se faisant plus froide, plus tranchante.
Lui se souvient très bien d'avoir entendu un homme puis... cette image. Ce bras qui s'était glissé au-dessus de son téléphone, une peau métisse, musclée. Il s'était figé, incapable de parler, incapable de croire ce qu'il voyait. Chase, peut-être ? Il n'en est pas certain, mais peu importe. Ce n'était pas lui.
— Je... quoi ? balbutie Lola, sa voix soudain marquée d'une panique palpable. Mais qu'est-ce que tu racontes ?
Jonas sent son cœur se serrer. L'entendre mentir, tenter de fuir la réalité avec cette panique qui monte dans sa voix, ne fait que renforcer la douleur.
— Lola, il y avait un homme avec toi dans cette chambre. Un homme nu.
Sa voix est calme, presque détachée. Est-ce vraiment important ? Non, bien sûr. Lui aussi a fauté. Il a embrassé Nelly. Il pense à Nelly. Il rêve de Nelly... mais il n'a pas été plus loin malgré tout le désir qu'il ressent pour elle.
— Je l'ai vu.
Un instant, il se demande si elle va nier encore, si elle va essayer de renverser la situation, mais au lieu de ça, un geignement étouffé lui parvient.
— Je...
La panique dans sa voix se transforme en désespoir.
— Tu es parti depuis si longtemps...
Elle se tait, puis reprend, sa voix tremblante, entrecoupée de sanglots.
— Je suis désolée. Tellement désolée.
Elle commence à pleurer, sa voix se brisant à mesure qu'elle parle.
— Je t'en prie... ce n'était rien... une erreur...
Une erreur. Oui, évidemment. Est-ce vraiment tout ce qu'il représentait pour elle ? Une simple absence, un vide qu'elle s'est empressée de combler avec le premier venu ? Il sent une vague de tristesse qui l'écrase, l'épuise, lui donnant envie de tout abandonner. Après tout, elle a raison, que peut-il lui apporter de bien ? Rien. C'est une certitude.
— Lola... murmure-t-il, sa voix presque éteinte.
— Jonas, je t'en prie...
Elle gémit, s'accrochant désespérément à cette conversation, à l'espoir de réparer ce qui est en train de se briser.
— Ça ne voulait rien dire... je me sentais seule...
Seule. Il grimace en entendant ce mot. Lui aussi était seul et pourtant... il ne se sentait pas si mal.
— C'est ça, le problème, dit-il enfin, sa voix s'étranglant dans un souffle. C'est révélateur de notre couple... enfin si on peut l'appeler ainsi.
Il ferme les yeux, serrant les poings. Nelly, encore elle. Pourquoi son image revient-elle si souvent ? Parce qu'elle était toujours là, quelque part, dans un coin de son esprit. Même quand il essayait d'être présent pour Lola, de bâtir une vie avec elle,
Lola ne répond pas. Ses sanglots se sont calmés, remplacés par un silence gêné. Jonas laisse retomber ses épaules, réalisant qu'il ne peut plus fuir cette vérité. Ce qu'ils avaient, ce qu'ils avaient construit, n'existe plus. Il n'y a pas d'amour, plus de respect. Seulement des ruines. Il soupire, cherchant les mots pour clore cette conversation, pour mettre un terme à cette mascarade.
— Lola, commence-t-il, doucement. Je pense qu'on ne peut plus continuer comme ça.
Un silence de plomb s'installe. Il sait que ce qu'il vient de dire la frappe de plein fouet, mais c'est la vérité. Ils sont arrivés à un point de non-retour.
— Tu veux... me quitter ? Non. Jonas. Laisse-moi du temps. Laisse-moi me rattraper.
La peur et la surprise dans sa voix le frappent. Elle ne l'avait pas vu venir. Peut-être parce qu'elle n'a jamais vraiment écouté ses silences, jamais prêté attention à ses absences d'amour.
Il hésite un instant avant de répondre. Mais au fond de lui, il sait qu'il ne peut plus mentir. Pas à elle. Pas à lui-même.
— Je ne suis pas sûr...
— Je ne veux pas l'entendre, Jonas Dupré ! hurle-t-elle à travers le combiné. Il est hors de question que tu mette fin à notre relation ! Laisse-moi te prouver que tu as tort.
— Lola... Je pense que c'est mieux pour nous deux.
— Tu as tort. Écoute, pour le mariage, reprend-elle rapidement, comme si la conversation était close. Je m'occupe de tout.
Elle dit cela d'un ton presque triomphant, comme si cela pouvait résoudre tous leurs problèmes.
— Et avec l'argent de la maison, on pourra s'offrir un voyage. Enfin, si cette vieille bicoque vaut quelque chose.
Cette vieille bicoque. Jonas serre les poings. La maison familiale, ce lieu chargé d'histoire et de souvenirs, réduite à une simple question d'argent. Elle ne comprend vraiment rien. Rien de ce qu'il traverse. Rien de ce qu'il ressent.
— Lola... nous ne nous marierons pas.
— Je sais que tu as d'autres choses à gérer avant cette étape, continue-t-elle, mais je serai là...
Elle est toujours là, oui, mais pas pour les bonnes raisons. Jonas sent la frustration monter en lui. Il a tellement de choses à gérer. Le tri des affaires de la maison, accumulées au fil des années par sa famille. Ses fiançailles à rompre – encore. Et surtout, une femme à chérir. Nelly. Nelly, celle qu'il n'a jamais cessé d'aimer. Il est prêt à tout pour elle. Le nier serait un mensonge. Depuis leurs retrouvailles, il sait qu'il ne pourra plus y renoncer. Il l'aime, d'une manière si profonde et si absolue qu'il en est presque terrifié. Mais dans le même temps, cette certitude l'apaise. Il n'a plus à lutter contre ce qu'il ressent. C'est là, en lui, vivant, brûlant, indéniable. Et maintenant, il doit agir.
— Tu m'écoutes ?
La voix de Lola le tire brutalement de ses pensées.
— Hein ? Euh... non. Pardon, je... tu disais ?
Il se racle la gorge, tentant de masquer la confusion qui l'envahit. Il était ailleurs, loin de cette conversation, perdu dans les méandres de ses réflexions sur Nelly, sur leur passé, sur ce qu'il est devenu. Sur ce qu'il doit devenir. Sur le manque d'attention de sa « fiancée »...
— J'ai pris des billets pour passer Noël avec toi.
Elle laisse échapper un petit rire satisfait, une note aiguë de gaieté qui résonne comme un écho dans le vide de son cœur.
— Je t'ai trouvé un magnifique cadeau, j'ai hâte que tu le découvres. Je vais me rattraper tu verras !
Jonas reste un instant hébété. Noël ? Avec elle ? Dans moins d'un mois et demi. Il n'a jamais envisagé cela... Pas dans ce contexte, pas maintenant, alors qu'il peine à remettre de l'ordre dans ses pensées. Son cœur rate un battement.
— Quoi ? Mais... tu viens ? parvient-il à articuler, encore sous le choc de cette nouvelle.
— Bien sûr. J'arriverai le vingt-deux et je repartirai le vingt-sept. Ça ira ? demande-t-elle avec insouciance, comme si tout cela n'était qu'une évidence pour lui. Tu penses qu'on pourra partager la chambre de l'hôtel ?
Une boule d'angoisse se forme dans la gorge de Jonas. Il tente de reprendre ses esprits, mais ses pensées sont embrouillées. Tout s'accélère soudainement. Lola parle trop et il ne sait plus
— Euh... Il hésite, cherchant les bons mots pour lui répondre. Je ne dors plus à l'hôtel depuis quelques semaines.
Un silence se glisse entre eux, lourd et pesant.
— Comment ça ? s'étonne-t-elle, sa voix marquant une note d'inquiétude.
— J'occupe la maison, répond-il d'un ton neutre, les yeux fixés sur le paysage derrière la fenêtre, cherchant dans l'horizon un refuge, une échappatoire à cette conversation qui l'étouffe déjà. Le ciel est gris ce matin, et un vent léger fait danser les feuilles des arbres. Tout paraît si tranquille dehors, alors que son esprit est en plein tumulte.
— La maison ?
Le ton de Lola change instantanément. Une pause s'installe, lourde, menaçante.
— Mais tu ne la vends pas ? demande-t-elle, sa voix plus sèche, plus tranchante.
Jonas ferme les yeux et soupire intérieurement. La maison. Ce lieu qui est bien plus qu'un assemblage de murs et de pierres. C'est un sanctuaire, une part de lui qu'il n'a jamais vraiment quittée. Chaque pièce, chaque recoin porte les empreintes de sa vie, de son enfance, de ses souvenirs enfouis. Il se revoit, enfant, courir dans les couloirs, entendre le rire chaleureux de sa mère, sentir l'odeur du pain grillé flottant dans l'air lors des petits déjeuners familiaux. Comment tourner la page sur tout cela ? Comment renoncer à ces moments, à ce passé qui l'a façonné, même si tout est si différent maintenant ?
— J'hésite encore, murmure-t-il en se rapprochant de la fenêtre, son regard se perdant dans le vide, là où les collines rencontrent le ciel. Tu sais... c'est une partie de ma vie et...
Il laisse la phrase en suspens, incapable de formuler clairement ce qu'il ressent. Ce poids, cette nostalgie, c'est à la fois une charge qui l'empêche d'avancer et une ancre qui le maintien stable dans le chaos de sa vie actuelle. Peut-on vraiment couper les ponts avec son passé ?
— Qu'est-ce que tu vas faire d'une maison dans le trou du cul du monde, Jonas Dupré ? s'exclame Lola, sa voix soudain forte et remplie de reproches. C'est n'importe quoi !
Elle enchaîne, implacable, sans lui laisser le temps de répondre.
— Tu as recommencé à boire ?
Ses mots le frappent comme une claque. Pourquoi faut-il toujours qu'elle attaque là où ça fait mal ? Jonas inspire profondément, essayant de ne pas réagir à l'agressivité qui transperce ses paroles.
— Je ne bois plus depuis mon arrivée en France, dit-il calmement, bien que la vérité soit plus nuancée.
Il se retient de mentionner les quelques verres qu'il a pris, aux premiers jours de son retour, quand tout semblait flou, incertain. Mais depuis qu'il a remis les pieds dans cette maison, depuis que Nelly est réapparue dans sa vie, une étrange paix a commencé à l'envahir. Comme si cette maison, avec tout ce qu'elle représente, l'aidait à se reconnecter avec une part de lui-même qu'il avait perdue.
— Et quoi, c'est grâce à la maison ? rétorque Lola, un mépris glaçant dans sa voix. Arrête, c'est pathétique !
Ces mots-là, plus encore que ceux sur l'alcool, lui coupent le souffle. Pathétique. C'est ce qu'elle pense de lui maintenant ? Jonas serre la mâchoire, la gorge nouée. Il ne comprend pas comment elle peut être si... insensible.
— Qu'est-ce qui te prend ? demande-t-il, surpris par la brutalité de ses propos.
— Tu changes, Jonas.
La voix de Lola s'emplit d'une frustration qu'elle ne cherche même pas à dissimuler.
— Je ne sais pas si c'est l'air de France, mais vivement que j'arrive. Tu as besoin de rentrer !
Il l'entend presque claquer des doigts pour accélérer les choses, comme si elle pouvait tout arranger d'un seul coup.
— Je pourrais peut-être convaincre Yan de te faire revenir plus tôt.
— C'est n'importe quoi, répond-il, tentant de garder son calme.
— Tu n'as jamais été comme ça avant !
Jonas se tait un moment, ses yeux fixés sur les arbres qui dansent sous la brise. Avant. Avant quoi ? Avant de s'autoriser à ressentir, à repenser à tout ce qu'il a mis de côté pour poursuivre une vie qui, aujourd'hui, lui semble presque étrangère. Peut-être qu'avant, il se contentait de jouer un rôle. D'être ce qu'on attendait de lui.
— Je n'étais peut-être pas moi-même, murmure-t-il, presque pour lui-même, sa voix pleine de cette fatigue émotionnelle qui le ronge.
Il passe une main dans ses cheveux, ébouriffant un peu plus sa tignasse brune.
— Cette maison...
Sa voix se brise légèrement, mais il continue, sentant qu'il doit lui dire, même si elle ne le comprend pas.
— Elle fait partie de moi. C'est ici que tout a commencé.
Il se rend compte qu'il parle d'un passé dont Lola n'a jamais fait partie, d'un monde qu'elle ne pourrait jamais vraiment saisir. Pour elle, tout est simple : avancer, oublier, tourner la page. Mais pour lui... pour lui, cette maison est un refuge, une manière de se retrouver, de comprendre ce qu'il veut vraiment. Lola soupire, agacée.
— Tu ne peux pas vivre dans le passé, Jonas.
Sa voix se fait plus douce, comme si elle essayait de se montrer compréhensive, mais le ton reste impatient. Ce n'est qu'une maison.
— Ce n'est pas qu'une maison, corrige-t-il doucement, presque triste qu'elle ne puisse pas comprendre. C'est là où j'ai grandi, où j'ai tout vécu. Chaque pièce raconte une histoire. Il s'interrompt, sentant son cœur se serrer à mesure qu'il prononce ces mots. Je ne sais pas si je suis prêt à tout laisser derrière moi.
Lola reste silencieuse. Il sait qu'elle ne partage pas ce lien émotionnel, qu'elle ne voit que des pierres et des meubles, là où lui voit des souvenirs, des instants de vie qu'il ne pourra jamais recréer ailleurs.
— Jonas, tu es dans un autre monde, finit-elle par dire, une pointe de désespoir dans sa voix. Reviens sur terre, avec moi. On doit avancer. Ensemble.
Lola n'a jamais été autant dans le juste, il le sait. Elle a raison, sur le papier, sur le plan rationnel. Avancer, se détacher de tout ce qui le retient encore à cette époque révolue. Mais une part de lui résiste. Cette maison, ce qu'elle représente, ne pourrait-elle pas encore faire partie de son présent ? Pourquoi devrait-il tout laisser derrière lui ?
— Oh, excuse-moi, ajoute Lola, sa voix se radoucissant légèrement. Je ne voulais pas te blesser.
— C'est bon, Lola, ne t'inquiète pas... Il soupire. Tu as sans doute raison. Je vais réfléchir, d'accord ?
Réfléchir. Comme si c'était aussi simple. Il déglutit, tentant de dissiper le malaise qui plane encore.
— J'ai hâte de te revoir. Tu me manques.
Cette phrase le fige. Tu me manques. Est-ce que Lola lui manque, à lui ? Il n'en est même pas sûr. La question le frappe de plein fouet, et il sent son estomac se nouer.
— Lola, je...
Mais il n'a pas le temps de lui dire le fin mot de sa phrase que déjà elle l'interrompt.
— Oh, je dois te laisser ! s'exclame-t-elle brusquement. À bientôt, je t'aime, bisous !
Aussitôt, pris de panique, il lui envoie un message :
06 :47 – Jonas : Je préférerais que tu ne vienne pas.
Mais il n'obtient aucune réponse et il sent l'angoisse monter en lui.
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