🌼 CHAPITRE 27 🌼
- Qu'allez-vous faire à présent ?
La question de Joséphine laissa Jonah perplexe pendant un temps. Bien qu'il avait conscience du labeur l'attendant et qu'il doutait que cette dernière l'interroge sur celui-ci, il se retourna vers elle alors qu'elle était allongée juste là pratiquement nichée dans ses bras tandis que le ciel à peine étoilé semblait s'offrir à eux.
- Comme nous tous, je présume, je vais essayer de mener ma barque. Je suis revenu en ville rencontrer d'anciens soutiens de mon père dont j'espérais gagner l'appui, maintenant que c'est chose faite, je vais rentrer au Duché.
- J'espère sincèrement que vous arriverez à reprendre ce qui vous revient, soupira Joséphine
- Il n'y a pas de raison. Rien ne pourrait empêcher cela.
Alors que le Duc se voulait rassurer, Joséphine ne put s'empêcher de sentir une pointe d'inquiétude dans sa voix. Peut-être n'y avait-il pas fait attention et cela trahissait des incertitudes qu'il essayait tant bien que mal de lui dissimuler, mais elle savait que lui-même traversait et traverserait encore de sombres jours. Il n'était pas aisé ni même donné d'être un adulte aspirant à une vie de banalités dans cette société bien trop ordonnée.
- Mais sinon, reprit-il pour changer de sujet, dites-moi : Comment va votre jeune sœur ?
Voilà bien une première. Rares sont les individus la questionnant sur les membres de sa famille, particulièrement sur la fauteuse de troubles qu'est Ambre. Cependant, Joséphine appréciait le fait qu'il la mentionne voir même qu'il s'inquiète pour elle. Mais que lui dire ?
- Elle se bats. Je ne saurais quoi vous dire d'autres. Ninon m'a dit ô combien vous avez été d'une aide précieuse pour elle et je ne saurais comment vous remercier...
- Je n'ai rien fait de si particulier, si ce n'est tenir ma promesse à votre égard. Ne vous ai-je pas dit que j'étais un homme de parole ?
- Un homme de parole c'est une chose, mais un homme d'une aussi grande bonté... Ambre est une battante et je sais qu'elle fait de son mieux afin de plus inquiéter le monde autour d'elle. Elle fait de son mieux pour oublier cet incident.
- Et votre petit frère Thomas ? Dieu seul sait qu'il donnait des migraines constantes à ce pauvre Maximilien, souffla Jonah
- Je n'en doute pointe, ria Joséphine en imaginant Maximilien courir derrière Thomas, Il est également plein d'énergie. Je songe à l'envoyer à l'Académie. C'est une pensée que j'ai à l'esprit depuis plusieurs mois maintenant car très honnêtement, je doute réussir à pourvoir à mon rôle de sœur aînée. Que ce soit d'ailleurs avec Thomas ou bien même avec Ambre. J'ai la constante impression de les avoir abandonnés à leur sort.
Hélas, n'est-ce pas un sentiment qui semble perdurer chez la jeune femme, et ce, depuis un long moment à présent ? Ces derniers Joséphine court les administrations et les bureaux, on peut l'apercevoir reprendre son souffle sur les quais avant de repartir de plus belle, une pile de documents sous les bras. Voilà une tâche qui s'avère bien difficile : Celle de cumuler absolument toutes les fonctions. Cheffe de famille. Cheffe d'entreprise. Femme d'affaires.
- Ne dites pas cela, rétorqua le Duc en lui attrapant le menton, je suis certain que vos cadets ont conscience des responsabilités qu'impliquent votre position. Joséphine, vous êtes une femme brillante et merveilleuse, mais une partie de vous semble ne jamais croire en elle-même, ce qui est curieux car avec toutes les qualités que vous possédez, il paraît évident que...
- Je n'ai pas vos yeux, le coupe-t-elle, par conséquent, je ne vois pas en moi ce que vous y voyez vous-même.
L'embrassant sur le front, Jonah murmura quelques mots simples
- Cela viendra.
Puis pendant un temps, ils se sont tous deux mués dans le silence, profitant de ce simple instant. Profitant de l'un comme de l'autre. Profitant de ce qui semblait être une ultime soirée avant de repartir à l'aventure chacun de leur côté.
- Puis-je poser une question ? lança alors Joséphine
- Je vous écoute.
- Avez-vous trouvé un accord de paix avec Lucien ? souria-t-elle
A la mention de son nom, Jonah leva les yeux au ciel. Pourquoi diable fallait-il qu'elle mentionne le nom d'un autre homme alors qu'il la tenait dans ses bras ? Ah Joséphine Conquérant était une femme décidément bien surprenante.
- La paix ne s'instaurera entre nous uniquement lorsque l'un de nous deux sera morts, pesta Jonah en se relevant
- Ne dites pas cela, c'est de mauvais augure. Et puis si vous le pensiez, l'auriez-vous reprit à vos côtés ?
- Lucien est un électron libre, volant, virevoltant où il le désire et c'est bien cela le problème. J'ai beau le chasser, il revient constamment, poursuivit le jeune homme en arrachant de petites touffes d'herbes ici et là autour de lui.
- Donc vous comptez profiter de lui, souleva Joséphine en continuant sur sa lancée
- Bien qu'il m'épuise et m'exaspère, je dois reconnaître qu'il m'est d'une certaine utilité pour ce que j'ai à faire. Lucien est une fripouille, mais une fripouille ayant un réseau pour le moins intéressant.
Devant cette confession, Joséphine ne put s'empêcher de rire. Elle le voyait à sa façon de parler de lui, aux traits de son visage grimaçant et à cette manie d'arracher les brins d'herbe tel un enfant, Jonah n'éprouvait aucune haine pour Lucien.
- Un jour peut-être, me parlerez-vous de lui, souffla-t-elle en posant sa tête sur son épaule
- Seulement de lui ? reprit Jonah en arquant un sourcil
- De vous deux. Je suis curieuse. Votre rencontre, vos aventures. J'aimerais les connaître.
Alors peut-être viendra-t-il un jour où il lui ouvrira le roman comportant toutes les lignes et toutes les pages de l'histoire de sa vie. Peut-être viendra-t-il un jour où l'on parlera uniquement de «Jonah».
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