Chapitre 16
Hermione avait décidé de se rendre au Terrier en train. Elle avait écrit à Arthur en lui demandant s'il serait possible pour lui de venir la chercher en voiture à la gare la plus proche de la maison et il avait volontiers accepté. Elle avait salué ses parents, tous deux ravis d'avoir pu fêter Noël en famille, et se trouvait, quelques heures plus tard après cela, valise en main et regard attentif, à la gare en question. Bientôt, un klaxon résonna et elle reconnut monsieur Weasley.
Il avait réussi à se procurer une nouvelle voiture et avait dû, suite à cela, promettre à sa femme de ne pas l'enchanter. Il confia à Hermione attendre quelques temps avant de rompre cette promesse, afin que Molly ne lui en veuille pas trop. Il s'excusa ainsi du temps de trajet, ce à quoi Hermione le remercia d'autant plus d'avoir pris ce temps pour venir la chercher.
« Alors dis-moi, est-ce que tu peux me dire à quoi sert un stylo à quatre couleurs ? »
Bien que s'étant attendue à une question de ce type, la jeune femme eut quelque peu honte de sa surprise quant à la connaissance de cet objet par le sorcier. Elle se reprit en tenta de le lui expliquer.
« C'est plus pratique d'avoir les quatre couleurs dans une seule main. C'est pour faciliter, pour éviter de perdre du temps.
-Les moldus détestent perdre leur temps, je l'ai remarqué à de nombreuses reprises.
-Oui, très souvent, mais ça dépend des populations.
-Oui, ça je pense que c'est partout pareil, nous n'avons pas la même perception du monde. »
Hermione souriait, contente de pouvoir discuter avec Arthur. Elle avait toujours aimé entendre ses réflexions, le plaisir ne faisait que s'accroître au fil des années et il lui permettait d'ouvrir une fenêtre, de construire un pont entre ce monde et celui de ses parents.
Ils arrivèrent cependant rapidement et la vue du Terrier ravit Hermione d'autant plus. Elle ne l'avait jamais avoué à ses parents, mais cette maison lui permettait de se sentir chez elle. Cela n'enlevait cependant rien à l'amour qu'elle leur portait.
Elle descendit de la voiture et sortit sa valise avant qu'Arthur ne puisse le faire. Elle poussa ensuite la porte d'entrée et fut presque aussitôt étouffée par l'emprise de Molly. Elle lui rendit son étreinte, savourant d'ores et déjà le bien être de se trouver en ce lieu.
« Tu as fait bon voyage ? »
Elle tenta de rassurer la mère de famille qui voulut savoir si tout se passait bien chez elle et dans sa vie en général. Elle croisa alors le regard de Fred qui se trouvait près des escaliers, les mains dans les poches et qui lui souriait. Geste rendu, elle se consacra entièrement à son récit de voyage, très anodin mais nécessaire pour la maîtresse de maison.
Quelques minutes plus tard, Hermione entreprit de monter sa valise à l'étage. Fred voulut l'aider et elle n'y vit pas d'objection. Une fois seuls dans l'escalier, il posa ses lèvres sur les siennes avec un mélange de douceur et d'empressement. Hermione eut l'impression de lui avoir manqué mais s'abstint de toute remarque. Elle se contenta de grimper les marches et de ne rien dire, pour ne pas attirer l'attention, quand le rouquin passa furtivement sa main sur ses fesses. Une fois devant la porte de chambre de Ginny, il lui laissa sa valise et se dirigea vers sa propre porte à reculons afin de ne pas la lâcher des yeux. Hermione attendit qu'il soit dans sa chambre avant d'ouvrir la porte, ce qu'il ne semblait pas vouloir faire. Bien au contraire, il se mordait légèrement la lèvre inférieure tout en la regardant, adossé contre sa propre porte. Elle lui lança alors un regard entendu et, assumant sa défaite, il disparue derrière le battant orange. La jeune femme sourit et toqua légèrement avant de disparaître à son tour du couloir.
*
« Tu ne leur avais rien dit ?!
-Je ne vois pas en quoi cela t'étonne. »
Ron restait bouche bée. Il venait d'apprendre qu'elle n'avait jamais révélé à ses parents l'existence de Voldemort. Harry regardait Ginny de loin et bien que son meilleur ami ne semblât rien remarqué, Hermione se trouvait heureuse de voir enfin l'intérêt qu'il portait à la rousse. Elle espérait néanmoins que les hormones du garçon n'étaient pas seules responsables à cela.
« Je crois que j'aurais fait pareil, dit-il finalement.
-Non, sourit Harry.
-Pourquoi tu dis ça ?
-Parce que ta mère serait quand même au courant, d'une façon ou d'une autre, expliqua-t-elle.
-Tu ne peux pratiquement rien cacher à ta mère. »
Cette fois, Harry ria franchement et Ron lui lança une poignée d'herbe qui ne faisait pas une très bonne vengeance. Les jumeaux vinrent alors les rejoindre sous l'arbre où ils demeuraient et se joignirent à la conversation, tous assis par terre. Fred venait de se placer derrière elle, les mains sur son ventre.
« Tu ferais mieux de bouger si tu ne veux pas que maman s'en aperçoive, remarqua Ron.
-Elle est dans la cuisine. »
Pour appuyer ses dires, il posa son menton sur l'épaule d'Hermione qui lui jeta un coup d'œil en souriant.
« Mais tu oublies qu'elle finit toujours par tout savoir, se remit à rire Harry.
-Seulement lorsque ça concerne Ron. »
Fred accompagna sa réplique d'un clin d'œil vers Harry et George compléta à sa suite. Pendant qu'ils étaient tous en train de se chamailler mutuellement, Fred parlait avec Hermione, tous deux dans leurs murmures :
« Tu serais partante pour me rejoindre avant le dîner ? »
Elle souriait d'avance.
« Tu veux dire dans quelques minutes ?
-Oui, quelque chose de cet ordre-là, en effet. »
Il lui mordilla alors légèrement l'oreille, très furtivement pour que cela ne se remarque pas trop mais suffisamment pour ne pas lui donner envie de refuser.
« Où ça ?
-Dans ma chambre.
-Je vais y réfléchir. »
Il mima une moue scandalisée auquel elle lui fit un clin d'œil, geste qui pouvait bien servir à plusieurs revanches méritées. George se leva à ce moment pour rentrer et son frère le suivit, la regardant tout de même en s'éloignant et ayant le temps de lui lancer :
« Ne réfléchis pas trop quand même.
-Réfléchir à quoi ? demanda Ron alors que ses deux frères atteignaient la maison.
-A sa demande en mariage. »
Devant son expression exagérément stupéfaite, Hermione explosa de rire. Les mains sur le ventre, elle réussit tout de même à lui dire entre deux souffles qu'elle plaisantait, de quoi permettre à Ron de respirer plus librement. Harry se moquait de la crédulité de leur ami, lui aussi riant en ayant un peu de mal à reprendre son souffle.
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