Mason/Terry
PDV Mason
A l'arrivée à l'hôpital, nous nous activons dans les couloirs. J'aperçois ma mère, assise dans la salle d'attente, un café à la main. Quand elle m'aperçoit, elle se lève et me serre fort dans ses bras.
- Elle vient d'entrer dans la salle d'accouchement me dit-elle ne murmurant.
Terry demande à une infirmière. Elle me donne tout l'attirail pour que je me change et elle me dirige vers la salle où je dois me rendre.
J'entre dans cet espace restreint et je m'assois sur l'unique chaise. Le silence pesant augment mon stress et je peux juste entendre les battements de coeur qui vont à une vitesse folle. Je vais être papa et Joana est juste à côté. Tout va bien se passer. Elle m'attend, elle veut que je sois avec elle. Elle ne va pas me hurler dessus.
- Bonjour monsieur.
Je lève les yeux sur ce qui me paraît être le médecin.
- Terryyyyyy
Je regarde derrière lui et j'entends Joana qui geint. Je me lève alors et je fais un signe de tête au type qui vient de me parler mais ce qui m'importe le plus là maintenant c'est de voir Joana. Je m'avance vers elle et je m'assois près de son lit. Elle a de la sueur sur son front et ses yeux sont fermés. Juste le temps qu'elle reprenne son souffle. Ses traits sont tirés et elle a l'air de souffrir.
- C'est pas Terry, bébé, c'est moi.
Ses yeux s'écarquillent instantanément. Des larmes coulent sur ses joues. Je lui prends la main et lui laisse un baiser au-dessus.
- Allez il est temps mademoiselle, quand je vous le dirais vous pousserez bien fort tout en expirant, d'accord ?
Merde déjà? Je ne suis pas prêt et Joana n'a pas l'air prête non plus.
- Oui dit-elle tremblante.
C'est maintenant qu'il faut que je lui montre que je suis là. Je me réajuste sur la chaise pour avoir des mouvements plus fluides. Je serre toujours sa main dans la mienne et je m'approche de son visage.
- T'inquiète pas je suis là dis-je mon front collé sur son visage.
J'ai l'impression que ça fait des heures que nous sommes enfermés tous les deux et le personnel médical, ensemble. Et je n'arrive plus à respirer normalement. Joana est exténuée et c'est quand j'entends des pleurs que je réalise qu'elle est enfin libérée et que la sage femme tient mon bébé dans les bras. On me demande alors de couper le cordon ce que je fais avec émotion mais sans savoir réellement ce que je suis entrain de faire. C'est comme si c'était quelqu'un d'autre qui vivait ce moment à ma place.
Ils enveloppent le bébé dans une couverture et le dépose sur Joana. J'imprime cette image qui restera à vie dans ma mémoire.
- Regarde c'est Christopher.
Je détourne le regard vers elle et le bébé. Elle est tellement magnifique et mon fils est beau aussi. Est-ce que j'ai fait du bien dans ma vie pour avoir le privilège de vivre ce moment merveilleux?
- Mon dieu, il est tout petit.
C'est tout ce que j'arrive à dire pour l'instant.
- Il est trop beau, c'est notre bébé.
Joana ne me regarde plus à présent. Elle est en admiration devant notre fils et je ne peux que la comprendre.
- Oui ma puce, notre bébé.
La sage femme le reprend pour le mettre rapidement en couveuse. Le médecin nous explique comment ça va se passer. Il n'a pas l'air inquiet. Il nous dit qu'il est en parfaite santé mais qu'il faut le surveiller quelques temps car c'est un petit prématuré. Puis je sors de la pièce pendant qu'on ramène Joana dans sa chambre. Je retrouve mon frère et ma mère pour qu'on la rejoigne ensemble.
- Félicitations ma belle ! dit Terry avec un grand sourire quand il entre dans la pièce.
- Comment tu te sens? demande Ma mère
Elle répond à chacun d'eux tout en me regardant moi et j'espère qu'elle y voit une grande fierté et surtout une grande reconnaissance de m'avoir donné un fils.
- Bon on va vous laisser, on repassera plus tard pour voir mon neveu dit Terry.
Je discute en aparté avec lui pendant que ma mère l'embrasse tendrement.
- Désolée qu'il ne soit pas là, peut-être que tout à l'heure vous aurez plus de chance.
- Ne t'inquiète pas, il faut qu'il soit en bonne santé.
Ils sortent et nous voilà tous les deux, seuls dans cette pièce devenue subitement trop silencieuse. Nous sommes devenus parents mais alors que nous devrions partager notre joie, nous restons nous aussi sans voix. Notre situation actuelle nous empêche de vivre ce moment pleinement.
- Tu as besoin de quelque chose ? je demande pour fendre le silence qui me rend nerveux.
- Non je te remercie.
Je regarde le paysage par la fenêtre.
- Mason?
- Oui dis-je en me retournant.
- Je suis heureuse que tu ais pu venir.
- C'était le plus beau moment de ma vie.
- Viens près de moi me dit-elle en me tendant sa main.
Je m'assois sur le bord du lit. Ma main caresse son bras.
- Merci pour ce cadeau...
- On l'a fait ensemble. Mason pour ce que je t'ai dit au téléphone....
- Non c'est rien, n'en parlons plus.
- J'étais fatiguée ce soir et je ne voulais pas être si vindicative, tu me manquais, j'avais besoin de toi...
- Je sais, je ne t'en veux pas.
Ma main remonte sur son visage. Elle le bouge un peu pour sentir ma chaleur. Mes lèvres s'approchent doucement des siennes. Elle accepte mon baiser.
- Tu me manques aussi ma puce.
- Je veux que tu te soignes, je suis prête à tout pardonner parce que je suis sûre qu'on sera heureux tous les trois, promets moi que tu rentreras vite, que tout ça sera un mauvais souvenir bientôt.
- Je te promets Joana, et je te promets de ne plus jamais lever la main sur toi.
Je l'embrasse à nouveau.
- Tu restes avec moi cette nuit ?
- Oui.
- Tu dois rentrer quand ?
- Après demain.
****************
PDV Terry
Le départ de Mason a fait beaucoup de mal à Joana. Elle a ressenti ça comme un arrachement. Mason n'a rien voulu montrer mais je sais qu'il en a souffert aussi. J'espère maintenant qu'il prendra conscience de son état et qu'il se soignera très vite.
La vie à la maison se passe bien. J'essaie d'aider au mieux Joana et j'arrive même à me lever la nuit pour donner le biberon à Christopher. Ma mère, quant à elle, vient dans la journée pour prendre le relais mais j'avoue que Christopher est un enfant facile. Il est adorable.
Je débarrasse la table et mon téléphone sonne. Je réponds rapidement quand je reconnais le numéro de la clinique où se trouve mon frère.
- Mr Miller ?
- Oui.
- Dr Lewis.
- Ah...euh...oui bonjour.
Je jette un regard vers Joana et m'éloigne vers le jardin. Elle s'inquiète à chaque fois que je reçois un appel, elle pense toujours que ça concerne Mason. En l'occurrence, là ça concerne mon frère et je ne suis pas sur que cet appel va me plaire.
- Je vous écoute.
- Je me permets de vous appeler car je suis inquiet au sujet de votre frère.
- Qu'est ce qui se passe ?
- Il semblerait qu'il refuse d'aller aux réunions et souhaite rester enfermer dans sa chambre.
- Attendez, je l'ai vu il y a deux jours et il allait bien.
- C'est ce qu'il vous fait croire mais je suis inquiet quand à la suite de sa cure.
- Dites moi ce que je peux faire ?
- Essayez de lui parler parce que s'il ne vous dit rien c'est que son malaise est plus profond qu'il n'y paraît.
- Je vais passer cet après-midi.
- Très bien.
- Dites moi, est ce que sa femme pourrait venir le voir ?
- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, je préfère que vous le voyez vous avant et qu'on voit sa réaction, ensuite on avisera.
- Ok docteur, je viendrais vous voir ensuite.
- Très bien Mr Miller, je vous attends.
Je raccroche et j'essaie de ne pas paraître inquiet et de reprendre une allure décontractée. Je reviens vers elle.
- C'était Mason ??
- Non dis-je en faisant le surpris, sinon je te l'aurais passé.
- Qu'est ce qui se passe ?
- Rien je t'assure, c'était personnel.
- Ah... pardon excuse-moi, j'ai cru que c'était la clinique.
- Non, non.
Je continue à débarrasser, puis je l'informe que je ne vais pas rester à la maison cet après-midi.
- Je vais y aller j'ai deux trois choses à faire.
- Oui bien sûr.
- Je serais là vers 17h, t'as qu'à appeler ma mère.
- Non ça ira, t'inquiète pas, je vais me débrouiller toute seule.
- T'es sûre ?
- Oui oui, je me sens bien aujourd'hui, je crois que je vais aller promener avec Christopher.
- Cool... de toute façon, j'ai mon portable, tu m'appelles quand tu veux.
- Ok
***
Quand j'entre dans la chambre de mon frère, Mason reste silencieux, assis sur son fauteuil. D'habitude, il m'aurait pris dans ses bras et m'aurait offert un sourire sincère mais là il n'est pas comme les autres jours.
- Salut dis-je sur un ton laconique.
Il se retourne. Son visage est grave et ses traits sont tirés.
- Ils t'ont appelé ?
- Oui.
- Ils auraient pas dû.
- Pourquoi ?
- Parce qu'il n'y a rien d'important.
- Pourtant le médecin avait l'air inquiet, tu m'expliques?
- J'avais rien à lui dire, c'est tout. Il veut toujours me faire parler, j'ai pas envie!
- Ok mais tu sais que ça fait parti du deal, de tes soins.
- Je ne veux plus rester ici. Et tu ne peux pas m'empêcher de sortir!
- Ah oui tu crois?
Il se lève brusquement.
- Qu'est ce qui se passe Mason ?
- RIEN ! Il ne se passe rien !
- T'es guéri ? Parce que si t'es guéri, on sort de suite ! alors ?
Il me regarde profondément.
- Non je suis pas guéri !
- Et alors ? On fait quoi ? On arrête tout et tu rentres à la maison en sachant que tu vas retomber ? ça sera une belle vie ça pour ton fils et ta femme !
- Arrête de me faire la morale, ça n'a rien à voir avec la drogue.
- Ah oui ? Et c'est quoi alors ?
- JE NE SAIS PAS !
- Mason... dis moi... J'essaie de le calmer et d'apaiser l'ambiance électrique.
- J'ai peur de rentrer, j'ai peur de ne pas y arriver.
- Mais de quoi tu parles ?
- Je parle de mon couple, de ma vie de famille, de notre boulot.
- Mais pourquoi tu penses à ça ? Elle t'attend, elle est impatiente que tu partages sa vie avec elle.
- Je l'aime Terry, vraiment au plus profond de moi mais elle ne sera pas heureuse avec moi parce que je suis sûr que je vais faire les mêmes erreurs que notre père.
- Mais qu'est ce que tu racontes ? Notre père était un connard ! Te compares pas à lui, t'as compris ?
- Comment va-t-elle ?
Il me perturbe de passer d'une conversation à une autre mais j'essaie de répondre au mieux pour le calmer.
- Elle va mieux, elle se débrouille bien.
- Et mon fils ?
- Il est trop beau et très gentil.
- Je vais la laisser partir Terry...
Je me prends un coup de massue et je n'ose même pas imaginer si c'était Joana à ma place.
- Mason, arrête maintenant !
- Je ne la mérite pas, elle doit faire sa vie avec quelqu'un qui la rendra heureuse.
- Tu délires !
- Non je délire pas, je ne veux plus la faire souffrir.
- Et tu crois que la rejeter ça la fera pas souffrir ?
- Si au début.... peut-être... et puis elle m'oubliera et elle fera sa vie.
- Et ton fils ?
Mason, le regard fuyant, s'approche de la fenêtre.
- Mon fils me haïra comme moi j'ai pu haïr le mien.
- Ah bravo, c'est du grand Mason là !!!
J'accentue mes paroles avec des applaudissements.
- J'ai pas besoin que tu me fasses la morale, Terry. J'ai bien réfléchi à la situation.
- Tu sais quoi Mason, je jette l'éponge avec toi, je crois vraiment que t'as un problème !
- C'est ma vie Terry...
- Tu vas la détruire si tu fais ça, elle n'attend que toi, elle ne parle que de toi et toi tout ce que tu trouves à faire c'est ça?
- Ça ne sera pas pire que ce je lui ai fait déjà...
- Ouais t'as raison, je laisse tomber parce que si tu fais ça, tu vas détruire toute notre famille mais t'en as rien à foutre, t'es qu'un gros égoïste. Salut!
****
Hello!!
* enfile son armure contre les jets de pierre*
Comment ça va aujourd'hui?😁
Alors ce chapitre on en parle? oui? non? jet de pierre avant?
Ben oui mais fallait se douter que ça serait pas aussi simple que ça avec Mason. La cure, la culpabilité tout ça tout ça...😔
Comment Joana va t-elle réagir? Est-ce que Terry va le lui dire? Et quel impact cette décision va avoir sur le futur de Joana et son fils?🤔
Allez je vous laisse et je vous embrasse.
* non pas de galets s'il vous plait, le gravier ça peut aller mais pas de galets, merci*
bisous😘
❤Laetitia❤
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