Chapitre 5


P.O.V. Kakyoin


J'entrouvis les yeux puis les fermèrent à peine quelques secondes après. Je pris l'autre coussin, pour le serrer contre moi et me recroquevillais contre. J'enfouis ma tête dessus et soufflais dedans. Je n'avais pas du tout envie de partir. Je commençais à me mettre les idées au clair. J'étais dans un hôtel et je n'avais clairement pas envie de rentrer chez moi. L'idée de revoir mes parents me terrifiait. Je me mordis la joue et serrais encore plus le coussin. Je soufflais doucement et pris mon téléphone. J'allais quand même avoir besoin de rentrer chez moi. Je n'avais même pas de quoi me laver et j'avais même dormi avec mes vêtements. Je relevais ma tête et regardais autour de moi. Le rideau fin laissé passer la lumière. Il devait vraiment être de mauvaise qualité. Le lit était beaucoup plus horrible que confortable mais il avait fait l'affaire et ne parlons pas du fait que la couverture ne m'avait pas du tout donné de chaleur. Au contraire j'avais l'impression qu'elle me refroidissait. Je pris mon téléphone et envoyé un message à Jotaro.

"Tu aurais pu choisir un hôtel de meilleure qualité."

Je posais mon téléphone sur la petite table de nuit avant de me levais. Au final, le lit était vraiment horrible. J'avais des courbatures dans tout le corps. Je m'étirais pour essayer de faire passer la douleur vainement. Je me dirigeais vers la salle de bain. Heureusement il y avait des échantillons et j'avais de quoi me laver le corps et les cheveux. Je rentrais dedans et allumai la douche. Trop chaud, trop froid puis encore trop chaud. Je finis par abandonner et à me laver à l'eau froide. Il fallait croire que même avoir une de température correcte était trop difficile pour cet hôtel. Je me lavais le corps et les cheveux avant de ressortir. Je recherchais une brosse à dent ou au moins du dentifrice mais rien. J'allais devoir rester avec ce sale goût dans la douche. Je ne trouvais pas non plus une brosse à cheveux. J'abandonnais, me rhabillais et allai récupérer les quelques affaires que j'avais. Je regardais mon téléphone et m'aperçus que Jotaro m'avait répondu.

"Tu voulais un hôtel 5 étoiles à 1000 euros la nuit ?

- Oui. Et tu en as les moyens."

J'attendis sa réponse et sorti en attendant. Il me répondit presque immédiatement.

"Je viens te chercher ?

- Si ça te dérange pas. Je ressemble vraiment à rien et j'ai pas envie qu'on me voit dans le métro comme ça."

Je sortis de ma chambre et allai prendre l'ascenseur. Il arriva et il y avait quelques personnes à l'intérieur. Je pestais intérieurement de devoir occuper un espace aussi petit et clos avec des autres personnes. En rentrant à l'intérieur, j'étais déjà dégoûté de leur présence et l'odeur qui pouvait émaner d'eux. J'essayais de me concentrer sur quelque chose pour me faire passer ce moment, ces quelques secondes, qui allait être affreux. Je repensais à Jotaro et moi qui nous étions embrasser ici, il y a même pas 12h. Quand il m'empoignait les hanches et que je me collais à lui. Ses lèvres qui étaient beaucoup plus douces qu'on ne le pensait et le fait surtout qu'il ne savait pas très bien embrasser mais j'appréciais quand même rester avec lui et le faire. J'étais persuadé qu'un jour il me demanderait plus, mais est ce que j'allais être en mesure de lui donner ce qu'il veut ? Je me mordis la lèvre. L'ascenseur finit sa descente et je sortis le plus rapidement possible pour ne plus être avec ces horribles personnes. Je me dirigeais vers l'extérieur et attendis que Jotaro arriva. Il avait toujours l'air d'un chien battu. Je l'avais sans doute vexé quand je lui ai dis qu'il n'avait pas le droit d'être aussi déprimé, mais il avait quelque chose de que beaucoup de personnes rêveraient avoir en grande quantité : de l'argent. Je suis sans doute matérialiste, mais j'ai besoin d'argent. Alors si je peux l'escroquer du mieux que je peux pour obtenir le plus que je peux je le ferais même si parfois ça commençait à me faire mal au cœur de le faire. Alors parfois je l'embrassais juste comme ça. Pour lui faire plaisir et aussi me faire plaisir. Je me triturais les doigts et regardais le ciel. Il avait un beau visage. Des très durs et une mâchoire que j'avais envie de mordre. Il avait aussi des beaux yeux. J'aimais bien ces yeux. Ils avaient un beau bleu. Je regardais le sol avant de m'apercevoir qu'il était déjà arrivé. Je me dépechais de rentrer dans sa voiture et m'installa à côté de lui. Il prit la parole.

"Salut. Ça va mieux ?

- Ouais. Faut que j'aille chez moi.

- Tu devais pas venir chez moi ?"

Je me retins de me plaindre. J'avais complètement oublié ça et j'avais pas envie d'aller chez lui et surtout lui parler de quoi que ce soit. Qu'est ce qu'il pouvait comprendre après tout ? 

"Je dois d'abord aller en cours. Tu viens me chercher après les cours et... On va chez toi après. Ça te va ?"

Il hocha la tête. Il démarra la voiture, je m'attachais et il commença à rouler. Il fallait que je trouve un mensonge. Je ne voulais pas lui parler de ma vie. Il pourrait l'utiliser contre moi après. Ou au moins quelque chose pour détourner le sujet. Peut être que je pourrais essayer de lui faire me parler de sa vie. Ça pourrait m'aider. Je le regardais. Il y avait sans doute quelque chose d'intéressant dans ma vie. Malgré moi, j'étais curieux d'en apprendre plus sur lui. Il était peut être lui aussi juste curieux d'en apprendre plus sur moi mais j'avais du mal à y croire. Et puis, il y avait tant de choses à dire sur tout ce qui s'est passé ses dernières années, que je ne saurais même pas par où commencer. Il me dirait "Commence par le début." mais le début c'est quand j'étais dans le ventre de ma mère. Et lui alors ? Il était presque tout le temps au bordel. Il avait pas une vie de famille ou bien même une vie avec des gens tout court ? Soit il était au travail soit on était dehors. Je soupirais doucement. Je me posais beaucoup trop de questions sur quelqu'un que je ne verrais que comme une machine à fric. J'étais un peu attaché à lui. Sûrement parce qu'il me faisait de la peine. Puis le fait que je prenais du plaisir à être avec lui, à faire des choses avec lui et à l'embrasser me faisait me dire que je l'appréciais bien plus que ce dont je voulais. Il me regarda et prit la parole.

"Tu comptes continuer à me fixer ?

- J'ai le droit. Toi, tu dois regarder la route même si je sais que t'es beau. Enfin là, je suis pas non plus dans mon moment de gloire mais je le reste quand même.

- Tu l'es toujours."

Je ris un peu.

"Merci, merci."

On arriva chez moi et je sortis de la voiture. Je le regardais.

"C'est ici que nos chemins se séparent, Jotaro. Je termine à 16h30. Tu viens me chercher ?

- Ça me va. Je te récupère un peu plus loin d'accord ? Au même endroit où je t'ai amené en cours. 

- Ok. À toute."

Je fermais la portière et allai chez moi en priant de ne croiser personne et surtout pas mes parents. J'aurais dû lui demander de m'accompagner. Je préférais prendre les escaliers et allai jusqu'à mon étage. Je ne vis personne, me dépêchais d'ouvrir la porte et rentrais chez moi. J'avais du changer ma serrure il y a quelques années pour que le double de leur clé devienne obsolète. Je vérifis tout de même si il n'y avait personne dans ma maison puis je couru à la salle de bain,  je me déshabillais et décidais de reprendre une douche rapide. Avoir mis des vêtements avec lesquels j'avais dormi me dégoûtait au plus haut point. Une fois sorti je pris soin de mes cheveux avant de me brosser les dents. Je me sentais enfin propre. J'allai choisir mes vêtements pour aujourd'hui puis regardais mes affaires de cours et choisis lesquels je devais prendre pour préparer mon sac. Il était bientôt 11h et mes cours commençaient à 13h. Je me dépêchais d'aller sur mon ordi pour lancer n'importe quel jeu pour me détendre. Je sélectionnais le dernier Doom et y jouis ( Note de l'auteur : En fait j'ai fais une faute de frappe mais ça m'a fais tellement rire que je laisse. ) pendant une bonne heure avant de me rendre compte que si je ne me dépêchais j'allais être en retard. Je ne pris pas le temps de manger. Je n'avais pas du tout envie et le simple fait de penser à de la nourriture me donnait envie de vomir. Je pris le chemin pour aller à l'université en essayant de me dépêcher. J'y arrivais un peu en retard et m'installais rapidement. Faites que ça passe plutôt rapidement.


Les cours se terminèrent avec une telle lenteur que j'ai pensé à plusieurs reprises à partir de là. J'avais pu récupérer les cours de la semaine dernière et plusieurs personnes m'avaient demandé ce qu'il s'était passé. J'avais éludé en disant que j'avais juste eu un petit accident, rien de très grave. Même si je ne leur parlais jamais, ils semblaient peinés de me voir ainsi à croire qu'on était des amis de longues dates alors que c'était juste à sens unique. Je sortais de l'université pour rejoindre le point de rendez vous. J'essayais de voir si personne me suivait pour me parler ou me demander quoi que ce soit et m'installa dans un coin. Les gens de ma licence avaient plutôt l'air de m'apprécier. J'avais déjà entendu des ragots sur mon sujet qui ont vite été oubliés. Ils avaient une sorte, pas de fascination envers moi, mais ils voulaient être amis avec moi ou en tout cas passer plus de temps avec moi, alors qu'on devait s'être parlé même pas dix fois depuis que je les connaissais. Quelques voitures passèrent près de moi avant que je reconnu celle de Jotaro. Il se gara près de moi et sorti de la voiture. Il me fixa sans dire un mot. Je commençais à être un peu mal à l'aise alors, je pris la parole.

"Tu comptes me regarder comme ça pendant une demie heure ou on y va ?"

Il ne répondit pas et rentra dans sa voiture. Je me disais qu'il pouvait au moins faire un petit effort pour la discussion. J'avais parfois l'impression de parler à un cadavre. Je m'installais sur le siège et fermai la portière. Il fit démarré la voiture et commença à rouler. Je me mis à lui raconter ma journée. Il n'y avait certes pas grand chose à dire mais j'espérais au moins décontracter cette atmosphère désastreuse. Je lui parlais des cours que j'avais eus aujourd'hui, je lui lisais un peu le cours et aussi je lui dis que j'avais un peu parlé aux personnes de ma licence mais sans plus. Il fit une remarque à ce sujet.

"Tu n'as pas d'amis ?"

Je ris un peu.

"Non. Et je cherche pas à en avoir non plus. Ca m'intéresse pas le contact social, je préfère rester dans mon coin, à jouer aux jeux vidéos ou à dessiner. Mais les personnes de mon université ont l'air de m'apprécier. Faut croire qu'il en suffit de peu pour que des gens t'aiment bien.

- C'est peut être des hypocrites.

- Tout le monde l'est."

Il ne répondit pas tout de suite.

"C'est déprimant ce que tu dis.

- Ah bon ?

- Ca montre quand même que tu n'as confiance en personne.

- Certes, mais il y a un fond de vérité.

- Tu n'as pas confiance en moi ?"

Je souris et mis un peu de temps à lui répondre.

"Pourquoi j'aurais confiance en toi ?"

Il tapota sur son volant.

"C'est vrai.

- Et toi, t'as confiance en moi ?"

Il regarda la route et arrêta de tapoter son volant. Il semblait réfléchir à ses mots.

"Je ne sais pas.

- Toute cette réflexion pour me sortir ça ? Je pensais que tu allais me sortir des phrases très philosophique du style "C'est compliqué qu'on se fasse confiance dans notre relation" ou bien "Je ne pense pas qu'on puisse se faire confiance mais si un jour on dépasse les limites, qu'on finit par s'en foutre de tout ça, peut être que je pourrais".

- C'est ce que tu penses ?

- Sûrement oui. Mais tu restes quand même un hypocrite."

Il souffla et serra son volant.

"Tu comptes me le rappeler tous les jours ?

- Oui."

Il ravala sa salive. Je regardais l'extérieur. On était dans un quartier plutôt joli et assez luxueux. Après tout, il n'allait pas vivre dans un bidonville. Je l'entendis soupirer mais je préférais ignorer. Il se gara peu de temps après dans une petite allée qui devait mener jusque chez lui. Je sortis de la voiture. J'aurais imaginé qu'il eut une plus grande maison mais au final, elle était plutôt banale. Bien sur, elle puait la richesse, mais vu tout ce qu'il avait, j'aurais pensé qu'il avait une maison qui montrait encore plus qu'il était riche. Il faut croire qu'il était un peu humble. Il s'avança jusqu'à sa porte d'entrée et la déverrouilla. Il me laissa entrer.

"S'il te plaît, enlève tes chaussures.

- T'es maniaque ?

- Non. C'est juste des règles de politesse."

Je m'exécutais et m'avançai un peu plus à l'intérieur. Je regardais un peu partout avant de trouver un canapé et m'assoir dessus. Tout était si propre et sa maison sentait très bon. Il devait passer pas mal de temps à nettoyer à moins qu'il ait une femme de ménage.

"Tu as une femme de ménage ?

- Non. Je ne peux pas prendre ce risque.

- Ah oui. Logique. Mais tu passes combien de temps à nettoyer ta maison ?

- Le temps qu'il faut.

- Ouais, t'es un maniaque.

- Non. C'est toi qui est bordélique.

- Eh !

- Tu veux quelque chose à boire ? Un thé peut être ?

- Un thé et des biscuits si tu veux t'excuser. Un thé cerise ou fruits rouges.

- Je pense avoir fruits rouges."

Il parti sans doute dans sa cuisine et je regardais ce qu'il y avait dans son salon. La télé était sans doute plus chère que le loyer que je payais par mois, il avait des enceintes, une console de jeu, je me demandais si c'était possible qu'il jouait. Il y avait une bibliothèque où il y avait surtout des livres sur l'océan : Les poissons, les abysses, les bateaux, les plantes sous marines ou même les océans et les mers en général. Il y avait quelques mangas et je fus étonné de voir quelques mangas d'amour. En plus de vouloir à tout prix rester avec moi, il lisait des histoires d'amour. Il devait vraiment être en manque. La chose qui attira le plus mon attention était ce grand aquarium qui prenait presque tout un mur. Je m'approchais de lui et commençai à essayer de compter le nombre de poisson. J'abandonnais quand je finis par m'embrouiller dans les chiffres. Je l'entendis revenir et il posa sur la table basse mon thé et quelques biscuits. Il avait aussi une tasse dans la main. Il s'approcha de moi et se mit à regarder les poissons.

"Tu t'es fais quoi ?

- Un café. T'aime bien mon aquarium ?

- Ouais j'adore. 

- Je peux t'en parler ?

- Je vais sans doute pas comprendre grand chose mais vas y."

Il avait l'air tellement content de ma réponse et s'empressa de me donner des détails sur chaque poisson. Pendant qu'il m'expliquait je me demandais pourquoi il en avait pas fais son travail. Il avait l'air d'adorer tellement ça, pourtant il avait choisi une autre voie. 

"Noriaki, tu m'écoutes ?

- Pourquoi tu n'as pas travaillé dans ça ? Tu as l'air d'être passionné, pourtant tu es un mafieux."

Son visage se referma. Il bu son café et alla s'asseoir sur le canapé. Je me mis en face de lui, debout et pris mon thé.

"Pourquoi je te parlerais de tout ça ?

- Parce que je dois aussi te parler de ma vie. Si tu veux être moins hypocrite, ça serait un bon début."

Il re prit une gorgée et entrouvrit la bouche pour parler.

"À un moment dans ma vie, je faisais des études en océanologie. J'étais marié avec une femme, que j'aimais pas vraiment, et j'ai eu une petite fille. Elle s'appelait Jolyne.

- Comment ça "S'appelait ?" ?"

Il ne répondit pas et continua son histoire.

"Et un jour elle tomba gravement malade. Et il fallait beaucoup trop d'argent. Mon grand père avait été riche à une époque mais il avait fait faillite, et mon père n'a pas voulu m'aider. On est en très mauvais terme avec mes parents. Alors j'ai changé de vie. Mon ex femme n'a pas du tout apprécié. Elle disait qu'on devait trouver un autre moyen, mais je ne l'ai pas écouté. Au final, ma fille est décédée avant qu'on puisse la sauver et suite à ça, ma femme et moi avons divorcé. En fait, je ne sais même pas si elle est encore en vie, vu qu'elle savait pour ma vie."

Il marqua une pause.

"J'ai donc dû continuer à vivre comme ça. C'était déjà trop tard pour moi."

Il arrêta de parler. Il ne montrait rien. Son visage était complètement impassible. Oui, je m'en rendais compte maintenant, je l'avais jugé bien trop vite. L'argent, il détestait sans doute ça parce qu'il n'avait pas pu l'avoir à temps. Il avait essayé de faire quelque chose pour sauver sa fille et au final il a tout perdu. 

"Et... Toute ta famille... ?

- Non. Je parle à plus personne.

- Pas d'amis ?

- Non plus."

J'étais donc la seule personne avec qui il passait des moments. Je m'en voulais terriblement de lui avoir pris autant d'argent. Au final, il voulait juste quelqu'un avec qui passé du temps. Je sentis des larmes montaient à mes yeux que j'essuyais avant qu'il ne puisse les voir. Je me disais que si il me voyait pleurer, ça allait le re mettre mal. J'hésitais puis pris sa main. Il serra un peu la mienne et souffla.

"À ton tour de parler.

- Je suis obligé ?

- Bien sur que non. Mais je t'en voudrais parce que tu m'as fais dire des choses et que toi tu m'as rien dis. 

- Je peux parler que de la partie avec mes parents ?

- Vendu."

Je sentais une boule dans ma gorge qui m'empêchait presque de parler. Je tremblais un peu et soufflai.

"Mon père n'a jamais aimé ma mère. Ils se sont mariés pour je ne sais quelle raison. Ce qui est sur c'est que ma mère l'aimait énormément alors qu'il l'a frappé souvent. Je ne sais pas si il l'a frappé avant que je sois là mais... J'imagine. Ils ont juste eus un enfant. Ma mère voulait une fille. Elle était tellement déçue quand elle a vu que j'étais un garçon. Elle a tout fait pour essayer de m'éduquer dans des stéréotypes de filles et quand elle voyait que ça ne marchait pas elle me foutait dehors. Je n'avais pas d'amis non plus à l'époque alors soit j'avais un peu d'argent et j'arrivais à avoir une nuit dans un hôtel miteux soit je dormais dehors. Elle avait l'air tellement contente quand je jouais le jeu, que je disais que j'étais une petite fille, que j'étais une adolescente. Alors que je me suis jamais senti comme ça. Jamais. Mais c'était le seul moyen que j'avais trouvé pour qu'elle me foute la paix."

Je marquais une pause. Je revoyais parfois son visage la nuit, de elle me mettant dans des robes, de me maquiller, de faire ma chambre en rose.

"Je pense qu'elle voulait que je sois heureux. En fait, non, je pense qu'elle voulait surtout son bonheur."

Il me regarda et je détournais le regard.

"Mon père lui, ne m'a jamais aimé. Il me frappait. Quand c'était pas ma mère, c'était moi. Il disait vouloir mon meilleur, que j'ai une belle place dans la société. La seule place que j'ai eue, ça a été de moisir dans la cave, avec des bleues à des endroits où cela passé inaperçu. Il était loin d'être stupide. Non, il était monstrueusement intelligent. Grâce à ça, je n'ai jamais pu dire à quiconque ce qu'il se passait puis dans la société dans laquelle on vit, je pense que tout le monde s'en ficherait. Ils diraient "C'est pour ton bien qu'il fait ça." Et c'est comme ça que je suis resté chez eux pendant quelques temps après ma majorité. Ils voulaient tous les deux que je fasse des grandes études dans la science ou quelque chose comme ça. Mais dès que je me suis barré, j'ai tout arrêté. Je suis parti dans une université d'art et j'ai coupé les ponts avec eux. Et là... D'une manière ou d'une autre ils ont retrouvés mon adresse, et j'arrive pas à savoir comment. 

- Tu veux que je les tue ?

- Quoi ?! Non ! Non surtout pas !

- Bah... 

- Non non ! Je veux juste plus en entendre parler. Je vais essayer de déménager rapidement.

- Tu peux habiter chez moi en attendant ?

- Tu veux que je reste ici tous les jours ?

- C'est dangereux de rester chez toi.

- Si j'ai un problème tu viendras à ma rescousse, non ?"

Il ne répondit pas tout de suite.

"Tu essaies de rire pour tout.

- C'est tout ce qu'il me reste.

- Je peux t'aider ?

- Oui. On part à deux, loin dans un autre pays. On refait notre vie et on en apprend à se connaître, à devenir amis et tout ira mieux pour nous."

Il sourit un peu.

"Ouais, ça serait un bon plan."

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