Chapitre 78. « She's a killer queen ; gunpowder, gelatine »
Double update ce soir ! Peut-être pour me faire pardonner d'avance parce que je publierai sûrement pas tous les jours cette semaine.
Merci d'être toujours plus nombreux à lire, aimer et commenter, vous me boostez de ouf, vous avez pas idée ! Et comme je le dirai jamais assez : je vous aime !
Oubliez pas le chapitre 78 avant, on sait jamais, peut-être qu'il est chouette ! Bisous !!
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- Bon allez apéro ! s'écria Tyler. Ça va peut-être les faire venir.
On s'était littéralement bu trois bières dans l'aprèm. Il était dix-neuf heures et il venait de débarquer avec les gâteaux apéro.
- En fait je vois d'où elle tient son alcoolisme Elma, plaisanta Nek.
Tyler se tourna vers lui en rigolant :
- On est bourguignons où on l'est pas ! Bon Soso, tu veux pas me lâcher deux secondes ? Vas aider ta mère avec les verres.
Le petit l'avait pas lâché une seconde depuis que je lui avais parlé, et Tyler lâchait pas sa fille qui pourtant se débattait pour descendre de ses bras.
- C'est sûr que Tyler Clarkson ça sonne pur bourguignon, railla Fanny. Imposteur.
- Ouais, bah on choisit pas ses origines, marmonna-t-il.
- Arrêtes c'est stylé d'être ricain, le contredis-je, c'est un bête de pays.
- Je préfère de loin la France. Après c'est peut-être parce que j'ai rencontré une deuxième famille ici. Mais même, j'aime pas trop leur mentalité, c'est un pays d'abrutis. Tout ce qu'il y a de bien là-bas, c'est là où j'ai grandis et certains paysages. Sinon les gens sont cons.
Nek et moi on se regarda en grimaçant ; s'il était dans le même état d'esprit demain, le repas s'annonçait mouvementé.
Tyler redevint tout à coup sérieux et posa enfin l'asticot qui commençait à perdre patience par dans l'herbe derrière la terrasse :
- Nan mais en vrai pour ce qui est des apéros et tout ça, c'est que j'ai été trop longtemps dans la dèche à trimer comme un malade sans profiter de rien. Maintenant je veux profiter de mon temps libre et je veux que Fanny et les petits manquent de rien. Je veux leur donner une meilleure enfance que celle que j'ai donné aux deux grands.
Sa voix portait tous les regrets qu'il avait accumulé au fil des années. Putain s'il savait !
- Crois-moi qu'ils ont eu une belle enfance, répondis-je. Je te jure quand j'entends parler Maëlle on dirait que t'es un dieu vivant, c'est limite pathétique des fois !
Quel gros mytho, en vrai je trouvais ça attendrissant.
Il ricana et Nek compléta mon discours :
- En vrai ouais, même, les deux ils ont l'impression qu'ils t'ont gâché la vie plus qu'autre chose parce que t'as tout sacrifié pour eux apparemment. Franchement ils ont pas l'air d'avoir été malheureux, y'a qu'à voir leurs gueules quand ils racontent des anecdotes.
Tyler eut un léger sourire :
- Ils sont cons de penser ça, sans eux je serais plus là depuis bien longtemps.
J'avais du mal à m'imaginer ce qu'il avait vécu. Putain à vingt-deux piges il avait perdu la femme de sa vie et il s'était retrouvé avec deux gosses sur les bras. Je connaissais peu de gars aussi courageux que lui et je comprenais pourquoi Maëlle l'idolâtrait.
- Vous parlez jamais en fait ? accusa Nek.
Tyler s'était remis à agencer les chaises :
- Vous aimez Maëlle ?
Ouais, c'était une évidence pour tout le monde.
- Hmm.
Le Fenek et moi avions acquiescé à l'unisson.
- Et elle vous aime.
C'était pas une question.
- Pourtant vous vous le dites jamais. Bah nous c'est pareil, on se le montre pas, on sait c'est tout.
Je comprenais le point de vue.
- Ok j'ai rien à répondre à ça, ricana Nek et Tyler le suivit.
- Bon les gars y'en a pas un qui veut venir m'aider ? s'écria Fanny depuis le salon alors que Sohel faisait son deuxième aller-retour avec des verres. Bande de machos racistes, laisser travailler une femme et un petit arabe pendant que vous papotez !
On rigola tous les trois, et avant que je puisse suivre Nek pour aller aider, Tyler me retint :
- Il s'est passé quoi avec Soso ? Il a jamais été aussi collant !
- Je l'ai défendu contre un petit qui critiquait son père. Et y'a moyen que je lui ai aussi dit que t'étais plus une figure paternelle que son vrai daron. Je suis désolé, je voulais pas l'embrouiller.
- Nan nan t'inquiètes ! Il a pas l'air embrouillé du tout, au contraire. Je trouvais juste ça surprenant.
- Parce qu'il t'aimait pas avant ?
- Si si, il m'adore, mais il est pas aussi câlin avec moi qu'avec sa mère, c'est normal. Du coup ça m'a surpris qu'il vienne direct dans mes bras après votre discussion.
- Il ressemble trop à Maëlle, c'est ouf.
- T'as vu ça, ricana-t-il. En moins violent, on a essayé de pas reproduire le même schéma. Ça lui arrive encore de se battre ?
Désolé Tyler, mais je veux pas que tu sois déçu de ma meuf :
- Nan t'inquiètes, on lui met une muselière.
Il rigola :
- Si seulement ça suffisait ! En tout cas je suis content qu'elle t'ai trouvé, je devrais te casser la gueule parce que c'est ma petite fille mais je t'aime bien.
Il me donna une tape sèche dans le bras et rentra dans la maison. Et bah putain. J'avais eu le droit à un compliment du daron Clarkson, c'était pas rien.
- Attention mesdames et messieurs ! s'écria gaiement la petite voix de Sohel en courant dehors. Jupiter arriiiiiive !
- Nan Sohel ! cria sa mère d'un air paniqué.
Le chien ne tarda pas à le suivre à toute vitesse et couru comme un fou dans le jardin avant de se diriger vers la terrasse où je me trouvais. Non loin de la petite qui gambadait.
Je me précipitai dans sa direction et la soulevai à temps avant que le clebs lui fasse sa fête. Berger allemand vs môme de deux ans, même s'il avait pas l'air agressif, ça m'étonnerait que ça fasse un beau combat.
Le petit s'arrêta immédiatement en me voyant avec sa sœur dans les bras, alors qu'elle riait en pointant le chien du doigt. De rien l'asticot, je viens de te sauver d'un possible traumatisme mais me remercie pas surtout.
- Sohel Adam Duprés, tu viens ici tout de suite ! gueula sa mère avant de lui saisir le poignet pour l'entraîner à l'intérieur après avoir jeté un coup d'œil à sa fille.
Ça allait chauffer pour lui.
Tyler et Nek sortirent avec des bouteilles d'alcool en tout genre dans les bras.
La petite me mit le doigt dans l'œil tout en souriant :
- Ça va oui ? Tu veux que je te fasse pareil ? grognai-je, et Nek se tapa une barre :
- Bigo avec un bébé, j'aurais jamais cru voir ça de ma iv.
Je lui adressai un doigt dans le dos de Zoé.
- Bon j'en fais quoi de ton machin ? demandai-je à Tyler.
- Reposes-la par terre, maintenant que le chien est calmé il va pas l'emmerder.
Je m'exécutai puis m'assis tandis que Tyler servait à boire à Nek, et Fanny sortit quelques secondes plus tard, sans Sohel :
- Merci beaucoup Mikael, me dit-il d'un air soulagé, heureusement que t'étais là.
- Ça y'est vous l'idolâtrez déjà ?
Je levai ma main en l'air en entendant la voix de l'insupportable handballeuse derrière moi. Elle me checka avant de m'embrasser, puis s'assit à côté de moi tandis que Raphaël, Tarek et Hugo s'installaient à leur tour.
- Bah ouais ça me change d'avoir des gars comme Ken et lui avec moi, répliqua Tyler, je me suis trimbalé ces deux-là pendant quinze ans, dit-il avec un mouvement de tête vers Tarek et Hugo.
- Ta vie aurait été bien morose sans nous, fit Hugo.
- Ouais mais vous, vous rappez pas, répliqua Nek. Est-ce que je vois quelqu'un disque d'or ici ? Ah bah ouais, oim !
Tout le monde rigola à part les deux victimes, et Zoé s'esclaffa.
- D'où tu rigoles toi ? s'exclama Tarek en prenant la petite morte de rire dans ses bras. Eh t'es censée me défendre, c'est pas comme ça que je t'ai élevé !
Il se rassit avec la gamine sur ses genoux. Plus il râlait, plus elle riait.
- Elle va se pisser dessus, rit Maëlle.
Le rire de la petite avait contaminé la handballeuse et le rire de cette dernière tarda pas à me contaminer aussi. Putain quelle conne, j'avais mal au bide !
- Bon, c'est pas le tout mais on a soif ! s'exclama Tyler en levant son verre après avoir servit tout le monde. On vous a attendu trois heures.
- Bah ouais mais tu connais ma daronne, râla Tarek, elle préfère tes gosses que les siens, elle voulait pas les lâcher.
On trinqua et une petite voix vers le salon fit tourner les têtes :
- C'est bon je peux revenir ?
Sohel avait la tête baissé et des yeux de chien battu.
- Oui, c'est bon, dit sèchement sa mère. Mais j'espère que ça t'aura servi de leçon.
Le petit hocha doucement la tête et se remit à sourire avant de se diriger directement sur les genoux de sa grande sœur qui l'entoura automatiquement de ses bras. Je fus le seul à entendre cette dernière lui murmurer :
- T'inquiètes Crapaud, de toute façon ta mère c'est un tyran.
Le petit rigola et elle lui embrassa affectueusement la joue.
[...]
Le lendemain matin après le petit déjeuner, Maëlle vint me trouver dans la chambre que je squattais pour le weekend. Elle me sauta littéralement dessus en se pendant à mon cou avant de m'embrasser. Nos langues se rencontrèrent vite et mes mains glissèrent le long de ses hanches. On était dans la même maison depuis hier et pourtant elle avait réussi à me manquer cette conne.
- Merci, dit-elle au bout de quelques minutes de baisers échangés.
Je fronçai les sourcils d'incompréhension :
- De ?
- Ce que t'as fait pour Soso, merci, t'as été génial.
- Ouais je sais, dis-je en faisant danser mes sourcils.
Elle leva les yeux au ciel et m'embrassa de nouveau :
- Tu préfères la compagnie de Ken ou la mienne ?
Je fis semblant de réfléchir :
- Et bé mine de rien c'est quand même un bon coup le Fenek, je sais pas si tu nous a entendu cette nuit mais...
- Je veux rien entendre ! me coupa-t-elle en fermant les yeux et je rigolai. Aah nan ça y'est j'ai trop d'images dégueulasses dans la tête ! dit-elle en s'écartant.
J'explosai de rire face à sa tête et la rejoignit pour l'embrasser de nouveau. Elle m'enleva ma casquette et passa sa main dans mes cheveux. C'était ça qui m'avait manqué pour m'endormir. Elle avait tellement pris l'habitude de le faire qu'à chaque fois je m'endormais sous le mouvement de ses doigt sur ma tête.
Elle arrêta finalement notre échange et me regarda dans les yeux, toujours les bras croisés derrière ma nuque :
- Je vais sûrement aller au cimetière, dit-elle d'une voix hésitante. Tu veux m'accompagner ? Enfin t'es pas obligé hein, je sais que c'est glauque, ça me vexera pas si t...
- Arrêtes de cogiter, répétai-je pour la cinquantième fois depuis que je la connaissais. Oui je viens.
Elle esquissa un léger sourire et je me retins de ne pas craquer. C'était ouf ce qu'elle me rendait faible.
Une petite demie heure plus tard, on était arrivé au cimetière avec la voiture de fonction de son daron.
On marcha jusqu'à une tombe où Maëlle salua son oncle et commença à parler à sa mère.
« Je sais que ça peut paraître bizarre mais j'ai pris l'habitude de leur parler quand j'étais petite », m'avait-elle dit dans la voiture. Franchement je la jugeais pas, j'étais personne pour le faire, moi j'avais encore ma daronne.
En regardant la tombe de plus près quand Maëlle changea les fleurs, je m'aperçus de la présence d'un troisième nom :
« Joshua Duprés-Clarkson - 8 juin 1998 »
J'écarquillai les yeux ; putain c'était pas possible :
- C'est ton...
- Petit frère, ouais.
Qu'est-ce qu'ils avaient fait pour mériter autant de merde dans leur vie putain ?
Maëlle se tenait la tête haute, rigide, et malgré tous les progrès qu'elle avait fait, je savais qu'il fallait que je la force à se laisser aller. Alors je passai mon bras autour de ses épaules et l'attirai contre moi. Elle s'y blottit vite et elle expira pendant que ses muscles se décontractaient. C'était une warrior ma meuf, mais elle avait ses limites.
- Y'a vraiment aucune justice putain, soufflai-je.
Maëlle me frotta le dos comme si c'était à elle de me réconforter. On la changerait jamais. Je comprenais pas où elle puisait toute sa force, c'était vraiment la personne la plus forte que je connaissais.
- Je pense que c'est mieux comme ça. S'il avait survécu après ma mère, mon père aurait été forcé de l'abandonner, il aurait jamais pu s'en occuper. En fait même pas, dit-elle en soupirant. Ce con il l'aurait gardé mais il se serait saigné et il en aurait perdu la santé.
Elle fit la discussion à son oncle et sa mère pendant quelques minutes, leur déballant ce qui allait se passer dans quelques heures, et je voyais que son stress montait. Putain j'espérais que ça allait bien se passer. En plus j'avais dit à Tyler que sa fille se battait plus, alors j'espérais que le fameux Nick allait pas trop la chauffer.
Sur le chemin du retour elle fit plein de vannes et se prit même pour un pompier en roulant à fond avec les gyrophares de la voiture de son daron. Je rigolais mais je savais qu'elle cherchait à cacher son stress.
Arrivés chez elle, je l'embrassais une dernière fois ; on était toujours au stade où on voulait pas trop étaler notre couple dans la face de tout le monde. Je lui pinçai les fesses pour essayer de la faire rire, et ça marcha puisqu'elle ricana en m'insultant et avant de me donner un coup de pied dans le derrière.
La table était prête et les grands-parents maternels étaient apparemment arrivés. Je fis rapidement leur connaissance et vis de loin la handballeuse rajouter trois assiettes dans le dos de tout le monde, aidée par Nek qui semblait lui faire des vannes pour la décontracter. Je vis dans un coin Tyler discuter avec Kamel qui était visiblement arrivé aussi.
Puis quelques minutes plus tard, des coups répétés à la porte se firent entendre.
Tyler s'y dirigea et Maëlle se rua devant lui avant qu'il ai pu atteindre la poignée :
- Papa, s'il te plait, tu les laisses entrer. Si tu dois t'en prendre à quelqu'un c'est à moi, mais laisses-leur au moins une chance.
Je les rejoignis rapidement histoire de pouvoir intervenir en cas de besoin. Maëlle avait jamais eu l'air aussi peu sûre d'elle, et les yeux de Tyler exprimaient toute son incompréhension. Je vis le Fenek me rejoindre et on eut un regard entendu.
Tyler ouvrit finalement la porte et se retrouva face à une femme d'une soixantaine d'année aux cheveux blonds coupés courts :
- Mom ?
Son ton exprimait pour l'instant seulement de la surprise mais ses yeux ne tardèrent pas à se poser sur un homme derrière sa mère.
Je cru voir de la peur dans son regard puis ses mâchoires se serrèrent et ses yeux se posèrent sur sa fille. Maëlle resta de marbre face à son regard empli de déception, alors que j'étais aussi bouleversé que s'il m'avait été destiné.
On n'allait pas passer un bon moment.
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