Chapitre 14

« Je n'en reviens pas ! »

   Hermione se baladait avec Fred dans la cour du château. Elle venait de s'arrêter, stupéfaite, en se rendant compte que le temps lui avait filé entre les doigts.

« Quoi ? »

   Il semblait, comme toujours, amusé de la voir ainsi.

« On va bientôt être en vacances !

-Oui, à ce que je sache, je viens de te le rappeler en t'invitant à fêter Noël chez nous.

-Ça fait des semaines que t'es venu me chercher et je n'ai toujours pas pu m'occuper de toi. »

   Elle le vit se détendre et sourire plus tendrement. Doucement, il se rapprocha d'elle, posa ses mains sur sa taille, et ne laissa entre leur visage que quelques centimètres.

« Je suis venu te chercher ? »

   Elle ne put s'empêcher de sourire.

« Tu ne vas pas me contredire ? »

   Il sourit d'autant plus en s'approchant encore. Ils s'embrassèrent, délicatement. Fred posa ensuite son front contre le sien et ferma les yeux. Hermione en fit de même, ses mains sur sa nuque, le sourire aux lèvres.

   La tentation fut alors grande. Grande de le lui dire, de déverrouiller son cœur et de le lui formuler. Elle savait qu'elle le lui murmurerait, elle savait quels mots elle emploierait, elle le savait mais ne fit rien. Une règle implicite avait été crée pour ce jeu, et tout résidait justement dans le mot « jeu ». Alors elle garda le silence et profita de ce moment.

   Un moment interrompu par George qui venait de bousculer Fred dans sa course. Il fut entraîné sur quelques mètres et ils se chamaillèrent un peu. Hermione ne put s'empêcher de rire en les observant et s'approcha d'un pas lent. George passa alors un bras autour de ses épaules et lui demanda d'une voix légère :

« Alors, tu viens avec nous pendant les vacances ?

-Seulement quelques jours après le réveillon, j'ai promis à mes parents de venir les voir.

-Soit. On va prévenir maman, alors. »

   Ils marchèrent ainsi pendant que Fred lui prenait la main. Le professeur McGonagall apparut au bout du couloir, un parchemin en main. Elle se dirigeait vers eux et concentrait son regard sur Hermione. La jeune femme ne savait pas comment l'interpréter et, pour ne pas améliorer les choses, Fred se pencha à son oreille pour lui demander :

« Tu crois qu'elle est au courant de ce qu'on a fait à la bibliothèque ? »

   Hermione se tourna brusquement vers lui, le regard furieux mais aussi agrémenté d'une crainte certaine. Fred se pencha vers elle pour déposer ses lèvres à la commissure des siennes et lui murmura que tout allait bien se passer. Elle ne réussit pourtant à se détendre complètement seulement quand le professeur, arrivée à leur hauteur, leur offrit un magnifique sourire.

« Mademoiselle Granger, le professeur Dumbledore souhaite vous voir dans son bureau. Messieurs Weasley. »

   Après avoir salué les garçons, elle se détourna et se dirigea vers le bureau dont seuls peu nombreux connaissaient la position. Hermione ne se retourna pas pour dire au revoir à son compa... camarade, trop accaparée par les hypothèses qui naissaient dans son esprit suite à cet entretien. Elle la suivit au travers des couloirs d'une marche soutenue.

« Monsieur Weasley et monsieur Potter s'y trouvent déjà. »

   Elle ne trouva rien à répondre et se retint de lui demander ce qui pouvait conduire le directeur et la directrice adjointe à les convoquer. Puis elle prit conscience que le professeur Dumbledore se trouvait dans l'enceinte de l'école, et donc qu'il était revenu. Elle n'entendit pas le mot de passe prononcé par son professeur, trop concentrée sur son sourire. En quelques secondes et quelques marches gravit, elles furent dans le bureau de Dumbledore.

   Hermione s'approcha alors que le professeur McGonagall restait en retrait. Leur directeur se trouvait assis sur son siège, Ron et Harry debout devant le bureau. Elle les rejoignit et se plaça à côté du brun, ce dernier étant ainsi entouré de ses eux meilleurs amis. Dumbledore leur souriait, les yeux brillant à travers ses lunettes en demies-lunes.

« Il est mort ? »

   Harry n'avait pas réussi à se contenir. Dumbledore leur souriait d'autant plus et le brun poussa un cri de joie. Il se tourna vers eux et une nouvelle étreinte dut faite. Mais bien vite, la jeune femme se tourna vers leur directeur afin de requérir plus d'informations.

« Voldemort n'est plus de ce monde. Il n'avait pas encore réussi à rassembler ses serviteurs, l'affaire est donc... classée.

-Et sa baguette ?, demanda Hermione.

-Détruite. »

   Elle sentit Harry se détendre instantanément.

« Il y a eu des blessés ?, demanda Ron. Tout le monde est revenu sains et saufs, personne n'a...

-Tout le monde est revenu sains et saufs, monsieur Weasley, ne vous en faite pas. Il y a eu quelques dommages collatéraux, mais rien face à ce que nous avons échappé, sans aucun doute. »

   Hermione vit soudain la main droite du professeur noircie. Elle comprit qu'il en avait payé le prix. Elle croisa son regard et, sous son sourire, tenta de se rassurer. Elle s'autorisa alors à lui sourire à son tour et respira de nouveau librement.

« Je tenais à vous le faire en face, étant donné tout ce que vous avez vécu.

-Merci monsieur.

-Oui, merci. »

   Il les congédia ensuite et demanda à Harry de rester. Le professeur McGonagall resta avec eux tandis qu'elle descendait les escaliers en colimaçon avec Ron. Une fois dans le couloir, le mur refermé derrière eux, ils marchèrent côte à côte d'un pas léger.

« Ça fait du bien, lui confia Ron.

-Beaucoup de bien. »

   Elle sentait qu'il voulait lui dire une chose en particulier, alors elle se contenta de laisser le silence s'installer pour qu'il puisse trouver lui-même le temps de le faire. Et il finit par y arriver :

« Tu es heureux avec mon frère ? »

   Ron possédait la capacité de la surprendre malgré les années passées ensemble. Elle réfléchit un instant avant de lui répondre, consciente malgré tout qu'elle ne pouvait pas lui dire que tout ce qu'il voyait n'avait que pour but qu'on les laisse tranquille.

« Il prend soin de moi.

-Et ça te suffit ? Parce que je sais qu'il peut être un peu lourd parfois, et très agaçant, et toujours à faire des farces et...

-Ron, Ron, Ron, ne t'inquiètes pas. Je suis très bien avec lui. Il se comporte bien avec moi et ce qu'on vit tous les deux me convient très bien. »

   Le soulagement ressentit face aux mots qu'elle avait choisis ne fut pas grand. Certes elle ne lui mentait pas, mais elle ne lui disait pas non plus la vérité.

« Bon, ça va alors. »

   Il lui sourit et elle fut apaisée de le voir ainsi.

« Je vois bien qu'il se passe un truc fort entre vous. »

   Elle faillit s'arrêter sous sa remarque mais se força à continuer.

« A la façon dont vous vous regardez. »

   Elle ne répondit rien et n'eut rien à répondre, car Harry venait de courir derrière eux et de passer ses bras sur les épaules de chacun, des larmes de joie aux yeux.

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