50. Rattrapages.
Cette idée de passer à la vitesse supérieure me fit froid dans le dos.Certes, c'était le moyen de mettre à termes tous les agissements des Martins et j'allais pouvoir enfin souffler. Mais combien de temps tout cela allait-il prendre ? Il fallait d'abord que je sois capable de sortir avec ma tête horrible et affronter le regard de mon entourage. Découvrir ce qu'Agathe cherchait. Sans doute cela me permettrait de comprendre une fois pour toute pourquoi elle m'en voulait à ce point.
Je me disais que j'avais fait le plus dur en allant porter plainte à la police.Attendre était la seule chose à faire jusqu'à ce que nous ayons des nouvelles d'elle. J'espérai simplement qu'Agathe n'eut pas de jugeote et qu'elle fut restée chez elle jusqu'à l'arrivée des agents de police pour lui faire la frayeur de sa vie. Quoi qu'à bien y réfléchir, si elle en était arrivée à me droguer, afin de pouvoir retourner dans mon studio. c'était sans conteste pour récupérer des preuves l'incriminant, et qui devait lui instiller une frousse de tous les diables !
Je me grattai la tête par-dessus la serviette qui recouvrait ma triste chevelure.
— Il va falloir que je trouve une coiffeuse pour arranger cela. Marmonnai-je la tête baissée.
— Elle sera là pour 19 h.
Je relevai la tête subitement. J'étais stupéfaite par sa réactivité. Il avait tout prévu et n'avait rien laissé au hasard. Entre la nouvelle garde de robe dont il avait laissé à Milla le soin de gérer, et la coiffeuse qui devait arriver incessamment sous peu. Je ne pouvais que le féliciter de prendre si bien soin de moi.
— Vous avez réussit à trouver un coiffeur pour me refaire une tête ?
Il tiqua de la lèvre et ses sourcils prirent une position que je n'aimai pas. Mince je venais de le vouvoyer. Il était froissé par mon offense.
— Oui contre une rémunération importante. Dit-il d'un ton un peu froid, envolé le Miller câlin et attentionné.
— Pardon, je m'excuse. Dis-je seulement en baissant les yeux tout en jouant nerveusement avec mon turban en tissu éponge qui cachait ma chevelure révolue.
— Pourquoi ?
Il sembla étonné que je m'excuse.
— Pour le« vous » je suis désolée...
— Je ne te demande rien Bérénice. Même si je n'approuve pas du tout que tu continue à me vouvoyer en l'état actuel des choses.
— Il me faut du temps pour vous voir comme l'homme avant le patron. C'est comme cela je n'y peux rien.
Il resta silencieux et m'observa derrière ses cils baissés sur moi. Il pencha la tête sur le coté et sa main se poser sous mon menton pour relever mon visage vers le sien.
—Je sais que notre relation est particulière. Mais je suis avant tout ton ami. Et en tant qu'ami je suis là pour t'aider. Je sais que mon attitude envers toi n'a jamais été des plus...appropriées...Mais je ce que je ressens pour toi est au-delà de cette amitié...dit-il en laissant ses doigts courir sur la ligne de ma mâchoire avec douceur.
Je papillonnai, résistant à l'envie de laisser mes paupières se refermer pour savourer cette caresse, qui fit réagir ma peau. Les poils de mon cou et de ma nuque se dressèrent, me procurant de frissons en cascades jusque dans le bas de mes reins.
Comment pouvait-il avoir un tel pouvoir sur moi ? Je frémis et ma vue se voila un court instant. Je devinai ce qu'il s'apprêtait à faire et je sentais mon cœur prendre de l'allure et cogner à mon oreille de façon sourde. Par deux fois déjà il avait sous-entendu qu'il avait des sentiments amoureux pour moi. Mais je n'avais pas pour lui ce qu'il ressentait pour moi.
— S'il te plaît...soufflai-je, les yeux bien ouverts car ses doigts avaient dérivés dans mon cou comme si de rien n'était.
— Non écoutes moi... je suis prêt à n'importe quoi pour toi. Je suis même prêt à m'effacer pour que tu sois heureuse...
— Jaime, ne fais pas ça...ne dis pas des choses que tu regretteras. Le coupai-je en serrant les yeux. Je ne voulais pas qu'il mette sa vie entre parenthèse juste parce qu'il pensait qu'à un moment je répondrai à ses sentiments. Ou parce qu'il préférait me voir heureuse et lui transi d'amour sans retour. Je ne permettrai jamais d'infliger un tel supplice à qui que ce soit. Même à ma pire ennemie.
— Tout ce que j'ai pu faire avec toi ou pour toi je ne les regretterais jamais.La seule chose qui m'importe c'est que tu sois en sécurité et heureuse...avec ou sans moi.
— Ne fais pas cela... ta vie ne doit pas dépendre de la mienne. Tu peux m'accompagner mais pas faire dépérir ta propre vie pour mon bien être. Mettre en péril tes sentiments pour moi alors que tu sais que je n'ai pas ceux que tu espères de moi. Bredouillai-je le souffle court et le visage cramoisi par les mots que j'exprimai clairement. Qui en toute vérité, devaient sûrement le blesser profondément.
J'ouvris les paupières et levai mes pupilles sur les siennes. Ses iris brunes me fixaient de façon intense et ne cillaient pas devant les miennes, que je n'arrivai pas à stabiliser. Trop tendue par la conversation qui se jouait à ce moment là. Je réalisai que ces cinq semaines passées à ses cotés n'ont pas toujours été drôles, mais la plupart du temps elles avaient été agréables. Et ce malgré que je ne ressentais pas les mêmes sentiments que Miller.
— Dans moins de deux semaines je vais retourner en Angleterre. Lâcha-t-il presque dans un murmure. Sa voix fut tellement grave qu'elle ressemblait plus à un grondement.
Cette annonce tomba comme une sentence et me glaça le sang.
— J'ai donné un gros coup de main à Pacôme. Je le lui devais. Et aujourd'hui le plus dur à été réglé. Le reste se fera tout seul avec les aménagements nécessaires. Mais dans quelques jours ma mission prendra fin et je quitterai Fallesville.
Je m'étais immobilisée, raidie par l'information qu'il venait de balancer. Je digérai ses mots et avalai difficilement ma salive. Un filet de sueur désagréable apparut le long de ma colonne vertébrale. Comme une surchauffe de mon corps, qui me lançait une alerte que je n'arrivai pas à interpréter.
Jaime allait partir.
Jaime allait retourner chez lui, pas demain, seulement dans quelques jours. Mais un jour il ne sera plus là. Et si l'affaire Agathe n'était pas réglée, restera-t-il un peu plus longtemps quand même ? Bien sur qu'il restera ! Il ne m'abandonnerait pas ?
A toutes ces questions, je sentis mon pouls prendre de l'allure et une sorte de nœud se loger dans ma gorge. Ce n'était pas une sensation très agréable. Bon sang il fallait que j'en aie le cœur net.
— Tu t'en vas ? Tu ne reviendras jamais ? Demandai-je après avoir dégluti péniblement, le cœur battant si fort que c'était tout juste si j'entendis ma voix.
— Seulement si tu me retiens Bérénice...
Sa voix s'était fait douce et implorante. Sa main avait filé sur ma nuque et s'était resserrée sur elle comme pour me prouver qu'il resterait si je lui demandai. Je serrai fort mes paupières de nouveau, pour chasser sa plainte. Je ne savais pas quoi lui répondre. Je ne savais pas moi-même ce que je ressentais véritablement à son égard. Je l'aimais bien, il me faisait ressentir des choses que je n'avais jamais ressentis auparavant. Et il avait raison, à ses cotés je me sentais en sécurité.
Le carillon à la porte d'entrée nous fit sursauter tous les deux. Ce qui rompit la bulle dans laquelle nous étions installés tous les deux. Miller attendit que je veuille bien le lâcher. Je ne m'étais même pas rendue compte que j'avais apposé la main sur son poignet et le serrai un peu fort. Comme si j'avais peur qu'il ne s'échappe définitivement. En réalité, je me retenais à lui comme à une bouée. Je croisai son regard étonné puis, je lâchai son poignet afin qu'il puisse aller ouvrir sur la personne qui attendait à sa porte.
— Entres. Dit-il avant de refermer derrière lui et Milla. Son regard me chercha aussitôt et s'y accrocha comme je l'avais fait quelques secondes plus tôt avec mes mains. Tandis que moi je ne l'avais quitté d'un cil. Et bon dieu ce que j'aimais sa façon de me couver du regard !
— Bérénice tu vas bien ? Me demanda la voix de Milla, qui accourut dans le salon avec un bruit de sac cartonné de boutique.
Je lachai Miller des yeux et me dirigeai vers elle. Elle m'attira dans ses bras dès qu'elle arriva près de moi pour me serrer fort contre elle. Mon nez dans ses boucles rousses dégageaient un léger parfum de fleurs qui, je dus le reconnaître, me rassura. Et Dieu seul sait comme j'avais besoin d'être rassurée.
— On va s'occuper de toi, ne t'inquiètes pas ma belle. Murmura-t-elle contre la serviette enroulée autour de ma tête.
— Je sais Milla... Je sais, toi tu es une vraie amie.
— Tu as trouvé quelques choses pour que Bérénice puisse s'habiller ? S'enquit Miller près de nous.
Je reposai mes pupilles sur lui et la vision de Miller fit battre mon cœur un peu plus vite. Il semblait un peu désemparé et son inquiétude me fit plaisir. Plus que je ne l'avais imaginé.
— Oui. Bérénice, j'espère que tu ne m'en voudras pas j'ai prit quelques libertés sur le style des vêtements. Ils sont plutôt très féminins. Et des sous-vêtements un peu plus classiques. Rien qui ne ressemble à ce que tu as l'habitude de porter. M'expliqua-t-elle en se penchant pour ramasser les sacs qu'elle avait laissé tomber au sol pour me faire son câlin.
— C'est parfait Milla.
— Dis donc, il te va bien ce jogging ! S'exclama-t-elle avec un sourire complice.
— Merci, un rien m'habille ! Plaisantai-je les larmes aux yeux.
— Pourquoi pleures-tu ? Ne pleures pas ! Sinon moi aussi je vais me mettre à pleurer, et alors le Colonel aura encore deux fois plus de boulot pour nous consoler !
— Milla !Grogna Miller en faisant la moue.
Je gloussai entre mes larmes et je m'essuyai les joues avec la manche du sweater.
— Oups c'est vrai il n'aime pas qu'on l'appelle comme ça ! Sourit-elle avec les yeux larmoyants.
Je ris de plus belle de sa boutade et essuyai mon nez qui commençait à couler.
Miller s'était rapproché de nous et proposa à Milla quelque chose à boire mais elle refusa. Elle préférait rentrer et nous laisser seuls, Miller et moi. Je n'étais pas contre car sa présence me faisait du bien. Et je crois que Miller le pensait aussi. Avoir une amie féminine ne fera que renforcer le soutien qu'elle m'offrait déjà. Mais elle ne pouvait pas rester avec nous. Sinon qui allait répondre au téléphone au bureau si nous étions toutes les deux absentes ? Elle se contenta d'une petite heure. Ce qui me fit un bien fou d'être en sa compagnie. Elle me parla des commérages du boulot, des avancées des dossiers en cours et des superbes bottes en cuir qu'elle avait repérées dans la galerie commerciale. Miller avait eu le temps de tenir Pacôme au courant de la situation. D'après l'organisation aménagée avant le départ de Milla, c'était Glawdys qui jouait les secrétaires durant son absence. J'espère qu'elle saura gérer.
L'après-midi fut longue. Miller était resté avec moi pour déjeuner et avait cuisiné comme un chef. Il m'avait forcé à manger sous peine de menaces de gavage. Je ne l'ai pas cru bien sur, mais à son regard mauvais, je fus bien contrainte d'obéir. Je dus reconnaître que ma nausée avait disparu et que me nourrir me fit du bien. Miller m'abandonna en milieu d'après midi car il devait terminer le travail pour lequel Pacôme l'avait embauché. Il me promis d'être de retour au plus vite. Je pouvais faire comme chez moi dans sa maison. Comme si j'allai fouiner dans ses placards. Quoique... Je dégotai un bouquin dans sa petite bibliothèque qui lui servait de bureau. Et fouillai dans les placards de la cuisine, pour me dégoter une infusion ou du thé. Je trouvai mon bonheur.
Tranquillement installée dans le canapé confortable de Miller je profitai pour me reposer. Lire me paru être la meilleure solution pour me soustraire de mes pensées sordides. Concentrée sur mon bouquin je fus distraite par une sonnerie de mon téléphone. Il attendait sagement sur la table de la cuisine qu'on vienne le consulter. Je me levai et allai donc lire le message. Je savais de qui il provenait. Mon amant.
« J'ai appris ce qu'il t'était arrivé. Je suis tellement désolé et triste de la tournure des choses.»
Je souris de constater que malgré notre rupture de contrat, mon ancien amant n'était plus trop fâché. Ou du moins semblait moins fâché.
« Tu n'y es pour rien. Agathe à la dent dure. Et elle en a une bonne contre moi. Mais je suis très bien entourée. Merci pour ton message cela me fait très plaisir. » Je lui répondis et retournai m'affaler dans le canapé en déposant mon portable sur la table du salon.
Mon patron accessoirement mon nouvel ami et sauveur revint vers 18heures. Il se précipita vers moi qui, avachie sur le grand canapé, m'étais endormie. Trop fatiguée par les événements de la journée. Il me caressa doucement le visage et me débarrassa de la serviette de bain qui couvrait ma tête.
— Non !...Je veux la garder. M'écriai-je en posant aussitôt mes mains sur ma tête pour la cacher.
— La coiffeuse ne va pas tarder. Tu n'en as plus besoin...S'il te plaît ?
Je l'observai entre mes deux coudes et attendis un moment avant de retirer mes mains. Je ne voulais pas voir ses beaux yeux détailler ma chevelure détruite. Les découvrir tout un tas d'émotions les traverser. Me rendre compte du niveau d'horreur que j'inspire.
— Je ne suis pas belle. Murmurai-je en fermant les paupières.
— Tu as tort. Tu es magnifique et tu le seras encore plus une fois que la coiffeuse aura rectifier tes longueurs. Me dit-il en frôlant ma mâchoire avec la pulpe de ses doigts.
Je frissonnai et ouvris les yeux malgré moi. Miller m'offrit un magnifique sourire en coin que j'affectionnai de plus en plus. Puis il vint poser ses lèvres sur ma tête et me prit le livre que je lisais.
— Dracula de Bram stocker ?
— Oui je suis allée fouiller dans ta bibliothèque et comme je ne suis pas d'humeur joyeuse. Mais il est vraiment très bien ce bouquin.
Miller éclata d'un grand rire franc et s'affala lui aussi dans le canapé à mes cotés.
— Je l'ai lu, je devais avoir 16 ans. Mon frère l'avait laissé traîner sur son bureau. Je fouinai dans sa chambre pour trouver des capotes...Comme si, à l'époque, j'avais espoir avec mon surpoids de dégoter une fille voir plus si affinités.
— Tout peut arrivé.
— Oui comme passer une nuit avec une amie à 23 ans...Qu'elle n'en ait aucun souvenir est regrettable.
Je rougis à ce rappel et passai ma main encore sur ma tête délabrée. Je coulai un regard en coin vers Miller qui souriait toujours en coin. Il ne me tenait plus rigueur de cet oubli inconscient.
Et Miller avait raison, vers 19 heures la coiffeuse qu'il avait dépêchée, débarqua avec sa valise à miracle. Si tant est qu'elle fusse capable de faire quoi que ce soit avec le carnage que les Martin s'étaient appliqués à me prodiguer. Lorsque je tentai de rejeter une mèche épargnée de mon front je rencontrai le regard de la coiffeuse présente dans l'entrée.
— Oh mon Dieu mais qui vous a fait cela !!! S'exclama-t-elle.
— Une ancienne amie qui ne me voulait du mal !
— Oh la la ! Qu'est ce que c'est que ce saccage ?
— Chantal j'aimerais que nous allions dans le vif du sujet. Faites ce que vous pouvez et garder le silence. Je vous paierais en conséquence.
— Oui excusez-moi. Se reprit-elle en dégainant un spray et un peigne.
Elle peigna le peu de cheveux qu'il me restait et coupait pour rectifier les longueurs. Moi qui ne voulais surtout pas ressembler à un garçon me voilà servit avec cette coupe que Chantal s'appliquer à rendre la plus féminine. Non pas que les coupes très courtes pour femme leur font une tête de garçon, hein. Mais c'est que je n'ai jamais aimé celles ci, car cela me rappelait trop les derniers instants de ma mère avant qu'elle ne s'en aille. Pour moi, cela me donnait l'impression que ces personnes étaient malades. Ceci n'est qu'une déformation de l'image même de la coupe dut à ce traumatisme personnel.
Milla avait fait son retour à la demande de Miller pour que nous puissions passer un peu de temps ensemble. Et inspectait de loin le travail de Chantal. Elle garda son air le plus neutre et le silence durant toute la séance.
En moins de 20 minutes, Chantal avait terminé son rattrapage de coupe avec les moyens du bord et s'en alla après avoir récupérer son chèque signé par Miller.
Milla me traîna dans la salle de bain pour que je voie ce à quoi je ressemblai maintenant. Ce fut un choc pour moi. Le reflet que je vis n'avait rien à voir avec mon image. La personne que je vis était ma mère. Une douleur immense me submergea comme un ras de marée et mes yeux se voilèrent de larmes que je ne pus contenir. En proie à cet incommensurable chagrin, Milla me berça durant de longues minutes avant que je ne revienne à la réalité et que je ne sèche mes larmes.
En silence nous sortîmes de la salle de bain et rejoignîmes Miller qui préparait le dîner. Je n'avais pas plus faim que ce matin mais Milla et lui m'obligèrent à avaler une petite soupe, qui soit dit en passant me réchauffa plus que je ne l'avais imaginé. Vers 21h30, Milla décida qu'il était temps pour elle de rentrer, après une longue embrassade et un soutien indéfectible elle s'en alla.Puis nous nous retrouvâmes enfin seuls.
Le silence se fit une place et je ne savais pas par quoi commencer. Je voyais à son regard qu'il se posait des questions et qu'il semblait impuissant à mon désarrois. Je l'aidai à débarrasser la table et faire la vaisselle toujours dans un silence. Lorsque la cuisine fut rutilante, il posa son torchon et se tourna vers moi. Je savais qu'il n'allait pas me laisser me coucher sans que nous ayons une conversation tous les deux. Celle qui avait été interrompue par l'arrivée de Milla un peu plus tôt dans la journée.
— Tu vas bien ? Demanda-t-il inquiet.
— Non.
— Tu es très jolie avec cette nouvelle coupe de cheveux.
Il tenait vraiment à me rassurer, ce qui me toucha.
— Non.
— Tu as tort.
— Je ressemble à ma mère. Avouai-je en soupirant, désolée de cette réalité.
— C'est un compliment. Elle serait honorée de savoir que sa fille lui ressemble.
Je ricanai fortement. Ce qui déstabilisa Miller un court instant.
— Je lui ressemble au moment ou elle allait le moins bien. Celui qui précédait sa disparition. Alors non je ne suis pas jolie. Je préférerais lui ressembler quand elle avait ses beaux cheveux longs lisses et toujours bien coiffés.
Il garda le silence. Et je compris à ce moment que j'avais, durant toutes ces années, essayé de lui ressembler par la longueur que je ne voulais jamais couper ni trop courts ni trop longs non plus. Pour garder une ressemblance d'elle dans ses meilleurs jours car je lui ressemblai tellement, c'était un fait que je ne pouvais pas ignorer.
— Que penses-tu qu'elle aimerait que tu sois aujourd'hui ?
— C'est à dire ?
— Penses-tu qu'elle aimerait que tu penses à elle dans les mauvais moments ? Ou que tu sois fière de t'être construite enfin toute seule. Peut-être t-a-t-elle quittée avec cette coupe de cheveux mais que toi, tu t'es relevée avec la même. Comme si elle t'accompagnait.
Je n'avais pas envisagé cela sous cet angle. Je touchai mes cheveux vraiment très courts avec une autre image qui s'imposait à moi.
— Tu seras toujours magnifique pour moi Bérénice.
— Ne me dis pas des choses que tu ne penses pas.
Il s'approcha de moi. Ses mains se posèrent sur ma taille et m'attira contre lui en plongeant ses beaux yeux dans les miens.
— Il y a tellement de choses que tu ignores sur moi.
— Lesquelles ? Demandai-je en osant glisser mes bras autour de son corps pour poser ma tête contre sa poitrine.
J'entendis son cœur accélérer le rythme et taper plus fort contre mon oreille. Il allait se mettre à nu et je pris cela comme une marque de confiance absolue. Et cela m'effraya encore plus.
— Je sais que tu m'en veux de t'avoir dit que nous avions passé une nuit ensemble le fameux soir ou tu avais pleuré à cause de Daniel...mais cette nuit a représenté beaucoup de chose pour moi pendant longtemps. Que tu me crois ou non. Et au jour d'aujourd'hui, elle a encore plus d'importance à mes yeux que toutes celles que j'ai pu avoir avec d'autres femmes.
Il garda le silence attendant sûrement que je le questionne sur ce qu'il sous entendait. Car c'est bien cela qu'il faisait. Je me jetai alors à l'eau et relevai mon visage vers lui. Ses iris brunes s'étaient assombries et son cœur tambourinait comme un fou. Sa respiration avait quelque chose de malaisée.
— Qu'a-t-elle de plus que toutes les autres ? Osai-je demander.
Il mit un peu de temps à répondre. Puis il se lança:
— Tu es celle avec qui j'ai eu ma première fois...
Cette révélation me laissa sans voix.
Me revoilà après 10 jours ou je n'avais pas publié du tout.
J'espère que ce chapitre vous a plu. Un peu triste je l'avoue, mais c'est pour vous mettre en jambes avant de nouvelles révélations. Et le mot de la fin est l'une des premières...
Merci d'avoir lu.
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