Chapitre 17. « Ben hier t'étais pas bourré. Ouais, t'étais pire »
Coucou ! Bon, ce chapitre n'était pas censé sortir aujourd'hui, mais comme j'ai eu les résultats de mes partiels et que j'ai eu mon année, je suis de très très très très bonne humeur et j'ai envie de le publier maintenant. Bonne lecture !
____________________________________________________
Comme mon frère l'avait prédit, j'avais regretté. Je m'étais levée avec un mal de crâne pas possible et n'avait pas tardé à finir la tête dans la cuvette des toilettes. Mais ça faisait partie du jeu ! Au moins je m'étais amusée. Je ne me souvenais pas de la fin de ma soirée, ni d'être rentrée chez moi. Mes souvenirs s'arrêtaient à la course-poursuite avec la police.
À peine levée, Raphaël s'était moqué de moi et de ma tête, je cite, « digne des premiers films d'horreur, tu sais ceux avec les effets et le makeup claqué ? ».
Mon père m'avait réprimandée, non parce que j'avais trop bu, ça il en avait l'habitude, mais parce que : « Nan mais avant tu faisais aucun bruit quand tu rentrais, un vrai ninja. Je sais pas ce qui t'a pris hier mais j'ai entendu les tambours de Jumanji ».
Après un petit déjeuner à 15h, je pris mon téléphone pour traîner sur les réseaux sociaux, retardant au maximum le moment où j'allais devoir faire mon sac pour repartir sur Paris. J'avais huit messages non lus de Ken, Deen, Antoine, Hugo et Tarek. Putain j'espérais que je n'avais pas fait ou dit de connerie hier soir.
Ken : T'es rébou
Ken : Tu vas bien ?
Ken : T'as pas intérêt à traîner dans des vieux bails
Ken : La vie dma mère réponds au moins que t'es vivante
Antoine : Réponds au Fenek, il va vriller
Burb : Fais belek à toi ma grosse stp
Moingeon : Envoies un message quand t'es rentrée. J'espère que tu vas bien beuge parce que putain vous nous avez cassé les couilles
Bouhied : rentreeéeeeee
Mais comment les rappeurs étaient-ils au courant de ma soirée ? J'essayai de me remémorer les épisodes de la nuit dernière et ne trouvai aucun moment où j'avais utilisé mon téléphone ; je faisais toujours attention à l'enfouir au fond de mon sac pour m'éviter d'envoyer des messages compromettants.
Ken avait pété un câble en premier...
Et merde ! Le message que j'avais destiné à mon frère en pensant qu'il était ma dernière conversation. C'était en fait l'autre connard de grec ma dernière conversation.
J'envoyai un message groupé à mes trois amis disant simplement « J'vais bien », puis rassurai Hugo en lui disant que j'étais bien rentrée, même si je me doutais que mon frère l'avait prévenu aussitôt que je m'étais pris le premier meuble en passant la porte de la maison.
Je me motivai enfin à préparer mon sac, dis au revoir à Fanny, Sohel et Zoé, et mon père nous conduisit en gare de Dijon. Après de multiples embrassades, nous étions montés dans le train de 17h05, et une heure et demie plus tard nous étions à Paris.
Dijon me manquait déjà. J'adorais les gars de L'entourage, vraiment, ils étaient géniaux et c'étaient de très bons potes. Mais Hugo et Tarek étaient mes frères. Et un seul petit weekend avec eux, sachant que je n'allais certainement pas les revoir avant Noël, c'était beaucoup trop court.
Raphaël et moi nous séparâmes pour rentrer chacun de notre côté. D'abord attirée par l'idée de rentrer chez moi et de me recoucher, je changeai d'avis et décidai de me diriger vers le studio sans prévenir, espérant que quelques gars s'y trouveraient. En arrivant, je découvris le S-Crew, Deen et Antoine. Putain j'étais contente que les trois mecs desquels j'étais la plus proche soient là. Enfin c'était avant de voir le regard de Ken :
– J'ai juré je vais te tuer ! s'exclama-t-il avec un regard plein de reproches.
Je fermai les yeux et grimaçai :
– Gueules pas ça raisonne dans ma tête ! dis-je en m'étalant sur le canapé après avoir checké tout le monde.
Si je ne rouvrais pas les yeux j'allais m'endormir, c'était sûr.
– Alors on a passé une bonne soirée ? se moqua Antoine en faisant danser ses sourcils.
Ken ne disait rien, mais son regard acheva de me faire culpabiliser. La fatigue y était sûrement aussi pour beaucoup, parce qu'au fond de moi j'avais juste envie de lui coller une baffe.
– J'suis désolée, j'étais avec mes meilleurs potes, et quand je suis avec eux ça part toujours en couilles.
Ils haussèrent les sourcils, surpris.
– Mais pas comme ça bande de patates ! On a juste beaucoup bu.
La tête de Ken n'avait pas changé. Je me levai en direction de la sortie :
– Oh et puis merde tu me saoules, je vais me recoucher moi, j'ai pas besoin d'un deuxième daron ! Même mon père il est moins chiant que toi, Ken !
Arrivée dans la rue, j'entendis des pas précipités derrière moi et un bras m'attrapa le poignet, m'obligeant à me retourner :
– Désolé il est con, me dit calmement Deen, c'est juste que ça l'a fait flipper que tu sois arrachée mais qu'on sache pas réellement dans quel état t'étais. D'après lui t'aurais très bien pu être avec des gars chelous dans une galère pas possible ou t'être retrouvée sous une bagnole.
Tout de suite les pires scénarios !
– Je sais que Nek a tendance à faire le grand frère et que ça te saoule. Avec Flav' on a essayé de lui dire qu'il était con de réagir comme ça parce qu'on sait très bien que tu déteste qu'on prenne soin de toi. Mais il tient vachement à toi, je pense qu'il te considère vraiment comme sa reus et qu'il a envie de te protéger, c'est tout.
D'un côté je comprenais, et j'étais contente qu'il tienne à ce point à moi ce débile. Mais j'étais très téméraire, et j'aimais vivre sans jamais penser aux conséquences de mes actes, et le fait qu'il me mette justement en face de ces « conséquences » me saoulait. Qui aurait cru que Nekfeu soit aussi protecteur ?
J'acquiesçai tout de même pour que Deen me lâche la grappe :
– Bon bah go m'excuser hein... dis-je en soupirant.
Une fois rentrée j'entamai mes excuses. Putain je détestais vraiment m'excuser, d'autant plus lorsque je n'avais aucune réelle raison de le faire :
– Je suis désolée, j'étais vraiment morte et le message il était pas pour toi à la base Ken, je suis désolée de t'avoir inquiété, c'était pas le but.
Son visage se détendit un peu. Je savais bien qu'il se rendait compte que sa réaction avait été disproportionnée.
– Mais je suis pas une petite meuf que vous devez à tout pris protéger donc flippe pas comme ça s'il te plait !
– C'est pas question de petite meuf ou quoi, c'est une question que t'es notre pote, alors ouais on va flipper pour toi maintenant, mais comme on flippe pour nos reus, répondit Ken.
Putain il était chiant avec son syndrome du grand frère. J'en avais déjà trois des frangins, et ils étaient vraiment pas aussi chiants que lui. Comme quoi, il avait une gueule de rappeur voyou mais il était plus tendre avec moi que des gars que j'avais connu toute ma vie.
Je me dirigeai quand même vers lui pour le checker, d'abord hésitante, puis il me fit signe d'approcher et me pris dans ses bras :
– Tu recommences pas hein ? Connasse d'américaine.
Je levai les yeux au ciel ; j'essaierai de ne pas recommencer.
– Enfoiré de grec.
Je repartit m'installer sur le canapé, à côté de Deen et posai ma tête sur son épaule avant de lui raconter ma soirée pendant qu'il se baladait sur Instagram :
– Quand je disais que tu pétais des bagnoles avec tes potes j'étais pas loin de la vérité, dit-il lorsque j'eus terminé mon récit.
Je rigolai. Le pire c'était qu'on l'avait déjà fait.
– Ils me manquent déjà ces cons, soupirai-je.
Deen passa son bras autour de moi et me serra contre lui.
– Comment je vais faire jusqu'aux vacances de Noël moi ?
– Tu nous as nous, ça compense, me dit Deen.
– Hmm mais c'est pas pareil.
Il me repoussa et me jeta un regard méprisant.
– Ah bah d'accord ça fait plais' en tout cas, me lança Ken, on se sent aimé !
– Mais nan c'est pas ce que je voulais dire vous vexez pas ! Hugo et Tarek je les connais depuis l'école primaire, c'est comme des frères, on passait toute notre vie ensemble, du coup le contraste est assez violent. Mais vous je vous aime beaucoup trop aussi, c'est pas la même relation c'est tout. C'est comme... Bah comme toi et le reste du S-Crew, Ken !
Il acquiesça et m'accorda un regard empathique.
– Plus que trois semaines Elma, ça va le faire, ça passe vite ! m'encouragea Antoine.
– Hmm...
Mes paupières devenaient terriblement lourdes et mes yeux me piquaient.
– Au fait ta reus elle ressemble à quoi ? me cria Ken du fond du studio, ce qui me fit grimacer.
Je lui tendis mon téléphone, les yeux fermés, et il passa de main en main, chacun ajoutant son petit commentaire à propos de Zoé.
– Elle est trop belle ma p'tite soeur... dis-je faiblement, en train de m'endormir. Z'avez vu ses p'tits cheveux roux... ? Elle a des yeux magnifiques...
Je m'enfonçai de plus en plus dans le sommeil. Encore quelques secondes et j'étais partie.
– Eh t'endors pas la grosse, j'en ai besoin de mon épaule, me lança Deen.
– Hmm...
J'étais bien là, contre lui. S'il ne voulait pas que je m'endorme il fallait qu'il bouge tout de suite parce que là...
[...]
Je m'étais réveillée, confuse, la tête sur les genoux d'Antoine, à l'opposé de l'endroit où je me trouvais avec Deen quelques minutes plus tôt.
– Ah ouais t'as vraiment passé une bonne soirée, me dit Antoine.
Je me redressai et tentai de voir ce qui se passait dans le studio. Mekra était en cabine d'après ce que j'entendais.
– T'as dormi deux heures, les gars arrêtaient pas de brailler, t'es passée des bras de Deen à ceux de Nek et t'as fini sur mes genoux, t'as rien capté putain, rit-il.
J'étais vraiment dans les vapes.
La seule pensée qui me vint fus que ces trois enfoirés de rappeurs étaient quand même vachement affectueux. Je ne pensais pas que leurs fans savaient ça, ça aurait cassé le mythe. Parce que pour le coup ce n'était pas moi qui les forçait à s'occuper de moi pendant que je dormais. C'était marrant.
– Putain je me déteste dans ces moments-là ! Pourquoi on continue de faire des soirées comme ça avec mes potes ?! Ça fait des années que ça fini toujours mal et ça fait des années que je regrette de ouf les lendemains ! lançai-je en me frottant les yeux.
– Faut croire que t'aimes les bonne grosses gueules de bois, me répondit Deen qui venait de rentrer de nouveau dans le studio.
– Je penche toujours pour l'hypothèse de l'alcoolisme moi, enchérit Ken.
Je lui montrai mon majeur et il me répondit avec un sourire moqueur.
J'avais tellement soif. Et faim. Putain qu'est-ce que j'avais faim ! Roh et puis je n'avais pas fait mon TD de littérature !
Je me levai pour récupérer mon sac :
– Bon, les gars moi je bouge, j'ai encore du taff pour demain.
Je checkai tout le monde puis sortis, accompagnée de Deen qui m'avait lancé un regard du genre « Faut qu'on parle, mais pas ici ».
Je me stoppai dehors, devant la porte du studio, et fit face à mon ami qui s'alluma une roulée :
– Pour l'autre soir on est cool ? me demanda-t-il.
Ah oui ce fameux incident. Je pensais que c'était réglé mais apparemment ça le travaillait.
– Oui mon Burb, t'inquiètes pas. J'ai un copain et on sait tous les deux que c'était une connerie, ça se reproduira plus.
Il avait l'air soulagé :
– Ok cool, je... J'avais peur d'avoir tout gâché, t'es une putain de casse couilles mais ça me ferait chier que les choses deviennent bizarres entre nous. Je sais pas pourquoi j'ai fait ça.
– Je sais t'inquiètes, je me sens aussi mal que toi parce qu'on peut pas dire que je t'ai repoussé. Mais t'en fais pas, c'est oublié !
Si c'était tellement oublié, pourquoi j'avais envie que ça se reproduise ?
Je chassai cette pensée furtive de ma tête. Oulah, la gueule de bois, ça ne me réussissait pas.
– Bon... Allez à plus ducon ! lui lançai-je avec un sourire enfantin.
– À plus ma grosse, rentre bien, fais belek !
Il me checka et je mis mes écouteurs.
Après quelques minutes de marche seulement, et prise d'un élan de remords, je décidai d'aller chez Alexis.
Il fallait que je lui raconte. C'était une erreur passagère, et comme Hugo l'avait dit, c'était mieux que je lui en parle.
À peine eut-il ouvert la porte, je m'engouffrai chez mon copain et lui déballai tout :
– Bon, faut que je te dise un truc parce que je m'en veux. L'autre soir j'ai embrassé un pote. Enfin techniquement c'est lui qui m'a embrassé mais je l'ai laissé faire. Et je m'en veux de ouf, je te jure j'ai envie de me foutre des baffes. Parce que ça voulait rien dire, ni lui ni moi on a compris pourquoi on a fait ça, on en a parlé, c'est réglé, ça se reproduira plus, j'ai fait la conne, je suis vraiment désolée. Je veux vraiment pas te faire de mal, vraiment, et c'est pour ça que je te le dis, je tiens beaucoup trop à toi pour te le cacher, et si je t'en parle c'est que ça signifie rien pour moi. Maintenant, je comprendrais totalement que tu veuilles plus rien à faire avec moi.
À bout de souffle, je regardai son visage à la recherche d'un indice sur son ressentit du moment. Il ne laissait rien paraître.
– Ok.
Il avait dit ça d'un ton neutre. Comme si je lui avais dit que ce soir on mangeait des pâtes.
– Ok ?
– Oui ok, répéta-t-il en s'approchant de moi.
Il posa ses mains sur mes hanches et me regarda dans les yeux.
– Je te fais confiance, si tu me dis que c'était une connerie, je te crois. Si tu me dis qu'il y a rien de plus entre vous, je te crois. Et si tu me dis que ça se reproduira plus...
– Ça se reproduira plus, affirmai-je.
– Ok, je te crois.
Il me serra contre lui. C'était si facile d'être avec lui. Il était vraiment quelqu'un d'exceptionnel. Mais je sentais que je m'attachais de plus en plus à lui, et ça me faisait peur.
– Bon, maintenant ça fait trois jours que j'ai pas vu ma copine et elle m'a manqué... me murmura-t-il avec un regard lubrique.
Je lui souris et lui rendit son regard, puis il raffermit sa prise sur mes hanches, me souleva et m'embrassa. J'enroulai mes jambes autour de sa taille et approfondis notre baiser.
Quelques minutes plus tard, nous étions nus dans son lit, ses bras me serrant tout contre lui, ma tête sur son torse et ma main sur son ventre se soulevant au rythme de sa respiration. J'étais si bien dans la chaleur de ses bras, j'aurais pu y rester pour le restant de mes jours. Je m'endormis.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top