Chapitre 23

   Un mois s'était écoulé depuis qu'Hermione ne consacrait plus de temps à Fred. Deux semaines étaient passées depuis qu'Hermione avait arrêté de scruter les couloirs. Une semaine venait de se dérouler depuis qu'elle pensait significativement moins à lui. L'approche des examens y était pour beaucoup. Elle savait qu'elle devait se remettre sur les rails pour ne rien lâcher et pour garder son niveau. Fort heureusement, arrêter de travailler quelques jours n'avaient pas eu de grandes incidences sur ses résultats. Elle s'efforçait de fournir autant d'efforts qu'avant, même si la fatigue commençait doucement à s'accumuler sous ses yeux. Elle devait bien admettre que travailler lui faisait du bien. Elle ne s'acharnait pas sur ses livres et restait raisonnable, passant du temps avec ses amis. Elle gardait un rythme dont elle avait eu autrefois l'habitude et cela lui restait bénéfique. Même si elle ne l'avait pas oublié.

   La jeune femme se préparait pour son tour de garde. Comme d'habitude, elle s'était mise en accord avec Ron et ils s'étaient répartis certaines parties du château. Ainsi, elle s'occupait de certains étages, laissant au rouquin le soin de vérifier les cuisines.

   En marchant dans les couloirs déserts, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir une mauvaise impression. Depuis qu'elle s'était préparée pour ce tour, un poids s'était posé -non délicatement- sur son cœur et son estomac. Elle regrettait d'avoir autant mangé lors du dîner, mais devait bien admettre que là ne s'en trouvait pas la cause. Elle chercha la raison d'une telle mauvaise intuition tout en marchant dans l'obscurité, n'ayant pour le moment pas besoin de sa baguette, les fenêtres étant assez nombreuses et la nuit clémente pour laisser les rayons de lune éclairer son chemin. Elle n'eut cependant pas à attendre très longtemps, comprenant bien vite, quand des bras surgirent devant elle, la raison d'un tel sentiment.

   Hermione n'avait pas eu le temps de réagir. Elle s'était bien vite retrouvée contre un corps, ne pouvant le voir. Elle devinait que c'était un garçon. Il avait surgi derrière elle et l'avait attiré à lui sans la prévenir, l'effrayant de cette façon. Ses bras l'entouraient et elle n'arrivait pas à s'en libérer. Puis la voix, près de son oreille, lui fit deviner l'identité de la personne :

« Tu en as mis, du temps... »

   Cormac McLaggen.

« Lâche-moi...

-Oh non, pas tout de suite. »

   Il avait resserré son emprise quand elle avait essayé de se dégager. Elle n'aimait pas cette situation et espérait que Cormac se montrerait assez raisonnable pour la laisser partir.

« Tu vois où je suis obligé d'en arriver pour que tu me remarques ?

-Cormac, c'est pas le moment...

-Ce n'est jamais le moment avec toi, Hermione ! »

   Il la fit alors tourner brusquement et elle se retrouva face à lui, à quelques mètres de son visage, les bras prisonniers de ses mains rugueuses.

« Tu ne vois dont pas toutes les fois où j'essaye d'attirer ton regard ? Toutes les fois où j'essaye de me montrer gentil avec toi ?! »

   Une flamme dansait dans les yeux du jeune homme. Hermione prit peur. Elle s'aperçut qu'en plus des battements frénétiques de son cœur qui étaient apparus quelques minutes plus tôt, ses mains et ses jambes commençaient à trembler. Sa baguette ne se trouvait pas à porter de main, mais savoir que Cormac n'avait pas la sienne en vue eut le mérite de la soulager un peu. Elle rassembla son courage pour répondre, ce qu'il semblait attendre, toujours cette flamme dans les yeux.

« Si tu ne l'avais pas remarqué, j'étais triste de me retrouver toute seule. Fred...

-Oui, oui, oui, Fred, je sais. Qu'est-ce qu'il a de plus que moi, celui-là ? Je ne t'aurais jamais laissé tomber comme ça. Jamais je n'aurais osé te faire ce mal.

-Tu...

-Fred s'est joué de toi, et quand il s'est lassé, parce qu'il n'a pas eu l'air de se rendre compte de la chance qu'il avait, il t'a lâchement abandonné.

-Cormac, tu me fais mal... »

   Il continuait à parler mais avait desserré sa prise. Hermione n'avait jamais assisté à un tel spectacle et elle espérait rêver.

« Moi je ne me serais jamais permis de te faire souffrir comme ça...

-C'est pourtant ce que tu es en train de faire. »

   Elle durcit son regard, reprenant contenance, se souvenant qu'elle avait son mot à dire et qu'elle était capable de se défendre. Elle s'était tout de même retrouvée face à plusieurs dangers au cours de sa vie, en particulier dans cette école, et elle ne comptait pas se laisser faire par ce Gryffondor sortit de nulle part.

   Il ne dit rien, réalisant alors la situation dans laquelle ils se trouvaient tous les deux, situation qu'il avait créée.

« Tu dois me croire.

-Lâche-moi, Cormac.

-Hermione, tu dois...

-Une différence fondamentale entre toi et Fred : lui m'a toujours laissé le choix. »

   La surprise lui permit de se libérer de sa prise. Elle recula de plusieurs pas et sortit sa baguette sans attendre. Elle la pointa sur le jeune homme, le regard aussi dur que possible en essayant d'ignorer ses mains qui tremblaient toujours.

« Hermione...

-Tu t'approches encore de moi et tu verras à quel point je suis forte en sortilège. »

   Il voulut faire un pas mais elle recula encore un peu et fit un geste dans sa direction. Il comprit qu'il avait eut tort, du moins elle l'espéra, et recula de lui-même.

« Je te demande pardon... »

   Il n'attendit pas une réponse et partit. Bien vite, il fut hors de vue. Hermione resta un moment dans cette position, tentant de calmer les battements de son cœur et les tremblements qui parcouraient son corps. Elle devait bien admettre que la peur qu'elle avait ressentie, et dont il restait quelques traces, n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait déjà éprouvé auparavant face à d'autres menaces. Et soudain, elle ressentit le besoin crucial de se trouver dans les bras de Fred.

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