VI.
27 décembre 2018.
— Voici mon humble demeure, veuillez entrer à l'intérieur, jeune demoiselle, lança Arwenn de manière théâtrale.
Aylie ne put s'empêcher de sourire et entra dans la maison. La première chose qu'elle remarqua, ou plutôt, ressenti, fut la chaleur excessive à l'intérieur. La deuxième chose qui attira son attention, était la décoration super vieille de la maison, en même temps, c'était celle de ses grands-parents, il ne fallait pas s'attendre à de la modernité. Elles allèrent jusqu'à la cuisine pour prendre de quoi manger et de quoi boire, puis elles montèrent dans la chambre d'Arwenn.
— J'ai pas encore toutes mes affaires et j'ai pas encore tout rangé, donc c'est un peu le bordel, la prévint-elle avant d'ouvrir la porte.
Curieuse, Aylie s'avança et observa la déco de celle-ci. En premier lieu, elle constata la petitesse de sa chambre, mais, c'était peut-être parce que la sienne était très grande ? Enfin, il n'y avait pas vraiment de déco, à part une grande carte du monde au dessus de son lit, avec quelques punaises accrochées çà et là.
— Qu'est-ce que c'est ? demanda Aylie, intriguée.
— C'est les pays dans lesquels j'ai été, expliqua-t-elle en haussant les épaules, comme si ce n'était pas grand chose.
Aylie haussa les sourcils en voyant tous les petits points de couleur qui tâchaient cette carte. Elle avait été partout !
—Tu as été au Brésil ? Oh bordel ! T'as vraiment été à Los Angeles ? questionna Aylie, émerveillée.
Arwenn s'allongea dans son lit avec un petit sourire aux lèvres, elle passa ses bras derrière sa tête et regarda la jeune femme.
— Oui, mais saches que c'est pas si ouf que ça, j'ai pas vraiment aimé.
— Choquée. T'as vraiment trop de chance, annonça-t-elle en se laissant tomber sur le matelas, à ses côtés.
— L'avantage d'avoir une mère prof d'anglais.
Aylie soupira, elle aimerait tellement voyager autant qu'Arwenn, c'était un rêve pour elle. Seulement, elle n'avait pas l'argent et ses parents étaient très casaniers, même aller dans la grande ville d'à côté, ils refusaient.
_ Emmène-moi avec toi, la prochaine fois, sourit Aylie.
Arwenn se mit sur le côté pour voir son amie. Elle la regarda très sérieusement.
— Ok.
Aylie pouffa, avant de tourner son visage vers elle et de constater qu'elle ne blaguait pas. Comptait-elle réellement l'embarquer avec elle lors de son prochain voyage ? Son expression changea du tout au tout, affichant désormais une moue surprise.
— Seriously ?
— Ouais, ça me plairait trop d'avoir une amie avec moi !
L'étudiante s'assit en tailleur. Elle prit un coussin pour le mettre sur ses cuisses. Elle avait tellement de questions à lui poser, mais elle n'osait pas prononcer la moitié d'entre elles.
— Dis, pourquoi avoir embrassé Tom, tout à l'heure ?
Après tout, elle avait le droit de demander ça, il y avait forcément une raison à ce choix.
— C'était le seul mec proposé, lâcha simplement Arwenn.
— Justement, tu es lesbienne, pourquoi avoir embrassé un garçon alors que tu aurais pu choisir une fille ? demanda Aylie, dubitative.
Arwenn eut un sourire attendri, devant la non-compréhension de son amie.
— Tu ne vois pas là où je veux en venir ?
Aylie fronça les sourcils et secoua la tête. Arwenn se redressa et se positionna en face d'elle.
— Imaginons que je t'aurais choisi toi, ça t'aurait extrêmement gênée car tu sais que j'aime les filles, tu aurais imaginé des trucs et surtout, j'aime beaucoup tes amis, mais ils sont un peu... Fermés d'esprit à ce niveau là, ils nous auraient charrié sur ce fameux baiser pendant un petit bout de temps. Et franchement, j'ai pas envie qu'on soit mal à l'aise à cause de ça, ça serait bête, expliqua-t-elle.
— Donc, tu n'es pas attirée par Tom ?
Arwenn la regarda comme si elle venait de lui apprendre que les extraterrestres existent.
— Tu pensais que Tom m'intéressait ? questionna-t-elle.
Aylie hocha la tête.
— Tu l'as contacté en premier, vu en premier, parlé en premier et maintenant, embrassé.
La brune se mordit la lèvre pour ne pas rire.
— Aylie, quand je te dis que je suis gay, je le suis à cent pour cent. Je ne suis ni attirée sexuellement, ni romantiquement par les hommes, assura-t-elle.
— On sait jamais, dit Aylie en haussant les épaules.
— C'est vrai, après tout, on aime un cœur, mais je n'aurais pas embrassé une personne qui me plaît pour un stupide jeu, d'une manière si banale, pouffa-t-elle.
— Mais alors, pourquoi tu l'as revu le premier ? insista Aylie.
— Mh, on va dire qu'on a un point en commun, dit-elle en lui faisant un clin d'œil. En fait, ça fait quelques semaines qu'on se reparle, bien avant que je vienne ici, donc, c'était évident que c'était lui que j'allais revoir le premier.
— Oh.
Aylie se demanda quel était leur point en commun, si Arwenn ne l'avait pas dit, c'était qu'elle ne comptait pas le faire. Néanmoins, toutes ses questions eurent une réponse qui la satisfaisait. Arwenn se leva et fila de sa chambre, avant de revenir quelques secondes après, avec des produits démaquillants dans les mains et du coton.
Elles se mirent un peu d'huile végétale sur les mains et s'amusèrent à démaquiller la peau de l'autre, face à face. Aylie était écœurée par la texture qu'elle recevait sur son visage et qu'elle étalait sur celui de son amie. Arwenn lui avait expliqué que c'était un démaquillant naturel qui n'abîmait pas la peau, contrairement aux autres, avec leurs produits pétro-chimiques et nocifs. Elle eut également le droit à un cour sur le biologique et l'écologie. Elles se passèrent, par la suite, des cotons imbibés dans l'eau chaude pour enlever l'excédant d'huile. Aylie soupira de bien-être, ça lui faisait un bien fou de sentir la chaleur sur sa peau et ferma les yeux, appréciant se faire chouchouter.
— T'aime ? demanda Arwenn, la voix amusée.
— Mh j'adore, soupira la jeune femme, les yeux toujours fermés.
Arwenn lui passa donc les cotons chauds sur sa peau un peu plus longtemps que prévu, lui faisant des petits massages rotatifs et doux. Aylie gardait les yeux fermement fermés et fit des petits bruits de satisfaction, ce qui faisait rire Arwenn.
Aylie sentit ensuite des mains sur ses joues et c'est à ce moment qu'elle ouvrit les yeux, tombant dans ceux de son vis-à-vis.
— Tes joues sont brûlantes, constata-t-elle. Bon allez, en pyj ! s'exclama-t-elle en se levant.
— Comment on fait pour moi ?
— Je vais te passer des vêtements, lâcha-t-elle en fouillant dans son dressing.
Aylie se sentit gênée, Arwenn faisait une taille, voire deux, en dessous de la sienne, elle ne rentrerait jamais dans ses vêtements. Elle voyait arriver la honte, quand elle essayera son t-shirt ou son bas de pyjama beaucoup trop petits.
Arwenn finit par lui tendre un t-shirt plié.
— Tu seras bien dans celui-là.
Elle s'était tournée vers elle et attendit qu'elle se déshabille pour l'enfiler, seulement, Aylie était très mal à l'aise de se changer devant elle.
— Aylie, je ne vais pas te sauter dessus telle une lesbienne assoiffée de sexe, dit-elle en lui faisant un clin d'œil.
La jeune femme sentit ses joues chauffer et, pour lui montrer qu'elle s'en fichait de sa sexualité, elle retira son haut transparent et mit le t-shirt, qui était très large. Cela la rassura et elle souffla mentalement de soulagement.
Ensuite, ce fut au tour d'Arwenn, sauf qu'à la différence d'Aylie, lorsqu'elle enleva son haut, elle se retrouva nue devant les yeux éberlués de l'étudiante en droit. Elle se cacha les yeux et sentit ses joues brûlantes contre ses mains.
Elle venait de voir les seins d'Arwenn ! Elle n'en revenait pas, elle s'était mise nue devant elle sans aucune pudeur, mais surtout, elle savait qu'Aylie la regardait.
— Bordel, Arwenn, j'ai tout vu !
Arwenn explosa de rire et Aylie se renfrogna. Ce n'était pas drôle, c'était incroyablement gênant.
— C'est juste des boobs, rien de choquant, se défendit-elle.
Aylie avait incroyablement chaud et n'osait toujours pas enlever ses mains de son visage.
— Génial, maintenant, dès que je vais te voir, je vais me souvenir d'avoir vu ta poitrine et je vais rougir comme une idiote.
Cela eut pour effet de faire davantage rire Arwenn, celle-ci lui sauta dessus, les faisant tomber sur le lit l'une sur l'autre.
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