Chapitre 7

   Hermione n'arrivait pas à dormir. L'examen du professeur Rogue n'en était pas la cause, mais le fameux rouquin qui obsédait un peu trop ses pensées, selon elle. Instaurer un jeu entre eux était une chose, un jeu physique sans responsabilités, d'autant plus, mais faire croire au reste de Poudlard qu'ils étaient en couple... Certes, l'école entière ne serait pas au courant, et ce n'était pas ça qui la tracassait. Elle se faisait du souci parce que ses amis les croiraient.

   Elle n'aimait pas leur mentir, durant sa troisième année elle l'avait fait mais ses cours avaient toujours été une raison suffisante pour elle. Mais ça... ce jeu... Elle se demandait si cela en valait vraiment la peine. Hermione se trouvait dans une position inconfortable, qui n'avait rien à voir avec son matelas, et elle décida donc d'y réfléchir. Pourquoi avait-elle accepté ?

   Quand Fred lui avait proposé -elle eu honte de se l'avouer- elle n'avait pas accordé une seule pensée à ses amis. Cela ne lui avait traversé l'esprit qu'au moment où elle les avait vu dans la Salle Commune. Soulagée que Fred ne rentre pas dans le jeu tout de suite, elle l'avait regardé s'éloigner vers son frère et les élèves de son année. Elle se prit à se demander qui pourrait croire à leur histoire. Après tout, ils passaient de plus en plus de temps ensemble, ces dernières semaines, et cela ne serait pas surprenant... Elle imaginait cependant déjà le regard suspicieux de Harry à l'annonce de cette nouvelle.

*

« Je m'en doutais. Je le savais, même. »

   Hermione le fixa un moment. Un moment durant lequel elle essaya de discerner la plaisanterie, mais tout lui indiquait que Harry était sérieux. Puis le regard de son meilleur ami se perdit dans la foule qui entrait dans la Grande Salle pour le petit déjeuner, dans lequel se trouvait de nombreuses jeunes femmes, et Hermione soupira. Evidemment qu'il était si distrait, c'était un garçon victime de ses hormones. Elle échangea un regard avec Fred, qui avait passé un bras autour de sa taille pour annoncer la nouvelle, et qui souriait de toutes ses dents. Elle lui aurait d'ailleurs bien fait ravaler son sourire si personne ne les entourait.

« Et personne ne m'a prévenu ? »

   Lee Jordan venait de s'asseoir à côté de Harry, suivit de George qui avait dû participer à la communication de la nouvelle.

« C'est pas ce que je viens de faire ? demanda ce dernier.

-En même temps que tout le monde, je suis votre ami quand même ! »

   Hermione se contenta de lui offrir un sourire d'excuse et finit son assiette. Elle s'empressa d'ailleurs de terminer son repas avant de prendre la main de « son » rouquin et de les faire tous les deux sortir de la Grande Salle. Ils se rendirent dans la Statut de Gregory le Hautain, qui était devenu leur repère, et alors qu'elle se refermait derrière eux, la jeune femme croisa les bras tout en haussant un sourcil.

« Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? »

   Elle avait brièvement évoqué ses tracas de la veille à Fred et il lui avait alors proposé d'annuler leur projet. Mais devant sa réaction, le fait de savoir qu'il était prêt à ne pas le faire si cela la mettait mal à l'aise, l'avait convaincu. Sans encore trop comprendre pourquoi, la réaction de Fred l'avait ravi.

« Tu as l'air de t'amuser un peu trop de la situation...

-Un peu trop ? L'échelle d'amusement d'un Granger doit être différente de celle d'un Weasley. »

   Il croisait lui aussi les bras, un sourire en coin sur son beau visage.

« Et qui dépasse l'autre, à ton avis ? »

   Hermione avait formulé sa question sur le ton du défi, s'approchant de lui pour installer une certaine pression. Le sourire du jeune homme s'était accentué, loin d'être superficiel.

« Il faudrait qu'on test.

-Rendez-vous à la Salle sur Demande, alors.

-Quand ? »

   La question de Fred n'était que pure formalité. Tous les deux exprimaient le désir de montrer à l'autre de quoi ils étaient capables. Hermione sentait qu'ils étaient suffisamment en confiance pour faire plus. Et elle avait très envie de faire plus.

« Demain il y a match de Quidditch, lui rappela-t-elle.

-Alors dimanche.

-Dimanche 15 heure ?

-Dimanche 15 heure. »

   Il hocha la tête pour souligner sa réponse et ne put s'empêcher de rajouter avant que la statue ne leur laisse le passage de libre :

« Peut-être qu'en fin de match je pourrais enlever mon pull, si ma simple vue sur un balai ne suffit pas à te mettre dans tous tes états. »

   Elle n'eut pas le temps de répliquer quelconque phrase, mais son regard s'en chargea et leur rire finit par résonner dans le couloir.

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