Chapitre 77. « Laisse les gamins qui jouent, y'a rien qui bouge »
On venait d'arriver en gare de Dijon avec Nek et les jumeaux, et grâce à je ne savais quel miracle personne nous avait encore interpellé. C'était cool ce qui nous arrivait depuis quelques années, mais c'était quand même archi chiant les groupies qui se pointaient quand on était en famille ou entre potes.
Maëlle avait pas décroché un mot du trajet. Elle avait passé son temps à regarder par la fenêtre en écoutant sa musique. Je savais qu'elle était ultra stressée, pour une fois elle cherchait même pas à le cacher. Dans ces moments-là fallait la laisser.
Alors qu'on sortait de la gare, deux perches vinrent nous accueillir. J'avais l'impression qu'Hugo était encore plus stock qu'avant, je me disais qu'il devait sûrement avoir repris le rugby.
– Wesh les gars ! s'exclama Tarek en venant me checker.
– Ça va gros ?
Je ne pus m'empêcher de sourire en voyant le visage joyeux du rebeu ; ce gars-là te refilait toute sa joie de vivre avec un seul regard.
Les deux jours qui allaient venir, Nek et moi on aurait aucun contrôle sur rien. On allait devoir se contenter de suivre les directives. C'est pour ça qu'on suivit les Quatre Fantastiques dans un grec pas loin de la gare. Là, un petit rebeu d'une quarantaine d'année, Kamel apparemment, sourit de toutes ses dents en nous voyant débarquer.
– Salut K ! lança Hugo avant d'aller le checker.
– Ma belle ! s'exclama l'intéressé en ouvrant grand ses bras à Maëlle, ignorant totalement le grand brun.
La handballeuse s'y dirigea avec un grand sourire et le rebeu lui embrassa affectueusement la joue.
–Putain, et dire qu'on vient ici trois fois par semaines et jamais on a eu cet accueil, râla Tarek en checkant les gars derrière le comptoir.
Kamel le fusilla du regard :
– Tu permets que je dise bonjour à ma filleule ? Toi je vois ta gueule tous les trois jours, elle ça fait des mois que je l'ai pas vu.
Ah bah ça, ça se voyait. Il avait donné une longue accolade à Raph, nous avait rapidement checké, et maintenant il avait le bras sur les épaules de la handballeuse comme s'il voulait pas la lâcher.
– Bon, on vous sert comme d'habitude ?
Il se tourna vers le Fenek et moi pour savoir ce qu'on voulait, et quelques minutes plus tard il était assis avec nous et nos grecs :
– Bon, je voulais pas en parler parce que je me doute que ça te fait chier, mais bravo pour l'album, t'as explosé cette année 2015, et c'est mérité.
– Cimer, ça fait toujours plaisir, lui répondit Nek.
– Et toi t'as des projets ? me demanda-t-il.
– Il y a peut-être quelque chose qui se profile à l'horizon.
Mon ton avait été volontairement énigmatique mais c'était vrai. Ça faisait un moment que j'avais envie de faire un album, mais il fallait laisser maturer tout ça pour donner quelque chose de vraiment bien. Je pensais bientôt commencer, il fallait juste que je me lance. Avec Eff on avait aussi envie de monter un label mais pour l'instant on était pas trop sûrs de notre coup.
– Bon, dit-il en hochant la tête, comme s'il approuvait mes ambitions. Maintenant on va parler de choses sérieuses.
– Qu'est-ce qu'il va nous sortir encore ? souffla Hugo d'un air méfiant.
– C'est lequel de vous qui sort avec ma Maëlle ?
Je m'y attendais pas à celle-là.
– K, arrêtes ! râla la handballeuse.
– Il faut bien que je sache qui peut potentiellement faire du mal à ma filleule, tes darons ils m'ont pas donné ce rôle pour rien.
– Vous aviez seize piges, dit Raphaël, à cette époque ils étaient pas conscients que t'allais être le pire choix possible.
Raph se prit une claque derrière la tête. Ce Kamel avait autant l'air d'être leur daron que leur vrai daron.
– C'est moi, dis-je finalement en ricanant.
Le rebeu se tourna vers moi en me pointant du doigt et en me fusillant du regard :
– Alors écoutes-moi bien. Si j'apprends que tu lui as fait du mal, je te jure que Tyler et moi on te va te hagar comme jamais et qu'on retrouvera jamais ton corps.
Maëlle s'était massé le front du bout des doigts en grimaçant et avait l'air désespéré, tandis que toute la table riait et que j'arrivais pas non plus à garder mon sérieux. Finalement, Kamel sourit de sa connerie :
– Non mais sérieusement, wAllah traites-la bien parce qu'elle le mérite.
– T'inquiètes pas pour ça, dis-je en regardant la handballeuse qui rougissait, plus que gênée par la situation.
– C'est bon t'as fini ? lança-t-elle soudainement au rebeu. T'as pas des gosses à t'occuper au lieu de te mêler de mes affaires ?
– Tu sais que tu seras toujours plus importante que ces trois hmars.
La handballeuse éclata de rire :
– Oh putain, ça ce sera répété !
La discussion continua, et je voyais que Maëlle était déjà repartie loin dans sa tête. Elle devait penser à l'arriver de ses grands-parents le lendemain.
Mais d'un coup, elle se réveilla et interrompit la conversation en regardant Kamel :
– K, est-ce que tu peux me rendre un gros service ?
Il fronça les sourcils et j'avoue que j'étais aussi perdu que lui :
– Oui évidemment, mais dis quand même.
– Est-ce que demain tu peux venir manger à la maison avec nous ?
Je voyais où elle voulait en venir. Je me demandais juste si elle allait lui donner tous les détails.
– Bien sûr, dit-il, puis l'air méfiant : mais seulement si tu me dis pourquoi tu veux à tout prix que je vienne.
À sa tête, je savais qu'elle essayait de trouver une excuse, mais elle se ravisa finalement :
– Y'a Nick qui vient. Et Papa ne le sait pas.
Elle lui expliqua toute la situation, et j'avais l'impression que Kamel commençait à flipper et qu'il savait quelque chose qu'aucun de nous ne savait.
– Je serai toujours là pour mon frère, alors oui je viendrai.
Sa réponse avait l'air d'avoir soulagé la handballeuse puisqu'elle parla un peu plus sur le chemin jusqu'à chez elle, faisant même des vannes et tentant par tous les moyens d'emmerder Tarek et le Fenek. Maëlle quoi.
On débarqua devant une petite maison jumelée blanche avec des volets bleus, devant laquelle étaient garées une petite camionnette de pompier et une vieille Twingo verte, et on entendait des cris d'enfant venir de l'arrière de la maison. La handballeuse s'y dirigea en premier en empruntant un tout petit chemin qui devait mener au jardin en trottinant, et on pu entendre un « Meeeeel » caractéristique raisonner entre les baraques. Raphaël mena la suite de la marche jusqu'au jardin où une petite fille avait le cul posé dans l'herbe et où Maëlle portait son petit frère. Celui-ci se débattit et bondit par terre :
– Ken ! s'écria-t-il avant de courir sur l'intéressé.
Le Fenek me jeta un regard surpris et ébouriffa les cheveux du môme qui entourait sa taille de ses petits bras. Puis ce dernier se détacha finalement en me voyant :
– Oh même qu'il y a Mikael, trop cool !
Je souris, content d'être accueillit comme un héros alors que j'avais vu le gosse que deux fois dans ma vie :
– Ça va p'tit gars ? dis-je en le checkant.
– Ouais trop bien !
Il regarda dans la direction de la maison, où Maëlle était accrochée au cou de son père. Raph' portait la petite fille que j'avais vu par terre, et Nek discutait avec une petite brune. Sohel me prit la main et m'attira à l'écart :
– Mel et toi vous êtes re amoureux ou pas ? chuchota-t-il.
Je me mis à rire ; putain il en loupait pas une :
– Ouais on est de nouveau ensemble.
Le petit afficha un grand sourire :
– Trop cool, ça veut dire que t'es de la famille !
Puis sur ses mots il parti shooter dans un ballon pour jouer avec Tarek et Hugo, me laissant comme un abruti.
« T'es de la famille ». Fallait pas déconner non plus, on allait pas se marier hein. Déjà que ça nous avait demandé un effort énorme pour nous avouer nos sentiments.
Je rejoignis le petit groupe et la tante des jumeaux, Fanny, nous fit entrer dans la maison pour nous montrer nos chambres. Elle faisait vraiment jeune. Les cheveux bruns et les yeux gris, elle devait pas faire plus d'un mètre soixante-cinq, ce qui contrastait vraiment avec la carrure de son mari.
– Je suis désolée mais on vous a mis dans la chambre des jumeaux, dit-elle en arrivant dans la dite chambre. Raphaël dormira chez sa copine et Maëlle dans le clic-clac du salon. Vous auriez tous tenu normalement mais je voulais pas vous faire dormir tous les deux dans le clic-clac ou l'un de vous avec Raph et ses appareil.
– Vous prenez pas la tête, c'est déjà cool de nous inviter, répondit Ken.
Fanny grimaça :
– Me vouvoyez pas, vraiment, ça fait bourdonner mes oreilles.
Nous rîmes et la jeune femme leva les yeux au ciel en entendant un cri dans le salon :
– Mamaaaaan !
– Quoi ? hurla-t-elle.
– Je peux aller jouer avec Nathan et Nabil ?
– Demandes à ton oncle !
J'entendis des pas précipités au rez-de-chaussée puis :
– Tontoooon !
Fanny ricana :
– Si vous aviez prévu de passer un weekend reposant ici, il vaut mieux partir maintenant. Mais normalement vous devriez pas être trop emmerdé par Zoé, elle est très calme. Bon, je vous laisse faire votre vie, faites comme chez vous, vous avez pas besoin de demander quoi que ce soit.
Le Fenek et moi regagnâmes le rez-de-chaussée.
Il y avait des photos partout dans leur salon. Je reconnus d'abord les jumeaux, ils devaient pas avoir plus de cinq ans et riaient aux éclats, tous les deux d'un blond presque blanc et ma meuf avec des lunettes toutes rondes. Puis je vis une photo de la handballeuse et ses quatre frères ; une de Sohel et de leur petite sœur ; une de ses arrières-grands-parents avec tous les mômes ; une d'un ado Tyler avec un gars aussi grand que lui ; puis le même gars en plus vieux avec une femme et quatre gosses. Il y avait au moins cinq photos des jumeaux à des âges différents dont quelques une avec deux jeunes adultes que je devinais être leurs darons. Mon regard se posa finalement sur une photo de Fanny plus jeune et de deux ados plus âgés.
– C'est Maman, dit la handballeuse qui venait de se glisser sous le bras de Nek. Et Adam, son frère, continua-t-elle en pointant le seul mec sur la photo.
J'écarquillai les yeux en voyant le visage de sa mère et pris la photo pour la mettre à côté du visage de ma meuf :
– T'es un copier-coller en fait ! Putain c'est chaud on dirait vraiment toi !
Un sourire illumina son visage après qu'elle m'eut pris la photo des mains pour l'admirer. Ce putain de sourire... Je savais déjà que j'arriverai plus à m'en passer.
– Qui est qui ? demanda Nek en choppant une photo de cinq gosses en costume.
Évidemment, y'avait pas de princesse.
– Batman c'est Ali je crois, Superman vu la gueule c'est Tarek, Zoro il me semble que c'est Hugo, mon frère c'est Spiderman et moi je suis la fraise. J'étais trop jalouse, mon super-héro préféré c'est Spiderman et il m'ont déguisé en fraise quoi, une putain de fraise !
Nous rîmes face au traumatisme visiblement toujours présent.
– El ! entendis-je au sol et nos trois têtes se baissèrent en même temps.
Un asticot venait d'arriver jusqu'aux pieds de la handballeuse et tendait maintenant les bras :
– Bah qu'est-ce que tu fais là crevette ? dit Maëlle en prenant sa sœur délicatement dans ses bras.
La môme souriait de toutes les dents qui venaient de lui pousser et jouait avec les cheveux de sa sœur, qui elle affichait un sourire niait de parent fier. Ça me faisait marrer de voir ma meuf que rien n'atteignait et qui foutait des patates à des mecs prendre autant soin d'un aussi petit truc.
– Mel on bouge ?
Raphaël venait de débarquer dans le salon et la handballeuse acquiesça avant de se tourner vers nous :
– On va chez Tarek voir sa mère, on revient plus tard. Ça vous dérange pas ?
– Faites votre vie, dis-je, on a pas cinq ans, on peut se débrouiller sans vous.
Elle me tira la langue et quelques minutes plus tard le Fenek et moi étions dehors en train de boire une bière avec le daron qui avait l'asticot sur ses genoux, sa femme à ses côtés. Là comme ça on aurait dit une famille normale sans les jumeaux qui avaient l'air d'avoir le même âge que leur daron.
– On vous a pas trop fait chier sur le chemin vu que vous êtes connu ? demanda Tyler.
Fanny lui donna une petite claque en désignant le bébé d'un geste de la tête et Tyler leva les yeux au ciel.
– Même pas, répondit Nek en ricannant, on a eu de la chance. Au contraire, c'est vos gosses qui ont été arrêtés tous les deux mètres, ils connaissaient trop de monde en fait !
Ah ouais putain, on avait au moins croisé deux bandes de rebeus plus que ravis de les revoir et cinq ou six potes qu'ils avaient pas vu depuis dix piges.
– Ça doit être vraiment chiant de pas pouvoir se balader tranquille, reprit Fanny après qu'on ai parlé de la célébrité des Quatre Fantastiques. Surtout sur Paris, j'imagine que tu peux pas faire ce que tu veux depuis la sortie de ton album ?
– Ouais mais après je suis quand même archi content de ce qui m'arrive et puis je suis pas un connard, je leur dis quand même bonjour. Juste, ce que je comprends pas c'est les gens qui veulent des photos genre. Je suis juste un pélo comme un autre, pourquoi tu veux ma photo frère ?
– Parce que t'es le beau gosse du rap français, me moquai-je.
– Ogosse, répéta Zoé, ce qui nous fit tous rire.
– Je crois que je me suis fait une nouvelle groupie, rit Nek et la gamine l'imita comme si elle comprenait.
On discuta pendant une heure et bûmes plus d'une bière. Ils étaient vraiment super sympas et Tyler était golri, dans sa tête il avait certainement pas quarante balais. Je me disais que je voulais être comme lui à son âge, il se prenait archi pas la tête. Il faisait faire n'importe quoi à sa fille, comme un gosse ; il avait la même mentalité que moi si j'étais daron, et je me disais qu'heureusement que Fanny était là pour la survie de la petite.
Au bout d'un moment Sohel débarqua et s'installa sur les genoux de sa mère, la mine sombre.
– Qu'est-ce qu'il y a bébé ? lui demanda cette dernière en lui caressant les cheveux.
– Rien.
Sa mère fronça les sourcils en jetant un œil à son homme, qui haussa les épaules pour lui témoigner son ignorance.
– Tu veux en parler à Tyler ?
Il secoua négativement la tête.
– À Ken ou à Mikael alors ?
Le petit hésita puis me regarda finalement. Je tentai de pas montrer ma surprise pour ne pas le dissuader. Pourtant j'étais v'la surpris, pourquoi il voulait me dire un truc qu'il voulait pas dire à ses darons ? Surtout qu'il était archi fan de Nekfeu.
Sohel hocha finalement la tête, et je me dirigeai avec lui sur les marches devant la maison, sans trop savoir quoi faire. Je restai silencieux un moment, puis je me rappelai que c'était un môme de huit ans élevé par un Clarkson, et qu'il allait falloir le pousser à parler :
– Qu'est-ce qui va pas gamin ?
Il resta silencieux quelques secondes puis soupira :
– C'est Nathan.
Je me disais bien que j'avais déjà entendu son nom avant aujourd'hui à celui-là !
– Celui qui dit des conneries sur ton père ?
Je me giflai mentalement après avoir fini ma phrase ; putain c'était pas les synonymes qui manquaient pourtant : bêtises, sornette, foutaise, idioties...
Le petit rigola en voyant que je m'étais rendu compte de ma bourde puis acquiesça :
– Oui, il continue tout le temps...
Ça allait faire plus d'un an quand même. Je sentais l'énervement me gagner ; putain cette mif avait pris trop d'importance pour moi alors que c'était même pas la mienne.
– Mais Mel elle a dit que c'était pas bien la violence alors je le laisse faire mais il me fait passer pour un bouffon devant mes copains...
En même temps s'il réglait tout façon Maëlle, il avait des chances de se retrouver avec un casier bien remplis.
Je me levai et tendis la main à Sohel pour le relever :
– Il est encore dehors là ?
Il hocha la tête.
– On va aller lui dire deux mots.
Quelques minutes plus tard, je retrouvais un groupe de quatre gamins avec leur vélo au fond de l'impasse. Sohel se tenait fièrement à côté de moi :
– C'est qui Nathan ? demandai-je.
Les gamins avaient l'air impressionnés et je me félicitai de mon petit effet. Ils ne dirent rien au début mais les regards se tournèrent vite vers un petit blond avec une tronche de tête à claque. Je me dirigeai vers lui :
– Bon, alors toi tu vas m'écouter morveux. T'as aucun droit de parler de ce que tu connais pas. Et en l'occurrence, le vrai daron de Sohel, tu le connais pas. Le mec qui vit avec lui, c'est son père. Alors à partir de maintenant, je veux pas qu'il revienne me voir en me disant que tu continues à dire de la merde sur son père. Ou que tu l'embête tout court. Parce que sinon t'auras de vrais problèmes gamin. Si j'entends une seule fois que tu lui as fait du mal, je reviens te casser les genoux. C'est clair ? Et estimes-toi heureux que je sois venu seul, parce que si ça avait été sa sœur tu t'en serais pas aussi bien sortis.
Le tipeu était livide et je voyais bien que je le faisais flipper. Bon, en même temps c'était un gosse de huit ans, c'était pas ultra mature ce que je faisais, mais je m'étais attaché au petit et fallait pas toucher à Sohel.
– Et c'est valable pour vous tous, dis-je en partant. Si y'en a un qui le touche, il aura affaire à moi.
Arrivés devant le portillon de la maison, Sohel se jeta contre moi et entoura mes jambes de ses petits bras :
– Merci Mikael.
Je souris, vraiment content d'avoir pu aider le petit frère de ma meuf. Mais je savais que je l'avais pas seulement fait pour elle ; le tipeu était attachant et je commençais à bien kiffer sa mif. Chose dangereuse d'ailleurs.
– S'il recommence tu m'en parles, dis-je en lui tapotant maladroitement le dos, et je reviens lui casser les dents.
Sohel rigola et me lâcha puis il fronça les sourcils :
– Pourquoi t'as dit que mon père il était chez moi ?
Merde, je l'avais peut-être embrouillé et au fond je connaissais pas sa relation avec Tyler :
– Tu vois Ken ? On a des parents différents et pourtant je le considère comme mon frère. Raph et Mel c'est pareil avec Hugo et Tarek. Ils ont pas de liens du sang et pourtant c'est tout comme. Et bé en gros celui qui a permis que tu viennes au monde ça veut pas dire pour autant que c'est ton père s'il s'est jamais occupé de toi. Le gars qui ressemble le plus à un père c'est Tyler. Après je dis pas que tu dois le considérer comme ton père, je suis personne pour te dire ça, mais il faut que tu comprennes que le gars qui s'est tiré avant ta naissance il faut pas que tu lui donnes d'importance. Tu comprends ?
Il me regardait avec ses yeux bruns grands ouverts, comme s'il venait de découvrir que j'étais une putain de rockstar. Il hocha la tête et couru jusqu'au jardin, où je le suivis en trottinant, amusé ; Maëlle se plaignait de l'hyperactivité de son reuf mais en fait il était exactement comme elle.
En débarquant dans le jardin, je vis Sohel blottis dans les bras de son oncle, et celui-ci me lança un regard interrogateur, visiblement désemparé. Je lui souris simplement et il embrassa la tête de son neveu.
Ok, je kiffais vraiment cette famille.
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