57. Cachotteries.
Depuis que j'avais revu Miller, je ne faisais qu'aller de révélation en révélation. Et si il n'était pas entrer dans ma vie, tout ce qu'il m'arrivait n'aurait jamais eu lieu. Lui rejeter la faute n'était pas fair-play je pouvais l'accorder, mais même si j'ai ma part de responsabilité, il fallait bien avouer que ma vie était devenue le chaos!
Le dernier message que Miller m'avait envoyé avait une fois de plus ajouter sur les désordres de ma vie, une info dont je me serais bien passée. Car ce n'était pas l'info là que j'avais espéré obtenir.Et je savais que Miller n'était pas du genre à se laisser entourlouper deux fois. Je n'obtiendrais jamais le nom de mon amant de sa bouche. Donc il fallait que j'aille moi même à la pêche. Et comme j'étais à 90% sûre que mon amant était Vincent, je devais donc retourner au bureau et me confronter à Vincent.
Je ne voulais pas me fâcher avec Miller alors qu'il était en train de finaliser ses derniers projets avec Pacôme. Et de toutes façons, il allait être encore plus en colère quand il viendra me récupérer pour notre rendez-vous avec l'inspecteur. Je posai mes yeux sur la caisse remplie de preuves que Miller avait amassées depuis quelques années. Il y avait matière à fouiller et découvrir un peu plus sur la vie de Jaime Miller. Il ne sera pas de retour avant deux bonnes heures. Du haut de mon mètre soixante cinq, je jaugeai la caisse avant m'asseoir dans le divan.
Je sortis un bon nombre de photos de Miller avec une femme. Une très belle femme au cheveux noirs et la peau blanche comme la neige. Des yeux bleus magnifiques et une bouche scandaleusement pulpeuse. Enfin bref un canon en puissance! Et cette femme c'était son Ex, Hélène.
Chaque photos étaient datées avec le lieu ou elle a été prise. Je venais d'entrer dans l'intimité de mon boss. Bon sang ils allaient tellement bien ensemble! Elle était splendide à son bras et lui, il n'avait d'yeux que pour elle. Et moi? Cela me fit mal de le voir ainsi avec cette femme qui était mon exact opposé, qui était ce que je ne serais jamais. Je ne la regardai plus parce que je n'avais d'yeux que pour lui. Il respirait le bonheur et son visage était ouvert et toujours souriant. Loin de ce qu'il affichait à présent.
Quand j'eus fais le tour des photos, je fouillai un peu plus dans la caisse et vis qu'il avait accumuler divers objets emballés dans des sacs de congélations datés et annotés de leur provenance. Il y avait tellement de choses qu'il avait partagé avec cette Hélène et si peu avec moi. Que disais-je? Il allait partir dans quelques jours et il ne sera qu'un heureux souvenir. Celui qui m'avait soustrait aux griffes des frangins Martin.
Le dossier dans lequel j'avais récupérer la liste de mes amants n'était que le dossier de son divorce avec des preuves matérielles, financières et juridiques. Cependant en survolant quelques papiers je compris que son divorce avec cette Hélène l'avait dépouillé de tout l'argent qu'il avait gagné à la sueur son front. J'imagine que de s'attaquer aux Martin était peut être une autre chance d'accumuler des preuves qu'ils étaient complice de se dépouillement. Et dire que cela durait depuis 5 ans.
Je dus passer plus d'une heure à fouiller dans cette caisse et quand je me rendis compte que Miller allait arriver, je rangeai tout être plaçai la liste de mes amants dans le dossier. Je jetai un dernier coup d'œil général sur cette caisse et réalisai qu'il n'y avait aucune trace des vidéos ou figurait l'entrée de mes amant dans ma garçonnière. Miller avait du prendre des précautions en les cachant quelque part ou personne ne serait en mesure d'y avoir accès.
Voila, Miller avait eu une vie heureuse avec une femme splendide et cela me faisait mal de l'apprendre. Je pourrais trouver des tas de défauts sur cette femme dont j'avais ignorer l'existence jusqu'à ce que j'entende qu'elle avait bel et bien vécu quelques années avec lui. Il se trouvait aussi que Miller semblerait avoir quand même une dent contre elle. Le divorce l'avait laissé sur la paille. Enfin il c'est ce que je m'étais laisse entendre. Maintenant est-ce que tout cela était vrai?
Une porte s'ouvrit et je sursautai. Miller apparut dans la cuisine.
—Tu es prête? Me demanda-t-il alors qu'il me découvrit debout devant sa caisse soigneusement rangée attendant qu'on la remette dans le meuble.
— Euh...laisses-moi 5 minutes et je serais prête. Fis-je en évitant son regard. Je remisai la caisse dans le meuble et filai à la salle de bain me laver les dents.
Je redressai une petite mèche de cheveux récalcitrante et abandonnai quand je compris que cela ne servait à rien. Je rejoignis Miller qui m'attendait dans la cuisine. Il avala un verre d'eau et m'observa m'habiller de ma veste. Je lui passai devant pour rejoindre le Q5 garé devant la porte du garage. Je m'installai en silence, gênée d'avoir regarder un pan de la vie de Miller qui ne me concernait pas du tout. Miller me rejoignit et s'installa au volant. Il démarra en silence et n'émit aucun son jusqu'à ce que nous arrivâmes au poste de Police.
Durant tout le trajet, je n'avais eu de cesse de torturer mes pauvres mains en les tordant dans tous les sens, tant j'étais stressée et tendue. Miller m'avait simplement dit que l'inspecteur désirait nous voir pour nous expliquer certaines choses. Mais quelles choses?
J'avais eu beau cogiter sur ces choses, la peur qui s'était insinuée en moi avait lentement progressé vers mon cœur le mettant en déroute et propageant des tremblements que je n'arrivai plus du tout à contrôler. Miller jeta régulièrement des coups d'œil dans ma direction, je le sus car je voyais du coin de l'œil sa tête se tourner de mon coté. Mais ne tenta aucune communication. Ce que je ne compris pas d'ailleurs. Pourquoi un tel fossé entre nous alors que nous étions bien juste avant qu'il ne parte travailler? Sans doute à cause de notre échange de messages à propos de mes amants d'anniversaire. Le faire marcher sur des œufs ne devait pas être facile pour lui. Je rentrai très vite dans mes retranchements.
L'inspecteur nous reçut à l'heure et nous avait fait asseoir dans son petit bureau. Il fut clair et concis. Agathe avait quitté le navire et ils n'arrivaient pas à mettre la main dessus. Tout comme Daniel. Malgré des appels répétés aux parents, ils avaient totalement disparu. Cependant ils avaient quand même pu avoir accès au loft qui n'appartenait pas à Agathe mais à son bien nommé père. Qui ne se fit pas prier pour leur fournir les clefs afin d'inspecter le logement ainsi que les locaux attenants. L'inspecteur et son second avait alors découvert le carnage dans mon studio et la désertion d'Agathe. Quant aux résultats d'analyses de sang qu'ils m'avaient prélevés suite à ma plainte deux jours plus tôt, il furent bien obligés de croire que je n'affabulai pas. Agathe et Daniel m'avaient bel et bien drogué!
Nous apprîmes par la même occasion, que le père d'Agathe était en pleine vente des locaux pour une très belle somme, afin de rembourser de mauvais placements. Ce qui pouvait alors expliquer pourquoi il ne pouvait plus subvenir à ses enfants. Et par conséquent le moyen auquel Agathe avait décidé d'utiliser pour gagner de l'argent sans trop se tuer à la tache. Nous fîmes part de nos trouvailles dans mes affaires d'étudiante, des médicaments contre les insomnies et les troubles de la personnalité, ainsi que les vidéos humiliantes qu'Agathe et Daniel avaient filmé. L'inspecteur en prit bonne note et nous assura qu'il allait sans doute creuser de ce coté pour comprendre pourquoi elle avait passé à ce nouveau stade d'humiliation.
L'entretienne dura pas plus d'une heure et nous ressortîmes un peu plus confiants qu'au départ. C'est à partir de ce moment que Miller se remit à m'adresser la parole.
— Ou veux-tu déjeuner?
Il commença doucement son approche mais à la blancheur de ses jointures qui serraient le volant, son stress s'agrippait à lui bien plus qu'à moi à ce moment là. Et ce n'était pas que je m'en fichai, mais je voulais des réponses avant de faire un scandale dans le restaurant.Tout en sachant que je n'obtiendrai pas le nom de mon amant de sa part, je pouvais sans aucun doute récolter quelques infos sur sa façon de cueillir les siennes.
— Comment as-tu fais pour connaître mon amant?
Du coin de l'œil, je vis ses poings serrer un peu plus fort le volant.Il prenait sur lui pour ne pas m'envoyer balader, mais il était en tort donc il se devait de me donner des explications. Il soupira désabusé presque et dit:
— Comme pour les fois précédentes.
— C'est à dire?
Il ne répondit pas tout de suite, ce qui m'agaça. Pourquoi ne pouvait-il pas me dire les choses telles quelles!
— Jaime bon sang!!! Arrêtes de tourner autour du pot! M'exclamai-je énervée tout à coup. Tu n'as tué personne pour ça, non?
Il me fusilla du regard avant de me balancer la mâchoire serrée:
— J'ai berné Agathe...de la pire manière qui soit pour nous.
— Je ne comprends pas ce que tu dis. Affirmai-je en cherchant le sens à sa phrase.
Il garda le silence encore un court instant avant d'avouer du bout des dents:
— Je l'ai séduite et lui ai fait leurrer que nous pourrions reprendre là ou nous nous étions arrêter quelques années plus tôt.
Je tournai la tête rapidement vers lui, pas tout à fait sûre d'avoir saisis ce qu'il venait de dire. Avais-je réellement bien entendu ce qu'il avait dit? Il fit plusieurs va et vient avec son regard sombre,entre la route et moi avant de se garer rapidement sur la première de place de parking qu'il trouva.
— J'ai été obligé de donner de ma personne pour obtenir ce que je voulais...Cela n'a pas été une partie de plaisir.
Encore heureux!
Je détournai les yeux de lui et cherchai un point dehors ou me concentrer pour refouler les larmes qui me venaient. Pourquoi cela me fit mal d'apprendre qu'il avait sans doute couché avec Agathe pour pouvoir récupérer toutes ces preuves? Je tentai de réprimer cette boule dans ma gorge en avalant difficilement ma salive, et évitai de prendre une grande inspiration. Je ne voulais surtout pas qu'il remarque que ses agissements m'affectaient plus que je ne le souhaitais. Parce que je ne comprenais pas pourquoi je réagissais si vivement à ce qu'il venait de m'avouer. Après tout je m'en fichai pas mal de ce qu'il faisait en dehors du boulot et avec qui...
L'atmosphère dans l'habitacle avait changée et était devenue plus lourde et suffocante. Enfin de mon point de vue. Je cherchai le bouton pour baisser la vitre afin d'avoir de l'air frai mais je ne la trouvai pas.
Mais où était ce fichu bouton bordel?
Je farfouillai bêtement sur la portière pour ne pas avoir à me confronter au regard de Miller. Mais ce fut peine perdue, puisque mes larmes dévalèrent mes joues et ma gorge plus douloureuse que jamais lâcha un gémissement désespéré au milieu de tout.
Les mains de Miller s'abattirent sur les miennes et sans un mot il essaya de me basculer vers lui, mais je refusai.
— Je t'en prie Bérénice...dit-il
En fait non je ne m'en fichai pas du tout de ce qu'il faisait en dehors du boulot!Et avec qui il faisait ces choses! Il devait être sagement chez lui à réfléchir à la façon dont il devait me faire tomber dans ses filets! Pas à baiser à tout va cette grognasse D'Agathe! Même si c'était pour glaner des preuves!
—...lâches-moi. Grognai-je plus que je ne parlai. J'ouvris la porte en grand et m'extirpai de la voiture pour prendre une bonne goulée d'air. Bon sang ce que cela me fit du bien. Mais Miller ne me laissa pas de répit et sortit à son tour pour m'obliger à l'affronter. Je savais ce qu'il cherchait à faire. Il voulait lui aussi comprendre ma réaction que je trouvais totalement disproportionnée par rapport à la révélation donnée.
J'essuyai grossièrement mes yeux avec le dos de ma main, puis vite fait mon nez et baissai la tête vers le sol.
Pas les yeux de Miller! Pas les yeux de Miller!
Il m'attira contre son torse et de sa chemise, la chaleur et son parfum traversèrent le tissu pour m'envelopper dans une espèce de bulle moelleuse et rassurante. Je ne pus me retenir de fermer les yeux de contentement tout en reniflant allègrement les effluves du parfum de Miller. Lorsque je collai enfin ma joue sur sa poitrine, contre ma peau son cœur cognait si fort que j'en fus surprise. Il ne cessait de taper vite et follement que je me demandai à un moment donné, s'il n'allait pas dérailler et que son propriétaire allait faire un malaise.
Les bras de Miller se refermèrent autour de moi, tel de remparts contre l'ennemi, et me serrèrent contre lui. Je sentis sur le haut de mon crâne ses lèvres déposer un baiser. Il ne me demanda rien, n'esquissa aucun autre geste, non il se contenta de me bercer et de me rassurer.
Mais me rassurer de quoi?
— Remontons dans la voiture. Je t'ai promis que nous déjeunerions au restaurant ce midi. Me dit-il doucement.
Je lui obéis sans rechigner et nous pûmes repartir. Il nous fit déjeuner dans un petit restaurant italien que je ne connaissais pas. Il semblait y avoir ses habitudes, car le serveur lui serra la main et lui parlait avec familiarité. Je gardai toujours le silence, trop remuée par les aveux de Miller sur sa façon de procéder pour obtenir ce qu'il voulait. Il ne m'en tint pas rigueur, car il commença une conversation concernant le travail. Ce qui me permit un instant de mettre un voile sur les émotions qui m'avaient saisit et dont je ne comprenais pas la raison.
Malgré l'espèce de mal-être qui me tenaillait, je profitai de ce tête à tête avec Miller. Il avait eu des nouvelles de son frère Anderson et de sa petite princesse Jolene. Il m'en fit part car il pensait que cela m'aurait fait plaisir d'avoir le bonjour de sa famille. Mais moi, je crois bien qu'à ce moment là, il pouvait me parler de la pluie et du beau temps, que je m'en fichai pas mal. Le fait d'être juste là, à l'écouter me parler de sa belle voix rauque me suffisait. Il était ma sécurité, qui parfois me chamboulait pour des raisons que je ne m'expliquais pas.
— Tu as lu la liste ? Me demanda Miller en me regardant avaler mon dessert
— Oui.
— Je suis désolé qu'ils ne soient pas ce que tu avais espéré.
— Ne le sois pas. Maintenant je sais qui ils sont, et ça va ce sont des gars biens. Mauvais à la bagatelle à l'époque, mais des gars sympas.
— Rappelles-toi que trois d'entre eux faisaient leur premier pas.
— Oui je sais. Je ne devais pas être non plus des plus avenantes. Je ne peux pas leur jeter la pierre.
— Il faut un début à tout.
Un silence s'installa mais je n'eus pas à le briser, Miller le fit pour nous.
— Au fait j'ai eu des nouvelles de Daniel. La guerre est officiellement déclarée ! Me dit-il en s'approchant de moi pour me tendre son téléphone afin que j'écoute le message que Daniel avait laissé.
« C'est quoi cette histoire avec Charlotte ! Tu crois que je vais gober que ma propre sœur a engagé une nana pour me draguer devant ma copine pour que je la largue. Tu as touché vraiment le fond gros naze !! Mais t'inquiète pas pour nous , nous avons aussi des cartouches et le trumeau qui te sert de secrétaire va en baver crois-moi.»
— Wouaw ! Il est remonté !
— Oui et maintenant je vais lui refiler le contenu de la conversation qu'Agathe a eu avec Soline. C'est elle qui n'arrêtait pas de brancher Daniel quand Charlotte n'était pas là.
— Soline ? La petite rousse qui riait toujours ? demandai-je me souvenant de la dite personne.
— Tu te souviens d'elle ?
— Oui. Je la trouvais gentille, mais elle ne m'adressait rarement la parole.
— En fait Agathe avait payé Soline pour qu'elle drague Daniel. Plusieurs fois, elle et Daniel ont eu des disputes à ce sujet. Au final Charlotte a fini par quitter Daniel. Et Soline a disparu peu de temps après.
Ce qui expliquait pourquoi Charlotte avait mit les voiles et Soline peu de temps après.
— Comment as tu réussi à avoir la conversation de Soline et d'Agathe ?
— J'ai rencontré Soline peut-être deux mois après que Charlotte ait quitté Daniel. Elle m'a tout raconté. En fait elle culpabilisait d'avoir fait ce sale coup à Charlotte. Elle l'aimait bien. Elle pensait que j'étais au courant du piège qu'Agathe avait perpétré. Elle avait reçu un mail d'Agathe lui proposant 200 Euros si elle acceptait de draguer son frère. Puis le contrat fut transformé à chaque fois qu'elle séduisait Daniel. M'expliqua Miller en prenant son verre d'eau pour le porter à ses lèvres.
Je restai suspendue à son geste et l'observai boire. La ligne de son cou bougea sous l'action de déglutir. Je levai les yeux sur Miller et rencontrai son regard quand il posa enfin son verre sur la table. Cela faisait quelques jours que je ne m'étais pas faite surprendre ainsi. Un sourire fleurir sur ses lèvres.
— Pourquoi Agathe a-t-elle fait cela à son frère? Elle aurait du être heureuse pour lui. demandai-je comme si son regard n'en disait pas aussi long.
— Agathe ne supportait pas de voir les gens heureux autour d'elle car elle-même n'était pas heureuse. Elle à des troubles de la personnalité. Que Daniel soit heureux avec une fille quelle qu'elle soit, était impossible pour elle. Il fallait qu'il la suive dans son malheur. Son plan a marché comme sur des roulettes. Daniel n'a pas résisté au charme désarmant d'une Soline très ouverte sur le plan sexuel. Tu te souviens qu'elle avait ce petit truc qu'Agathe n'a pas. Ce sexe appeal de la bombe naturelle.
— C'est vrai que Soline n'avait pas besoin de se grimer comme une bimbo pour avoir le style de la bombe. Ce n'est pas donné à tout le monde. Me souvenais-je. Et Soline avait gardé ses mails ?
— Oui, au cas ou Charlotte viendrait lui parler de son comportement envers son mec. Mais Charlotte n'est jamais venue la voir et Soline m'a gentiment fait une copie.
— Tu as des nouvelles de Charlotte ? Demandai-je étonnée qu'il ait réussit à retrouver sa trace après tant d'années.
— Oui aujourd'hui elle est mariée et mère de famille heureuse. J'ai une jolie photo de son mariage. Ceci est le couteau que je vais remuer dans la plaie. Me dit Miller en me montrant la photo qu'il avait enregistré dans son téléphone.
Je pris son smartphone pour observer la photo et le visage familier de Charlotte respirait le bonheur et la joie. Son mari était très beau. D'ailleurs il ressemblait à Daniel ce que je ne manquai pas de faire remarquer à Miller.
— C'est ce que je me suis dit la première fois que je l'ai vu. Charlotte a accepté que je fasse une copie de sa photo.
— Tu l'as rencontré ?
— Oui pour lui montrer les mails d'Agathe. Lui expliquer que si elle avait quitté Daniel ce n'était la faute que d'Agathe. Elle n'avait aucun regret d'avoir quitté Daniel. Elle n'aurait jamais supporter d'avoir Agathe sans cesse dans les pattes.
— Un mal pour un bien.
— Daniel n'a jamais digéré cette rupture. Après Charlotte il n'a jamais eu d'autre relation. Il n'a eu que des flirtes et des coups d'un soir.
— Je sais.
Après ces nouvelles révélations Miller se tut. Il n'ajouta rien et je n'en demandai pas plus. De toutes façons ce n'était pas l'endroit pour approfondir mes questions personnelles avec lui.
Après ce déjeuner copieux, Miller me ramena chez lui et eut un peu de mal à me laisser seule.
—Bérénice je vais faire en sorte de travailler à la maison si tu ne veux pas rester seule. J'ai juste à prévenir Pacôme.
—Non ça ira...est-ce que tu peux rentrer plus tôt ce soir? Je voudrais que l'on discute de cette liste que tu as fait.
— Oui bien sur, tout ce que tu voudras. Fit-il en se rapprochant de moi sur le pas de la porte.
— Dépêches-toi de retourner travailler sinon Pacôme va te faire des remarques. Le rassurai-je en venant l'embrasser sur la joue. Le baiser de ce matin me rappela le naturel qu'il avait eu en posant ses lèvres sur les miennes.
— Si tu as le moindre problème appelle moi d'accord?
— Promis.
Miller me quitta à contre cœur. Je le vis sur son visage embêté et triste alors qu'il reculait pour regagner son véhicule. Je restai à l'entrée jusqu'à ce qu'il disparaisse et rentrai dans la maison. A moi aussi son départ me chagrina. Mais nous n'avions pas le choix.
A peine ai-je refermé la porte que mon téléphone se mit à sonner. Un appel inconnu. Je décrochai tendue.
— Salut Bérénice, c'est Vincent. Dit ce dernier simplement à l'autre bout du fil.
— Salut Vincent. Tout va bien ? Demandai-je réticente et un peu surprise qu'il ait mon numéro.
— Est ce qu'il y a moyen qu'on se voit ? Demanda-t-il d'un ton froid et gêné.
— Pourquoi ? Demandai-je sur la défensive.
— J'ai quelque chose à te montrer. Répondit-il dans un souffle.
— Quelle chose ?
— Des choses. Viens me retrouver à l'hôtel de la rue des trois Rois. C'est important Bérénice.
— OK, je t'attends devant dans une demi-heure. Répondis-je un peu prise au dépourvu.
— Pas la peine de prévenir Miller OK. Fit-il catégorique.
— Pourquoi ?
— Cela ne le concerne pas. C'est entre toi et moi.
— ...D'accord. Répondis-je stressée tout à coup par ce rendez-vous.
Et il raccrocha sans plus de cérémonie. Je fis de même et tout à coup je me rendis compte que le noms de l'hôtel me disait quelque chose. Je me dirigeai vers la tablette de Miller et tapai le nom de la rue que Vincent m'avait donné. Quand la photo de l'hôtel apparut, je restai interdite là, assise sur le divan, la tablette sur le genoux. L'hôtel photographié était celui dans lequel j'avais rendez-vous avec mon amant d'anniversaire. Mon cœur fit une embardé et des tremblements s'emparèrent de moi.
Vincent venait de me donner rendez-vous pour me dire enfin la vérité. Et je ne savais pas trop si j'étais totalement prête à connaître cette vérité. Je fermai les yeux quelques instants et pris une grande inspiration avant de me lever. Je lui avais dis que je viendrais et je n'allais pas continuer à tourner autour du pot éternellement.
Je pris mon téléphone et jetai un œil sur la maison de Miller silencieuse avec cette désagréable sensation de lui faire une infidélité. Je n'avais pas l'intention de lui dire que j'étais aller voir Vincent. Je voulais régler par moi même cette histoire d'amant et peut être que si tout se passait bien, je lui en ferais un résumé. Je fermai la porte derrière moi et me sentais terriblement coupable de lui cacher cette entrevue, alors qu'il avait tout fait pour m'aider, me protéger et me venger.
Mais je ne pouvais pas faire faux bon à Vincent alors que celui-ci allait probablement m'annoncer quelque chose que je doutais déjà depuis un moment. Si comme je l'imaginai avec ce rendez-vous dans le lieu de nos rencontres charnelles, il n'allait pas m'avouer qu'il était mon cadeau d'anniversaire, alors je ne comprenais plus rien.
Sachant que l'hôtel n'était qu'à quelques rues de chez Miller je pouvais me permettre de m'y rendre à pieds.
En remontant les rues jusqu'à celle de l'hôtel mon pouls avait commencé à s'emballer de plus en plus. Et à chaque pas que je faisais, j'avais envie de faire demi tour, pour rejoindre le cocon dans lequel je vivais depuis deux trois jours avec Miller. Et que ce dernier gardait jalousement. Lorsque apparut la cour de l'hôtel, je restai sur le trottoir hésitante. Je ne comprenais pas vraiment ce que je ressentais. Les flashs de mes nuits avec mon amant m'assaillirent et mon pouls refit une embardé. Ce que j'avais vécu avec lui avait permis à mon moi intérieur de sortir un peu, de faire ressortir ma féminité et ma sensualité. Le quitter comme je l'avais fait n'avait pas été très fair-play. Même si rien de tout cela n'était de mon ressort. J'avais peur, peur de la confrontation avec lui. Si tant est qu'il fusse mon amant d'anniversaire.
— Bérénice ? Me murmura-t-on à l'oreille.
Je sursautai et fis un pas en avant puis me retournais sur la personne qui se trouvait dans mon dos. Et ce n'était pas Vincent.
Non ce n'étaitpas Vincent, mais Daniel Martin dans toute sa splendeur de beau gossequi savait le pouvoir de sa beauté sur les femmes. Sauf que sur moiil n'avait plus aucun effet. Emmitouflé dans un duffle-coat lestrait tirés, il attendait que je réagisse. Mais rien n'y fit, jefus tétanisée.
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