56. La vérité sur les amants d'anniversaire.
Miller me dévisagea comme s'il me voyait pour la première fois. Et je n'aimais pas la tête qu'il faisait. Parce qu'il me voyait enfin comme j'étais. Une nénette pas très fute-fute à 18 ans et avec un sale caractère à 28 ans. Bon sang qu'est-ce que je donnerais pour m'en aller me cacher pour avoir honte seule. Je me retournai contre le plan de travail pour ne pas à avoir à affronter son regard dégoûté et inquisiteur.
Mon dieu je me demandai quand tout cela allait prendre fin. Entre les mensonges racontés à mon père et les demies vérités que j'ai laissé entendre à ma grand-mère je ne savais plus ou donner de la tête.Et Miller qui essayait de m'aider. Mais en même temps me mettait à l'épreuve avec sa façon bien à lui de me séduire pour que je tombe dans ses filets. Quoique depuis l'attaque capillaire d'Agathe, il avait rangé son costume de séducteur pour le troquer contre celui du protecteur. Ce que j'aimais assez mais... ou cela allait-il me mener ? Je n'étais pas amoureuse, juste très attirée par lui sexuellement.
Un geste de sa part dans le coin de mon champs de vision attira mon attention. Je tournai lentement la tête vers lui, le cœur battant à tout rompre. Je ne me sentais pas forcément prête à lui faire face, maintenant qu'il savait que toute cette histoire était de ma faute.
— Dis moi que c'est une blague. Gronda-t-il près de moi.
— ...non...
— Comment as-tu pu avoir une idée aussi...merdique? S'exclama-t-il très surpris le ton de sa voix sourde de colère.
Il avait du en entendre parler quand le premier anniversaire a eu lieux.Agathe avait sûrement du faire des messes basses pour trouver mon premier amant. Donc Miller avait du en avoir eu vent à ce moment puisqu'il était déjà dans le groupe. Sa réaction me perturba,mais je lui devais quand même une explication. Aussi ahurissante fusse-t-elle.
— Je n'en sais rien moi-même... Je-je voulais moi aussi avoir un petit ami comme Agathe. Et je voulais sans doute que ma meilleure amie m'envoie son frère comme cadeau. J'espérais très sincèrement qu'il tomberait sous mon charme. Mais au regard de mon comportement et de mon physique de l'époque, il était évident qu'il n'en avait pas du tout envie et n'en avait jamais eu d'ailleurs. Avec le recul, je me rends compte qu'Agathe avait fait en sorte de ne rien faire pour que Daniel en pince pour moi. Qui sait peut-être que si j'avais été plus coquette et plus caractérielle je n'en serais pas là aujourd'hui.
— Avec des « si » on pourrait refaire le monde mais cela ne changera jamais ce qui a été fait ou décidé. Bon sang jamais tu ne t'es pas dit qu'ils pouvaient te refourguer un gros pervers ou un cinglé ? Demanda-t-il la mâchoire serrée.
Il était hors de lui que j'ai pu avoir eu une telle idée. Moi aussi.Et me fustiger ne servirait à rien puisqu'il était trop tard maintenant. Cependant je pouvais toujours essayer de défendre le personne que j'étais à l'époque. Bien qu'elle n'avait aucune excuse pour ce qu'elle avait fait à ce moment là.
— J'avais une confiance totale en Agathe! Je... Je n'avais qu'elle comme amie. Je la considérais comme ma sœur. Comment aurais-je du faire ? Elle a toujours abondé dans mon sens pour cette idée. Pourquoi douter d'elle ? Essayai-je de me justifier.
Quand je m'entendais j'avais trop honte. Ce que j'avais fait était la chose la plus inconsciente et débile qui soit. Que ma meilleure amie soit une vraie amie ou ma pire ennemie. Non, décidément essayer de défendre la personne que je fus il y a 10 ans, ne fut pas non plus une très bonne idée.
— Comment n'as-tu pas eu une once de jugeote pour ce genre de chose ? Demanda-t-il du ton de celui qui n'en croyait pas ses oreilles.
Il insistait sur ma bêtise et ressemblait plus à un père qui sermonnait sa fille!Ce que je n'étais pas! Cela m'énerva et je ne pus que m'écrier:
— Comment en aurais-je eu ? C'est mon père qui m'a élevé et il a fait ce qu'il a pu! Ce n'est pas lui qui m'a expliqué comment on faisait les bébés! J'ai découvert la vie sexuelle à l'école par les conversations débiles des copains! Et pour ce qui est des sentiments je suis à la rue!...Même encore maintenant. Ma mère n'étant plus là pour me conseiller c'est ma grand-mère qui, de son éducation de la vieille école, m'a donné quelques indices. Et crois-moi il valait mieux attendre d'être mariée pour perdre sa virginité. Ce que je n'ai pas fait parce que je voulais tellement ressembler à Agathe!
Miller m'observa et son visage se radoucit un court instant. J'étais au bord des larmes et je tentai de les retenir, mais le nœud qui se formait dans ma gorge ne faisait que grossir un petit peu plus et devenait douloureux.
— Et puis un jour mamie a découvert dans mes affaires, des sous-vêtements qui laissaient peu de place à l'imagination et deux trois boites de préservatifs... Se faire grillée, par celle qui t'a élevée durant quatre ans, pendant que ton père était shooté dans un établissement pour dépression, à été un horrible et très long moment de solitude. Mamie m'a passé un savon de tout les diables, avant de s'excuser de ne pas avoir su me donner plus de conseils sur le comportement d'une jeune fille de mon age avec les garçons. Elle espérait simplement que je ne tombe pas enceinte. Heureusement pour moi, là dessus j'avais fait tout ce qu'il fallait.
— Ce qui ne t'as pas empêché de continuer tous les ans. grogna Miller.
— Non j'espérais encore que Daniel soit mon amant juste une fois. Renchéris-je plus doucement.
— Et qu'il tombe amoureux de toi ?
— Oui.
— Ce qui n'a pas été le cas vu comment il se moque de toi dans les différentes vidéos.
— ...Oui. Mon dieu quand je nous entends faire l'état des lieux de ma misérable vie j'ai tellement honte ! Soupirai-je rouge de honte.
Mes larmes se déversèrent de mes yeux et coulèrent sur mes joues sans que je ne puisse rien faire pour les retenir cette fois ci.
— Bérénice on ne pourra pas effacer ce qui a été fait, mais on peut arrêter que cela empire à cause d'eux. Tu n'as pas été entourée de personnes de confiances. Mais aujourd'hui cela a changé. Si tu me donnes ton accord je pourrais régler le problème sans que cela n'entache la réputation de quiconque. Dit-il alors en s'approchant de moi d'une voix extrêmement douce.
Toute colère avait disparu dans sa voix. Et quand je levai les yeux vers lui son visage était empreint de tristesse.
— Comment vas-tu t'y prendre ?
J'essuyai rapidement mes joues souillées de larmes et reniflai peu gracieusement.
— Avec ton idée de les diviser je me disais que je pourrais faire en sorte de les rencontrer chacun leur tour et leur faire croire qu'ils se tirent dans les pattes. Avec les dossiers que j'ai depuis qu'ils ont brisé mon mariage avec Hélène, j'ai de quoi m'amuser à leur dépends.
— D'accord fais ce que tu as faire. Répondis-je sans prendre la peine de réfléchir. Je te fais confiance.
Oui je donnai encore ma confiance. Parce qu'à un moment il faut savoir la donner. Mais au détriment de quelle conséquence ?
— Bien. Dit-il en attrapant son smartphone dans la poche de son pantalon.
Et bien il ne perdait pas de temps. En même temps il avait raison plus vite cette histoire était terminée, plus vite nous pouvions être enfin tranquille.
Miller avait envoyé un SMS à Daniel qui lui répondit aussi sec. Il avait balancé la bombe « Charlotte ». Oui vous savez celle dont Daniel était tombé follement amoureux et qui l'avait quitté au bout de 6 mois. J'avais toujours cru que Daniel l'avait largué. Mais en réalité c'était Agathe qui avait tout fait pour que Charlotte disparaisse de la vie de son frère. Et tout cela pourquoi ? Miller n'a pas voulu me le dire. Peut-être espérait-il que Daniel débarque chez lui pour régler des comptes. Mais lorsque les SMS s'arrêtèrent nous comprimes que ce dernier allait se confronter à sa sœur.
Nous commencions à les diviser.
Il se faisait très tard et je tombai de sommeil après tout ce qui m'était arrivé. Je me couchai après avoir souhaité bonsoir à Miller. Mais allongée seule dans mon lit, je ne trouvai plus le sommeil. Je n'arrêtai pas de penser à tout ce que nous venions de découvrir.Moi qui pensai que, seule Agathe avait une dent contre moi je me trompai lourdement. J'étais le boulet qu'ils traînaient malgré eux. Mais quand j'y réfléchis plus sérieusement c'était elle qui était venue me chercher au collège. C'était elle qui voulait devenir mon amie. Tout dans son comportement m'avait laissé entendre qu'elle voulait sympathiser avec moi. Du coup, je me demandai ce qui avait pu déclencher une telle hostilité à mon égard ? Quel élément de ma vie avait radicalement changé sa vision sur moi, pour qu'Agathe devienne aussi méchante avec moi ?
Je jetai un œil sur mon portable : 3 heures du matin. Je ne dormais toujours pas et le sommeil ne venait plus. Je ne me sentais pas à l'aise seule dans ce grand lit. J'avais découvert tellement de choses qui me dépassaient . Vécus trop de choses pour me sentir sereine. Il y avait comme une espèce de boule au creux de mon ventre qui ne cessait de grossir et me donnait envie de vomir. Ce dégoût de moi même, de mon comportement que j'avais depuis bientôt 15 ans, de l'image que je renvoyais me faisait tellement honte!
Ou avais-je eu la tête? Comment avais-je pu ignorer une telle situation et la laisser s'installer? La réponse était pourtant très simple: je cherchai ce que j'avais perdu. Je cherchai à remplacer une mère qui était morte, par une amie qui prenait les choses en main, me cajolait, me disait ce que j'avais envie d'entendre et ne me laissait pas forcement voix au chapitre puisque je m'en remettais entièrement à elle.
Je cherchai à remplacer un père, qui faisait un long séjour à l'hôpital, par un amoureux qui me laissait croire que j'avais peut-être mes chances. Et ce par des taquineries parfois méchantes mais que je ne voyais pas comme telles parce que je me pensai totalement amoureuse. Je leur avais donné ma confiance absolue parce-que je n'avais qu'eux pour rendre mes journée plus supportables et effacer ce sentiment d'abandon parental.
J'avais besoin d'être rassurée, de me sentir aimé, que l'on voit en moi ce que je suis véritablement. Je voulais que l'on me protège du mal qui me tournait autour. Je voulais que Miller pose encore ses beaux yeux sur moi, qu'il m'enveloppe de ses bras forts et me berce pour me cajoler comme l'aurait fait mon père. Je voulais que tout cela s'arrête que je puisse avoir les idées plus claires. Je voulais ne plus avoir cette peur qui me grignote depuis le jour ou maman s'était endormie pour toujours. Je ne voulais plus jamais avoir peur que les gens que j'aime m'oublient et m'abandonnent.
Voila ce que je souhaitai le plus au monde: ne plus avoir peur!
Et pour ne plus avoir peur, il fallait commencer par me faire violence.La combattre et faire ce que je voulais véritablement. Et là mon seul souhait était de me sentir en sécurité dans les bras de Miller. Dormir sereinement et être protéger par lui du mal. Et pour cela il fallait que j'aille jusqu'à sa chambre, me glisser dans ses draps et me blottir aux creux de ses bras. Et je devais reconnaître que l'idée m'enchantai bien plus que je ne l'avais imaginée.
Je balançai les couvertures sur le coté et m'assis dans le lit. En t-shirt trop long, appartenant à Miller, je me levai, me dirigeai vers la porte de ma chambre et l'ouvris discrètement. Je passai la tête dans le couloir et observai vers la chambre de Miller s'il y avait de la lumière. Mais rien ne filtrait sous sa porte. Cependant mon corps prit l'ascendant sur ma volonté et se dirigea vers la porte de sa chambre. Je vis ma main porter trois coups sur sa porte et attendre une réponse de la part de l'homme qui se trouvait de l'autre coté.
Qu'est-ce que je faisais? La peur me tenaillait comme un étau, qui ne cessait de se resserrer autour de mon ventre, m'empêchant de respirer convenablement. Mon cœur tapait fort et contrariait mes pensées qui tentaient de me raisonner. Je ne devais pas être devant cette porte parce que je savais que Miller allait penser que je lui laissai une petite chance. Ce n'était pas ce que je souhaitai?
Il n'y eut aucune réponse. Je laissai tomber ma main et fis demi tour pour regagner ma chambre. Finalement j'avais quand même espérer qu'il ouvrit sa porte. Même si c'était uniquement pour m'enjoindre à regagner ma chambre. Ma déception me fit un mal de chien.
— Viens. Me dit la voix de Miller un peu enrouée, alors que je posai ma main sur la poignée de ma chambre.
Mon cœur sauta dans ma poitrine et je me retournai vers lui. Il était habillé d'un jogging gris molletonné et d'un t-shirt blanc moulant. Ses cheveux étaient en bataille et me donnaient envie d'y porter mes doigts pour les toucher et les redresser.
Toute tremblante je me dirigeai vers lui et il me laissa entrer dans sa chambre en silence. Je n'osai plus avancer une fois devant le lit. Il prit ma main et m'invita à m'allonger sous la couette avant de me rejoindre en venant se coller derrière moi.
— Dors maintenant Bérénice. Ordonna-t il d'une voix rauque.
Il passa son bras autour de ma taille et m'attira contre lui et nicha son visage contre ma nuque. Mon cœur s'emballa par cette familiarité et battait si fort dans mon oreille. Je n'entendais que lui et la respiration calme de Miller.
Et dans la chaleur de ses bras, je fermai les yeux et m'endormis rassurée et en sécurité.
Au petit matin, lorsque je me réveillai, Miller n'était plus dans le lit avec moi. Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était. Je roulais sur l'oreiller de Miller et y enfouis mon visage pour respirer son odeur. Son parfum avait ce petit quelque chose qui me mettait du baume au cœur ou alors était-ce plutôt ce sentiment puissant de l'attraction physique qu'il avait sur moi et m'excitait quelque peu. Je soupirai d'aise comme si je venais d'avoir eu un orgasme.
—Bien dormis la marmotte? Entendis-je dans mon dos.
Je sursautai et me redressai aussitôt vers Miller qui s'affairait dans son tiroir à chaussettes. Il portait un pantalon de costume noir et une chemise blanche immaculée ou une cravate pendait attendant qu'on la noue.
Je ballai à gorge déployée et remonta la couette sur moi.
— Oui, très bien. Répondis-je ne le regardant s'asseoir sur le bord du lit pour enfiler ses chaussettes. Et toi?
Il se pencha vers moi et me sourit
— Nous devrions dormi plus souvent ensemble. Je n'ai jamais aussi bien dormi depuis des lustres!
Oui,je voyais très bien ou il voulait en venir. Je n'étais pas dupe! Ce qui ne m'empêcha pas de sourire.
— Je vais devoir te laisser il y a encore du travail avant que je ne parte et j'ai eu un appel de la police. Ils souhaiteraient te voir.
— Si tôt?
— Oui.
— Ils vont m'interroger?
— Je ne crois pas. Il me semble plutôt qu'ils avaient des choses à nous expliquer.
La peur qui s'était immiscée en moi, avait filé droit à sa place habituelle, au creux de mon ventre et je me mis à trembler. Miller posa sa main sur la mienne, qui maintenait la couette bien en dessous d'eux, pour y empêcher toute intrusion.
— Bérénice je t'accompagnerais au poste de police. Nous sommes tous les deux dans le même bateau...Et je t'ai promis que je ferais n'importe quoi pour toi.
Je baissai les yeux gênée par son regard appuyé. Et ils se posèrent sur nos mains. Son pouce caressait doucement ma peau et cela eut pour effet de la réchauffer et déverser l'onde brûlante dans mon bras.Je resserrai les cuisse quand je rencontrai de nouveaux ses prunelles foncées qui ne me quittaient pas de leur viseur. Cette pression sur mon entrejambe m'envoya un vague de plaisir. Il était clair que sous ses airs de séducteur, l'homme seul n'avait pas besoin de faire beaucoup d'effort pour que je réagisse à son charme. Bon sang je ne devais absolument pas bouger sinon il allait deviner ce qui se tramait dans mon petit corps! Un sourire en coin fleurit sur son beau visage. Avait-il deviné ce qui se passait en moi?
—Arrêtes de te poser trop de question Bérénice. Je sais ce qu'il se passe dans ta tête. C'est exactement le même ouragan dans la mienne quand je suis près de toi.
Je rougis comme il n'était pas permis et détournai la tête pour me cacher.
—Je viens te chercher à midi pour rencontrer l'inspecteur en charge de notre affaire. Annonça-t-il. Il se leva, abandonna ma main à mon grand regret.
Ce qui m'obligea à poser mes yeux de nouveau sur lui. Il était rasé de près et il sentait bon ce gel douche qui me faisait adhéré chaque jour un peu plus à lui. Et merde quand je compris qu'il sortait de la chambre, je ne voulais pas qu'il parte.
—Sois prête pour que nous ne perdions pas de temps. Nous déjeunerons au restaurant. ordonna-t-il du couloir.
Je me redressai et sortis du lit pour le suivre.
—Qu'est-ce que je vais faire en t'attendant? M'inquiétai-je.
—Te reposer Bérénice. Tu as eu un coup très dur et je n'aime pas te voir si faible. Dit-il avec douceur en revenant vers moi.
Il posa le bout de ses doigts sur ma joue qu'il caressa avec douceur jusque dans mon cou. Mon corps frissonna sous la chaleur de ses doigts. Je suivais des yeux les siens qui ne quittaient pas le longue descente de ses pulpes sur ma peau. Mon cœur palpita au quart de tour et mon sang battait furieusement à ma tempe, dans ma jugulaire,sur laquelle Miller glissa ses doigts avant de nicher sa main sous le col de mon t-shirt. Il frôla ma clavicule avec lenteur, qu'il souligna délicatement puis revint sur ses pas et fourra sa main sur ma nuque qu'il enserra pour m'attirer contre lui. Je me laissai aller contre lui et fermai les yeux savourant son geste, son corps contre le mien, ses bras autour de moi, ses lèvres sur ma tête, son souffle sur mes cheveux et sa peau contre la mienne.
J'étais minable je n'arrivai même plu à résister à sa maudite séduction! Je n'arrivai même plus à résister à lui tout court. A bout de souffle, mon organe vital au galop, je glissai mes mains sous la veste de son costume qu'il avait enfilé avant que je ne le rejoigne dans le salon.
—Te reposer c'est tout ce que je te demande. Répéta-t-il contre ma tête d'une voix rauque.
—D'accord. Murmurai-je.
Nous restâmes un moment ainsi avant que Miller ne dise:
—Ma douce il faut que je parte au travail, sinon Pacôme va me passer un savon.
Je papillonnai des paupières et me détachai de lui très déçue de me retrouver loin de sa chaleur rassurante et protectrice. Il posa ses deux mains sur mes bras et m'offrit un sourire dont il avait le secret.
—Et dieu seul sait comme j'ai envie de rester auprès de toi.
Je souris à mon tour gênée par sa remarque.
Il retira ses main et j'avais l'impression d'être nue et d'avoir si froid loin de lui. Il ajusta sa veste et enfila son imper. Bon dieu qu'est-ce qu'il était beau! Il avait une telle classe.
Il attrapa son attache-et-case et se pencha vers mon visage pour déposer un baiser sur mes lèvres rapidement.
— A tout à l'heure! Dit-il en se redressant pour s'en aller précipitamment.
Il traversa le salon puis la cuisine, sortit par la porte qui menait au garage et disparut.
Je restai comme deux ronds de flan au milieu du salon par ce geste simple et tout à fait naturel. Je mis un peu de temps d'ailleurs à revenir à la réalité. Je portai quand même mes doigts à mes lèvres et souris.Autant toutes les tentatives de Miller pour me séduire avec du forcing m'avaient certes un peu perturbée et énervée. Que sa séduction sous couvert de petites attentions me donnaient comme des papillons dans le cœur et me rendaient joyeuse.
Je me secouai. Je divaguai, c'était clair. J'avais juste besoin d'attention et de sécurité. Et c'était ce que Miller m'avait offert. Je me dirigeai vers ma chambre afin de m'habiller de façon décente avant d'aller déjeuner. Dans la cuisine je me préparai un petit déjeuner copieux car j'avais une faim de loup. Tout à ma préparation, je repensai à nos découvertes de la veille et le sentiment de mal être refit surface. Appuyée contre le plan de travail face à l'évier je cogitai encore sur toute cette histoire, quand mon téléphone sonna au loin dans ma chambre. J'abandonnai ma tasse de thé qui infusait pour aller décrocher à l'appel. Miller.
— Allô? Répondis-je en retournant dans la cuisine.
— Bérénice...
—...Oui?
— ...il y a un caisse dans le bahut dans la salle à manger. Dans cette caisse il y a toutes les preuves que j'ai récoltées contre les Martin depuis mon divorce d'avec Hélène jusqu'à maintenant. Dans le gros dossier tu y trouveras une feuille manuscrite pliée en deux avec les noms des hommes avec qui tu as...fêté tes anniversaires, inscrits dessus. Si jamais tu te sentais capable de découvrir qui étaient tes amants... libre à toi d'y jeter un œil.
Miller me donnait la possibilité de choisir entre connaître ou noms enfin ces fameux amants. Et il me laissait seule le découvrir pour que je ne me sente pas épiée, ni juger.
— Jaime?
— Oui?
— Est-ce que les garçons qui ont couché avec moi...sont de sales types ?
— Non.
— Ils me détestaient aussi ?
— Non.
— Ne me mens pas s'il te plaît.
— Je ne te mens pas. Dit-il avec une certitude non feinte.
Je gardais le silence, bien trop retournée par la possibilité de découvrir enfin qui étaient tous ces garçons. Cette peur qui avait fait son retour tournoyait tel un serpent devenant chaque fois plus gros dans mon estomac et m'oppressait.
— Si tu veux savoir qui ils sont, la caisse est dans le bahut Bérénice. Je ne t'oblige pas à le faire, je te préviens juste que tu as la possibilité de le faire. Cette décision te revient.
Je ne répondis pas à sa remarque parce que je ne savais pas quoi dire.
— Il faut que je te laisse Bérénice à tout à l'heure.
— Merci. Soufflai-je avant qu'il ne raccroche.
Miller avait raison, il ne m'obligeait pas mais cette pièce manquante du puzzle de ma vie me permettrait sûrement de voir plus clair. Je crois qu'il était temps que je sache qui ils sont tous. Après j'allais avoir l'esprit bien plus tranquille et je pourrais ensuite me défendre contre Agathe. Ce qui m'étonnai cependant, c'était qu'elle n'avait pas encore balancer de noms ? Peut être pensait-elle pouvoir se servir d'eux pour m'attaquer.
Je reposai mon téléphone sur le plan de travail et me tournai vers la salle à manger qui se trouvait derrière la salon. Face à moi au fond trônait le fameux bahut. Une trouille pulsa au creux de mon ventre et me coupa toute envie d'avaler quoi que ce soit.
Me faire violence, voila ce que je devais faire. Prendre mon courage et mon destin en main. Être décisionnaire enfin de ma propre vie et ne plus en être spectatrice.
Je me dirigeai d'un pas décidé jusqu'au bahut, ouvris toutes les portes pour tomber enfin sur la caisse dont Miller m'avait parlée. Je la tirai de son étagère et la posai sur la table. Je pris un temps à calmer les tremblements qui s'étaient saisis de mon corps tout entier et soufflai un bon coup pour en sortir le dit dossier. Il était aussi gros qu'un annuaire. Je l'observai et lus le mot que Miller avait écrit dessus: Preuves.
J'ouvris le dossier cartonné et découvris une feuille pliée en deux sur le dessus de la pile. Je restai figée un long moment avant de me décider à la prendre. C'était du bout des doigts que je m'en saisis et j'allais m'asseoir sur le divan suivit d'Hadès, le chat de Jaime. Ce dernier ne se fit pas prier pour se frotter contre ma jambe réclamant des caresses. La feuille pliée entre mes mains je pris une grande inspiration avant de la déplier.
Et je la lus :
Romuald Bisson 20010 2012 2017
Benjamin Demazeau 2011 2014
David Ivien 2013
Mattéo Fabbiano 2015 2018
Jules Petit 2016
Cinq noms que je reconnus sans mal. Cinq garçons qui étaient des amis de Daniel à l'époque et qui ne l'étaient plus à l'heure actuelle. Vu son comportement et celui de sa sœur c'était tout à fait compréhensible qu'ils aient tous eu un jour envie de s'éloigner d'eux.
Dans mon souvenir, aucuns d'eux n'avaient été méchants avec moi, mais aucuns d'eux n'avaient pris mon parti non plus. Pour quelle raison,cela je ne le saurais jamais.
Finalement ce fut un certain soulagement de savoir qui ils étaient tous. je fis le compte vite fait et fronçai les sourcils...Il en manquait un! Il manquait celui de cette année.
Je me relevai en bousculant Hadès qui s'était allongé près de moi sur le divan et attrapai mon téléphone pour envoyer un SMS à Miller
" Il manque un nom"
Il n'allait certainement pas être content que je lui envoie un message sans formule de politesse, mais à cet instant je n'avais qu'une envie:savoir qui était mon amant d'anniversaire de cette année.
J'attendis plus de trente minutes avant qu'il ne daigne répondre.
" Désolé mais il a refusé que je le note sur cette foutue liste. Il voulait être celui qui te l'annoncera."
Comment ça il avait refusé? Il lui avait parlé?
" Tu as eu à faire à lui?" Demandai-je très étonnée par son propos.
Miller ne répondit pas tout de suite. Ce qui m'énerva un peu. Il m'avait fait toute une histoire pour que je cherche à savoir qui était mon amant de cette année, et maintenant que j'acceptai de savoir qui il était il refusait de me le dire.
" Oui quand j'ai découvert la vidéo, je l'ai reconnu et j'ai cherché à le contacter. De là il m'a bien fait comprendre que cette révélation devait être de son fait et pas du mien. Je suis Désolé Bérénice."
Je reposai mon smartphone sur le plan de travail dépitée. Je pouvais toujours envoyer un message à mon amant...mais en réalité étais-je vraiment prête à me confronter à lui? Car comprendre qui étaient ces hommes sur un bout de papier était bien différent que de le découvrir de visu! Être confrontée à leurs regards, leurs jugements et leur émotions étaient bien autre chose que de lire leurs noms sur une liste.
"Cet homme n'a jamais abusé de toi, ni de ta gentillesse. En fait tu as été leur première pour 3 d'entre eux, dont il fait parti."
Cette révélation me laissa sur les fesses.
Bonsoir à vous, un long chapitre qui devait être attendu j'imagine!
Et oui j'ai encore gardé des infos pour moi et distiller au compte goutte des éléments importants. Vous devez surement me haïr parce que je n'ai pas donné le nom du dernier l'amant, hein? Ne vous cachez pas je vous entends râler!! Et ne vous inquiétez pas je vous comprends! mais cela va bientôt arriver promis!
Mais vous avez pu aussi constater encore un rapprochement de Bérénice avec Miller. Moi je trouve qu'il vont vraiment bien ensemble ces deux là!
Voila pour ce soir, merci pour votre lecture et pour vos votes.
Bonne soirée!
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