Chapitre 36. « You keep me hungry while you eat me alive »

Petit chapitre un peu chiant en guise de transition avec ce qui arrive, parce que ça ne sera pas de tout repos. Ça explique aussi le double update, comme je le trouve pas ouf, j'ai pas envie de vous le balancer demain et de vous faire attendre samedi pour la suite. J'espère que vous êtes encore tous vivants par cette canicule ! Force à vous, on est dans la même merde ! Enfin sauf les bretons, vous savez pas de quoi je parle vous. Bref, encore trop de blabla de ma part.

Bisous !

Ah oui, je voulais vous demander aussi ! Maintenant que vous avez fait la connaissance d'à peut près tout le monde, qui c'est votre personnage préféré (hors personnages réels de L'Entourage bien sûr) ?

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– Putain mais t'es beaucoup trop chaud !

Raph venait de gagner sa troisième partie de PES et ça avait beau être mon kho, ça me faisait rager.

Il se contenta de se lever avec les poings en l'air, avant de checker Nek et Fram.

– Arrêtes de te vanter ou je te tej' de chez moi, le menaçai-je.

– C'est toi aussi là, tu veux jamais venir jouer avec nous, on a de l'entraînement avec Mek et Fram.

– J'ai d'autres projets de vie que de devenir jouer professionnel de PES.

On se regarda dans le blanc des yeux pendant quelques secondes d'un air agressif, puis on explosa de rire en même temps. Exactement comme avec sa reus : impossible de lui faire la gueule plus de dix secondes.

On démarra une autre partie, et ce coup-ci j'étais bien décidé à la gagner.

– Oh au fait y'a Mel qui va sûrement passer après l'entraînement, nous annonça Raph'.

Je haussai les épaules ; normal quoi, ça faisait longtemps que j'attendais plus que les gens s'annoncent chez moi.

– C'est une cinglée cette meuf, déclara Fram. On a fait soirée hier, elle est rentrée complètement éclatée à 4h du mat', elle avait cours à 8h, elle a entraînement cette aprèm' et elle trouve quand même la force de venir jusqu'à Auber' !

– Gros tu m'as épuisé rien qu'en disant ça, rigolai-je.

– Elle va jamais avoir son année à ce rythme là, c'est impossible, lança Nekfeu. Vous l'avez déjà vu taffer ses cours vous ?

Je secouai la tête ; putain c'est vrai qu'elle en branlait pas une, elle faisait que sortir ou se dépenser.

Raph rigola doucement :

– T'inquiètes pas qu'elle va l'avoir son année, elle nous surpasse tous.

Je fronçai les sourcils :

– C'est pas toi le génie de la famille ?

Il secoua la tête tout en riant :

– Moi je suis un passionné, c'est pas pareil. Je surkiffe l'astronomie depuis que je suis tout petit et j'ai toujours bossé de ouf en fonction de mon objectif. Mel c'est le vrai génie de la famille. Normalement elle aurait dû sauter plus d'une classe si on s'était rendu compte avant qu'elle était précoce. À la place elle a retapé parce qu'elle se faisait chier en cours.

Mes khos et moi nous regardâmes avec des airs ahuris ; putain, je savais qu'elle était pas débile mais je pensais pas que c'était un génie. Raphaël se marra une nouvelle fois :

– Elle cache bien son jeu hein ? Sous ses airs de meuf lambda là, à me faire passer moi pour le génie. Je pense qu'elle se rend même pas compte d'à quel point elle est brillante, pour elle c'est normal d'absolument tout retenir. En vrai testez-la, vous verrez. Tout ce qu'elle lit elle le retient. Demandez-lui la naissance d'Henri III, si elle l'a déjà lu quelque part elle vous la ressort. Elle connait tout le tableau des éléments, elle a jamais besoin de calculette et je suis sûr qu'elle connaît encore le générique de fin du Seigneur des Anneaux par cœur.

– Quoi ?

On s'était tous les trois exclamé en même temps en nous décollant du dossier sur lequel on était avachis, et Raph' rigola encore devant notre réaction :

– Vous avez bien entendu, un jour elle s'est amusée à apprendre tous les noms du générique de fin, elle a du les lire quinze fois à tout péter et elle se rappelle de tout. Peut-être pas aujourd'hui parce que je pense qu'elle fait quand même du tri dans son cerveau mais à une époque tu lui demandais elle te le ressortait.

Je devais tirer une de ses gueules avec les yeux écarquillés et ma bouche ouverte. Cette meuf était une malade.

– Par contre vous lui dites pas que je vous en ai parlé hein. Comme je vous ai dit, elle se rend même pas compte que c'est complètement ouf ce qu'elle fait, elle vous mettrait un coup de boule si elle vous voyait la prendre pour un génie.

Je basculai en arrière pour me ravachir dans le canap' :

– Bah putain... Elle cache bien son jeu hein !

– De ouf, appuya Fram, je vais trop la tester quand elle va débarquer.

– Essayes de rester subtil quand même, conseilla Nek à son kho parce qu'il le connaissait par cœur.

– Vous avez votre bac avec les deux autres Fantastiques ? demandai-je.

– Les deux autres Fantastiques ? rigola Raph'.

– Ouais c'est comme ça qu'on vous appelle toi, ta reus et vos reufs avec les gars.

Raphaël se marra puis esquissa une moue approbatrice.

– Ouais on l'a tous. On a pas tous eu des parcours sans embûches mais au final on s'en est sorti.

– Vous avez fait quoi ? demanda Fram. Et d'ailleurs ils font quoi maintenant Tarek et Hugo ?

– Alors Hugo et Mel ils ont un Bac S. Lui il est en IUT Génie Biologique ou un bail du genre. Il a retapé deux fois à cause de sa maladie, je crois que c'était la terminale, et puis bah sa deuxième année d'IUT qu'il est en train de refaire là. Mel elle a retapé deux années de collège parce qu'elle s'en battait les couilles. D'ailleurs elle a retapé avec Tarek parce que c'était un branleur aussi. Lui il a fait un bac dans le développement durable, ensuite il a bossé en intérim pendant un an et là il fait un BTS dans la domotique. Et moi j'ai retapé ma 4ème parce que j'ai passé la moitié de l'année à l'hosto et après j'ai fait un bac dans les labos. On a bien galéré tous, mais au final on l'a eu quand tous nos darons commençaient à perdre espoir, se marra-t-il.

– Putain vous avez persévéré, se marra Nek, en vrai en vous voyant tous les quatre ensemble je me serais jamais dit que vous arriveriez à bosser.

– On y arrivait pas, on glandait vraiment rien, on a pas eu de mention, que dalle, on a juste eu de la chatte. Et vous du coup ?

– Dans L'Entourage on l'a presque tous, dit le grec, on a tous plus ou moins galéré et y'en a qui ont des putains d'études après et d'autres qui ont juste travaillé sur des chantiers. Ou les deux.

– Ça veut tellement rien dire les études en vrai, lâcha Raph'. Regardes Tarek, sous ses airs de débile il est super intelligent, il a une vision du monde incroyable et pourtant c'est celui qui fera le moins d'études parce que c'est pas fait pour lui. Pareil pour Mel, elle fait ça juste parce que le hand ça payera pas sa retraite.

– Bah ouais y'a l'exemple type dans la pièce, ajouta Fram en me fixant.

Je levai les yeux au ciel. Je savais déjà ce qu'il allait sortir et j'aimais pas qu'on vante mes mérites.

– Le gars il a fini majeur de promo de son truc d'histoire, au final c'est autant un glandu que nous, déclara Ken en riant.

Je lui tendis mon majeur, et mon geste vint clore la discussion sur les études.

Une poignées de minutes plus tard, la handballeuse débarqua :

– Wesh les gueux !

Elle avait encore la patate putain, je savais pas comment elle faisait.

Mais sa tenue dénotait avec le ton qu'elle avait employé. Signe distinctif : les lunettes et le chignon avec ses cheveux châtains en bordel ; elle avait clairement la flemme. Et elle avait seulement enfilé un sweat large gris, sa veste en cuir noir, un pantalon noir et des vieilles Vans bordeaux.

Putain et même comme ça je la trouvais sexy. Alors que n'importe qui l'aurait trouvé juste mignonne. Mignonne, ça elle l'était, mais depuis quelques temps je lui trouvais un truc en plus.

Elle me sortit de mes pensées en venant me checker avant de s'avachir sur son jumeau qui grogna :

– Casses-toi espèce de gros sac !

Fallait pas déconner, elle devait pas faire plus de soixante kilos. Par contre j'avoue qu'elle avait un cul bien musclé et que ça devait pas être super agréable d'avoir une Maëlle qui fait exprès de rebondir sur ses genoux comme une gamine.

Nan mais vraiment, comment elle avait encore l'énergie de faire chier le monde ?

– Bon, quoi de beau ? lança-t-elle après s'être fait jarter par son reuf.

On lui raconta notre journée peu glorieuse et elle nous qualifia de branleurs, insulte qu'on accueillit avec le sourire.

– Raphyyyy...

Son frère leva les yeux au ciel en entendant son ton. On savait tous qu'elle avait un truc à lui demander.

– Tu me coupes les cheveux ?

Bah wesh.

– Vas-y.

Bah ?

La handballeuse bondit sur ses pieds, prit une chaise et s'installa au milieu de la pièce avant de se faire deux couettes à peu près égales.

– Eh mais c'est pas un salon de coiffure mon appart' les gars, protestai-je.

Maëlle m'adressa un regard de chien battu. Putain la conne.

Je soupirai et elle lâcha un petit cri de joie.

Elle m'énervait, on pouvait presque rien lui refuser.

– Mais sinon les coiffeurs vous connaissez pas ? les taquina Nek.

– Bah, c'est moins cher, dit la handballeuse. D'habitude c'est mon père qui me les coupe mais comme je suis pas prête de le revoir... J'espère que t'as bien pris des notes quand il le faisait Raphy, si tu me loupes je te rase la tête !

– Je peux le faire moi si tu veux, m'exclamai-je avec un sourire joueur.

– Tu rigoles ? Je vais finir avec une coupe au bol si je te laisse faire !

– Coupe au bol j'sais pas, boule à Z peut-être.

– Connard.

– Pouffiasse.

– Nan mais il a raison Princesse, la boule à Z ce sera mieux pour tes matchs au niveau de l'aérodynamisme.

La handballeuse se marra et son frère commença à couper. Ce serait quand même con qu'il se plante, elle avait de beaux cheveux quand même.

Une petite heure plus tard, après de longues minutes d'applications, les cheveux de Maëlle jonchaient le sol et les cheveux ondulés qui lui restaient lui arrivaient entre les épaules et la poitrine. C'était plus court mais j'aimais bien.

Après avoir tout ramassé, Raph se barra avec Fram pour rejoindre Mek, et Nek nous laissa peu de temps après non sans faire danser ses sourcils. C'est bon, on avait capté que tu savais qu'on faisait des bails.

À peine la porte d'entrée refermée, la handballeuse vint se blottir contre moi. Ça me surprenait toujours à quel point on avait réussi à décoincer ce qui bloquait sa tendresse. Quand elle était comme ça et qu'elle insultait pas tout le monde elle avait limite l'air vulnérable. Et je savais qu'elle le faisait pas avec beaucoup de monde, du coup ça me plaisait.

Je passai mes bras autour d'elle et embrassai sa tête. Elle leva son visage vers moi et embrassa mes lèvres, et notre échange s'intensifia rapidement. Pire que des animaux, on pouvait pas passer deux secondes seuls sans se sauter dessus.

Je lui enlevai ses vêtements un par un et elle fit de même avec les miens, puis elle s'agrippa à mon cou pendant que je posai mes mains sur ses fesses musclées pour nous diriger jusqu'à la chambre.

Avec Eva et son corps de rêve, le sexe c'était intense, sauvage. Avec Maëlle ça l'était tout autant mais d'une manière différente ; c'était mieux, beaucoup mieux. Parce qu'on se connaissait et que j'étais beaucoup plus attaché à elle qu'à Eva. Et putain Maëlle sous ses airs de gamines mignonne en fait c'était une bête au pieu. Il m'arrivait de me dire que c'était parce qu'elle avait pas mal d'expérience, et ça me faisait limite chier. Pourtant je savais que sa vie avait pas commencé au moment où on avait commencé à se côtoyer.

La respiration en déroute, je posai ma tête sur la poitrine de la handballeuse pendant qu'elle me grattait doucement les cheveux. Ça aussi c'était différent. Normalement si c'était bien je me contentais de fumer un bédo avant de partir ou de m'endormir de mon côté. Avec elle c'était archi bien mais j'avais pas pour autant envie de fumer et je préférais l'avoir contre moi que de me barrer ou de me tourner de mon côté du lit. Putain, il fallait pas qu'on brouille trop les limites mais c'était quand même archi bien.

Tandis qu'elle traçait des cercles dans mes cheveux, je contemplais toutes les cicatrices sur son ventre. Putain. Je savais qu'elle s'était pas mal battu, mais pas à ce point. Il y en avait notamment une belle d'une longueur d'environ cinq centimètre à côté de ses abdos. On aurait dit la trace d'une lame.

J'allais lui demander l'origine de sa marque, mais elle finit par gigoter :

– Mika j'ai faim... On se commande à graille ?

Quelle question ! Bien sûr que oui, de toute façon le livreur faisait partie du décor maintenant.

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