Chapitre 11

« Ça avance, avec Fred ?

-Attention Harry, je ne suis pas sûre d'être prête à te faire des cours d'éducation sexuelles.

-Hé, je suis là quand même, et c'est mon frère dont vous parlez ! »

   Hermione ne put s'empêcher de rire. Alors qu'elle traversait le couloir longeant la cour avec Harry et qu'elle avait saisi qu'il lui demandait à quel stade de leur relation ils en étaient, Ron avait surgit de nul part.

« Ne t'inquiète pas Ron, je disais justement à Harry que je souhaitais éviter le sujet. »

   Elle échangea un regard avec le brun, celui-ci souriait, et se rendirent en cours de métamorphose.

   A quelques mètres de la salle, elle fut arrêtée dans son élan par une main qui retenait son poignet. Elle n'eut pas à réfléchir pour deviner qu'il s'agissait de Fred. Ses amis la saluèrent donc et elle se tourna vers le rouquin qui souriait en coin.

« Fred, tu vas me mettre en retard..., se plaignit-elle.

-Mais c'est le but. »

   Tout en parlant, d'une voix dont la tonalité avait été volontairement basse, il posait ses mains sur sa taille et la poussait délicatement contre le mur. Elle ne put que sentir sa présence sur elle et il ne tarda pas à se pencher pour l'embrasser. Malgré la douceur de ses gestes, ses lèvres avaient pris les siennes avec une certaine brusquerie, ce qu'elle appréciait. Elle laissa les vagues de sensations déferler en elle et la surprise de le voir ici qui semblait lui couper toutes les routes raisonnables. Malgré elle, elle laissa ses mains se noyer dans sa chevelure alors que leur corps se pressait l'un contre l'autre.

   La langue de Fred vint titiller la sienne et bientôt elles tournèrent dans le sens des aiguilles d'une montre à une vitesse trop importante pour qu'elle reprenne conscience de l'endroit où ils se trouvaient. Ils ne se séparaient que de rares fois pour reprendre leur respiration mais Hermione le poussa légèrement, sans détacher son corps du sien, afin d'essayer de lui faire comprendre qu'elle devait y aller.

   Elle se pencha pour récupérer son sac qu'elle n'avait pas sentie tomber et, une main sur sa nuque pour le pousser à venir vers elle, elle lui chuchota à l'oreille :

« Tu me fais encore plus d'effets, maintenant. »

   Il glissa en réponse une main à ses fesses et elle s'éloigna vers sa classe. Elle ne se retourna pas une seule fois. Fred venait d'allumer quelque chose de nouveau, une excitation impatiente qui cette fois prendrait ses pensées en otage. Elle savait d'avance qu'elle penserait à ce qu'il venait de se passer dans ce couloir pendant le cours, mais au contraire de l'inquiéter quant à sa concentration, elle se savait assez confiante pour rester raisonnable, elle se trouvait heureuse d'avoir un Fred dans sa vie.

   Elle prit place à côté de Harry qui lui glissa doucement :

« Tu as failli être en retard. »

   Un regard vers son professeur lui apprit que son meilleur ami se jouait d'elle, alors elle prit l'air condescendant dont elle avait autrefois l'habitude et lui répondit en ouvrant son manuel à la bonne page :

« J'ai cinq minutes d'avance, mon cher, et je m'étonne que tu sois déjà installé. »

   Ils riaient alors et discutaient avant le commencement du cours.

*

   Hermione venait de terminer ses devoirs à la bibliothèque et elle s'ennuyait. Elle n'avait pas envie de partir de cet endroit. Elle se sentait bien ici, et puis madame Pince était de bonne humeur et elle comptait bien en profiter. Elle avait trouvé une table libre près des fenêtre, entourée des rayonnages. Elle était seule et elle se sentait bien.

« Je peux m'asseoir ? »

   Quand elle le vit, l'idée de refuser la demande ne lui traversa pas une seconde l'esprit.

« Bien sûr. »

   George leva la chaise à côté d'elle pour éviter de la racler sur le sol et prit place à ses côtés. Il n'avait pas de livres avec lui, il n'avait même pas son sac, Hermione en concluait qu'il était venu ici pour elle.

« Comment tu vas ? »

   Elle sourit à sa question. Si elle s'était toujours bien entendu avec Fred, cela était la même chose pour George. Compréhensif, il s'était toujours montré à l'écoute. Il avait vite compris qu'elle portait plus d'intérêt à Fred et, loin de s'en offusquer, Hermione avait remarqué qu'il avait à plusieurs reprises crée des occasions pour qu'ils puissent se retrouver, elle et son frère.

« Je vais bien, je te remercie. Et toi ? »

   Elle ne s'attardait que rarement sur ses états d'âme auprès du jeune homme, comme auprès de tout le monde d'ailleurs, mis à part Harry et Ron.

« Moi ça va. Et Fred aussi, d'ailleurs. »

   La jeune femme sourit d'autant plus à l'évocation de son prénom.

« J'aimerais savoir... Si ce n'est pas trop indiscret, bien sûr. Et ne t'en fais pas, ce n'est pas Fred qui m'envoie.

-George, tu commences à tourner autour du pot. »

   Il soupira en étirant les lèvres avant de se reprendre :

« Je voulais savoir ce que tu éprouvais pour mon frère. »

   Elle perdit son sourire instantanément.

« Pour Fred, crut-il utile de préciser. Si tu ne veux pas y répondre, il n'y a aucun...

-Je l'aime bien. »

   Elle croisa son regard et sut qu'il ne fallait pas l'éviter pour souligner ses propos. Mais Hermione sut qu'elle n'aurait pas à mentir. George respecterait ses paroles.

« Je l'aime vraiment bien. »

   Il hocha la tête, semblant hésiter avant de finalement parler à son tour :

« Lui aussi il t'aime bien. Je voulais m'assurer que tu ne pensais pas qu'il se jouait de toi, ou...

-Je le sais, ne t'en fais pas. »

   Elle venait de retrouver le sourire.

« Ne t'inquiète pas George, ton frère s'est toujours montré sincère.

-Ça je n'en doutais pas. Mais parfois on ne sait pas ce qu'il se passe dans la tête d'une fille et...

-Tu ferais mieux de t'arrêter-là. »

   Sa mise en garde fit de nouveau sourire George qui acquiesça et se leva. Après avoir rangé la chaise, il s'éloigna en faisant attention à ne pas faire de bruit, et ainsi à ne pas éveiller la colère de la bibliothécaire. Cependant, il l'apostropha de nouveau avant de quitter les rayonnages :

« Tu fais attention à toi, j'espère. Tu sais ce que ça implique... Hein ?

-Oui George. Tu sais très bien ce que je ressens pour ton frère, mais je ne prends pas plus que ce qu'il me donne et je n'en demanderais pas plus. »

   Il afficha alors un sourire triste et l'air résigné des amis qui ne peuvent rien faire d'autre que prêter une oreille au besoin. Mais chose encore impensable pour elle, il se rapprocha, embrassa sa tête sur sa chevelure encore décoiffée, et la salua de la main avant de partir définitivement. George ne voulait pas qu'elle souffre dans cette histoire, elle espérait qu'elle venait de le rassurer suffisamment.

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