Chapitre 10

   Hermione ouvrit les yeux une seconde après s'être réveillée. Elle n'eut pas à faire d'efforts pour se souvenir de ce qu'elle avait fait quelques heures plus tôt. Un regard à sa montre lui indiqua que le dîner était passé et un regard sur le côté lui apprit que Fred dormait comme un bébé. Elle ne put s'empêcher de sourire et le voyant ainsi.

   Il lui avait mis une couverture, sans doute pour qu'elle n'attrape pas froid, et elle vit dans ce geste, mais aussi dans le fait qu'il était encore à ses côtés, beaucoup de tendresse. C'était aussi ce qu'elle aimait avec lui : malgré ce jeu, malgré la certaine froideur qui aurait rebuté certains, Fred se montrait toujours gentil. Il ne voulait pas la blesser et il semblait prendre en compte chaque détail qu'impliquait ce jeu. La jeune femme tentait de ne pas trop s'attacher mais, comme c'était déjà le cas bien avant qu'il ne s'intéresse à elle, ce n'était pas gagné d'avance.

   Fred se réveilla doucement à ses côtés. Hermione avait passé une main pour soutenir sa tête, le coude sur l'oreiller, et pouvait ainsi l'observer en train d'émerger. Il la vit et sourit et, malgré elle, elle sentit son cœur fondre. Il était si mignon au réveil.

« Bien dormi ? »

   Il s'étira pour ponctuer sa remarque et Hermione pu voir une grande partie de son torse, grâce à ce geste. Lui aussi avait sur lui la couverture, mais elle fut ravie de pouvoir revoir le grain de sa peau. Elle avait très envie d'y passer la main et ne se priva pas pour le faire. Le sourire de Fred s'élargit avant qu'elle se penchât sur lui pour l'embrasser.

« J'ai mon tour de garde à faire, lui apprit-elle après quelques minutes.

-Ça me rappelle des souvenirs. »

   Hermione laissa échapper un rire avant de sortir du lit pour se rhabiller. Elle sentit le regard du jeune homme sur elle mais cela était loin de la déranger. Elle aimait son regard et, quand elle se retourna pour le croiser, il détourna rapidement les yeux pour se faire passer comme innocent. Elle ria encore légèrement et vint vers lui pour l'embrasser encore. Elle se pencha vers son oreille alors que sa main caressait son ventre :

« Merci pour tout à l'heure.

-Mais, c'est la moindre des choses. »

   La fin de sa phrase venait de connaître une tonalité différente car elle venait de glisser sa main sur son sexe pour lui prodiguer quelques caresses. Fred laissa sa tête retomber sur l'oreiller, signe évident qu'il se laissait bien tenter, mais elle l'embrassa alors et cessa tout mouvement. En se redressant, elle ne put s'empêcher d'afficher à son tour un sourire amusé. Elle ponctua cela d'un clin d'œil qu'il comprit instantanément et il laissa à son tour échapper un soupir.

   Hermione se dirigea alors vers la porte et, avec un dernier regard en arrière et un signe de main en guise d'au revoir, sortie de la Salle Sur Demande. Quand le mur réapparut derrière elle, elle sentit une brise fraîche qui traversait le couloir mais qui lui rappelait aussi qu'elle était à présent toute seule. Malgré elle, elle s'attachait à Fred.

*

   Pour son plus grand malheur, Hermione avait croisé le professeur Ombrage durant son tour de garde. Elles s'étaient croisées et saluées et la jeune femme aurait volontiers continué son chemin si le bonbon rose ne lui avait pas demandé des nouvelles. Elle voulait savoir si tout se passait selon les règles et si elle n'avait croisé personne. Heureusement, Ombrage ne s'était pas trouvé dans le couloir de la Salle Sur Demande à ce moment-là, Hermione aurait beaucoup de mal à trouver une explication.

   Le soulagement l'envahit tout entier quand elle se retrouva devant la Grosse Dame. Il lui restait deux heures avant les premiers réveils et, bien qu'elle ne sût pas encore comment les occuper, elle se sentait suffisamment reposée pour ne pas aller dormir. Bien qu'une longue journée de cours l'attendît, elle se sentait prête à la vivre en grande forme.

« Vous vous êtes tous passé le mot ? »

   Que serait le retour à la Salle Commune sans les plaintes de la Grosse Dame ?

« Je vous demande pardon ?

-Rien, laissez tomber. »

   Hermione soupira. Elle n'avait jamais apprécié ce tableau.

« Fortuna Major. »

   L'entrée s'ouvrit et elle fit attention à l'encadrement pour ne pas tomber. D'abord, elle reconnut l'odeur du lieu qui lui permettait de se sentir si bien. Ensuite, la lumière venant du feu dans l'âtre lui réchauffa le cœur après cette longue balade en solitaire. Et enfin, la présence de Fred lui permis de se sentir au mieux.

   Ils se souriaient tous les deux et un regard circulaire lui apprit qu'ils étaient seuls. Naturellement, ils se prirent dans les bras.

« Merci.

-Attends, tu n'as encore rien vu. »

   Il se décala et, tout fier, lui montra la table basse en bois sur laquelle prônait assiettes, couverts et bien sûr plats. Hermione prit alors conscience des gargouillis de son ventre et son sourire s'agrandit.

« Que veux-tu en échange ?, demanda-t-elle, méfiante, en prenant place sur le tapis.

-Mais rien, je ne cherche qu'à t'amadouer pour te montrer que personne ne peut résister à mon charme. »

   Loin de rougir, Hermione sentait la complicité qu'il y avait entre eux.

« Plus sérieusement, je n'allais pas manger ça tout seul alors que tu errais toute seule dans les couloirs du château en pleine nuit. Et que c'était à cause de moi que tu avais raté le dîner ! »

   Tout en se servant, elle répondit :

« Mais je suis restée de mon plein gré. Je tenais vraiment à voir de quoi Fred Weasley était capable. »

   A sa grande fierté, elle le remarqua rougir.

« Et, tu en es satisfaite ? »

   Elle lui tendit la cuillère pour qu'il puisse se servir à son tour et s'empara de son verre. Elle trinqua contre le sien et, en le portant à ses lèvres, lui répondit sans le quitter des yeux :

« On ne peut plus satisfaite. »

   Il semblait content et se servit alors avec enthousiasme. Ils passèrent ainsi le reste de la nuit à discuter, à rire beaucoup aussi, et Hermione prit conscience de l'amitié qui les liait. Un lien qui ne datait pas d'hier mais qu'ils avaient su renforcer. Elle savait qu'elle ne pouvait passer que de bons moments en sa compagnie. Elle savait qu'il ne pourrait jamais être plus que son ami. Elle le regrettait mais elle ne pouvait contrôler un cœur et, comme depuis le début de ce jeu, elle se força à ne pas l'oublier. Pour se réconforter, elle se disait au moins qu'en en ayant conscience, elle souffrait sans doute moins.

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