3.







𝐀𝐋𝐐𝐀𝐌𝐀𝐀𝐑 𝒑𝒓𝒆𝒔𝒆𝒏𝒕𝒔




























SADIQAH

    Je suis restée paralysée sur le coup, je sais même pas pourquoi.
     Ses yeux ont déchiré les miens d'une façon tellement cinglante que j'ai tremblé à la vue-même de son regard.

    Je recule d'un seul pas par prévention mais il m'attrape subitement par la gorge et me colle à lui en me regardant dans les yeux.

Joker : Je pourrais te violer et ensuite te laisser en sang dans c'te ruelle. J'pourrais.. mais j'vais pas le faire parce que les putes dans ton genre je préfère pas les toucher.

   Il me méprise du regard juste avant de cracher à mes pieds.

Joker : Ta dernière chance. La prochaine fois tu sais ce qui t'attend.

     La manière dont il m'a adressé ces horribles paroles m'ont fait froid dans le dos.
     Mais je regrette sûrement pas mon geste : il a absolument pas le droit de me toucher comme il l'a fait et sans retenue en plus.

Joker : Maintenant tu vas fermer ta gueule et tu vas me suivre.

Moi : Je vais rien dire à personne mais lâche moi s'il te plait.. Mon fiancé va s'inquiét..-

Joker : Je m'en branle de ton fiancé. Et maintenant que t'as vu ma gueule tu pars pas.

Moi : Mais..-

    Il sort son arme de son pantalon puis me menace une nouvelle fois avec. J'ai vite fermé ma gueule. Il ramasse son masque puis le glisse ensuite dans la poche arrière de son pantalon.
    Je soupire. Pourquoi compliquer les choses encore plus ?! Ça m'énerve putain.

    Il me pousse vers l'étroite sortie de ce passage puis me tire beaucoup plus fermement qu'avant vers une rue peu fréquentée où seuls quelques magasins pratiquement tous fermés ou abandonnés se trouvaient.
     On tourne à droite en accélérant le pas et on se retrouve enfin devant une petite épicerie, qui était d'ailleurs la seule ouverte de cette rue vide.

     L'homme me tire à l'intérieur en poussant la porte de verre puis se dirige vers la caisse où un homme de petite taille était assis et comptait ses quelques billets de 10.
     Il lève lentement la tête en fronçant les sourcils mais lorsqu'il aperçoit Joker, il baisse la tête sur le côté, lui jette une clé rouillée entre les mains puis le tcheck en esquissant un sourire minime.

     On passe à l'arrière, montons à l'étage puis arrivons finalement devant une porte à double serrure dans laquelle Joker insére la clé. Celle-ci s'ouvre en grand dans un grincement insupportable.
     Joker entre en maudissant celui qui a pissé devant les escaliers puis jette les clés sur la table basse.

   
    J'entre à mon tour sans rien dire et regarde autour de moi.
   Une petite télé, un sofa noir, une table basse et un comptoir ornaient sobrement la pièce sombre. Il y avait en plus une petite cuisine sur le côté et quatre autres portes.

     Je soupire puis dépose mon sac à main sur la table basse et cherche du regard le fameux Joker.
      Il se montre enfin en insultant la mère de quelqu'un puis détourne finalement le regard vers moi en levant un sourcil.

Moi : Au fait.. je vais pas dormir ici, si ?

Joker : Ferme ta gueule. Je t'ai dis tu restes ici point.

Moi : Mais je peux pas, je dois rentrer pour voir mes parents et mon petit frère va s'inquiéter.. et.. j'ai jamais rien demandé moi !

Joker : Moi non plus mais maintenant t'es là, donc tu restes. Si t'es pas contente y'a une fenêtre dans la cuisine, t'as qu'à sauter.

Moi : T'es vraiment un connard ça tu l'sais ?

   Il ne prête pas attention à ce que je viens de dire et détourne la tête.
  Je me rappelle soudainement que j'ai mon téléphone dans mon sac à main : je vais en profiter pour appeler la police, ce sera vite fait bien fait et ce chien sera sous les verrous.
     Je m'apprêtais à empoigner mon petit sac lorsqu'il le fait avant moi et le pose sur ses genoux.

Joker : Je suis pas con bouffone.

     Un soupir d'exaspération m'échappe. Ça m'énerve à un point putain.
     Je le regarde longuement puis me retourne et vais vers une porte au hasard. Je tombe sur une chambre normale où il y a le minimum pour dormir confortablement.
     Je me jette dessus puis retire lentement mes cuissardes : j'ai horriblement mal aux pieds maintenant.

     Je soupire un instant puis ferme les yeux en repensant à Yûnous. Putain, qu'est-ce qu'il va penser quand il va savoir que j'ai été prise en otage ?! Je suis sûre qu'il doit tout faire pour me retrouver, peut-être même qu'il est déjà sur les lieux du braquage.
     Je l'aime tellement Yûnous et c'est dans ces moments là que je me dis que même s'il est maladroit et bosseur, je l'aime énormément et je pourrais mourir pour lui.

     On se connaît depuis quatre ans maintenant et on a fait connaissance grâce à une amie commune qui a déménagé maintenant.
      Le feeling est passé vite entre nous, on avait pas beaucoup de points en commun mais on s'aimait beaucoup. On est sorti ensemble une année complète puis il a dû s'en aller sur Paris pendant une année et demi mais il m'avait promis qu'il reviendrait et que l'on se marierait dès son retour.
     Il est resté plus longtemps que prévu là-bas mais je l'ai tout de même attendu et on en est là aujourd'hui. Je l'aime tellement je vous jure mais j'attendrai le mariage pour enfin tout partager avec lui et lui donner enfin quelque chose qui m'est énormément précieux.

     Je m'enfonce dans le matelas puis ferme doucement les yeux. J'ai vraiment besoin de me reposer après tant d'action.











YÛNOUS

     Je décale ses cheveux bouclés sur le côté et lui raccroche son soutien-gorge rose en déposant un petit bisou sur son épaule dénudée.
     Elle sent tellement bon ma Anastas, une légère brume de rose corsée plane autour d'elle.
     Elle se retourne lentement puis me décoche un sourire charmeur en enroulant ses bras autour de ma nuque.

Anastas : Arrête de me regarder comme ça sinon je vais te sauter dessus. *léger rire*

Moi : *rire* Je veux bien moi.

Anastas : On peut pas Yûnous, on doit travailler là et faut remettre de l'ordre dans mon bureau. Regarde *rire* quelle idée de faire ça sur la table !

Moi : Je vais tout ranger ne t'inquiète pas.

   Je lui souris enjôleusement mais elle se détache soudainement de moi.

Anastas : Bon je vais me rhabiller moi.

Moi : Non, reste comme ça, j'aime bien.

Anastas : *rire* Ça je le sais.

     Elle s'assied sur sa chaise de bureau en sous-vêtements puis me regarde en me souriant de là où elle se trouve.

Anastas : Dis moi Yûnous..

Moi : Oui ?

Anastas : Et si ta fiancée l'apprend ?

Moi : Elle croit que tu es un patron et pas une patronne et de toute façon elle est trop conne pour s'en rendre compte.

Anastas : Mais tu vas lui dire quand ?

Moi : Le dîner de ses parents ce soir, comme ça je serais tranquille et les fiançailles seront annulées.

Anastas : Hm.

Moi : En plus elle est partie acheter les bagues et elle a plutôt bon goût donc attend toi à quelque chose en diamant. *rire*

Anastas : Oh.. en diamant ? *

   Elle se lève de sa chaise en retirant à nouveau son soutien.

Anastas : Dis moi, tu veux savoir ce que j'ai moi ?

Moi : *rire* Viens me montrer alors.

    Elle s'approche de moi puis m'embrasse sauvagement en me sautant dessus.










SADIQAH

     J'ouvre doucement un œil puis l'autre en m'étirant. J'ai dormi comme un petit bébé et la qualité du matelas n'est pas si désastreuse que ça finalement.
     Je me lève lentement puis réajuste mon jean. Figurez-vous que j'ai rêvé de mon Yûnous ! ah la la il me manque tellement.

     Je franchis la porte de la chambre en baillant puis arrive dans le salon où je trouve Joker allongé sur le canapé en train de dormir avec mon sac à main posé sur les cuisses.
    Putain c'est ma chance !

     Je marche sur la pointe des pieds mais c'était plutôt difficile à cause du plancher rongé par les termites.
    Je glisse mes doigts sous le sac puis l'ouvre lentement. J'attrape mon téléphone puis me retire doucement en soupirant. Mais c'est excellent ça !

    Je recule silencieusement et j'allai retourner dans la chambre lorsque sa main se retrouve autour de mon poignet, m'obligeant à lâcher prise sur mon portable. Celui-ci s'écrase bruyamment sur le sol.

     En une fraction de seconde et sans que je ne puisse m'en rendre compte, je me retrouve sur le canapé avec Joker à califourchon sur moi, me privant de mes mouvements en tenant fortement mes poignets contre le tissu rugueux du sofa.
     Fait chier, je me suis fait avoir.
     Je lève lentement la tête et croise son regard et je pouvais facilement voir qu'il était amusé par la situation.

Joker : Tu croyais me douiller ?

Moi : Ouais.

Joker : Et ça t'amuse ?

Moi : Beaucoup.

Joker : Tu veux que je te montre comment je m'amuse moi ? *sourire en coin*

Moi : Non merci.

    Il me regarde longuement puis approche sa tête de la mienne en souriant. Je ferme les yeux instinctivement lorsque sa bouche n'est plus qu'à quelques centimètres de la mienne.
    Un rire bruyant me fait sortir de ma rêverie.

Joker : Tu croyais que j'allais t'embrasser ? *rire*

Moi : Sûrement pas. *détourne le regard*

Joker : J'sais que t'aurais aimé hein.

Moi : Mdr tu viens de me prendre en otage et tu crois je vais te laisser faire ça ? On est pas dans une chronique mon ami.

    Il me regarde longuement en riant puis détache mes poignets et se lève de mon corps.

Joker : T'es trop naïve petite pute.

Moi : Pardon ?!

Joker : Laisser un homme rester sur toi alors que t'es bonne comme ça c'est s'donner en pâture à un lion.

   J'explose de rire en me redressant.

Moi : Ça veut dire qu't'es un lion toi ?

Joker : Rigole pas j'vais t'étrangler.

Moi : Tu crois que je suis conne sah ? Tu vas pas l'faire parce que t'as trop à perdre.

Joker : Ah ouais ?

Moi : Ouais. Un cambriolage et un meurtre c'est pas la même on le sait tous.

Joker : Qui te dit qu'j'ai jamais tué quelqu'un hein ?

Moi : Personne. Mais la situation est compliquée donc t'oserais pas.

   Il me regarde quelques secondes sans rien dire.

Joker : Sois en pas si sûre. J'hésiterais pas à te tuer.

Moi : Arrête de faire le voyou un peu. Personne tue pour le plaisir. A part si t'es un psychopathe et ça c'est une autre histoire.

Joker : *rire* J'suis pas un psychopathe, j'suis un braqueur. Donc ouais, j'm'en prendrai à ta vie si il était question d'argent.

     Je le regarde en penchant ma tête sur le côté. Il était vraiment sérieux.
    Ça m'arrache un soupir.

Moi : Joker ?

Joker : M'appelle pas comme ça.

Moi : Tu veux que j't'appelle comment alors hein ?

    Il se retourne lentement vers moi puis me décoche le même sourire glaçant que lors du braquage.

Joker : Naïm.

    Je lève la tête vers lui. C'est un trop beau prénom pour un être aussi froid.

Moi : Dis moi Naïm.. si tu devais survivre, tu choisirais quoi ?

Naïm : Entre quoi et quoi ?

Moi : Tout et l'argent.

Naïm : L'argent ça rend heureux. Même les gosses savent ça.

Moi : Et l'amour ?

Naïm : J'en ai pas, et j'ferais bien plus d'euros.

     Sur ces mots, il me regarde longuement puis fait une rotation brutale vers la fenêtre en sortant son paquet de cigarettes.
     Il en allume une puis la porte à ses lèvres gercées en soupirant.

     Finalement, je crois bien que je ne sais rien du tout de lui et encore moins de l'histoire de ce cambrioleur aux allures de prince.







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Troisième partie. Ça vous plait ?
Merci de ne pas me mettre de vent et de voter si vous avez lu.. ✨

Merci pour tout ❤️







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