💍 CHAPITRE 46 💍
Pour sûr qu'il y a nombre de couples faisant parler d'eux au sein de la belle et grande noble société, mais à l'heure actuelle, aucun n'arrivait à éclipser le délicieux duo formé par le Duc de Varsox et la Baronne Conquérant car à peine furent-ils arrivés dans les jardins, que les invités déjà présents leur portèrent un certain intérêt. Évidement, que tous furent curieux d'en savoir plus sur cette jeune femme réussissant l'impensable, mais tandis que quelque uns s'apprêtèrent à aller à leur rencontre, voilà que l'herbe leur fut coupée sous le pied par la fille du Marquis Reed. Une jeune femme à la réputation bien connue dans ce petit cercle de riches gens. Une jeune femme dont il était vivement déconseillé de s'en faire une amie car l'amitié était une valeur qui échappait totalement à Tania Reed. C'était là une jeune femme avide de bien des choses, mais plus particulièrement désireuse de se faire une place, et la plus haute possible, dans la société. Combien de jeunes gens Tania avait-elle piétinés pour en arrivée là aujourd'hui ? Et que voulait-elle de plus ?
Voilà une question dès plus facile à répondre. Ce que Tania voulait c'était ce que Joséphine possédait, tout simplement.
- Votre Excellence, quel doux plaisir de vous voir ici ce soir.
Bien évidemment que la Reed n'allait accorder à Joséphine aucune attention et cela ne manqua pas de déplaire à l'homme se tenant à ses côtés.
- Mademoiselle Reed, voilà que nous nous croisons à nouveau et j'aurai pensé que cela se passe dans de meilleures conditions, mais vous semblez vous obstiner à croire que nos rencontres me sont plaisantes alors que je suis d'ores et déjà en bonne compagnie.
Et malgré le regard noir de Tania à l'encontre de Joséphine, cette dernière ne releva guère son défi. Voilà bien longtemps maintenant que Joséphine savait qu'aucune de ses pairs ne l'apprécierait ou ne serait son amie car qui voudrait être la fille d'un petit marchand ? D'un homme ayant acheté son titre au lieu d'en hériter ? Mais voilà que la tendance s'est inversée maintenant que tous la savent proche du Duc.
- J'ignorais que Son Excellence était venu en compagnie de Mademoiselle la Baronne.
- Et cela est d'autant plus effrayant à mon sens : Votre sens aigu de l'ignorance vous permettant également d'ignorer les bonnes manières et le respect de l'étiquette. A présent, si vous voulez bien nous excuser, nous escomptons passer une agréable soirée.
Jamais encore une personne ne s'était permise de renvoyer Tania d'où elle venait. Jamais encore elle n'avait échoué dans ses tentatives d'approches et jamais encore elle ne s'était sentie plus bas que Joséphine. Comment peut-elle ressentir cela ? Elle, une fille d'un Marquis tout à fait respecté. Elle lui est supérieure en bien des points et pourtant...La voilà au bras du seul homme sur lequel Tania avait posé son regard.
Hélas, elle ne fut pas la seule à avoir un intérêt certain pour le jeune homme tandis qu'il continuait à avancer fièrement à travers les jardins. Voilà que non loin d'eux se trouvait la Princesse Sophia, déjà prises avec ses très nombreux invités. A peine le jeune couple était arrivé que Son Altesse Royale avait posé les yeux sur eux sans pour autant les lâcher. Ils étaient donc venus. Devant ce simple constat, Sophia ne put s'empêcher de sourire sachant pertinemment qu'à partir de cet instant, la soirée s'annonçait être grandiose. Tous les acteurs de son petit jeu étant réunis sur son propre terrain.
- Joséphine, puis-je aller retrouver mes amis et m'amuser avec eux ? demanda Ambre qui ne les avaient guère quitter en restant juste derrière jusqu'à présent.
- Ne t'éloigne pas, je veux toujours t'avoir dans mon champ de vision et rappelle-toi ce que je t'ai appris.
- Si un garçon m'approche, je le mord d'abord et je crie après, soupire-t-elle ennuyée par la redite des consignes de sécurité
- Bien. Va à présent. Je viendrais te trouver quand nous nous en irons.
Voyant sa cadette s'éloigner progressivement, se faufilant avec agilité entre les différents invités, Joséphine se retourna vers Jonah qui se tenait là, souriant.
- Qu'y a-t-il ?
- Est-ce là ce que l'on apprends aux jeunes demoiselles de la famille Conquérant ? A mordre les jeunes gens ? s'amuse-t-il
- C'est une base effectivement, mais on nous apprends à leur faire bien pire également, relève Joséphine
- Et si ledit jeune homme s'approche en ayant toutes les bonnes intentions du monde ? Va-t-il tout de même perdre un doigt dans la soirée ? Cela risque d'en traumatiser plus d'un.
- C'est l'idée. Puis pour être tout à fait un honnête, je ne connais pas un homme n'ayant pas un tantinet l'esprit déplacé.
- Je suis vexé. Ne vous ai-je pas approché avec la plus grande des délicatesse ?
- Vous m'avez approché avec une bouteille de vin et deux verres soigneusement cachés.
Il est vrai.
Jonah ne s'attendait pas à rencontrer Joséphine ce soir-là. En fait, il ne s'attendait pas à grand chose si ce n'est à passer une longue et ennuyante soirée. Et tandis que toutes les jeunes demoiselles de la capitale semblaient attendre chacune leur tour pour s'adresser à ce dernier dans l'espoir de décrocher ne serait-ce qu'un sourire de sa part, voilà que l'une d'entre elle attira particulièrement son attention. Cette silhouette frêle s'enfuyant en toute discrétion sur le balcon. Sa curiosité l'ayant piqué, il l'a rejoignit et ne fut pas déçu de la rencontre.
Oh, il ne s'attendait à rien et pourtant ce soir là, il entendu tout ce dont il avait besoin et sans trop savoir pourquoi ni comment, cette inconnue prit petit à petit de l'importance dans sa vie. Pourtant, ce n'était qu'une jeune femme comme une autre. Peut-être un petit peu moins respectable que les autres étant donné sa capacité à finir à elle seule une bouteille d'un excellent cru. Légèrement débauchée, honnête, rêveuse...Ce que Joséphine ignore, c'est que cette nuit-là, tandis qu'elle fut ramenée inconsciente chez lui, Jonah ne quitta pas la chambre. Il passa le plus clair de la nuit, assis dans un fauteuil à la regarder marmonner dans son sommeil, s'agiter dans les draps propres du jour et à pleurer. Parce que oui, cette nuit-là, Joséphine pleura.
Et ce n'est qu'aujourd'hui qu'il comprenait pourquoi. Joséphine n'avait qu'un rêve dans la vie et il le savait c'était celui d'être libre. De pouvoir être qui elle veut, de faire ce qu'elle veut et tout cela lui a été arraché. La mort de son père la contrainte à devenir la nouvelle cheffe de famille et à endosser toutes les responsabilités allant avec son titre.
Alors comment pouvait-il l'épouser et lui imposer le rôle de Duchesse ? Peut-être ne s'en rendait-elle pas compte malgré tout ce qu'il a pu lui dire sur le sujet,mais cela lui est impossible. Car si Joséphine rêve de liberté et de voyages d'exploration, Jonah lui rêve du cas inverse. Il ne rêve que du moment où il retournera chez lui, pour de bon et il serait prêt à s'enchaîner sur ses terres si cela lui assurerait de pouvoir y rester. Définitivement.
- Votre Excellence ? l'interpelle Joséphine en le regardant fixement
- Pardon ? Vous disiez ?
- Vous semblez distrait. Tout va bien ? s'inquiète-t-elle
- Peut-on trouver un endroit discret où discuter vous et moi ? Il ne me semble pas vous avoir tout dit, demande Jonah d'un ton légèrement plus froid
- A quel propos ?
- A propos de moi.
Et alors qu'ils s'apprêtèrent tous deux à faire faux bond à la soirée se déroulant autour d'eux, voilà qu'un valet lance à haute voix :
- Mesdames et Messieurs. La Duchesse Sacha de Varsox.
N'y avait-il pas pire moment pour Jonah que de rencontrer sa tante maintenant, après toutes ces années ?
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