19.






𝐀𝐋𝐐𝐀𝐌𝐀𝐀𝐑 𝒑𝒓𝒆𝒔𝒆𝒏𝒕𝒔













Y'a des choses que j'arrive plus à supporter ici sérieux. J'suis pas trop d'humeur à écrire mais je vais quand même le faire pour vous.

Ah ouais j'ai une question. Pourquoi tout le monde croit ici qu'après un coma on a soif ? Vous êtes alimentés par intubation... nan sérieux expliquez-moi svp ???

Bref bonne lecture❤️





















SADIQAH

J'ai attrapé le téléphone en y repensant et j'ai tenté d'appeler le numéro mais ça me disait que ce numéro n'était pas attribué. Prévisible bien-sûr.

Je suis sûre et certaine que c'est ce fameux Deathstroke. Toujours à me pister mais là on dirait clairement un psychopathe ! Comment il peut me contacter par le numéro de mon petit frère et ne pas laisser de traces ?
Complètement malade celui-là.

Je dépose le téléphone en soupirant et ce n'est seulement maintenant que je remarque mes jambes. L'une est presque "intacte" et l'autre complètement brûlée. C'est assez bizarre mais c'est surtout déplaisant à voir.
On dirait que l'on m'a étirée la peau jusqu'à ce qu'elle devienne toute tendue. C'est désagréable sérieux.

Un médecin rentre presque immédiatement dans la chambre après que les autres soient sortis.

Médecin : Un collègue est passé ?

Moi : Oui..

Médecin : Il vous a prévenu ?

Moi : De quoi ?

Médecin : Bon bah je vais le faire. Vous restez hospitalisée ici encore deux voire trois bonnes semaines pour être sûr que votre état s'est amélioré et que ce n'est pas que temporaire puis une rééducation et une réadaptation se mettra en place.

Moi : Une rééducation ?

Médecin : Votre corps a subi de gros dégâts lors de l'accident. Par exemple, vous avez eu une luxation du genou. Donc une personne spécialisée pour cela est venue vous faire la rééducation chaque jour. Vous sentez votre jambe quand je la touche ?

Moi : Oui oui.

Médecin : Très bien alors. Votre brûlure ne vous gêne pas ?

Moi : ...c'est pas beau à voir.

J'approche ma main gauche de ma jambe.

Médecin : C'est vrai. Votre main... ne vous dérange pas ?

Je ne dis rien et le regarde quelques secondes puis lève la tête vers le médecin. Bien sûr que oui c'est gênant ! Et c'est à vie si j'ai bien compris...
Même si c'est juste un petit tremblement, c'est hyper désagréable.

Moi : A partir de quelle heure les visites sont elles autorisées ?

Médecin : De 11 heures jusqu'à 21 heures normalement. Tout s'est bien passé avec l'inspecteur ?

Moi : Hm...

Médecin : Je vous laisse, j'ai une urgence mais si jamais vous sentez des bouffées de chaleur et une fatigue vous appelez immédiatement.

Je le remercie et m'enfonce dans le lit malgré la douleur.
Vous savez, je vais vous faire une révélation la tout de suite. J'ai vraiment l'impression que ce n'est pas réel tout ça. J'ai pas réagi quand on là dit que je suis restée presque un an dans le coma, coupée de tout et surtout ça fait un an que... Naïm est mort mais en vérité, j'ai envie de pleurer toutes les larmes de mon corps. Mais j'arrive pas, c'est décidément bloqué.

Vous savez, en temps normal, je n'aurai pas eu une seule once de peine pour un criminel qui m'a enlevée à ma famille mais disons que je me suis prise d'affection pour lui. Même si c'est un cambrioleur, il a été quelqu'un que je n'oublierais pas.
Je suis pas très sensible et je ne pleure pas souvent mais j'ai vraiment la boule au ventre en repensant à lui.

La seule chose que je puisse faire, c'est honorer ma promesse et ne pas l'oublier. Après tout, c'est Joker.

On ne peut pas oublier Joker et ça, tout le monde le sait.






-

On fait un bon dans le temps parce que je ne pense pas que la galère de l'hôpital vous intéresse grandement.

6 mois plus tard.
PARIS

Six mois c'est beaucoup mais pour moi, c'est réellement passé à une vitesse fulgurante.
Je suis sortie de l'hôpital trois semaines après de longs soins intensifs comme convenu. Je suis rentrée et très vite, quand je suis repartie dans mon appartement, j'ai voulu vomir à l'idée même que les deux cons aient humhumer ici.

Je l'ai vendu à un jeune couple et je cherche encore un nouvel appartement ici. Pas de nouvelles du côté de l'agence immobilière donc je songe à bientôt aller chercher de moi-même.
En attendant, je vis chez mes parents avec Mahrez. Ma chambre est toujours là et ma mère m'a toujours dit que j'aurai toujours une place chez elle. Ça va me faire du bien de revoir ma famille franchement.

Pour tout vous dire, la rééducation s'est passée très lentement et les résultats sont pas mal. Pour la réadaptation aussi mais ma main gauche tremble toujours autant.
J'ai du de nouveau revoir les bases de la restauration et j'ai dû m'y habituer. Dans le monde de l'hôtellerie et de la restauration, une main qui tremble c'est un véritable handicap mais j'essaie de faire au mieux. En parlant de ça, un ami de mon père m'a engagé dans son restaurant 3 étoiles et j'ai commencé il y a très peu de temps en tant que cuisinière.

Au départ, j'ai dû subir les moqueries et les blagues de mauvais goût des employés et ça continue encore mais bon, c'est comme ça hein. Si j'ai une main qui tremble c'est pas de ma faute finalement.

D'un autre côté, l'enquête n'a finalement pas abouti. Ma version de l'histoire a été confirmée et on m'a laissée tranquille. Cependant, je suis obligée d'avoir un suivi psychiatrique en plus de mon suivi neurologique et des visites très rapprochées chez différents médecins.
C'est pesant mais je m'y habitue.

Puis à propos de Naïm, je repense de temps en temps à lui mais c'est moins fréquent. Je me suis habituée a l'idée qu'il soit mort mais c'est dur. Je repense aussi à certains des moments où y avait mister Daddy et je ris toute seule.
Sérieux c'était quelque chose cette histoire mais c'est du passé et c'est derrière moi tout ça. Je dois maintenant aller de l'avant et fonder une famille. J'ai presque 24 ans maintenant et il est temps que j'y songe.





-

8h.

Je suis devant l'entrée du restaurant et j'attends que l'on m'ouvre. J'ai pris énormément de temps pour venir parce que Mahrez est tombé malade et que je m'occupe de lui donc j'ai peu la place de Maman pour qu'elle se repose un peu.
Ça doit faire presque dix minutes que j'attend mais personne ne vient. Putain ils doivent encore me faire une blague.

Je contourne le bâtiment et entre par la petite porte de derrière. Effectivement, ils se moquaient de moi et faisaient exprès de m'ignorer. Je fais de même et me change en vitesse juste avant de retourner en cuisine.
Le chef passe à côté de moi et me sourit.

Moi : Bonjour.

Chef : Tu vas bien Sadiqah ?

Moi : Hm... je suis juste fatiguée à cause de l'autre truc qui me sert de frère.

Chef : Mon petit joueur de foot ?

Moi : Ouais ce gamin là il attrapé la grippe.

Chef : Si tu sens que tu l'attrapes tu me dis, j'te laisse tes jours même si j'ai énormément besoin de toi ici. T'es douée Sadiqah.

Moi : Ouais bah c'est pas ma main qui arrange les choses hein.

Je lève la tête et fusille du regard mes collègues tout en découpant des poireaux.

Chef : Ils continuent ?

Moi : Ouais mais c'est pas grave, tant que tu ne me fais pas de remarques tout va bien.

Chef : Jamais *rire* t'as des doigts en or, j'vais pas virer un bijou quand même.

Je rougis inconsciemment.

Chef : *rire* Bon tu diras à ton père que c'est bon pour jeudi soir, je passe avec mes enfants pour le ftor.

Moi : T'inquiète pas.

Il me sourit puis se dirige vers les cuisiniers pour les motiver. Je nettoie le plan de travail et remonte un peu plus les manches. C'est parti pour une longue journée de travail.



-

19h.

J'ai même pas mangé tellement les commandes affluent. Je mangerai en rentrant de toute façon j'ai pris l'habitude.
Le Chef est sorti quelques temps pour fumer pendant que je prend sa place et ça, ça fait rager les employés. Ils aiment bien me glisser deux trois mots blessants en passant à côté de moi mais clairement, je m'en tape comme jamais.

Moi : TABLE 12 ! PLUS VITE GUILLAUME ! LA SOUPE VA REFROIDIR !

Guillaume : Arrête un peu de crier petite salope ! Tu casses les oreilles.

Moi : Bouge ! Ça fait 40 minutes ils attendent putain !

Sarah : C'est bon ta gueule l'handicapée.

Je ne dis rien et ignore la remarque. C'est devenu une habitude et ça me blesse plus trop même si ça me touche.
J'étais en train de bouillir de l'eau quand ma tête est tirée en arrière et mes cheveux se retrouvent tout près de la flamme de la cuisinière.

Moi : Arrête Sarah !

Sarah : T'es là tu fais la belle avec tes cheveux alors que t'es rien qu'une trisomique !

Mes pointes prennent feu et Sarah se détache de moi en riant. Je cours vers le lavabo en criant et asperge ma tête mais ça avait déjà beaucoup brûlé. J'avais les cheveux qui m'allaient jusqu'aux fesses maintenant ils sont juste au dessous de mes omoplates. Putain.
Je sens que je vais exploser là. Je me retourne en voulant éclater sa tête contre le sol mais je la vois mettre son blouson avec la moitié des serveurs.

Sarah : Débrouille toi. Pour une fois qu'une handicapée comme toi peut avoir la cuisine pour elle toute seule.

Je me contenais comme pas possible sérieux.

Sarah : Ah oui, la côte de bœuf a cramé SANS faire exprès.

Elle me rit au nez puis bouge de la cuisine suivi de quatre personnes.
Putain. Putain. PUTAIN !

Je m'attache les cheveux en vitesse et essaye de rattraper le bœuf. Je demande aux trois personnes restantes d'aller en salle pour donner les plats pendant qu'une autre s'active avec moi.

Lily : Sadiqah les spaghettis c'est ma spécialité, va en salle à ma place.

Moi : T'es sûre ?

Lily : Ouais, je vais appeler le Chef en attendant.

J'acquiesce, retire mon tablier et attrape le plat de la table 12 juste avant de passer les portes de la salle. On me dévisageait comme jamais mais bon, tant pis.
Je vois au loin la table 12 où un jeune homme et un vieux parlaient tranquillement. Les deux étaient en costard, bien habillés.

Je contourne une table familiale et m'arrête devant eux sans les regarder et j'allai déposer les plats quand le plus jeune m'interpelle.

? : Excusez-moi ?

Je tourne la tête vers lui et je manque de m'étouffer en croisant son regard.
L'assiette glisse de mes mains et s'écrase sur sa chemise blanche dans un fracas sourd.
C'est pas possible. Nan c'est pas possible !
Réveillez-moi s'il vous plaît !

Moi : Naïm ?




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