Chapitre 27
La nuit leur était favorable. Pas un bruit ne résonnait dans les couloirs, en dehors de leurs pas. Ils ne croisèrent personne et la lune fut assez clémente pour leur éclairer le chemin lorsqu'ils longeaient les fenêtres. Fred n'avait toujours pas retiré la main d'Hermione de la sienne. Ils n'échangèrent pas un mot lors de cette sortie nocturne, seulement quelques rires à la croisée d'un fantôme ou d'un mime du jeune homme. Ils n'avaient pas d'endroits particuliers où aller. Les deux jeunes gens se contentaient de marcher dans le château, main dans la main.
Hermione profita de ce moment. Elle avait deviné, à l'instant où elle était sortie de la Salle Commune avec Fred, que leur situation ne serait plus la même quand ils reviendraient. Elle ne savait pas de quelle façon cela allait se dérouler, elle ne supposait pas d'issu, elle se contentait de profiter de cet instant, de ce silence, de ce moment où son cœur ne battait pas encore frénétiquement dans sa poitrine et de ce contact de leurs doigts qui s'étaient entremêlés. Hermione le regarda alors et ne put empêcher l'élan de le prendre dans ses bras de survenir. Heureusement, elle réussit à se contenir, essayant de ne rien laisser paraître. Elle ne pouvait cependant pas empêcher ses yeux de parcourir son visage et son corps, tentant de graver dans sa mémoire chaque détail. Elle voulait se souvenir de ce tableau et de cette impression de bonheur. Elle ne voulait pas poser de mot sur tout cela, car elle savait qu'aucun mot ne serait à la hauteur de la vérité. Elle faisait ce qui lui semblait raisonnable de faire en cette circonstance : vivre l'instant.
Alors Fred choisit ce moment pour ouvrir la bouche. Détachant ses yeux du sol, continuant toujours à marcher et gardant sa main dans la sienne, il lui dit :
« Nous avons été coupé, tout à l'heure. »
Elle ne put s'empêcher de sourire, revoyant Harry courir vers eux, le visage rouge malgré sa course dans le froid.
« J'étais sur le point de te dire quelque chose d'important. »
Ils marchaient plus lentement, chacun à l'écoute.
« Hermione, je... »
Elle attendit. Pour rien au monde elle ne l'aurait pressé. Elle redoutait presque ce qu'elle entendrait. Mais elle se sentait prête, peu importe la phrase prononcée.
« Hermione, je suis amoureux de toi. »
Alors qu'elle pensait qu'elle allait s'arrêter, qu'elle allait se tourner vers lui, qu'elle allait parler, ou le prendre dans ses bras, elle continua à marcher. Elle le regardait toujours, mais elle gardait le silence. Fred, lui, ne semblait pas avoir terminé ce qu'il voulait dire. Après un bref instant de silence, il reprit, essayant tant bien que mal de la regarder le plus souvent.
« Je m'en suis rendu compte quand Cormac est venu pour t'inviter à la fête, après les vacances de Noël. Et j'ai pris peur. »
Elle continua à ne rien dire.
« J'ai eu peur de te priver de quelque chose. »
Elle resserra un peu sa main dans la sienne.
« Je ne voulais pas que les garçons s'empêchent de venir te voir parce qu'ils pensaient que tu étais en couple. Si tu savais comme je me suis trouvé égoïste, à ce moment-là. »
Là Fred décida de s'arrêter. Il prit son autre main et ne cilla pas une seule fois en la regardant. Hermione ne l'avait jamais trouvé aussi adulte. Elle le trouvait même intimidant. Mais elle lui accorda toute son attention, soudain consciente d'être libéré d'un poids et de respirer à pleins poumons.
« Mais nous avons vécu suffisamment de choses ensemble pour que je te le dise sans rougir. Hermione, je suis tombé amoureux de toi. Et je crois même que je commençais à t'aimer avant de te proposer ce jeu. Et sache que ça m'a fait du mal de tout arrêter. Mais je suis content de pouvoir te dire tout ça sans qu'on soit... faussement ensemble. »
Il tenta de lui sourire mais ce fut un échec. Il attendait une réponse, une remarque, une réplique. N'importe quoi qui puisse briser ce silence. Et Hermione le regardait. Elle observait ses cheveux en désordre, le col de sa chemise à moitié froissé, la forme de son nez, l'emplacement de ses tâches de rousseurs. Il dut attendre un peu avant qu'elle ne parle à son tour :
« Tu m'as mentit. »
Il ouvrit la bouche, stupéfait par une telle réponse, s'apprêtant à démentir mais prit de vitesse par la jeune Gryffondor :
« Pendant tout ton discours tu étais en train de rougir. »
Il mit un instant avant de clore ses lèvres dans un sourire et elle glissa alors ses bras sur les siens. Elle se mit sur la pointe des pieds, glissa sa main sur sa nuque, et lui murmura, tout près de son visage :
« Encore un coup comme ça, monsieur Weasley, où tu m'abandonnes, et je ne donne pas cher de ta peau. »
Toute inquiétude disparut du visage de Fred et rien n'aurait pu faire plus plaisir à Hermione. Elle lui sourit elle aussi et approcha son visage du sien. Ils échangèrent alors ce qui fut jusqu'à maintenant le plus beau baiser de leur vie.
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