CHAPITRE 48 : Jugement & Décision

- Tokiiiii ! pleura Anaïs en se précipitant sur la mage noire, j'ai eu si peur ! Je suis désolée de ne pas t'avoir cru ! Pardon pardon pardon !

- Ne t'en fais pas, je vais bien, ça vaaaaaaa !

Toutes les filles sautèrent dans les bras de Toki, qui tomba à la renverse sous le poids de ses amies épleurées. Agartha et Maestia ne purent retenir leurs larmes, et vidèrent tout leur stock de fluide corporelle en quelques instants.

Toki ne se fit pas prier et serra une à une ses amies dans ses bras en leur promettant de ne plus jamais leur tourner le dos et de tout leur dire.

L'émotion fit verser une petite larme à Greyson qui embrassa tout de même Toki. Melkior et Hypolit se concentèrent d'une chaleureuse accolade et ils en profitèrent pour s'excuser.

Toki les pardonna tous, le sourire aux lèvres, car elle savait qu'ils avaient autant qu'elle été manipulés par les belles paroles de Clarissa.

Alexei et Toki se sourire un instant avant de se faire un câlin amical, auquel s'ajouta Liz qui eut de mal à retenir ses larmes. Il ne fallait pas oublier que Toki restait sa meilleure amie, et même si elle connaissait plus longtemps les autres Élues, la mage noire restait son petit coup de coeur.

- C'est si bon de vous revoir, avoua-t-elle les larmes aux yeux, vous m'avez tellement manqué. J'ai vraiment cru que j'allais crever quand cette pétasse m'a fait boire ce thé...

Tous acquiescèrent chaleureusement à ses paroles, alors que Toki expliquait dans les moindres détails tout ce qu'elle avait vécue avec Clarissa depuis le début, jusqu'au moment où elle avait décidé de l'empoisoner sans aucuns scrupules.

De temps à autres, les visages des Élus se décomposaient ou parfois ils perdaient de leurs couleurs.

- Cette fille est vraiment cinglée, commenta Agartha en regardant les autres avec inquiétude, je suis contente que cette horrible histoire soit terminée...

Les Élus hochèrent la tête.

- Je suis bien d'accord, affirma Anaïs en jouant avec les cheveux de Toki, de toute manière c'est dans quelques heures que l'empereur et l'impératrice déciderons de son sort : bon débarras !

- Je ne l'aurais pas mieux dit, lui sourit Hypolit.

Toki écarquilla les yeux. En effet, elle avait manqué plusieurs épisodes.

- C'est quoi cette histoire ? Depuis combien de temps je suis endormie ?

Alexei la dévisagea sans comprendre.

- Ça doit faire un semaine déjà... D'ailleurs on a tous cru que t'allais y passer.

La jeune Terrienne passa sa main sur son visage, dont les traits étaient tirés par la fatigue.

- Quoi ?! Une semaine ?! Mais ça ne fait que quelques heures que Dark Toki m'a retenu dans cette foutue thérapie d'introspection !

Un silence de brève seconde rempli la pièce. Seule les ricanements d'Alexei et Greyson brisèrent net se silence monacale.

- Hahaha ! "Dark Toki" ? "thérapie d'introspection" ? Non mais qu'est-ce que tu foutais dans ton sommeil ?! se marra le blond en s'appuyant sur Grey qui se tenait le ventre de rire.

La Terrienne rougis à ses propres paroles et balança deux coussins en direction des deux idiots pour faire cesser leur ricanement.

Elle-même eut du mal à comprendre ce qui venait de se passer durant ces quelques heures, qui en réalité avaient duré une semaine.

Toki leur expliqua en détails, comment, après son empoisonnement, elle s'était retrouvée dans une pièce sombre, et avait la désagréable rencontre de son double. Apparemment, celle-ci était la représentation de ses émotions négatives et l'incarnation maléfique de sa magie noire qui voulait la détruire de l'intérieur.

La mage noire haussa brièvement les sourcils en se retenant de lâcher une petit rire. Sa situation avait été tellement clichée qu'elle se moqua de sa propre mise à l'épreuve.

Elle fit l'impasse sur ses propres pensées et continua son récit.

Toki précisa qu'elle avait négocié des minutes durant avec "elle-même" pour qu'elle la laisse tranquille et l'aide à rejoindre la réalité. Cette précision fit beaucoup rire Alexei et Grey qui reçurent deux autres coussins en pleine face.

Elle poursuivit en expliquant comment elle avait dû combattre son côté obscure jusqu'à l'épuisement, avant de comprendre qu'elle ne devait pas le combattre mais l'accepter. Une morale digne d'une fin prévisible d'un filme fantastique, s'en était vraiment risible...

- Et ensuite ? Que s'est-il passé ? s'intéressa Melkior.

- Et bien, après lui avoir fait un gros câlin et déballé une très longue et gênante confession sur mes sentiments et mes peurs, Dark Toki s'est transformée en petite fille...

- C'est flippant... commenta Greyson.

- ...ensuite elle m'a donné la main...

- Comme Bucky dans le film d'horreur avec la poupée ! renchérit Alexei avant de se taire sous les regards noirs de ses sœurs d'armes.

- ... puis on s'est tranquillement dirigées vers une porte qui était soudainement apparue, et je me suis retrouvée dans un lit près de mes amis qui parlaient dans mon dos... Je crois qu'à partir de là vous connaissez la suite.

Le groupe d'amis s'étonna de la petite épreuve émotionnelle que dû passer Toki dans les tréfonds de son âme pendant que son corps luttait difficilement contre le posion.

Aucun d'entre eux ne parvint à expliquer pourquoi Toki avait miraculeusement survécue à ce poison de la mort. Melkior supposa que sa magie noire l'avait protégée, mais les autres pensaient plutôt à un coup de chance.

La jeune femme, dont le teint était plus resplendissant que jamais, se leva lentement et étira ses muscles, sous le regard attentif de ses amis.

- Alors ? Comment tu te sens ? s'inquièta Maestia, des engourdissements ? Des maux de tête ? Ou alors tu as soif ?

Toki lâcha un petit rire.

- Je vais bien merci, mais ce dont j'ai besoin pour le moment, c'est de mon homme.

Elle posa son doux regard sur Jonathan, dont le corps tout entier tremblait d'émotions. Il s'était assis sur un fauteuil au fond de la chambre, loin des bruillantes retrouvailles, la tête dans les mains, à adresser milles et une prière de reconnaissance à Protego pour lui avoir rendu son amour.

Toki regarda ses amis qui hochèrent la tête.

- Bon, on va vous laisser, informa Agartha en se dirigeant vers la porte en poussant Melkior vers la sortie, on se charge de prévenir tout le monde : alors, prenez votre tant, vous nous rejoidrez tout à l'heure.

Un à un, ses amis suivirent le mouvement.

- Nonnnn, je ne veux pas partir, gémit Anaïs en faisant les yeux doux à Toki, je veux rester avec toi...

Greyson lui embrassa la joue avant de lui prendre la main.

- Elle ne va pas disparaître, lui assura-t-il, elle va juste discuter avec Jonathan. Laisse-les un moment et tu pourras lui sauter dessus autant que tu voudras...

- Mouais...

Les amis quittèrent définitivement la pièce, non sans une lourde allusion perverse d'Alexei, et laissèrent les deux tourtereaux seuls.

Jonathan ne bougea pas de son fauteuil, mais il deigna enfin poser son regard sur Toki.

Dans ses yeux, sa partenaire lut de la tristesse, de la fatigue, de la peur, mais surtout beaucoup beaucoup d'amour.

La Terrienne lui sourit de toutes ses dents.

Elle s'approcha de son âme-sœur et se fit une petite place sur ses genoux, entre ses bras. L'héritier les referma sur la mage noire et la serra chaleureusement. Toki passa l'enlaça à son tour et lui rendit son étreinte.

Plusieurs minutes s'écoulèrent avant que l'un des deux ne prit la parole. Ils étaient restés là, sans bouger, collés l'un à l'autre, respirant l'odeur de chacun et profitant du délicieux contact de leur peau brûlante.

Enfin, Jonathan osa s'adresser à elle.

- Je...

- Oui ?

- Je... Je suis tellement désolé, si tu savais comme je m'en veux...

- Je sais... s'était-elle contentée de répondre.

L'héritier, qui tenait enfin entre ses bras celle qu'il désirait plus que tout avoir à ses côtés, ne put retenir davantage ses larmes. Une frêle goutte de sa tristesse perla lentement de ses yeux jusqu'à ses lèvres. Il étouffa comme il put ses halètements en baissant la tête, mais Toki sentit son chagrin et ressera davantage son étreinte.

Jamais encore, il ne lui avait été donné de voir Jonathan dans cet état.
La semaine avait énormément dû peser sur son morale pour qu'il relâche ainsi une telle pression.

Le coeur de Toki se brisa à la pensée d'un tel calvaire. Elle-même n'aurait probablement pas tenue aussi longtemps en sachant que celui qu'elle aimait allait probablement mourir sous ses yeux.

Le mage de feu se calma après plusieurs minutes, et Toki chassa ses larmes d'un coup de pouce.

Elle prit son visage en coupe et l'obliga à la regarder dans les yeux.

- Mon amour, lui chuchota-t-elle avec douceur, sache que jamais je ne t'abandonnerai. Tu m'es beaucoup trop précieux pour que je te laisses derrière moi. Je t'aime tellement.

- Moi aussi...

Le corps brûlant des deux âmes-sœurs se détendit instantanément au contact de leurs lèvres. Cette sensation leur avait énormément manqué. Leur baiser fut doux et salé, puis langoureux et savoureux.
Toki passa une main dans les cheveux de son partenaire tandis que Jonathan caressa son dos.
La Terrienne gémit contre la bouche de l'héritier lorsque leur baiser si fit plus vorace et sonore.
Ils avaient une envie folle de rattraper le temps perdu, et Jonathan un indescriptible besoin de lui l'avoir proche de lui à chaque instant.

C'est seulement après plusieurs minutes, à bout de souffle, qu'ils se décollèrent l'un de l'autre en se regardant sensuellement dans les yeux, une lueur de désir brûlant dans leur regard.

Cependant, une sorte de léger picotements prit Toki à la main gauche. Cette dernière fronça les sourcils une fraction de seconde, puis chassa ce désir naissant en un battement de cil.
La tension sexueller qui s'était installée s'envola net, et l'atmosphère perdit de son ardeur, au grand désarroi de Jonathan qui aurait bien aimé continuer leur petite affaire.

La jeune femme quitta ses jambes pour se diriger vers son placard et enfiler quelques choses de plus convenable.

L'héritier, qui depuis ce baiser avait récupéré un semblant de contenance et une partie de son attitude de prince héritier, décida d'attendre sagement que sa partenaire ait terminé de s'habiller.

Bien qu'il trouvait étrange qu'elle ne dise mots concernant Clarissa et qu'elle n' avait pas l'air aussi excitée que lui après leur affolant baiser, il préfèra ne rien dire et décida de rester silencieux, mettant tout cela sur le compte de la fatigue.

- J'ai fini, annonça-t-elle en sortant de son immense dressing, on y va ?

Jonathan lui sourit et lui prit la main.

Toki lui rendit son sourire, puis elle détourna son regard pour se concentrer sur ce qui l'attendait.
L'expression de son visage n'avait jamais été froide, et son regard aussi noir.

- Je crois qu'il est temps que je règle mes comptes...

~

"BAM BAM BAM"

- Silence s'il vous plaît ! avait ordonné le mage Zayne en frappant du bâton sur le sol de la salle du trône qu'il avait agrandit pour l'occasion.

Quelques heures après l'arrestation de Clarissa, une convocation impériale avait été envoyée à tous les nobles de l'empire pour venir assister au jugement de celle qui avait osé attenter à la vie d'un Élu.

Bien évidemment, tous avaient dû cesser leurs activités pour se rendre au palais dans les plus brefs délais.
Tout le monde avait hâte d'assister au jugement de la presque-meurtrière qui s'était également révélée être une menteuse et une manipulatrice.

Avec le témoignage des gardes et des Élus, la discussion détaillée entre Jonathan et Clarissa avait pu être fidèlement retranscrite.

Mais ce qui avait réellement motivé les troupes, c'étaient les rumeurs qui circulaient au palais sur la possible "résurrection" de l'élu qui avait été empoisonné.

Même Zayne n'en revint pas.

Il s'était donc téléporté à la vitesse de l'éclair à l'entente de tels suppositions. Ce qui avait par ailleurs créé de gênantes retrouvailles, car il avait atterri pil poil devant Toki qui manqua de s'étouffer avec son brunch improvisé.

En bref, une foule monstre et des journalistes déchaînés s'attroupaient en ce moment même dans la salle du trône qui avait été réaménagé à cet effet.

Chacun était à sa place. L'accusé avait été enchaîné et agenouillé de force devant l'empereur et l'impératrice qui dévisageaient Clarissa avec mépris.

Les foules se trouvaient de par et d'autres de l'allée principale, tandis que les Élus, enfin au complet, s'étaient établis sur de confortables fauteuils situés derrière Clarissa.

À présent, ne restait plus qu'à faire taire tout ces gens.

Zayne souffla d'exaspération.

- Silence ! répéta-t-il alors que les derniers murmures disparaissaient déjà, nous sommes à présent en ces lieux pour juger devant Protego et leurs Altesses de Territorium, l'accusé ici présent, Clarissa Irae !

Le maître mage ne porta pas plus d'attention aux cristaux vidéos qui filmaient la scène en virevoltant dans tous les sens.

Après un bref instant, il poursuivit.

- Clarissa Irae, vous avez été accusée de mentir aux forces impériales, faux et usage de faux, malveillance, diffamation et manipulation de preuves !

Des bruits de hoquets de surprise se firent entendre dans la salle, alors que Clarissa leva son regard pour le planter droit dans les yeux de ses Altesses.

- Est-ce vrai ?

- Non ! C'est un mensonge ! J'ai été fourvoyée, par ce monstre à la magie noire qui est revenue d'entre les morts pour me tuer ! C'est elle la véritable coupable ! Ne vous faites pas avoir par son air attentionnée, car en réalité elle est monstrueuse !

Un garde tira violemment sur ses chaînes pour faire taire l'hystérique tandis que des regards incertains se posaient sur Toki.

Cette dernière, nullement atteinte par de tels propos couvra simplement sa bouche pour bailler. Cette situation la fatiguait plus qu'autre chose : une menteuse pathologique ne peut dire autre chose que des bobards. Pour elle, ce début d'assemblée était une véritable perte de temps.

L'empereur leva la main pour faire cesser le brouhaha.

- Toki Wyatts, avancez je vous prie.

La jeune femme se leva sans perdre un instant et se dirigea d'un pas léger vers les trônes qu'elle salua avec la grâce et le respect qui s'imposait.

- Que répondez-vous face à de telles accusations ?

La jeune femme jeta un coup d'œil rapide à Clarissa qui lui lança un regard noir.

- Elle ment. Elle ment comme elle respire. Certes, je me suis réveillée après une lutte acharnée pour sa survie, mais je ne suis pas un monstre... Et elle a omit de vous dire que c'est elle qui m'avait empoisonnée...

Les deux dirigeants affichèrent une mine choquée, tandis que les spectateurs murmuraient d'indignation.

- Maître Zayne, commença Toki, veillez relater les faits véritables : il est inutile de perdre davantage de temps à écouter les mensonges de cette... chose.

Elle lança un regard meurtrier à Clarissa.

- Bien, accepta le mage.

Pendant près d'une heure, Zayne expliqua dans les moindres détails les événements qu'ils s'étaient produits depuis que Clarissa avait rejoint l'académie. Absolument tout.
L'affreuse vérité qui sortit de sa bouche, éveilla en chaque Territoriens un sentiment de colère et de honte. Clarissa avait un plan bien ficelé, et ses techniques de manipulation avait extrêmement bien fonctionnées.

Après avoir tout expliqué sans omettre un détail, la fureur de l'empereur s'abattit sur Clarissa.

- Ces évènements sont-ils exactes ?! cria-t-il sur la mage d'eau.

Clarissa rempa comme elle pu sur ses genoux pour mieux se rapprocher de ses Altesses. Mais clairement Grisela avait un air de dégoût sur le visage, et quant à Julius, une rage infernale brûlait en lui.

- Non non non ! Je vous jure que c'est faux ! C'est elle qui a inventé tout ça ! Croyez-moi s'il vous plaît ! C'est un suicide qu'elle a commit, je n'ai rien à voir là dedans !

- Arrêtez de mentir !

- Mais je ne mens pas !

La folie de Clarissa agaça davantage Julius qui passa une main sur son visage. Sa frustration était telle qu'il ne put se retenir davantage. Il regarda au loin et claqua des doigts.

Son regard s'était posé sur Melkior qui le salua de la tête.

- Faites ce que vous avez à faire...

- Oui, votre Altesse, s'inclina brièvement Melkior avant de se lever de sa chaise pour rejoindre la scène.

Toki ne fut pas plus surprise que cela de le voir participer au jugement, mais elle se demandait quel rôle exactement Melkior pouvait-il bien jouer dans tout ce tapage.

Une fois arrivé à leur niveau, Melkior demanda un peu d'espace à Toki.
Cette dernière ne se fit pas prier et recula de trois bons mètres.

Le mage blanc fit apparaître en un doigté son grimoire aux mille et une magie et sortilège et en fit tourner les pages jaunis par le temps.
Il stoppa le défilé de sortilèges en posant brutalement sont doigt son une page qui se trouvait vers la fin du l'ouvrage et se tourna vers Clarissa.

À la vue du grimoire ouvert, la jeune blonde aux reflets roux blêmit et son teint devint plus blanc que la neige.
Elle commença à s'agiter et secoua sa tête de droite à gauche.

- Non...

Le mage blanc s'avança vers elle.

- Non non non ne fais pas ça ! Pitié !

- Les menteuses se doivent d'être punies : Benzelys ! Dame de la Vérité, révèle nous tous ses secrets !

À ces quelques mots, une immense lumière aveuglante illumina les lieux.
Du grimoire Azoth, sortit une main dont la peau blanche comme le lait, révèla un corps de jeune femme. La délicieuse créature qui sortit du grimoire était d'une beauté sans nom. Les cheveux noirs comme la nuit polaire, les yeux d'un bleu aussi sombre que les plus profonds océans de la Terre, et la bouche pulpeuse aux lèvres couleur sang, la dame de la vérité flottait au dessus du sol en marbre du palais.

Vêtue d'une longue toge de soie blanche, et portant sur la tête d'une couronne de lys, elle jeta un regard attendrissant à Melkior avant de le détourner sur Clarissa.

À cet instant, il devint dur et froids.

L'accusé fut paralysée par la peur. Seules ses lèvres entrouvertes, semblaient s'agiter pour dire quelque chose.

Mais il n'en fut rien.

Aucun mot ne sortit de sa bouche.

- Mon enfant, déclara Benzelys d'une voix suave, ta bouche a prononcé des mensonges, mais ton coeur nous dira la vérité.

La dame de la vérité posa son doigt délicat sur la partie de la poitrine de Clarissa où se trouvait le coeur, et cette dernière s'évanouit.

Au dessus d'elle, sous la stupeur et l'émerveillement de tous, se forma un nuage d'or où de drôles d'images incompréhensibles s'enchainèrent à un rythme soutenu.

On y vit en premier, Clarissa, l'air plus jeune, entrer dans une bibliothèque de Territori. L'air curieuse, elle cherchait un livre dans une rangée, et tomba nez à nez avec Jonathan.
L'héritier lui aussi avait l'air deux ou trois ans plus jeune.

Il la salua, puis poursuivit sa route pour rejoindre une jolie petite blonde au sourire malicieux qui lui tira les oreilles.

- Ryn... murmura Toki en observant les images.

Les images continuèrent leur défilé et on y vit à plusieurs reprises, Clarissa épier Jonathan dès qu'elle le pouvait.
À l'école pour noble MHA, à certaines réceptions tenues au palais, dans le journal et aux Infos.

En quelques images, il ne fut pas compliqué de comprendre que Clarissa était une stalkeuse. Une jeune fille malade dont l'amour imaginaire poussait à épier la victime de ses désirs.

Toki ricana amèrement dans son coin quand elle se rendit compte que Clarissa était bien plus atteinte qu'elle ne le laissait croire.

Comment avait-elle pu être évincée par ce genre d'individu ?

Cependant, le pire restait encore à venir.

Melkior, qui commençait à s'épuiser à vue d'œil, ordonna à la Dame de la Vérité de faire un bon dans le temps de plusieurs années, afin de ne montrer que ce qui avait un lien de prêt ou de loin à un acte suspect.

Benzelys acquiesça.

L'accélération des images montra une scène que nulle n'avait imaginée, même dans ses rêves les plus fous.

On y vit très distinctement Clarissa, capuchon noir sur la tête, se dirigeant le pas rapide dans une ruelle sombre.
Elle y rencontra un jeune homme dont on ne put distinguer l'apparence, faute de pouvoir le détailler dans l'obscurité de la nuit. Ce dernier lui offrit une boule de cristal noire, et elle lui donna un sac de tissu marron bien garni.
Il devait probablement contenir des pièces.

Quelques scènes plus tard, on la vit déposer une goutte de son sang sur le cristal, provoquant la luminescence de l'objet.
La boule continua de briller d'une étrange lueur violette, jusqu'à ce qu'en son sein, un visage n'apparaisse.

- C'est impossible ! s'étrangla le maître Zayne, que fait cet individu dans ce cristal ?!

Grisela, dont la santé n'avait jamais été aussi bonne, posa une main tremblante sur celle de son époux.

- Serait-ce...

- Oui... c'est bien Morteus, lâcha-t-il en se rasseyant sur son trône comme étourdi.

Des cris de stupeur s'élevèrent dans la salle. Les journalistes notaient et filmaient tout ce qui se passait avec une très grande excitation, pensant déjà au succès fracassant de leurs articles une fois publiés.

Les Élus, eux, n'en revenaient pas. Jamais ils n'auraient pensé une seule seconde que Clarissa avait un quelconque lien avec Morteus.

- Non mais on nage en plein délire ?! s'étrangla Alexei en regardant ses amis, elle connaît Morteus ?!

- Je n'arrive pas à y croire ! s'exclama Agartha en posant sa main sur son front, cette fille est bien plus concernée par notre combat contre les démons que l'on ne l'aurait cru !

Hypolit serra les poings. Ses phalanges blanchir de colère.

- Mais c'est pas vrai ! Combien de personnes dans ce palais son de mèche avec notre ennemi ?! rugit-il, d'abord le traître et maintenant elle ! On n'en voit plus le bout !

Les autres Élus affichèrent une expression de détresse. La situation se compliquait de plus en plus.
Non seulement, Morteus envoyait des démons sur Territorium pour tuer ses habitants, mais en plus il y avait infiltré des agents pour mieux détruire l'empire et ses royaumes de l'intérieur.

L'impact négatif de Morteus sur la planète était inacceptable.
Son influence ne devait être. Il fallait faire quelque chose pour cesser son avancé au plus vite.

- Il faut agir ! affirma Maestia en regardant Clarissa, nous devons empêcher des individus comme elle de ternir la beauté de notre planète !

- Je suis d'accord, acquiesça Alexei en regardant Liz, heureusement notre expédition sur Serenity devrait nous apporter des réponses.

- Oui ! affirmèrent-ils en coeur le regard brillant de détermination avant de se reporter leur regard sur les images.

Toki, elle, ne dit rien.

Son attention était portée sur la personne de Clarissa, dont le corps reposait toujours sur le sol, comme morte.

- Silence ! ordonna Julius en foudroyant la foule du regard, nous discuterons de ce nouveau problème en privé. Que nos populations ne s'inquiètent pas ! Nous avons la situation sous contrôle : je vous promets que nous tirerons cette histoire au clair. À présent, poursuivons le visionnage si vous le voulez bien.

Un regard de l'empereur et le visionnage se poursuivit. Mais plus pour très longtemps : le mage blanc suait à grosses gouttes et commençait à perdre des couleurs.

Heureusement, les dernières images ne furent que peu révélatrices, bien qu'elles apportèrent des détails sur les moyens qui avaient amenés Clarissa à trouver les Élus.

Comme prévu, la mage d'eau avait tout planifier depuis le début pour que son chemin croise celui des Élus, et elle n'avait pas lésiner sur les moyens. Clarissa avait volontairement rendu son don plus puissant avec l'aide de la profane magie noire de Morteus.

Elle avait aussi fourni des informations capitales au maître des ténèbres qui en avait apparemment gracieusement profité en ouvrant des portails à des points stratégiques du globe.

Enfin, la traitre ne pouvant plus agir librement grâce aux soins que procurait Toki, Morteus avait ordonné à Clarissa d'empoisonner un des Élus afin de réduire le nombre de vermines qui pourrissaient ses plans.

En bref, Clarissa était les yeux, les oreilles et les mains de Morteus sur Territorium.

Cette faute était impardonnable, et ses Altesses allaient bien le lui faire comprendre.

Une fois la vérité nue au grand jour, Melkior cessa son sort et renvoya Azoth dans l'Hybris afin qu'il s'y ressource.

Le mage blanc manqua de tomber sur son dernière, vacillant, mais Toki lui prêta son épaule pour qu'il se reste debout.
Le mage blanc fut évacué de "l'arène du jugement" pour reprendre place dans les "gradins" des spectateurs auprès de ses frères et sœurs d'armes.

Quelques secondes s'ecoulèrent avant que Clarissa ne se réveille, complètement déboussolée. Son regard cherchait Jonathan, mais le prince héritier ne lui prêta pas attention, bien trop attentif au verdict qu'allaient rendre ses parents.

Julius et Gisela chuchotèrent à l'oreille de Zayne.

- Au nom de nos ancêtres de Territorium, et au vue des nombreuses preuves que nous avons pu amassés non sans quelques difficultés, nous avons décidé de désigner Clarissa Irae coupable de tous les crimes dont elle a été accusée !

Un tonnerre d'applaudissements résonna dans la salle, et les nombreuses messes basses des spectateurs montèrent au crescendo.

Les Élus étaient contents, mais ce n'était pas tout.

- Nous la condamnons de ce fait, à l'exil définitive dans la prison de Cradrum ! (NDA : Ville située au sud de l'empire, connue pour son climat aussi aride que celui d'un désert et pour ses cellules de prison inviolables. Elle a presque la même réputation qu'Azkaban...)

À l'entente d'un tel jugement, la jeune mage d'eau se mit à pleurer toutes les larmes de son corps. C'était comme si on l'avait envoyé à l'abattoir, étant donné que ses chances de survie dans ce genre de prison ne dépassait pas les cinq pourcents.

Elle avait l'impression que tout son monde s'écroulait à cause des manipulations de Toki. Son conte de fée allait prendre fin aussi tragiquement qu'il avait commencé.

Clarissa ne pu cependant se contenir davantage est se mit dans tout ses états, criant, pleurant, se lamentant de tous les côtés.

- C'EST INJUSTE ! JE SUIS L'ÂME-SOEUR DE JONATHAN ET VOUS ME VOLEZ À LUI ! JE L'AIME ! JE T'AIME JONATHAN ! TOUT ÇA JE L'AI FAIT POUR TOI ! LÂCHEZ-MOI ! ALLEZ TOUS AU DIABLE !

Elle se débattit comme une hystérique en pleine crise, et me manqua pas de mordre et de griffer un ou deux garde au passage. Toutes les personnes présentes firent les gros yeux devant un tel comportement.
Même Jonathan cacha un instant ses yeux, tant il avait honte que son nom fut prononcé par cette folle dangereuse.

- Cessez votre ridicule petite crise ! ordonna Julius hors de lui, on je vous jure sur Protego que je vous ferai couper la tête !

Clarissa rit à gorge déployé devant les menaces de l'empereur.
Son rire, aussi saisissant qu'effrayant, remplit toute la salle, tel le méchant des histoires qui jubile après avoir exposé son plan machiavélique.

- JAMAIS VOUS NE M'AUREZ ! JE PRÉFÈRE CREVER PLUTÔT QUE DE QUITTER JONATHAN ! JE VOUS RETROUVERAI TOUS ET JE ME VENGERAI !

Puis elle posa son regard sur ses Altesses.

- JE VOUS JURE QUE JE ME VENGERAI ET JE VOUS TUERAI TOUS ! EN COMMENÇANT PAR LEURS ALTESSES ! JE VOUS DÉCAPITERAI ET JE PLANTERAI VOS TÊTES SUR DES PICS AVANT DE VOUS DONNER À BOUFFER AUX DÉMONS PRIMAIRES !

Le regard de Julius se fit plus ardent et il se leva net de son trône.

- C'EST UNE MENACE ?!

La mage d'eau, en pleine folie, rigola davantage sans se soucier de la silhouette qui s'était approchée d'elle par derrière.

- Je crois que tu t'es suffisamment marrée comme ça.

Clarissa cessa ses railleries et détourna le regard. Elle ne compris pas tout de suite pourquoi les gardes qui étaient chargés de sa surveillance s'étaient éloignés d'elle.
Mais elle eut un mauvais pressentiment qui la fit brutalement revenir sur Territorium.

La mage noire lui sourit un instant, et, devant les regards ébahis lui balança son pied dans le visage, avant de la traîner comme l'animal qu'elle était par les cheveux devant ses Altesses.

Puis la mage noire saisit Clarissa par la gorge et la maintint devant elle, tandis que la coupable se débattit comme elle put. La mage d'eau gesticula un maximum pour grappiller quelques centimètres et respirer ; mais c'est sans compter sur la poigne d'acier de Toki, que ses efforts furent vain.

Elle s'agita bruyamment le tintement aiguë de ses chaînes revela une sombre vérité : Clarissa commençait progressivement à s'asphyxier.

C'est seulement lorsqu'elle tourna au bleu que Toki la relâcha. La jeune femme tomba comme une merde sur le sol et toussssota pour reprendre de l'air et remplir ses poumons.

- Ça y est ? Tu es calmée ? posa calmement mais froidement la mage noire, j'ai cru pendant un instant que tu avais manqué de respect à ses Altesses... Prends gardes aux paroles qui sortent de ta vilaine bouche !

Clarissa passa une main tremblante sur son cou et massa cette partie endolorie de son anatomie.

C'est seulement après avoir pleinement repris sa respiration, que Clarissa se mit à rire une nouvelle fois un dévisageant Toki d'un sourire malsain.

- Tu peux faire la maligne maintenant, pesta-t-elle en la dévisageant, mais je t'assure que si tu étais vraiment morte, j'aurais pris un malin plaisir à baiser Jonathan jusqu'à ce qu'il t'oublie ! Avec la tristesse de ta mort, cela aurait été facile ! Hahaha !

La mage noire souffla en fermant les yeux pour mieux se contrôler. Ce ne fut cependant pas le cas de Grisela et des spectateurs qui commençaient à huer et crier sur Clarissa.

Son piètre spectacle agaçait Toki, mais il la rendait encore plus ridicule au yeux des nobles.

Clarissa rempa en direction de la Terrienne et cria bien fort pour qu'on l'entende.

- Mais tu sais ce qu'est le plus amusant dans tout ça ?

Toki lui la regardant droit dans les yeux, attendant d'entendre les paroles qui mettraient fin à la vie de la mage d'eau une bonne fois pour toute.

- Le plus amusant, c'est qu'il aurait tôt fait oublier une merde comme toi ! En plus d'être une pauvre vierge de la Terre, tu ne seras jamais assez bonne pour le satisfaire ! Hahaha ! Les dieux ont toujours été de mon côté, et ce n'est pas une salope dans ton genre qui va m'empêcher de baiser l'héritier ! Hahaha !

C'en était trop.

Toki regarda ses Altesses, comme une demande silencieuse qu'elle leur faisait.

Pour son plus grand bonheur, une lueur nouvelle s'était installée dans leur regard. Julius et Grisela hochèrent la tête et Toki en fit de même.

Elle se tourna vers Clarissa en lui lançant un sourire vicieux.

- Pour tes paroles et tes menaces envers ses Altesses, ton châtiment sera la mort.

Clarissa perdit alors son sourire.

- Mais avant, lui sourit Toki en se craquant les doigts, je vais te faire souffrir quand jamais tu n'as souffert auparavant.

Le teint de Clarissa devint blanc, et elle se mit à ramper en direction des portes de la salle, considérée comme la seule issue de secours possible.

- Même pas en rêve.

Toki claqua des doigts, et Clarissa fut aplatit sur le sol, incapable de bouger. Des cris de douleur dechirèrent le silence, et les journalistes cessèrent de filmer ou de prendre des notes sur les demandes de Zayne qui ferma les yeux devant un tel spectacle.

Les nobles n'en revinrent pas d'un tel niveau de violence, mais ils se contentèrent d'observer en silence.

- Haaaaa ! hurla Clarissa qui se tortillait dans tous les sens.

- Ne t'en va pas, s'amusa Toki, on vient à peine de commencer !

La mage noire plia son index et le corps de Clarissa fut ramené vers elle. Allongée à ses pieds en une disgracieuse posture, la Terrienne saisit la mage d'eau par les cheveux et la leva à sa hauteur.

Elle prit un malin plaisir à tester la gravité et la tension des cheveux de la coupable en la positionnant à sa hauteur malgré ses cris.
Toujours attachée, les mains dans le dos, la mage d'eau ne put rien faire d'autre que se débattre pour essayer d'atténuer la douleur.

Mais ce qu'elle ne savait pas, c'était qu'une chose encore pire que la mort l'attendait.

Sans perdre une seconde, Toki saisit violemment Clarissa par la mâchoire et appuya violemment sur ses joues, l'obligeant à ouvrir la bouche et à la garder ouverte, avant de se pencher sur elle.

- Un petit cadeau de ma part.

Et alors que la jolie brune dominait la rousse aux reflets blonds de toute sa hauteur, elle se pencha davantage sur Clarissa, ouvrit sa propre bouche d'où en sortit un immonde et flasque liquide noir qui se déversa rapidement dans le gosier de la menteuse.

Toki augmenta le flux du vaseux liquide obscure et en déversa davantage. À présent, il lui en sortait par les yeux et par la bouche.

En cet instant, les yeux de Clarissa, ainsi que sa voie orale étaient remplis de la substance novice ébène.
La jeune femme se débattit dans tous les sens sans vraiment pouvoir bouger, tandis que ses cris de douleur firent trembler les membres des personnes présentes dans la salle.

Parmi des Élus, seul Jonathan semblait pouvoir soutenir la vue d'une telle scène de torture, tant le sortilège de magie noire était vilain.

Clarissa lâcha plusieurs hurlements étouffés, alors que le sortilège commençait peu à peu à la rendre dingue. La douleur traversait tous ses membres en la bouffant de l'intérieur. C'était comme si Toki avait déverser en elle toute la rancure, la haine et le désespoir qu'elle avait garder en elle depuis des années.

Quand Toki sentit qu'elle avait déversé suffisamment de mort, de souffrance, de négativité et de douleur en Clarissa, elle la lâcha d'un coup sec.
Son corps presque mort, alla s'écraser lourdement sur le sol froids de palais, à la vue de tous.

Toki essuya d'un annulaire les restes du sort de Désespoir qui lui été resté sur la commissure des lèvres.

- Hum... Alors comment c'était ? Tu as aimé ?

Ce qu'il restait de Clarissa ne répondit pas. On pouvait simplement voir un corps très pâle et secoué de convulsions aux pieds de ses Altesses. La mage d'eau avait les yeux révulsés, ses larmes avaient pris une teinte noire, et elle bavait un liquide ébène.

- Mmnggn... marmonna-t-elle sans que personne ne puisse comprendre.

Toki toucha de la pointe du pied le corps de Clarissa sans qu'elle ne réagisse.
On pouvait cependant sentir qu'à l'intérieur, seules la douleur, la peur et la mort perdureraient et s'en mêlaient les unes aux autres, anéantissant l'âme de la manieuse d'eau.

- Dans ma grande clémence, je vais t'accorder le repos éternel, sourit Toki en posant son pied sur le visage de Clarissa comme un chasseur sur son trophée de chasse.

La jeune femme se frotta le menton comme pour réfléchir puis appela une personne bien particulière.

- Jormungand.

- Oui, répondit immédiatement le démon après s'être brièvement incliné devant ses Altesses.

La foule, choquée, ne put s'empêcher de faire des messes basses qui causèrent du bruit dans la salle.

- Donne moi une dague, je vais achever cette pauvre chose. Je n'ai pas envie de salir Grendel ou de gaspiller ton énergie en utilisant les machettes sur ça.

Elle pointa du doigt Clarissa, dont l'état lamentable ne s'était toujours pas amélioré.

Jormungand acquiesça légèrement avant de lui tendre une petite dague rouge.

Toki s'empressa de la planter sans plus de délicatesse dans le coeur de Clarissa. Cette dernière trembla quelques instants avant de rendre l'âme définitivement, dans un dernier souffle qui ressemblait à un soupire de soulagement.

La dague s'illumina un court moment, puis le corps de la mage d'eau s'immola de lui-même, avant de redevenir poussières sur le sol du palais.

Un silence de mort s'installa dans la pièce alors que les journalistes s'étaient remis à filmer et à prendre des notes.

La mage noire balaya les cendres de sa magie de vent, puis s'avança d'un pas léger vers les escaliers où trônaient ses Altesses.

Elle mit un genou à terre.

- Moi Toki Wyatts, je vous remercie infiniment pour votre grande bonté et votre justesse. Je continuerai à combattre corps et âme pour cette belle planète qui est la vôtre, et je vous jute une fidélité et une loyauté qui dureront aussi longtemps que Protego et les dieux le voudront.

Ce que venait de faire Toki était de la pure stratégie. En tuant Clarissa aussi violemment et devant autant de personne, elle avait démontrer à tous qu'elle était la plus puissante, mais qu'elle représentait également une menace pour l'empire et ses Altesses.

Jormungand lui avait alors intelligemment proposé d'exprimer sa loyauté sans failles devant les dirigeants, montrant à tous par la même occasion, que seuls ces derniers avaient un droit de vie et de mort sur elle.

Elle n'était plus tellement une arme hors de contrôle, mais plus une boîte secrète que les dirigeants de Territorium gardaient bien au chaud près d'eux.
En ce sens, elle avait rassuré les foules et les nobles qui commençaient à se méfier d'elle.

Julius et Grisela lui sourirent.

- Au vue du déroulement derniers évènements, tonna Julius, je proclame la séance levée ! Vous pouvez tous vous retirer du palais !

Des applaudissments et des voix comblèrent le vide provoqué par la mort violente de Clarissa.
Chacun salua ses Altesses avant de quitter les lieux en grandes pompes, la tête pleine et le coeur battant.

Les dirigeants se retirèrent dans leurs appartements, non sans un dernier "merci" muet pour Toki qui venait de leur rendre un immense service.
Zayne et son équipe de scientifiques se hâtèrent de ramasser les cendres éparpillés de Clarissa pour les remettre à sa famille, avant de se remettre au travail et d'accélérer la construction de la navette spatiale.

Ne restait plus que les Élus qui traînaient encore dans la salle du trône.

- Wouha ! Et Beurk ! s'amusa Anaïs en sautant dans les bras de Toki, non mais c'était quoi ce sort de malade ?!

La jeune femme caressa la tête de la benjamin du groupe.

- Et bien, on peut dire que c'est le résultat de mes nombreux entraînements avec Jormungand.

Ces amis la regardèrent les yeux ronds. Ils n'avaient pas l'air d'avoir capter ce qu'elle venait de leur avouer.

- Tu t'es entraînée avec ce monstre ?! s'étrangla Alexei, il t'a remontré son visage ?! Oh non ! Dis-moi que tu ne l'as pas revu !

Toki lâcha un petit rire en voyant la tête que tirait son ami.

- Mais non banane, il s'agissait simplement d'exercices de contrôle.

- Ah, ouf...

Les jeunes amis continuèrent de parler de tout et de rien pour éviter de penser aux récents évènements qui avaient bouleversé leur amitié.

Mais au moment où Anaïs se mit dans tous ses états, lorsqu'Agartha rappela que l'anniversaire de Toki était dans quelques jours, Liz bondit sur ses jambes et se frappa le front avec sa main.

- Mais que je suis bête ! J'avais complètement oublié !

Ses amis la dévisagèrent sans comprendre.

- Que toi tu reconnaisses que tu es bête, le monde doit maintenant tourner dans l'autre sens, se moqua Alexei.

- Alexei, le reprimanda Hypolit en lui lançant un regard en coin.

Le blond souffla.

- De toute manière, c'est toujours moi...

Après avoir rit aux lamentations du partenaire de Liz, les Élus dégnèrent enfin écouter la jolie rousse.

- Que t'arrive-t-il ? questionna Melkior en massant ses temps endolories par la puissance du sortilège de la Dame de la Vérité.

- Oui, je ne comprends pas expliques-nous, renchérit Grey en passant une main dans es cheveux pour les lisser.

Liz qui faisait les cent pas depuis un moment posa enfin ses fesses sur une chaise.

- C'est le cadeau que je voulais vous faire...

- De quoi tu parles ? s'étonna Maestia en la fixant.

La rousse s'expliqua.

- J'avais complètement oublié que j'avais réservé un petit week-end dans un hôtel sous le soleil de Halulys !

Alexei et Grey sautèrent sur leurs jambes, tandis que Jonathan saisit Toki par la taille.

- Ouais !!! À nous les plages de sable fin et les soirées en boîte de nuit VIP ! s'exclama Grey.

- À nous les stands de bouffe, les buffets à volonté et les massages gratos ! compléta Alexei.

Les deux compères se firent une accolade et tapèrent la dance de la victoire. Dance qui fut brutalement interrompue par les paroles de Liz.

- Sauf qu'il y a un petit problème... commença-t-elle le sourire aux lèvres en regardant son âme-sœur.

Alexei et Grey se mirent à genoux devant elle.

- Dis-nous tout ma Liz, et on se donnera à fond pour régler ce soucis !

- Ouais on super est chaud !

La mage de vent lâcha un petit rire machiavélique.

- Le problème, c'est que ce week-end est réservé aux filles : les garçons sont interdits. Adieu les mecs et bonjour la tranquillité !

Les deux jeunes hommes écarquillèrent les yeux.

- Quoi ?! s'étranglèrent-ils en voyant leur buffet, les soirées VIP et le luxe s'éloigner à grande vitesse, c'est vraiment pas juste !

☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆

Hello ^^

Une nouveau chapitre : l'avant dernier avant la fin du premier tome.

Vous avis sur ce chapitre ?

L'exécution brutale de Clarissa ?

Les images de Morteus ?

La Dame de la Vérité ?

Les petites vacances entre filles bien méritées ? Que va-t-il s'y passer ?

Je travaille sur la suite !

À bientôt !

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