𝐀𝐋𝐐𝐀𝐌𝐀𝐀𝐑 𝒑𝒓𝒆𝒔𝒆𝒏𝒕𝒔

NAÏM

     Cette femeu elle me perturbe plus qu'autre chose. Et en plus elle fait grave la folle, j'crois qu'elle a pas compris dans quelle situation elle est là.

    Mais gros on peut pas se cacher qu'elle est bonne hein.
     Mais c'est pas pour ça que je la toucherais. Être avec une femme ça m'intéresse pas tout court, ce serait me jeter volontairement dans un cercle vicieux. L'amour c'est une faiblesse. Et j'en ai pas besoin maintenant.

     J'suis Joker. Et Joker n'a pas de famille. Pas de principe. Pas de larmes. Pas d'amour.

     Juste le biff à en pleurer de rire.

SADIQAH

    Je le vois cracher sa fumée au travers de la fenêtre puis caler sa main contre la vitre sale.
     Sa façon de parler de l'argent me trouble légèrement, j'ai l'impression qu'il ne vit que pour ça.

     Je me lève du canapé et cherche mon téléphone du regard : il a dû le ramasser et le cacher.
     Je jette un œil à l'horloge blanche collée sur le mur : il est 18 heures passées.. Comment mes parents vont réagir ? J'ai peur de leur réaction w'Allah.. Ma mère a la santé fragile depuis petite et le moindre choc peut lui causer une forte chute de tension.
     J'espère qu'elle n'aura rien d'ici là, et je dois surtout rentrer vite mais pour l'instant je n'ai aucun moyen de retourner chez moi ni de contacter.

   Et puis autant faire comme chez moi hein. Il va sûrement pas me laisser partir de si tôt et je vais pas rester comme ça, donc autant prendre une rapide douche.
    J'entre dans la salle de bain et me déshabille.

     Je ferme la porte derrière moi mais me rend compte qu'il n'y avait pas de verrou. Fait chier.
    Je retourne dans le salon où Joker était toujours en train de fumer.

Moi : Je me douche, merci de ne pas entrer.

    Il regarde par dessus son épaule dans ma direction puis détourne à nouveau le regard vers la rue se tenant en dessous de la fenêtre.
     Je prends ça pour un « d'accord » hein.

     Je retourne dans la petite salle de bain et me glisse dans la douche en étant soudainement submergé d'innombrables questions auxquelles je ne connaissais pas la réponse.
     Toutes concernent ce fameux Naïm, ou plutôt communément appelé Joker.

-

    Une foi fini, je regarde autour de moi et j'allai attraper mes sous-vêtements (enfin les seuls que j'ai) lorsque la porte s'ouvre brusquement sur Naïm étant sur mon téléphone.

Moi : SORS !

    Il lève lentement la tête vers moi puis esquisse un large sourire en me voyant essayer de cacher difficilement mon corps.
    Un petit rire s'échappe de sa bouche.

Naïm : C'est qui Yûnous ?

Moi : Yûnous ?! Donne mon téléphone !

Naïm : *fait une voix aigue* Ma chérie bla-bla-bla t'es où ? je devais te dire quelque chose d'important. *rire* je t'aime du plus profond de mon cœur.. bla-bla..

Moi : Arrête de te moquer de mon fiancé !

Naïm : C'est juste un canard qui cache bien son jeu.

Moi : Tais-toi et sors d'ici !

    Il baisse les yeux vers mon corps puis rit à pleines dents.

Naïm : Tu voudrais pas baisser un peu la serviette non ?

Moi : NON ! SORS !

Naïm : Bon t'as fini ta douche ou pas ?

Moi : Pas encore..!

Naïm : En fait, bat les couilles.

     Il glisse mon téléphone dans sa poche arrière puis retire son pull en une seule fois, laissant apparaître son torse et une longue balafre dans le bas de son ventre. Il enlève ensuite son bas de pantalon en me regardant longuement. Il cherche à me rendre gênée et ça le fait rire.

     J'attrape mes vêtements en vitesse et le pousse sur le côté en sortant de la salle de bain. Je l'entends rire puis fermer la porte derrière lui.

Moi : CONNARD !

    Je soupire puis retourne dans ma chambre en insultant ce chien de tous les noms. C'est pas possible d'être aussi irrespectueux w'Allah.

    J'attrape des vêtements d'hommes au hasard et les enfiles juste avant de m'attacher les cheveux en hauteur.
    Je retourne ensuite dans le salon, plus à l'aise. Une odeur insupportable de clope envahit mes narines et me prend subitement à la gorge.
     Je suis prise d'une soudaine toux incontrôlable : ça arrive souvent quand je sens une odeur de cigarette trop insistante.

     Je m'avance vers la fenêtre et l'ouvre en grand : l'air glacial de l'extérieur me gifle brusquement et s'introduit dans la pièce.
    Maintenant il fait extrêmement frais ici mais au moins, la pièce est aérée.

-

    Yûnous a pensé à moi.. Il a pensé à moi mon cœur : il doit être mort d'inquiétude au moment-même où je parle. Ses petits bras me manquent tellement et son odeur aussi.
     Tout me manque chez lui.
     D'anciens souvenirs amusants de lui et moi défilent dans ma tête, m'obligeant à un sourire bêtement.

Naïm : T'as quoi tu souris comme une gosse ?

Moi : *ouvre les yeux* Parle pas avec moi.

    Mon regard tombe sur le haut de son corps dénudé et encore mouillé puis descends sur son bas du PSG.
     Je lève la tête et vois que ses cheveux sont encore trempés et que des gouttelettes d'eau ruissellent le long de son visage et s'écrasent sur son torse.

Naïm : Il fait froid sa mère ! C'est toi t'as ouvert ?!

Moi : Ouais, je supporte pas la clope.

Naïm : C'pas mon problème. Ferme..-

     Un petit éternuement trop mignon lui échappe.
     J'explose de rire en me tenant les côtes.

Moi : Krkrkr on dirait un caniche !

Naïm : Arrête de rire si tu veux pas que j'te démarre.

Moi : C'est bon, tais toi là.

     Je le toise du regard puis me dirige vers la cuisine et ouvre les placards un par un. Je trouve des pattes, du fromage et du ketchup.
     Ça devrait suffire.

Naïm : J'suis sûr que les petites putes comme toi savent même pas faire bouillir de l'eau.

Moi : *rire* Venant d'un braqueur c'est tellement flatteur.

     Il me lance un regard noir puis s'assied sur le canapé en regardant son téléphone.
     Je prépare les quelques ustensiles puis entame la préparation d'un plat improvisé.

-

    Si j'avais eu des ingrédients un peu plus fameux ça aurait rendu mieux mais bon.
    Je me sors une assiette et en déverse un peu dessus puis m'assieds sur le canapé en mangeant tranquillement.
    C'est pas si mal que ça en fait.

    Naïm me regarde longuement, allume la télé puis part se chercher une assiette.

Naïm : J'espère t'as pas mis du poison dedans.

Moi : Ta gueule et mange.

Naïm : Eh y'a que moi qui ait le droit de te dire ta gueule ok ? Donc ferme ta gueule.

    Je soupire d'exaspération : qu'est ce qu'il m'énerve celui-là. Il peut pas fermer sa bouche tout simplement et me laisser partir ?
    D'ailleurs j'y ai pas mal pensé et je vais essayer de mettre en place un plan pour m'évader ce soir, en espérant que ça marchera.

     La PUB se finit et j'allai me lever lorsqu'un Flash info passe sur TF1. Je me rassieds immédiatement.

" Un cambriolage sans précédent a eu lieu cet après midi au centre de Paris dans une joaillerie internationale. Cartier a pour des millions de dollars de perte et le fameux diamant qui aurait dû être vendu aux enchères le lendemain à plus de 30 millions d'euros a été dérobé par la même occasion.
5 individus ont été aperçus par les caméras de surveillance et des otages ont été pris.
Nous ne savons pas grand chose pour le moment. Complot ou simple braquage ? Nous sommes incertains pour l'instant. *se lève puis revient automatiquement* Nous venons de recevoir deux photos des possibles individus recherchés. Un mandat d'arrêt a été émis contre eux et la police parisienne fait tout son possible pour arrêter ces malfrats qui encourent d'ailleurs de longues années sous les verrous. "

     Deux photos défilent sur l'écran et je manque de m'étouffer en apercevant ma photo et mon prénom aux côtés de ceux de Naïm.
     Putain c'est quoi ce bordel ?! 

Moi : C'est quoi ça encore ?!

Naïm : Ces fils de putes. Puisqu'ils ont réussi à avoir une photo de oim on bouge pas.

Moi : Ils me prennent pour une criminelle ?! C'est bon j'en ai marre ! Depuis tout à l'heure je dis rien mais là c'est bon ! À CAUSE DE TOI ET DE TOUTES TES CONNERIES JE ME RETROUVE FICHÉE DANS LA BASE DE DONNÉE DE LA POLICE ! MAIS ÇA VA PAS OÙ QUOI ?!

Naïm : Ferme ta gueule tu vas réveiller les voisins.

Moi : JE M'EN BAS LES COUILLES DES VOISINS ! RELÂCHE MOI, MAINTENANT TOUT LE MONDE CONNAÎT TON VISAGE DE MERDE !

Naïm : Je te laisse pas partir.

Moi : Et pourquoi ?!

Naïm : C'est trop tard. Et même je le ferais pas parce que Deathstroke m'a dit de pas te lâcher tant qu'on est pas sûrs que tu vas pas tout foutre en l'air.

Moi : Mais je m'en tape de votre plan chelou là ! Moi j'veux juste rentrer chez moi !

     Il me regarde longuement puis s'approche de moi.

Naïm : Tu préfères que j'en finisse avec toi tout de suite ?

Moi : ...

Naïm : C'est bien c'que je me disais. Donc maintenant tu vas fermer ta gueule et on va rester ici le temps que les méchants se calment.

Moi : Ça veut dire combien de temps ?

Naïm : Autant qu'il en faudra.

Moi : Mais je vais pas rester des semaines sous le même toit qu'un homme qui m'a pris en otage et que j'connais même pas !

     Il rit légèrement puis s'approche de moi.

Naïm : Tu veux apprendre à me connaître ? *rire* Y'as pas de problème.

    Il attrape ma main libre et la colle contre son torse froid.
      Mes joues rougissent immédiatement.

Naïm : *rire* Je te fais de l'effet à ce que je vois.

Moi : Ferme ta gueule et va te pendre.

    Il rit puis me jette mon téléphone entre les mains. Su-per ! Enfin une chance de sortir d'ici !

Naïm : J'ai cassé la puce et retiré ton abonnement à internet.

Moi : Quoi ?!

Naïm : *se retourne vers moi* Je suis pas con. Juste sans cœur gamine.

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Quatrième partie. Ça vous plait ?
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