Chapitre 6

Je me doute, chers lecteurs, que des milliers de questions fusent dans vos esprits. Lorsque nos lèvres se séparent, je vois Emmanuel rougir comme il ne l'a jamais fait. Mais d'un coup je ressens... De la colère ?

-Pourquoi avez vous fait cela ? Dis-je sèchement.

-Gabriel...

Je pars, fou de rage, car j'en ai marre. Marre d'être le cobaye pour tous ces refoulés. Il me rattrape et me tient par la main.

-Pourquoi m'en veux-tu ? Je ne comprends pas...

-Parce que je veux être aimé. Réellement et publiquement. J'en ai marre d'être une expérience, un secret. Je suis plus que ça, je mérite d'être aimé, je souhaite être aimé !

Macron sourit tendrement.

-Je t'ai toujours aimé Gabriel. Seulement... J'aimais aussi Brigitte. J'ai mis du temps à accepter ma bisexualité, oui. Désolé. Mais je sais ce que je veux à présent, et c'est toi, Gabriel. Je te veux, je veux être avec toi, publiquement.

-Mais que dirait les gens...

-Je m'en moque, je suis le président de la République. Ils parleront, comme ils le font toujours. On a critiqué mon couple avec Brigitte, on critiquera notre couple. Ce qui compte c'est l'amour. Gabriel, je peux divorcer pour toi. Je ferais tout. Je t'aime de la manière la plus belle dont on pourrait aimer quelqu'un. Laisse moi une chance.

Je ne sais que penser. Emmanuel Macron est très séduisant, avec son nez à l'angle droit. J'ai toujours eu une petite attirance pour lui, mais je ne peux parler d'amour. Car je sais qui j'aime. J'ai tenté une relation avec Stéphane et cela n'a pas marché. Mais peut-être est-il temps de tenter quelque chose de  nouveau ? Pourrais-je être heureux avec Emmanuel ? Il n'y a qu'une seule manière de le savoir. Je répond à sa déclaration en l'embrassant.


Cela fait deux semaines que je suis publiquement avec Emmanuel, qui a, entre-temps, décidé de dissoudre l'assemblée nationale. Alors, nous sommes le 28 juin, et ce soir, nous avons avec Emmanuel (tout comme les autres candidats) une interview. Tout se déroule bien, Manu me tient la main tandis que nous répondons.

-Monsieur le président, monsieur Attal, comptez vous vous marier ?

Mon amant me regarde en souriant.

-C'est prévu, dit-il en déposant un baiser sur ma joue.

Je répond en serrant sa main un peu plus fort. Quelle joie d'être enfin pleinement assumé. Même Stéphane se cachait quelque peu, mais avec Emmanuel , j'ai la sensation d'être une fierté, d'avoir de la valeur. En sortant de l'interview, j'apperçois, dans une pièce plus éloigné le visage de Jordan.Nos regards se croisent, et je vois une larme briller dans ses yeux. Ce ne sont plus mes affaires.


Ce soir, nous avons un dîner avec tous les candidats. C'est très important,  nous sommes la veille des élections, et beaucoup de médias seront présents. J'aide mon amoureux à attacher sa cravate, qu'il a d'ailleurs assorti à la mienne, et nous nous rendons dans un très beau restaurant.

-Monsieur Attal, m'informe un homme, vous serez face à monsieur Bardella.

Non. Impossible. Mais je me contente de sourir poliment. Je m'installe et pris pour que tout se passe bien et à vrai dire... C'est le cas. Nous dînons tous dans la bonne ambiance. Mon regard croise parfois celui de Jordan, mais nous nous contrôlons. La présence de Manu rend cela plus simple; tout est tellement simple avec lui. Je crois même... Que je commence à l'aimer. Au moment du dessert, il m'embrasse même devant tout le monde. Mais tout à coup, Jordan se lève, et pars en courant.

- Que lui arrive-t'il donc ? S'énerve Manu.

-Je vais voir. Dis-je.

Je sors du restaurant, et le rejoins dans une petite rue. Je le vois accroupi, en train de gémir de douleur. il a l'air très souffrant.

-Tout va bien ? Jordan ? Jordan, c'est moi. Gabriel. Parle moi.

Lorsqu'il me voit, il lâche une larme.

-Pars Gabriel. J'ai suffisamment mal comme ça.

-Mais de quoi souffre tu ?

-Tu sais très bien que j'ai des problèmes gastriques lorsque je stresse ou que... Je ne vais pas bien. Tu te rappelles bien de l'incident de l'amphi N de Tolbiac.

Oh. Je comprends mieux.

- Tu ... ne vas pas bien ? Pourquoi ? Tu as gagné les élections européennes, pourtant tu vas tellement mal que tu manques de te déféquer dans la rue ?

Il éclate en sanglot, tout en continuant de crier de douleur.

- Car tu avais raison, OK ? Je réalise mon rêve, je ne suis pas heureux pour autant. La vérité est même que je suis très malheureux. Te voir si amoureux de ... Macron. Cela me détruit Gabriel. Je pleure tous les soirs, tu me brises le coeur. Tu disais m'aimer pourtant tu t'es empressé de m'oublier. Pourquoi ? Je ne suis pas suffisant.

-Je t'aime toujours Jordan. Je te l'ai dit, je n'arriverai jamais à t'oublier. Jamais. Mais je dois avancer, puisque tu l'as dit. Notre amour est impossible. Je ne suis pas amoureux d'Emmanuel, tu es l'unique propriètaire de mon coeur, et tu le seras toujours. Je passerai ma vie à haïr mon coeur.

Je ne peux m'en empêcher, je l'embrasse avec passion, comme je rêvais de le faire depuis des années. Après un instant qui dure à la fois une seconde et une éternité, nous nous écartons. Il continue de pleurer. Je remarque qu'à cause de ses problèmes gastriques, il à libéré le kraken, mais peu importe. Je lui tend un mouchoir pour qu'il essuie la matière fécale qui coule sur ses chaussures. Après cela, je le serre dans mes bras. Peut-être y'a t'il de l'espoir ?

-MERDELLA ! Crie une voix.

Et tout à coup, un homme, provenant d'une ruelle, tire avec une arme sur Jordan, qui s'effondre par terre.

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