59. La vérité.
Bonjour bonjour chers lecteur et lectrice. Voici le moment tant attendu: la révélation de l'identité de l'amant de Bérénice. Je sais que quelques unes attendent cette info depuis plusieurs chapitres déjà. Et j'ai très souvent les oreilles qui sifflent ses derniers temps. J'ose espérer qu'enfin cette révélation mettra un terme à vos tourments. Je ne vous ennuie pas plus longtemps et vous souhaite une excellente lecture!
Je ne sais pas ce que Miller avait manigancé de son coté pour faire sortir les Martin de leur terriers et les pousser à fauter. Mais il avait réussi au delà de toutes ses espérances. A tel point que dans cette histoire, il n'avait pas fait que tomber les masque des frangins mais le sien aussi. Certes Daniel m'avait demandé de me méfier de lui. Ce que j'ai essayé de faire depuis le début, mais il n'avait jamais rien laissé au hasard. Et il avait réussi à me rallier à lui pour sa petite vengeance et m'amadouer avec perfection. Vous décrire le sentiment premier qui m'a assaillit quand j'ai découvert qu'il m'avait menti en beauté. Cela n'eut rien à voir avec ses petits mensonges d'anniversaire de ses parents ou cette histoire de fiançailles. Oh que non !Comment en étais-je arrivée là ?
Le regard perdu sur la campagne d'automne envahie par ses couleurs froides et sombres de cet, défila par la vitre du train qui me menait chez mon père. Elles me rendaient encore plus triste. J'étais au fond du gouffre.Tous sans exceptions m'avaient menti pour assurer leur desseins. Et moi dans cette histoire j'avais été le dindon de la farce!
Petit retour en arrière :
Agathe avait débarqué chez Miller accompagnée de son frère qui était dans un état pitoyable. Oui c'était le mot. Ses yeux baignaient dans l'alcool et il ne captait que deux mots sur trois. Comment avait-il pu changer autant et si vite ? Il n'y avait pas deux heures que nous avions eu cette altercation. Agathe avait-elle tant d'emprise sur lui, qu'il avait trouvé refuge dans l'alcool pour y échapper ? Enfin toujours était-il qu'elle fut entrée sans que Miller n'ait le temps de l'en empêcher. Il laissa donc passer Daniel qui avait suivit au radar.
— Salut mec. Sympa chez toi. Ça paie bien la com'. Baragouina Daniel les dents du fonds qui semblaient baigner dans l'alcool.
— Qu'est-ce que vous voulez ? Je vous ai dit qu'on allait se voir demain! Grogna Miller tendu à l'extrême et sur ses gardes. Il referma la porte derrière eux sans les quitter des yeux.
Debout à l'entrée de la cuisine, je m'approchai de la baie du salon pour m'éloigner des frangins qui entrèrent dans le salon pour faire comme s'ils visitaient les lieux pour la première fois. Ce que je doutai sincèrement. Ils venaient se repaître de leur forfait! Je me postai dos à la baie et attendis aux aguets que l'un d'eux réagisse. Mon cœur s'emballa par une peur insidieuse. Je savais que Miller était avec moi et qu'il me protégerait quoi qu'il arrive. Il me l'a répété plusieurs fois. Je devais me calmer, ne pas donner des raisons supplémentaires à Agathe ou Daniel de m'attaquer.
J'observai Agathe pencher la tête sur le coté et me défier du regard comme si j'étais une petite chose insignifiante. Ses cheveux avaient mauvaise allure, ses yeux n'avaient plus leur éclat d'antan, encore fallait-il qu'ils en aient eu un, un jour, et son teint avait quelque peu terni. Elle aussi filait un mauvais coton. Qu'elle avait reprit une dose d'antidépresseur ne m'étonnerait pas.
— Ah elle est toujours là...remarqua Daniel quand il me vit, puis il tourna la tête comme si je n'étais pas là finalement. Il zona dans le salon et la salle à manger en touchant à droite et à gauche à tout ce qui lui tombait sous la main.
— Qu'est ce que vous venez faire ici? Redemanda Miller en se rapprochant de moi.
A sa posture tendue, je vis que lui aussi gardait à l'œil Daniel qui fouillait et Agathe qui longeait le divan, en soulignant le dossier de ce dernier avec son index.
— Grâce au fric de Jaime tu t'ai bien arrangé la tête. Je préférai celle que je t'avais faite. Beaucoup plus sympa. Commença Agathe trop à l'aise à mon goût.
— J'imagine que tu as du prendre un pied d'enfer à me tailler les cheveux ? L'interrogeai-je les dents serrées.
—Tu n'imagines pas. Fit-elle tout sourire et avec satisfaction. Elle s'affala sur le dossier du divan en appui sur les coudes et me toisait encore de son regard éteint. Voila ce à quoi ressemblaient ses yeux. A une lumière qui, il y a longtemps était éclatante et avec le temps et les psychotropes s'était éteinte.
— Je répète qu'est-ce que vous voulez? Articula, de façon hachée, Miller qui venait de se positionner à coté de moi. Histoire de faire comprendre à Agathe qu'il était bien de mon coté. ses épaules tendaient le tissus de sa chemise et le fut encore plus quand il croisa les bras.
Il cherchait à leur montrer qu'il maîtrisait lui aussi la situation et qu'il était parfaitement calme. Mais moi-même je n'étais pas dupe. Personne dans cette pièce n'était à l'aise et calme! Tout cela n'était qu'un orage qui couvait sous les nuages sombres qui se regroupaient au dessus de nous.
— Régler nos comptes Jaime. Enfin ne joue pas plus bête que tu ne le veux...
— En plus clair ? La coupai-je sur la défensive.
— Tu es vraiment désespérante Bérénice ! Grogna Agathe en se redressant du dossier rapidement. Elle fit le tour du divan et vint s'installer dans le canapé comme si elle était chez elle.
La princesse peroxydée se positionna comme une diva sur le moelleux des coussins et rejeta ses cheveux... gras dans son dos. Elle était vraiment dans une mauvaise passe pour qu'il y ait autant de laisser aller. Je ne la quittai cependant pas des yeux. Le danger c'était elle!
— Elle veut que tu dégages de la vie de Jaime et que tu lui laisses son pognon. Dit Daniel qui matait toujours à droite à gauche dans la salle à manger, sans plus d'attention pour nous.
—Daniel ferme là ! S'écria Agathe en se levant d'un coup. Sa colère sous-jacente était sortie si vite que nous fumes tous surpris.
—Tu fais chier Agathe ! S'exclama-t-il en se tournant enfin vers nous. Bérénice, Jaime se tape ma sœur. Alors arrête de jouer les innocente perdue !
— Se tapait ! Repris-je avec assez de conviction tout en jetant un petit coup d'œil à Jaime pour voir sa réaction. Certes il était tendu comme un arc mais son allure générale n'avait pas bougée depuis l'arrivée des Martin.
Je fus rassurée par les traits durs de son visage. Il ne perdait pas la face, face aux affirmations plus ou moins fausses des Martin. Je me devais de couler en son sens.
— Oui bon jouer sur les mots ça me gave ! Il a toujours voulu se la faire, je ne vois pas ce que cela change. Renchérit Daniel en passant la main dans ses cheveux pour les repousser en arrière. En faisant cela il dégagea son visage blanc comme un linge et ses traits tirés tiraillés par son ébriété lui conférait une sorte d'aura cadavérique. Un frisson de dégoût et de pitié parcourut mon échine.
La porte d'entrée s'ouvrit d'un coup et Vincent apparut. Les Martin comme moi, fumes surpris de le voir débarquer ainsi sans plus de cérémonie. Il se contenta de fermer la porte sans émettre le moindre son.
— Tiens plus y a monde plus on rit! Ricana Daniel en retournant à ses occupations.
— Qu'est-ce que tu fais là? Demanda Agathe en se raidissant à la vue du nouveau venu.
Vincent ne répondit rien et se posta à coté de Miller. Nous nous tenions tous trois face à Agathe.
Agathe se tourna vers nous et je remarquai que sa robe bleu électrique était froissée et que subsistaient quelques traces blanches sur son décolleté. Je ne voulais absolument pas savoir leur provenance! Elle fit deux pas dans notre direction et son attention était toute dirigée vers moi.
— Dans le passé... Fit Miller en se plaçant entre Agathe et moi.
Cette dernière s'était approchée de moi dans l'espoir sans doute de trouver une faille ou un détail qui pourrait jouer en sa faveur avant d'attaquer.
— Dans le passé ! Il n'y a pas si longtemps que ça, c'est tout juste si tu ne faisais pas une dépression quand tu voyais ma sœur en compagnie d'autre mecs ! S'exclama Daniel content de lui et de l'effet que sa remarque produisit sur Miller.
Je trouvai que pour quelqu'un de défoncé il tenait drôlement bien la route. Sa réaction avait été immédiate. Devait-on se méfier des apparences?
— Putain c'était il y a 8 ans. Juste avant que je rencontre Hélène!
— Ah! Hélène notre plus beau coup ! S'esclaffa Agathe en faisant demi tour d'un air triomphant. Elle se laissa tomber de nouveau sur le canapé pour croiser ses longues jambes gainés de collants de qualités.
Jaime garda le silence et je pus voir ses poings se serrer aussi fort que sa mâchoire. Je vis son torse prendre une grande aspiration. J'espère qu'une bagarre n'allait pas commencer. Avec eux il ne fallait douter de rien.
— C'est vrai que tu es abonnée aux coups fourrés Agathe. Tu as un certain talent pour ça. Peut-être pourrais-tu expliquer à ton frère pourquoi lui et Charlotte ça n'a pas marché?
— Mon pauvre Jaime c'est tout ce que tu as en stock ? De vieilles histoires ? Ria Agathe sûre d'elle. Elle fit comme si une saleté encombrait la jupe de sa robe et l'épousseta d'une pichenette.
— Oh mais ce ne sont pas de vieilles histoire tout ça ! S'exclama-t-il en brandissant le doigt dans sa direction. Savais-tu Daniel que ta très chère sœur adorée avait payé une copine à elle pour qu'elle te drague afin d'éloigner charlotte de toi.
Je vis Agathe pâlir, puis se reprendre aussi vite.
— Bla blabla !! Charlotte était une pute de toute façon. Et tout le monde le savait! Ricana-t-elle en me toisant d'un regard insistant. Me défiait-elle?
Étrangement Daniel ne réagissait pas. Si j'avais appris ça, à sa place j'en aurais fait une jaunisse. Je croisai son regard. Il était aux abonnés absents. Bon sang qu'est-ce qu'il avait avalé ?
— Changes de disque Jaime. Dit seulement Daniel en posant ses yeux injectés sur lui. Non il n'était pas ailleurs, il était bien conscient de ce qu'il se passait à ce moment même. Il jouait drôlement bien la comédie. Et j'avais la nette impression que seule Agathe ne semblait pas s'en rendre compte.
Daniel se laissa choir dans un des fauteuil qui jouxtaient le divan sur ma droite et dans une position des plus relâchée il observa la scène avec un sourire collé aux lèvres. Il prenait un plaisir à voir cette scène et cette ambiance lourde de non-dits ou de secrets prêts à être dévoilés. Et il paraissait satisfait de la tournure des choses. Comme si cela ne le concernait nullement.
La question était alors : à quoi jouait-il?
— Laisses Daniel, il n'a rien contre nous. Il n'y a que ce...déchet qu'il s'évertue à couver pour je ne sais quelle raison! Si c'est pour le sexe attends toi au plus mauvais coup de tout les temps! Ricana de nouveau Agathe en se reculant pour rejoindre la salle à manger.
A son tour elle allait farfouiller dans la pièce sûrement à la recherche de quelques bricoles à se mettre sous la dent.
Mais personne n'était dupe dans la pièce. Nous avions tous qu'elle surveillait Vincent du coin de l'œil. Il faisait acte de présence mais ne participait pas du tout à la conversation qui se jouait.
— Elle au moins ne bouffe pas à tous les râteliers en échange de quelques billets! Gronda Miller en la fusillant du regard de toute sa hauteur.
— Alors c'est pour ça que tu préfère baiser Bérénice et pas ma sœur. Je ne vois pas ce que tu peux lui trouver à cette fille ? Elle n'a rien pour elle. S'indigna Daniel en plongeant son regard dans celui de Miller. Un éclat de colère emplissait son regard bleu de glace et un air mauvais déformait son visage. Tiens il n'aimait pas trop que l'on salisse la réputation de sa petite sœur!
— Disait celui qui n'a pas de caractère et qui obéit au doigt et à l'œil de sa cinglée de sœur. Et toi Agathe les passes ça rapporte toujours? Demandai-je en faisant celle qui s'inspectait les ongles.
— Sale petit conne !! Hurla t-elle en rappliquant dare-dare vers nous dans le salon. Tu espères me faire passer pour ce que je ne suis pas.
Elle me pointa du doigt, le visage déformé par la colère. Miller s'interposa pour qu'elle ne s'approche pas trop de moi et l'obligea à reculer du regard. Ce qu'elle fit parce que je vis les yeux plein de pitié qu'elle posa sur lui. Elle cherchait à le faire flancher.
— Mais je te fais passer pour ce que tu es ! Tu es une racoleuse Agathe! Je t'ai vu avec ce vieux bourge dégueulasse qui t'a collé une main au fesses! Je comprends que tu as besoin de fric et papa ne peut plus t'en donner alors...
— C'est sûr quand on voit que t'es en train de ponctionner largement sur les comptes en banque de Jaime ! Me coupa Daniel en se redressant dans son fauteuil pour prendre appui sur ses genoux avec ses coudes. Il joignit ses deux mains en un poing et m'observait derrière elles.
— Je ne ponctionne rien du tout !! Par contre toi, Agathe qu'est-ce que cela fait de se faire sauter par tous les clients de ton père ? Balançai-je dans l'espoir que je misai sur le point sensible pour qu'elle sorte ses cartes. Parce que je ne savais pas ce qu'ils avaient l'intention de faire en venant ici. Sûrement pas foutre le feu à la maison. Miller ne les laisserait pas faire. Et la police les cherchait.
— Salope ! Hurla-t-elle de nouveau. Et toi avec Jaime à ton anniversaire ? Putain! ça m'a fait gerber de t'entendre baver « Oh ton pote m'a donné 3 orgasmes »!!! Bon sang si Jaime était aussi bon je le saurais pour l'avoir pratiqué ! M'imita-t-elle en faisant la grimace avant de faire semblant de se mettre le doigt dans la bouche pour se faire vomir.
Le coup de sang qui me traversa le corps tout entier me glaça aussi sec. Un air polaire refroidit toute la pièce en moins de temps qui en faut pour le dire.
— Agathe !! S'écria Miller en se dirigeant vers elle pour la bousculer.
— Quoi ?!! M'exclamai-je en regardant tour à tour Agathe et Miller
—Tu ne le savais pas hein ? Et ouais c'est Jaime qui t'as baisé à ton anniversaire ! Il devait simplement prendre son pied et se barrer ! Aboya Agathe à mon attention puis elle se tourna vers Miller : Mais non ! Tu as préféré la baiser comme il faut !!! C'en était dégoulinant de mièvrerie de l'entendre se réjouir d'avoir jouit pour la première fois de sa vie !!
Je n'arrivai pas à croire ce que j'étais en train d'entendre. Miller était mon amant d'anniversaire !! Mon amant !!! Il avait réussit à jouer sur les deux tableaux et me berner en beauté ! Je n'y avais vu que du feu.
Il se tourna vers moi malheureux et en colère. Je savais ce qu'il allait essayer de faire. Il tendit sa main vers moi et je reculai.
—Ce n'est pas vrai ! Dis moi que c'est faux ce qu'elle raconte ? Réussis-je à sortir, le cœur battant et la respiration qui se faisait de plus en plus difficile.
—Je suis désolé...souffla-t-il très peiné.
Il ne pouvait être concevable que la réalité soit comme telle. Ce n'est pas ce que j'avais prévu il y a dix ans. Force est de constater que j'avais donné ma confiance à certaines personnes par naïveté et par besoin d'être aimée sans comprendre que des années plus tard j'en paierai le prix.
Et ce prix était là devant moi dans toute sa splendeur. Quant à moi j'étais perdue par ma totale cécité sur la situation.
Comment n'avais-je pas reconnu ses yeux? Ses lèvres et leur goût? Le soyeux de sa peau, le moindre centimètre de son corps que je dessinai avec délices de mes doigts? Son parfum qui s'enroulait autour de moi chaque fois que je me retrouvai dans ses bras?
Comment avais-je été si aveugle pour ne pas reconnaître celui qui était de l'autre coté du masque?
Celui qui se tenait là face à moi aujourd'hui en pleine lumière?
Pourquoi n'avais-je jamais su voir, ni comprendre qui il était?
Cette idée de jouer derrière un masque a été peut être la pire idée que j'avais pu avoir. La pire dans le sens ou j'en avais laissé l'entière responsabilité à Agathe. Et que j'avais ensuite voulu voler de mes propres ailes. Et ainsi mordre la poussière après m'être lamentablement vautrée en plein vol!
J'avais cru découvrir qui était mon amant. J'avais cru saisir les allusions et accumuler les indices qu'il m'avait laissé. Et je m'étais fourvoyée. Sur toute le ligne.
Il était là, à attendre que je réagisse en sa faveur, mais je ne pouvais accepter que ce soit lui. Je ne voulais pas que ce soit lui.
Et je ne pouvais l'expliquer.
— C'est faux ! C'est Vincent ! Je sais que c'est lui ! M'écriai-je plus tout à fait sûre de moi et espérant que l'un d'eux me réponde par le positif.
Personne ne répondit car tous semblaient surpris que je puisse penser que ce fusse Vincent et non lui.
Je cherchai un appui auprès de Vincent mais ce dernier préféra baisser les yeux et m'éviter.
Puis Agathe éclata d'un rire hystérique.
— Fermes là Agathe ! Vous ! Vous me mentez tous depuis le début ! Et je ne sais plus qui croire !! Putain il n'y en a pas un qui pourrait me dire une putain de vérité !!!
Miller commença à se déshabiller. Pourquoi faisait-il cela ? Il arracha sa chemise d'un geste sec faisant sauter les boutons un à un puis la laissa tomber par terre. Son regard accroché au mien était désespéré et triste. Il me tourna le dos et je découvris ce que je redoutai depuis qu'Agathe avait lâché sa bombe.
Sur son dos le tatouage que j'avais vu lors d'une nuit avec mon amant. Les larmes m'étaient montées aux yeux sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit. Et à travers ces dernières je prenais la proportion des mensonges qu'ils s'étaient tous évertués à me balancer pour mieux me cacher la vérité. Vincent y compris. Jaime se retourna vers moi. J'émis une sorte de sanglot s'apparentant plus à grognement.
— Comment as-tu pu ? Réussis-je à dire sans que la boule dans ma gorge n'avale mes mots.
— Je t'ai mentit parce qu'au début ils m'ont demandé de garder le secret. C'était le contrat je l'avais signé. Mais c'était toi Bérénice. Tu as été ma première je me devais de te donner un putain d'anniversaire. Dit-il la voix brisée.
Non il ne pouvait pas jouer avec mes sentiments actuels. Il n'avait pas le droit!
— Ta première ? S'exclama Agathe très surprise. Vous aviez déjà couché ensemble avant ton anniversaire ? Elle t'a dépucelé ?
Nous l'ignorâmes. Je regardai Miller avec incompréhension et une peine si immense que j'avais l'impression d'avoir un trou immense au milieu de la poitrine.
— En contre partie ils ne devaient jamais dire qui j'étais sinon je balançai quelques infos moi aussi. Ils ont fermé leur gueule jusqu'à ce qu'ils percutent que j'étais ton patron et que je n'avais d'yeux que pour toi.
— Tu... m'as mentit ! Tu as continué même après quand on se voyait à l'hôtel !
— Vous avez continué à vous voir ? S'écria Agathe ahurie par cette info.
— Je t'ai goûté...et je n'ai plus eu envie d'une autre que toi.
— C'est pathétique !! Regardes la bordel ! Elle n'a rien de bandant !! Remarqua Agathe en se plaçant entre lui et moi. Elle se fichait pas mal de ce qu'il se passait entre Miller et moi. Et elle commençait sérieusement à s'agacer de la tournure de la situation. Elle sentait qu'elle n'était plus le centre de l'attention.
—Je ...la ferme !!! Cria Jaime à Agathe en la repoussant brusquement. Ce qui nous fit tous sursauter. Agathe vacilla et la surprise que je vis sur son visage, je compris qu'elle venait elle aussi de comprendre que la situation échappait à tout le monde et que peu importe ce qu'elle pourrait faire ou dire pour attirer l'attention de Miller sur elle, il ne la regarderait pas. Plus jamais.
Le silence se fit et Jaime s'approcha un peu plus de moi. La colère qui volait sur son visage s'évanouit, laissant la place à une douleur profonde qui froissait ses traits. Il ne pouvait pas me montrer cela! Je ne voulais pas être ce qu'il essayait de m'expliquer.
— Bérénice tout a changé depuis cette nuit avec toi. Mes sentiments ne sont plus les mêmes. L'affection que j'ai toujours pour eu pour toi, s'est transformée en autre chose de plus fort. Bérénice je suis tombé éperdument amoureux de toi. Un amour sans limite. Dit-il en tendant sa main vers moi.
—Ne me touches pas ! Soufflai-je en reculant trop choquée par tout ce que je venais d'entendre. C'était bien cela, un choc tellement puissant que tout à coup je n'avais qu'une envie fuir cet endroit au plus vite. Cet endroit rempli de mensonges et de manipulation.
— Ne me rejettes pas je t'en prie. C'est ce qu'ils recherchent. Je ne veux pas qu'ils pensent qu'ils ont gagné ! Me conjura-t-il en cherchant à m'empêcher de bouger.
— Tu m'as mentit ! Tu as profité de moi !! Éructai-je et j'essuyai rageusement mes larmes qui brouillaient ma vue.
— C'est toi qui a répondu à ma proposition Bérénice. Et c'est toi qui a instauré les règles du jeu. Fit-il doucement en tentant de poser ses mains sur mes bras alors que je les relevai pour lui échapper.
— Tu aurais du refuser !
— Je ne pouvais. Cette nuit avait été si merveilleuse... Je ne voulais pas que cela s'arrête. Et puis... je ne pouvais pas refuser de perdre ce qui aurait pu me rendre...heureux. Tu me rends heureux et en paix avec moi même.
— Qu'est-ce que c'est que mauvais scénario de merde !!! Tu l'as baisé et tu as profité qu'elle ouvrait grand les cuisses ! C'est tout ce qu'il y a à retenir !! Grogna Agathe en essayant de s'interposer entre nous.
— Tais toi Agathe ! Grogna fort Miller la mâchoire serrée sans me quitter des yeux.
Ses yeux sur moi me faisaient mal. Et je ne comprenais pas. La seule chose que je retenais était qu'il m'avait menti et profité de moi! Et qu'il avait enrôlé Vincent dans l'histoire.
— Vous êtes d'un ridicule !! L'amour n'existe pas !! Tu n'as rien compris à toute cette histoire Jaime, c'est de moi dont tu devrais parler. Comme si Bérénice pouvait faire bander un mec comme moi je le fais!!! Tous les mecs de Fallesville n'ont qu'une envie m'avoir dans leur pieu ! Palabra Agathe avant d'éclater de rire.
— Bordel tu vas la fermer ta putain de gueule !!! Hurlai-je en l'attrapant brusquement par le cou pour la pousser violemment contre la baie vitrée. Sa tête cogna très fort sur le verre et elle fit une grimace de douleur. Tout cela est de ta faute !! Depuis le premier jour ou tu m'as adressé la parole, tu n'as eu de cesse de me détester et me rabaisser ! Mais la pauvre merde ici c'est toi ! Tu joues les putes de luxe, ouvrant les cuisses à n'importe quel abruti qui peut te refourguer un billet et une bleno !!! Tu n'es qu'une merde Agathe ! Une putain de merde !! Quand on va jusqu'à coucher avec son futur beau père on ferme sa gueule et on fait profil bas ! Je comprends ton père ! Tu n'es qu'une raclure et un honte pour lui ! Et ton frère ne vaut pas mieux !!
Agathe rit. Rit à s'en péter les côtes. Je la cognai de nouveau si fort contre la baie vitrée, que je crus avoir brisé quelque chose. Je ne savais pas si c'était la baie ou son crâne. Hors de moi, je resserrai ma main autour de son cou. Je vis quelqu'un bouger dans le coin de mon œil. Vincent apparut dans mon champs de vision.
— Bérénice...souffla Vincent inquiet. Il s'approcha de moi et posa sa main sur mon poignet, ce qui me ramena à la réalité et je relâchai Agathe.
Mais tout cela vira à des larmes qui ne se tarirent jamais. Son rire s'était transformé en pleurs de douleur et de désarrois. Bien fait pour elle.
Je reculai, évitai de regarder Miller et m'en allai précipitamment, en n'oubliant pas de prendre ma veste et mon sac en passant.
— Bérénice !! S'écria Jaime derrière moi. Mais je ne l'écoutai pas. Je ne voulais pas l'entendre, j'étais trop choquée par cette putain de vérité que chacun d'eux m'avaient asséné .
Miller m'appela de nouveau de la porte puis me rattrapa. Sa voix si près de moi emballa mon cœur. Le sang battait comme un fou dans mes veines et ma respiration était bien trop saccadée pour que j'arrive à me calmer. Ajouté à cela, mes larmes qui n'avaient cessées à aucun moment de couler en flots ininterrompus. J'avais tellement mal dans la poitrine.
— Laisses moi...sanglotai-je sans le regarder. Je ne pouvais pas.
— Ne pars pas, je t'en pris ! Me supplia-t-il en se mettant devant moi pour m'intercepter.
Mes yeux se posèrent sur son torse nu que sa chemise démunie de ses boutons ne couvrait pas.
— Nous ...n'avons plus rien à nous dire.
— Je t'en prie ...implora-t-il de nouveau en m'empêchant d'avancer.
Pas les yeux de Miller. Ne pas les rencontrer, sinon j'étais foutue.
— Tu as tout gâché. Lâchai-je en essuyant mon nez du revers de la main.
— Je t'en pris Bérénice ! J'ai fait ce que j'ai pu sans gâcher plus qu'il ne le fallait pour garder notre relation.
— Tu as joué sur les deux tableaux ! Tu m'as berné ! M'exclamai-je en pointant mon doigt sur lui.
Pas les yeux de Miller! Trop tard ...ses yeux magnifiques étaient si brillants.
— J'ai tout fait pour que tu tombes amoureuse de moi et que tu oublie ton amant. Mais quand c'est toi qui me touchait, me désirait, rien ne comptait plus. J'avais l'impression d'être à toi, totalement à toi. Je n'ai pas pu m'arrêter...je te voulais plus que n'importe quoi d'autre Bérénice. Murmura-t-il en attrapant mes mains qu'il tint serrées très fort dans les siennes.
— Arrêtes...soufflai-je blessée par sa trahison et la douleur sourde qui emplissait ses prunelles couleur chocolat.
Voila ce que je ressentais : j'étais blessée par ses secrets et sa trahison, une fois de plus. Même ses sentiments ne m'atteignaient pas. Je ne les calculai même pas. Je crois d'ailleurs que je n'avais jamais réalisé réellement ses propos en ce qui concerne ses sentiments amoureux. Beaucoup trop abstrait pour moi.
Je tirai violemment sur mes mains pour qu'il me lâche, sans le regarder et insistai en silence jusqu'à ce qu'il cède, puis le contournai.
— Je suis désolée. Fut la seule chose que je fus capable de lui dire avant de le quitter.
— Bérénice...Supplia-t-il de nouveau d'une voix définitivement brisée
Je déguerpis sans le laisser dire autre chose et m'éloignai loin de lui sans plus attendre. Je partis en direction de la gare. Le seul refuge qu'il me restait, était chez mon père. J'avais besoin de réfléchir sur toute cette histoire. Les sentiments amoureux ça n'était pas ma tasse de thé. Je ne sais pas exactement comment il fallait les vivre. Ceux que j'avais pour Miller n'avaient rien à voir avec ceux qu'il disait avoir pour moi. Non ! Moi ce n'était que du désir sexuel ! Purement sexuel !
N'est ce pas ?
Vous venez d'atteindre la fin de ce chapitre et avaler une information très importante.
Je ne vous demande qu'une seule chose: Donnez moi juste vos impressions s'il vous plait.
Alors à vos claviers, je suis toute ouïe...euh pardon tous yeux ouverts xD!
Merci d'avoir lu, commenté et voté ce chapitre!
Pour ceux et celle qui ne savent pas ou se trouve la petite étoile, elle est tout en haut à droite!
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