6.
𝐀𝐋𝐐𝐀𝐌𝐀𝐀𝐑 𝒑𝒓𝒆𝒔𝒆𝒏𝒕𝒔
SADIQAH
Je réajuste sa veste sur mon dos douloureux et j'allai attraper les vêtements qui étaient sur le sol lorsqu'il m'attrape par le bras.
Naïm : On s'en bat les couilles de ça.
Moi : Mais.. *me coupe*
Naïm : Ta gueule et suis-moi.
Je crispe la mâchoire, tentant de retenir le venin que je voulais lui cracher puis le suit rapidement vers la ruelle où se tient la supérette vide.
L'air glacé me brûle horriblement les mollets et mes dents se fracassent mutuellement à cause de la fraîcheur subite.
Nous retournons dans l'épicerie et montons à l'étage.
Il me pousse à l'intérieur, ferme la porte à clé derrière lui puis glisse la clé rouillée dans son caleçon.
Naïm : Si tu la veux faudra passer par ma teub. *sourire*
Je lui lance un regard pire que noir. Il trouve encore le moyen de parler comme ça après ce qu'il vient de m'arriver.
Moi : Répugnant.
Je tourne les talons et j'allai me rendre dans « ma » chambre lorsqu'il me retient en grognant un rire satisfait.
Naïm : Tout ce que je veux hein ? *éternue*
Moi : Laisse moi tranquille.
Naïm : Juste pour cette fois. Azy casse-toi de là.
Je retourne dans « ma »chambre et m'affale sur le lit en retenant mes larmes.
Et si Naïm n'était pas intervenu ? Et s'ils m'avaient.. violée ? J'arrive même pas à imaginer le dégoût que je ressentirais jusqu'à la fin de mes jours. C'est humiliant, horrible et tellement dégradant pour une femme.
J'ai envie de vomir lorsque la scène m'obstrue la vue. J'en ai des frissons dans la nuque je vous jure.
Je m'attache les cheveux à la va vite puis m'enroule dans un drap en me jetant sur le lit. J'ai même plus envie de sortir ou même de parler à quelqu'un. Cette expérience est traumatisante je vous assure, et là, j'ai vraiment peur qu'un jour le fameux Joker me viole. En fait, je crois bien que je lui ai laissé naïvement une confiance et le bénéfice du doute quant à sa gentillesse.
Je devrais vraiment faire plus attention.
Je jette un œil à mon téléphone et vois qu'il est bientôt midi. Mon ventre gargouille bruyamment et pourtant j'ai même pas envie de manger, juste de vomir sérieusement.
Je soupire d'agacement à la troisième fois que mon ventre crie famine puis me lève, toujours enroulée de mon drap et me dirige vers la cuisine en traînant le tissu derrière moi.
Je ne trouve pas Naïm dans le salon : il doit sûrement être dans sa chambre vu que je n'ai pas entendu la porte d'entrée claquer.
J'attrape un paquet de chips et m'assieds sur le sofa en allumant la télé. Peut-être que les informations m'en apprendront plus quant à l'affaire de braquage devenue nationale ce matin.
Les pubs s'enchaînent sans qu'il n'y ait aucune information croustillante.
Je commence sérieusement à en avoir mare de cette situation. Vraiment mare. Je veux revoir mes parents et mon petit frère mais surtout Yûnous. Il me manque tellement mon amour.. j'aimerais tant le revoir et le serrer dans mes bras. J'espère qu'il ne s'inquiète pas trop pour moi.
Déjà, une fois que je serais enfin libérée faudra que je me fasse innocenter parce que me faire passer pour une criminelle c'est pas possible ça !
La porte s'ouvre brusquement ce qui me fait sursauter. Naïm en ressort, torse nu et une simple large veste sur le dos.
Il me regarde longuement, adossé contre l'encadrement de la porte puis se dirige vers la cuisine et sort une bouteille de Fanta du frigo et l'avale entière d'une traite.
Je le regarde en fronçant les sourcils : il veut se tuer où quoi ?! C'est pas bien de boire autant en une seule fois.
Il jette ensuite la bouteille vide contre le mur et s'approche de moi en titubant. On aurait dit un bourré je vous jure !
Par simple prévention, je me lève du canapé et recule de quelques pas en arrière mais cette mascarade se poursuit et je me retrouve rapidement bloquée contre la porte de sa chambre.
Il se trouve désormais en face de moi, un petit sourire en coin et les yeux injectés de sang. Il me fait peur là..
Il s'approche lentement de moi et rapidement, des frissons me parcourent la colonne vertébrale.
Son halètement chaud tape contre mon visage, et la proximité de son corps me donne chaud, très chaud : je transpire même.
Il lève la tête vers moi puis plonge son regard dans le mien.
Naïm : T'as peur de moi ?
Moi : ..nan.
Naïm : *rire* oh la menteuse elle est amoureuse ! *fou rire*
Je fronce légèrement les sourcils. Il est pas dans son état normal là.
Moi : T'as quoi Naïm ?
Naim : *arrête de rire* Je te fais peur Sadiqah ?
Moi : Arrête un peu Naïm, il t'arrive quoi ?
Naim : Je sais pas *rire* j'ai chaud. Trop chaud. *halète* Je brûle Sadiqah !
Moi : Quoi ?!
Il se contente de rire et de s'approcher de ma tête en la baissant (parce qu'il est très grand l'enfant) puis me rit encore plus bruyamment au nez juste avant de stopper son fou rire d'un seul coup.
Son visage est rouge et il transpire comme jamais. Je glisse ma main tremblante sur son front : il est brûlant comme de la braise putain !
Moi : T'es chaud Naïm ! T'as quoi ?!
Il me regarde longuement puis me transperce de ses yeux noirs en posant sa main sur mon épaule.
Naïm : Sadiqah ?
Moi : Hm.. *le pousse légèrement*
Naïm : *rire* T'es belle.
À peine ces mots prononcés, que sa tête courbe l'échine et s'abat dans le creux de mon cou, laissant sa respiration saccadée me donner des frissons.
Fait chier.
-
Je le repousse de toutes mes forces, parce que oui le garçon est très très lourd, et ouvre la porte de sa chambre désordonnée juste avant de le tirer et de le déposer sur son lit.
Eh, sérieusement ! Je dois avoir des biceps de fou maintenant, j'ai dû forcer comme jamais pour réussir à le faire monter sur son lit.
Il respire bruyamment, et son corps est SUPER chaud mais surtout il transpire beaucoup.
Je me relève puis part chercher un gant mouillé que je lui applique sur le front et je lui retire ensuite sa veste trempée de sueur.
Sa température doit atteindre facilement les 40 degrés pour qu'il soit aussi chaud.
Je ferme la fenêtre pour éviter qu'il y ait un autre courant d'air et essuie le haut de son corps avec une serviette propre.
J'allai me relever lorsqu'il attrape fermement mon poignet et me tire vers lui. Il avait les yeux fermés : je crois bien qu'il était en train de rêver ou plutôt d'halluciner. Il respirait assez fort.
Naïm : Ayline ? Ayline c'est toi ?!
Moi : Naïm c'est moi.
Naïm : Ayline.. tu peux pas être là... TU PEUX PAS !
Moi : C'est Sadiqah Naïm !
Naïm : ARRÊTE AYLINE ! *serre mon poignet* TU PEUX PAS ÊTRE LÀ ! T'ES MORTE !
Je crie de douleur à cause de la pression qu'il faisait sur mon poignet, ce qui le réveille en sursaut.
Il me regarde longuement puis fronce les sourcils en retirant sa main de moi. Sa respiration était toujours aussi saccadée et irrégulière.
Naïm : Tu fais quoi ici ?
Moi : Tu hallucinais et t'as beaucoup de fièvre.
Naïm : J'hallucinais de quoi ?
Moi : Hm.. rien.
Il détourne le regard puis se rallonge sur le lit en plaçant son avant-bras sur ses yeux.
Naïm : Tu réponds pas à ma question.
Moi : Tu parlais de quelqu'un... une fille. *me racle la gorge*
Naïm : *lève un sourcil* Une fille ?
Moi : Oui, une certaine.. Ayline.
Son visage devient instantanément pâle et ses poings se serrent à en devenir blanchâtres.
Moi : J'ai dis quelque chose de mal ?
Naïm : Sors d'ici.
Moi : Mais.. *me coupe*
Naïm : SORS !
Je le regarde mal puis me relève en l'insultant intérieurement.
Moi : J'vois que tu sais pas dire merci. La prochaine fois j'te laisserais crever.
Je sors de la chambre en claquant la porte et m'assieds sur le plan de travail en soupirant. C'est ce qui se passe quand on est trop gentille hein ! Salopard.
J'allai fermer la fenêtre lorsque j'entends le plancher craquer sous les pieds de Naïm se dirigeant vers moi en respirant fort.
Moi : Tu veux quoi ?!
Naïm : J'aurai pas dû te crier dessus et tout..
Moi : Ouais ok mais tu l'as fait donc maintenant tu te démerdes.
Naim : *soupire* Tu peux me ramener le... nan rien laisse tomber.
Il tourne les talons puis retourne lentement dans sa chambre tandis que je me lève et me jette sur le sofa en me couvrant du drap.
J'allume la télé et met sur Gulli vu que je m'ennuie plus que tout en ce moment. J'allai m'assoupir lorsque je sens quelque chose de pointu m'agresser la peau du dos.
Je me décale et attrape l'objet et c'est avec une joie immense que je trouve le double des clés de l'appartement.
Je jubile intérieurement je vous jure, je suis en pleine danse de la chance ! (je sais pas si ça existe mdr)
Je finis par m'endormir sans m'en rendre compte. (bien que ce ne soit pas très confortable sur le sofa)
-
Je me réveille lentement à cause des bruits agaçants des voitures dehors. J'ai oublié de fermer la fenêtre fait chier !
Je jette un œil à l'heure et vois que je n'ai dormi qu'une simple demi-heure : on peut dire que c'est une micro-sieste ça !
Je me redresse, plie le drap et le pose sur le côté juste avant de réajuster mes vêtements.
Je regarde autour de moi en baillant et vois que c'est complètement vide et silencieux.
Eh, sérieusement, il me fait de la peine un peu Naïm, j'aurai pas dû réagir comme ça mais bon. J'ai juste un tout petit peu de remord, j'ai bien dit juste UN PEU.
Je marche lentement jusqu'à sa chambre et ouvre doucement la porte grinçante. Je le trouve dans la même position que lorsque je l'ai laissé tout à l'heure.
Il a jeté le gant et tout ce qui l'entourait sur le côté et il transpire encore beaucoup.
Je ramasse les gants ainsi que les serviettes et les imbibes à nouveau juste avant de me placer à ses côtés en soupirant.
Je dépose le gant froid sur son front brûlant et les serviettes sur son torse puis part chercher un verre d'eau et des médicaments que j'ai trouvé dans la salle de bain.
Je les dépose sur le côté de sa table de nuit et me relève. Au moins, il sera un peu plus tranquille maintenant. Sa fièvre devrait baisser un peu ce soir et il ira mieux d'ici quelques jours. Ma mère est infirmière donc je sais un peu ce que je dis.
J'enjambe ses vêtements délaissés négligemment par terre et j'allai franchir la porte de sa chambre lorsque sa voix rauque m'interpelle :
Naïm : Pourquoi tu fais ça ? *éternue*
Moi : Parce que.
Naïm : C'est pas une réponse ça Sadiqah.
Moi : Je rembourse ma dette.
Il rit légèrement puis me fait signe de l'aider à prendre ses médicaments : c'est vrai que je ne lui ai pas dit le nombre qu'il faut en prendre.
Je m'agenouille devant son lit et lui montre lesquels il faut prendre.
Il attrape son verre d'eau et avale en une fois tous les médicaments que je lui ai dit de prendre puis il se couche à nouveau en respirant bruyamment.
Naïm : Tout ça c'est de ta faute.
Moi : Pardon ?
Naïm : T'as ouvert c'te putain de fenêtre alors que je sortais de la douche.
Moi : Oh c'est bon t'es pas mort !
Naïm : Ta gueule.
Moi : Tu vas rien comprendre quand je vais me barrer !
Naïm : Et comment tu vas faire ? *lève un sourcil*
Moi : Haha !
Naïm : Dis-le si t'es une femme.
Moi : T'es tout malade comme une vieille là tu va faire quoi krkr ? *rire* En plus j'ai trouvé quelque chose de TRÈS TRÈS précieux !
Je me relève mais mon téléphone et la clé glissent brusquement de ma poche arrière et viennent s'écraser contre le sol.
Je n'ai qu'une fraction de seconde pour l'attraper et me sauver en courant dans le salon.
Je me cache derrière la porte de la salle de bain et j'allai fourrer la clé dans mon soutien-gorge (la cachette ultime) lorsque Naïm apparaît subitement devant moi, un sourire en coin vissé sur les lèvres.
Naim : Alors comme ça t'essaies encore de me douiller ?
Moi : Laisse moi Naïm !
Naïm : *rire* Nan.
Moi : T'étais pas censé être malade ?!
Naim : C'est pas ça qui va me faire crever.
Moi : Dommage. Et dire que je suis plus forte que toi physiquement maintenant que t'es malade. *rire*
Il me regarde longuement puis pose sa main sur mon épaule.
Naim : Pas pour longtemps. *rire*
Et sans que je ne puisse répondre il me colle à lui et écrase ses lèvres brûlantes contre les miennes. Je ne m'y attendais pas du tout, mais alors pas du tout.
Il profite de ce moment d'incompréhension pour me dérober la clé et se détacher de moi en me riant au nez.
Naim : On est deux à être malade maintenant. *rire*
Comment il a pu osé faire ça ?! Me faire quelque chose comme ça alors que je suis fiancée ?! Fait chier, et en plus je le repousse même pas !
J'ai honte de moi-même : je me dégoûte tellement !
Il me regarde longuement puis me laisse dans cette position.
C'est un gros connard ! UN GROS GROS CONNARD !
Je frappe contre son torse mais ça le fait sourire.
Naïm : Faut pas m'en vouloir, on vole jamais un cambrioleur et ça tout le monde le sait.
NAÏM
Ce bisou c'était rien du tout. Juste un divertissement et faut l'avouer que j'ai bien-aimé.
Elle me fait rire la petite Sadiqah, et elle m'intéresse de plus en plus pour tout vous dire.
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Sixième partie. Ça vous plait ?
Merci de ne pas me mettre de vent et de voter si vous avez lu.. ✨
Merci pour tout ❤️
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