2nd Chance
Ça faisait 24 ans que Jotaro et moi on ne s'était pas adressé la parole. La dernier fois c'était le 7 mai 1989. Depuis, il avait fait sa vie de son côté. Il s'était marié, il avait eu un gosse, bref il avait continué. Moi je n'allais pas très bien. Vie sociable proche du néant, ma famille et moi ça allait mal, je m'étais donc plutôt isolé. Pas que ça me dérangeait plus que ça mais au fil des années la solitude m'avait pesé. J'avais adopté un petit chat noir et c'était peut être la seule personne dans ce monde qui était content de moi. Mais au final Jotaro me manquait. Il m'a rayé de sa vie brutalement.
Ce jour ci, je lui avais dis que je l'aimais. C'était un bon jour, j'étais encore jeune et surtout très positif, j'y croyais vraiment. Mais la réalité c'est qu'il ne m'a même pas répondu, qu'il m'a dit au revoir et il parti. Je n'ai pas pleuré, je me sentais juste vide. La seule personne que j'estimais m'avait littéralement dégagé. J'avais pris des nouvelles juste avec sa famille. Aujourd'hui j'ai 43 ans. Et au final pas grand chose avait évolué. Je n'éprouvais pas grand chose pour mes collègues et même la majorité du temps ils m'insupportaient. Toujours là à parler de rumeurs, ils étaient tous plus ridicules les uns que les autres. Des sortes de rats qui, si ils ne pouvaient pas ruiner la réputation de quelqu'un était sans but. Ils parlent avec une personne et dès que celle ci s'en est allé, vous dites derrière son dos que c'est un faignant, que sa compagne ou son compagne le ou la trompe. Dès que l'une s'en va ça l'a traite de prostitué parce que celle ci a osé mettre une jupe qui a leur goût était trop courte, et si c'est un mec qui ose ne pas être un peu soigné, on dit de lui que c'est un miserable qui n'a pas de vie. Si vous êtes jeune et nouveau on dit de vous que vous êtes inutiles et la même chose si vous êtes vieux. Ils ne savent pas ce qu'ils veulent, ils m'énervant et c'était sur qu'ils parlaient dans mon dos en disant que celui là c'est sûrement un homosexuel vu comment il est efféminé ou quoi que ce soit. J'en avais strictement rien à faire et si un jour je les entendais je ferais du mieux que je peux pour complètement les ridiculiser et les mettre plus bas que terre. Peut être qu'après ils iront se jeter sous un train car ils auront perdu tout honneur et franchement ça m'est égal. Ma vie est déjà bien assez pourri pour que je me laisse marcher dessus par ces pourritures.
Je soupirais. Ressasser encore et encore, attendre patiemment d'avoir une excuse pour me défouler sur quelqu'un car j'avais besoin de foutre ma haine. Mon chat monta sur mes genoux et s'installa dessus. Je lui embrassait la joue et lui caressa le crâne. Au moins lui, il aura rarement des pensées néfastes et me rejettera pas. Je le posais doucement sur mon bureau et me remit à travailler. J'étais professeur d'art dans une université et devais regarder les travaux de multiples étudiants. J'étais assez content cette année car la majorité était assez investis, il y avait toujours une partie qui ne l'était pas mais cette année elle était vraiment minime. Je dis ça pendant une petite heure puis reçu un coup de fil. Je me leva et mon chat me suiva. Je pris mon téléphone et décrocha.
"Allô ?"
Ça raccrcoha immédiatement. Si c'était pour me faire une stupide blague c'était vraiment pas la peine j'avais d'autre problème à régler. Je portais mon chat et lui embrassa le nez.
"Je reviens, je vais faire des courses."
Il miaula et je le reposais sur le sol. Je pris un sac de courses et regarda le téléphone quelques instants. Il ne re sonna pas, je soupirai et sorti.
J'espérais un peu, voir même beaucoup, que Jotaro me passe un coup de fil. Sa mère avait mon numéro et elle m'appelait pour prendre de mes nouvelles de temps. Au fil du temps elle avait arrêté de me parler de Jotaro. Peut être qu'il lui avait demandé d'arrêter de me parler de lui ou soit elle avait arrêté d'elle même car elle avait compris que ça me faisait mal. Le magasin était à côté et je rentrais faire mes courses. Je mangeais très peu de viandes aujourd'hui. Le goût m'ennuyait beaucoup puis je préférais le poisson et surtout les légumes. Mais le problème était surtout que je mangeais très peu. À un moment je n'avalais presque plus rien mais depuis que j'ai adopté mon chat Anzu, j'allais un peu mieux. Mais c'était très récent j'avais quand même perdu beaucoup de poids. J'achetais quelques légumes et pris quelques gâteaux. J'allai m'acheter un thon frais puis parti payer mes courses.
Je sortis et regardais tout autour de moi. J'espérais le voir, mais au final, même si je le voyais qu'est ce que j'irais faire ? Ça serait peut être juste gênant. Ça ne servirait peut être à rien. Mais j'avais tout de même envie de le voir une fois. Peut être qu'il était même mort et je n'étais pas au courant. Mon cœur se serra avec cette pensée. Après toutes ces années j'étais encore amoureux de lui et ça me faisait mal. Me voir comme ça, que je n'avais jamais réussi à refaire ma vie, me mettait au plus mal. Je commençais à marcher jusque chez moi. C'était dur de se dire que juste une déception amoureuse à presque ruiner complètement ta vie. C'était sûrement parce que c'était l'une des rares personnes que je portais vraiment dans mon cœur. En fait, peut être même la seule. J'étais très peu proche de ma famille. Je ne les appelais jamais contrairement à eux. Mon père passait me voir, m'offrir des jeux vidéos, puis le lendemain c'était ma mère qui venait prendre le thé, et ensuite c'était ma cousine qui me proposer de faire du shopping. J'essayais d'accepter pour le faire plaisir mais de mon côté je n'en éprouvais que très peu. J'étais quand même content de les voir être heureux d'être avec moi mais c'était tout.
Je rentrais chez moi et rangea mes courses. Je pris mes courses et vu deux appels et un message sur le répondeur. J'ouvris mon téléphone. Je ne reconnaissais pas le numéro mais c'était celui d'un téléphone portable. Sans doute encore une publicité ou un faux numéro. Je composais le numéro et placa le téléphone à mon oreille pour écouter.
"Heu, Ouai Kakyoin, en fait c'est Jotaro et... Je suis au Japon donc si tu veux qu'on se voit ce soir, heu bref voilà mon adresse je suis là toute la soirée. Salut."
Je fixais le mur perdu dans mes pensées. Je ne savais pas quoi ressentir. Mes larmes coulerent silencieusement sur mes joues et mon chat vint se frotter contre mes jambes. Je m'assis par terre et le prit sur mes genoux pour poser ma tête dans son pelage et le caresser. Il ronronnait pendant que moi je sanglotais doucement. J'étais tellement en colère qu'il revienne comme ça sans rien dire mais bien sûr que j'allais y aller. Je regrettais pour le restant de mes joues si je n'y allais pas. Mais quel connard, même pas un désolé, rien. Et le pire c'est qu'il m'avait appelé par mon nom de famille comme si tout avait disparu. Je me mordis la lèvre. J'avais envie de hurler et de frapper quelque chose. Je colla mon chat et moi et continua de pleurer. Pourquoi il me faisait vivre ça ? C'était presque de la torture. Mon cœur se serrait et j'essayais de reprendre mon souffle. Je griffais mon bras jusqu'à m'en faire saigner et mon chat lecha ma main. Je le regardais sans yeux et il miaula.
"Toi au moins tu m'as jamais fais souffrir."
Je le posais par terre et me relevait. J'alla essuyer mes larmes et enlever le maquillage qui avait couler. J'essayais de me rafraîchir le visage et nettoyais le sang qui avait couler. Je ne me changea pas ni ne me remaquiller. Je ne voulais vraiment pas être apprêté pour le voir. Même si j'étais en colère contre lui je m'en voulais énormément à moi même de courir après lui comme un bon chien. À peine il revenait, qu'il voulait de moi, je sautais sur lui alors que peut être dans 2 mois il me re jettera et que ça sera peut être à moi de me jeter sous un train.
Je sortis de chez moi marcha d'un pas rapide jusqu'à chez lui. Au final je me fis resaignais à cause du stress. J'arrivais devant chez lui. C'était une baraque de riche. Peut être qu'il était là avec sa femme et que ça allait être très gênant. Je donnais et j'entendis quelqu'un courir dans la maison. Quelques secondes après il m'ouvrit la porte et personne parla. Ça faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas vu que je ne savais pas quoi dire.
"Tu... Rentres ?
- Oui."
Je rentrais chez lui et il ferma la porte derrière moi. J'enlevais mes chaussures. Ça puait l'alcool. Il habitait clairement seul, vu comment c'était le bazar. Ou alors personne n'aimait faire le rangement chez lui. Je m'avancais jusque dans le salon et m'asseya sur le canapé. Il me rejoignit un peu après. Il sentait vraiment l'alcool.
"Est ce que... Tu es bourré ?
- Un... Un peu."
Il prit un verre.
"Tu en veux ?
- C'est fort ?
- Je sais pas, je fais plus la différence."
Mon cœur se serrait.
"Un petit alors."
Il alla prendre un verre et me servir un fond. J'essayais de boire mais c'était vraiment fort. Un blanc s'installa avant qu'il ne prenne la parole.
"E-Écoute je suis désolé je suis qu'une merde j'aurais pas du te laisser comme ça. Je savais pas comme réagir j... J'ai été un con, j'ai un peu trop paniqué, je savais pas ce que je ressentais pour toi a-alors..."
Il s'arrêta et bu son verre en entier avant de s'en resservir un.
"Bois pas trop.
- Je demandais tous les jours des nouvelles de toi, j'arrivais plus à regarder dans le miroir mais j'avais trop... Trop de fierté pour revenir vers toi alors j'ai fais un foutu mariage qui a été un fiasco complet car..."
Il s'arrêta de parler et bu un peu de son verre.
"Ouai t'as été un vrai connard.
- Oui.
- Et j'ai jamais pu passer à autre chose."
Il serra son verre et regarda par terre.
"Je voulais pas... J'ai fais que de la merde. Ma fille veut bien me reparler mais c'est à peu près tout...
- Tu veux que je m'apitoie sur ton sort ?"
Il avala sa salive.
"Non... Pardon.
- C'est Jolyne c'est ça ? Elle est gentille ?"
Il renifla.
"Très. Tu... L'aimerais beaucoup.
- Bah alors tu me la feras rencontrer."
Il sembla un peu s'apaiser.
"Kakyoin...
- Tu sais que tu peux m'appeler Noriaki hein.
- Je peux toujours ?
- Bien sur."
Il posa son verre. Et me regarda.
"Tu pourras m'excuser ?
- Excuser sûrement. Oublier non.
- Je demande pas tant que ça."
Mon cœur se serra.
"J'ai failli, enfin non, j'ai assez mal finit, de toute façon ma vie était horrible et c'était ma faute. Parce que je t'avais abandonnais.
- C'était dur pour moi aussi. Je me sentais seul et trahis. Tu étais la seul personne que j'aimais vraiment alors je me suis dis que je serais seul pour l'éternité.
- Tu étais...
- T'en fais pas tu es toujours au final."
Je posais ma main sur le canapé et il posa la sienne sur la mienne.
"Je vais un peu mettre en ordre chez toi. Repose toi un peu et surtout évite de retoucher à ton verre parce que là t'es déjà assez bourré.
- D'accord..."
Je commençais à ranger chez lui et il semblait vraiment perdu. Il ne savait pas quoi faire, n'y ou se mettre. Moi de mon côté, je me sentais un peu revivre. Être à sa côté était pour moi normal et je ne me voyais pas ailleurs. Je finis de ranger et retourna le voir. Il se leva et vint se mettre en face.
"Je... Noriaki ce que j'essaie de te dire c'est que... Enfin c'est peut être trop tard pour toi, mais je veux te le dire... Tu vois.
- Ma raison me dirait d'aller te dire de te faire foutre. Et habituellement je l'aurais écouté.
- Habituellement...?
- Oui. Mais j'ai pas envie. Si ça ne dure qu'un mois je veux au moins le prendre quand même."
Je l'enlacais et posa une main sur sa nuque et le fixait dans les yeux. Il passa ses mains derrière mon dos.
"Mais faudra au moins faire un effort sur la boisson.
- Promis je le ferais.
- Alors si tu le fais je veux bien qu'on s'embrasse."
Il se baissa un peu et je posais mes lèvres sur les siennes. Il me colla un peu plus à lui et caressa mes cheveux. Plus de 20 ans après je pouvais enfin savoir ce que ça faisait de l'embrasser et c'était vraiment le plus beau jour de ma vie.
"Noriaki je ferais tout pour m'excuser...
- Je sais. Je t'aime.
- Moi aussi et je t'ai toujours aimé."
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