1.








𝐀𝐋𝐐𝐀𝐌𝐀𝐀𝐑 𝒑𝒓𝒆𝒔𝒆𝒏𝒕𝒔

























SADIQAH

    Je sens sa main familière toucher extrêmement délicatement ma joue puis son parfum m'envelopper lentement.
    Il est là, mon amour.

    Je souris légèrement en ouvrant un œil puis l'autre tout en étirant mes bras.
    Son visage souriant apparaît devant moi.

Yûnous : Tu vas bien ?

Moi : Ouais. *m'assieds sur mon lit*

Yûnous : Je me suis levé plus tôt parce que je dois aller au taff aujourd'hui. *sourire*

Moi : Tu vas partir là ?

Yûnous : Hm.. mais tu peux m'aider à faire ma cravate juste avant s'il te plait ma chérie ? *sourire gêné*

    Un petit rire moqueur m'échappe. Il changera jamais mon Yûnous hein, toujours aussi maladroit et dépendant de moi.
     Je m'avance vers lui en réajustant mon vieux pyjama délavé puis me positionne en face de lui en levant la tête.
      Je lui enroule sa cravate noire autour du cou puis la noue en prenant mon temps, savourant chaque seconde où Yûnous plonge ses yeux gris dans les miens et où je peux passer un peu de temps avec mon fiancé.

     Une fois fini, je lui arrange et lisse sa chemise bleue un peu trop serrée pour lui puis me met sur la pointe des pieds et lui fait un chaste bisou sur la joue.
    Il me sourit puis me caresse la joue avec son pouce.

Yûnous : Merci.

    Il s'apprêtait à tourner les talons et à attraper sa veste de costard lorsqu'il revient sur ses pas et m'adresse la parole en se grattant la tête, gêné.

Yûnous : Au fait, Sadiqah.. je pourrais pas venir avec toi pour aller choisir les bagues de mariage vu que j'ai un important dossier à rendre à mon patron et.. *le coupe*

Moi : C'est pas grave Yûnous *sourire triste* je choisirais pour nous deux, comme d'habitude..

Yûnous : Sadiqah, j'suis désolé.

    Je ne lui réponds pas puis le double et vais dans la salle de bain me doucher.
     C'est toujours la même chose avec lui. Le travail, le travail et encore le travail : j'en viens même a douter qu'il ne soit pas homosexuel avec son patron tellement il passe du temps avec lui. En tout cas, plus qu'avec moi même si on est que fiancés.
   Certes on vit dans le même appartement depuis quelques temps en attendant de faire le mariage civil mais c'est pas pour autant qu'il doit me traiter comme une étrangère : je peux l'aider dans son boulot hein même si mon domaine de prédilection c'est plus la restauration.

    Je soupire puis retire mon pyjama et prend une douche brûlante.

     J'aime Yûnous, mais je le trouve pas assez impliqué dans notre relation en ce moment. Et Fin bref, j'essaie quand même d'oublier ses nombreux défauts et de seulement aimer ses qualités. (même rares soit-elles)

-

    Je sors de la douche en enroulant une serviette autour de ma poitrine.
      En sortant de la salle de bain je ne trouve pas Yûnous. Il a dû partir au travail.

     Un léger soupir m'échappe tandis que je m'avance vers mon placard de vêtements. J'attrape un jean, un pull ample en laine gris et des sous-vêtements puis m'habille en vitesse.
     Je me parfume légèrement en branchant mon téléphone sur le chargeur puis jette un œil à mon téléphone : 11h02.

     Puisque j''ai pas grand chose à faire aujourd'hui, je vais en profiter pour sortir manger dehors et par la même occasion choisir les bagues de mariage, et je vais sûrement pas me priver de les acheter dans une grande joaillerie.

     J'enfile mes cuissardes noires et accroche ma montre à mon poignet gauche tout en glissant ma petite bague que Yûnous m'avait offerte lorsqu'il m'a demandé en mariage.
     C'était, certes, une simple bague en attendant d'en acheter une plus adéquate mais j'arrive vraiment pas à m'en détacher. Yûnous a sûrement dû mettre tout son cœur pour la choisir et ça me touche sincèrement.

     Je fais rapidement mon lit et nettoie ma chambre à la va-vite : je ferais celle de Yûnous en rentrant.
      J'aère la pièce le temps que je me lisse les cheveux puis ferme les fenêtres et attrape mon sac à main où je range mon portable, mes clés ainsi que mon porte monnaie et sans oublier ma bombe lacrymogène que je porte tout le temps sur moi depuis ma dernière agression quand je suis passée voir une amie qui habitait dans le 19ème.
J'ai failli me faire violer et je compte pas reposer un pied là-bas sans posséder un moyen de conserver ma virginité.. et ma vie.

     Je passe un rouge à lèvre matte nude sur mes lèvres, sans plus, puis attrape mes lunettes de soleil et franchis la porte de mon appartement. Il faut au moins que je rentre avant 18 heures vu que je dois aller dîner avec mes parents qui vivent dans le nord de Paris.
Ça doit faire pratiquement deux semaines que je ne les ai pas vus et j'ai hyper hâte de pouvoir à nouveau les prendre dans mes bras avant qu'ils retournent en Lybie pouf une année complète.

     Je descend et arrive à temps devant le bus : le conducteur m'ouvre la porte en souriant puis ferme derrière moi, fixant continuellement mon corps, me laissant plutôt mal à l'aise.
     Il démarre brusquement. Je me rattrape et m'enfonce dans un siège au fond.

     Je met mes écouteurs en ne faisant pas attention à ce qui m'entoure puis augmente le son au maximum lorsqu'une musique plus qu'envoûtante de deux rappeurs français passe : Kratos.

-

    Je descends enfin du bus en retirant mes AirPods puis m'engouffre dans cette longue rue.
     Je regarde autour de moi et me décide à entrer sur une terrasse pratiquement vide.

     J'entre à l'intérieur puis prend place tout au fond, où il y a peu de personnes.
     Une femme vient me voir et je lui demande simplement une viennoiserie : elle s'en va immédiatement puis revient dans la minute même avec ce que je lui ai demandé.

    J'aurai tellement voulu passer ce moment calme au près de Yûnous mais il est tout le temps occupé avec son putain de taff.

     J'avale une petite gorgée de mon thé noir et manque de m'étouffer lorsqu'un homme avec la vingtaine s'assied soudainement en face de moi en me décochant un large sourire.
     Il veut me tuer ou quoi ?!

Moi : Vous voulez ? *lève un sourcil*

? : Ton numéro. *sourire enjôleur*

Moi : Eh bah on peut dire que vous êtes direct vous.

? : Je vais pas jacter pour R. T'es grave belle et je suis venu t'parler c'tout.

Moi : Est-ce que je vous ai inviter à venir vous asseoir en face de moi et par extension essayer de me tuer ? Je crois pas, non.

? : Azy arrête de faire la femeu et donne moi ton num. *me tend son téléphone*

Moi : J'en ai pas envie.

? : Moi si.

Moi : *soupire* Vous pouvez vous en aller s'il vous plaît ?

? : Fais pas l'inaccessible, en plus j'suis sûr t'es pas posée avec un gars.

    Mais ferme ta gueule et va te chercher une hlel dans une de tes chichas favorites au lieu de me les briser.

Moi : Je suis fiancée.

? : Et alors ? C'est pas parce que y'a un gardien que je peux pas marquer de but hein.

Moi : Ça fait un peu de la peine de sortir une phrase tout droit sortie d'internet.. *bois entièrement mon thé*

? : C'est bon, casse pas le crâne et écris moi ton num.

Moi : *soupire* S'il vous plaît, je vais pas me répéter, est-ce que vous pouvez me laisser manger seule ?

? : Bah alors donne moi ton blaze.

Moi : Non, et vous allez sûrement pas m'y obliger.

? : Azy azy arrête un peu de faire ta gwer et passe le moi.

Moi : Vous voulez que j'arrête de faire la "gwer" ?

? : T'as tout compris.

Moi : *lève un sourcil* Très bien. *soupire* Maintenant, tu vas prendre ton gros tarpé et le poser autre part que devant ma gueule et au lieu de draguer comme un bledard, cherche toi une hlel et arrête de me faire chier. Merci. *sourire*

? : *explose de rire* Toi t'es un putain d'rat d'quartier ! *rire* Sauf que moi j'veux ton num et je resterai là jusqu'à que tu ai pris mon tel et que t'ai écris ton numéro.

Moi : D'accord. *soupire puis pose l'argent de la viennoiserie sur la table*

? : Tu vois c'est pas compliqué.

     J'attrape le téléphone qu'il me tend en souriant puis vais dans les contacts et tape un numéro au hasard puis lui rend en lui lançant un regard ennuyé. Il me casse trop la tête je vous jure.
     J'allai me lever en attrapant ma brioche au passage lorsqu'il me retient par la manche de mon pull.

? : Attends je t'appelle pour vérifier si c'est bien ton numéro. *sourire malicieux*

Moi : *regarde sa main tenant mon pull* Me touche pas.

? : Ohh mademoiselle s'énerve ?

Moi : Ferme ta gueule et laisse moi m'en aller. T'peux pas me laisser prendre mon goûter tranquille ?!

? : Attends. *fait sonner le téléphone*

     L'homme se retourne vers moi en fronçant les sourcils puis me donne à nouveau le téléphone.

? : On me douille pas comme ça.

    Je le regarde mal puis tape un autre numéro au hasard juste avant de le lui tendre sauf que je profite de ce moment d'inattention où il détache ma main pour jeter le portable sur le côté, attraper mon sac et partir vers la serveuse en prenant ma brioche au passage.
     Je l'entends m'insulter puis chercher son téléphone.

     Je sors de la terrasse en marmonnant de nombreuses insultes à son égard.
     Ça devient tellement lassant à force. "Passe moi ton num" par ci, "eh t'as pas un num ?" par là.. Eh, vous savez quoi ? Prenez le numéro à votre daronne et laissez moi tranquille putain.

     Je traverse la foule en traînant les pieds. Je peux même pas manger tranquille sans qu'on m'interpelle comme à chaque fois. À croire c'est marqué v'nez m'parler sur mon front. N'importe quoi ces gens.

    J'ai même plus faim à cause de lui, il m'a coupé toute envie d'aller sur une autre terrasse un peu plus tranquille.

     Je cherche du regard les joailleries mais il m'est complètement impossible d'essayer d'entrer dedans à cause de la marrée humaine qui s'y rend. Je pourrais même pas être tranquille pour choisir les bagues.

-

    L'incommensurable foule m'a déviée de mon objectif initial : je me suis retrouvée dans une boutique de vêtements alors que je devais aller acheter des bagues. Ah la la, la tentation est tellement forte.

      Je sors du magasin en réajustant mes cuissardes qui ont légèrement glissées puis lève la tête lorsque mon regard tombe sur Cartier. Je devrais sûrement y trouver mon bonheur.

    J'entre et m'avance vers une grande vitrine ovale où de nombreuses bagues se trouvaient. Je les balaye du regard lorsq'une en particulier retient mon attention.

    Elle est absolument magnifique w'Allah.

     Voyant les étoiles dans mes yeux, une vendeuse s'approche de moi en souriant.

? : Elle vous plait mademoiselle ?

Moi : Beaucoup. Elle coûte combien ?

? : *regarde la référence* 829 euros.

Moi : Ah ouais... c'est cher quand même.

? : Le diamant est coûteux mademoiselle *sourire* c'est tout à fait normal, mais il faut de beaux doigts fins pour pouvoir les porter, tout comme les vôtres.

Moi : Hmm... est-ce que vous auriez la bague pour homme correspondante ?

? : Oui, au même prix. Nous pouvons aussi les graver.

Moi : Oww.. j'aime bien. Combien de temps ça va prendre ?

? : Je ne peux pas vous dire, tout dépend de la demande.

     Je la remercie puis regarde un peu les autres bagues.
     Mais je sais pas je me sentais pas tranquille, comme si l'atmosphère était insupportablement pesante. Comme si l'oxygène vous prenait à la gorge et vous opprimait : c'était juste une impression mais je sais pas, j'étais super mal à l'aise.
    Et maintenant que j'y pense, le bruit des passants a considérablement diminué depuis toute à l'heure.

     Je vous jure c'était trop bizarre. Cette ambiance me faisait vraiment penser au silence de mort. Vous savez ce genre de signal qui vous suggère que quelque chose d'horrible va arriver ?

    Je peux plus supporter ça w'Allah. Je m'avance vers la vendeuse pour lui demander de les commander lorsque le bruit strident d'une vitre brisée et d'un coup de feu en l'air vient me glacer le sang.
    Je me retourne lentement et n'ai même pas le temps de me rendre compte de ce qu'il se passait qu'une voix grave résonne dans la pièce.

? : TOUS À TERRE !

      Tout le monde s'écrase contre le sol en pleurant silencieusement. Pourquoi ça arrive aujourd'hui putain ?
      Je fait comme les autres et m'allonge au sol sans paniquer. Tant qu'ils ne tirent pas sur les gens et qu'aucun ne cherche à faire l'aventurier, nous ne risquerons rien.

     Enfin, c'est ce que je croyais.





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Première partie. Ça vous plait ?
Merci de ne pas me mettre de vent et de voter si vous avez lu.. ✨

Je vous embarque pour une toute nouvelle chronique d'action mais avant tout d'amour. Merci pour tout ❤️


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