47. La bonne décision.
Tellement obnubilée par les affres d'Agathe, j'en avais remisé mon père au second plan. Oubliant complètement qu'il n'était pas illettré et qu'il ne vivait pas en autarcie dans son appartement haussmannien. Je me disais que, s'il avait lu que j'allais me marier dans un journal people, c'est qu'on l'y avait aidé. Il n'était pas du genre lire ces nanars. Je me disais même qu'avec un peu de chance, l'info lui fut envoyée par Agathe ou Daniel.Ces deux là ne manquaient pas de culot!
S'ils étaient capables de cela de quoi d'autre seraient ils susceptibles de faire ?
Maintenant une autre paire de manche m'attendait. Mentir à mon père. J'avais lui avais déjà mentis. De petits mensonges rien de bien méchant. Jusqu'à ce que je fomente ce putain de plan pour perdre ma virginité. Bien évidement dans le secret espoir que ce le fut avec Daniel. Je me dis que maintenant heureusement que ce n'était pas lui. Soit dit en passant j'aurais préféré que ce le fut avec Miller, avec le recul. Mais cela non plus ce ne fut pas le cas.
Miller...Je souriais bêtement quand je pensai à lui. Quelle nunuche !
Du coup et bien, j'allais de mensonges en mensonges toujours plus grands. Quelle fille honteuse !
Toute cette histoire mettait à rude épreuve ma résistance face à tous ces boniments que je vais devoir user. Sans parler de ma dignité qui chaque seconde que je faisais, diminuait à vue d'œil. Car il ne fallait pas se leurrer un jour, j'allais me prendre de plein fouet un grand coup de manivelle, le juste retour de ce que je m'apprêtai à faire. Jamais, au combien jamais je n'avais imaginé il y a dix ans, quand j'avais demandé à Agathe ce que je voulais comme cadeau d'anniversaire, cela allait m'exploser à la gueule comme un Mentos dans une bouteille de soda. Ni d'ailleurs aux conséquences que toute cette merde qu'Agathe avait mit, allait entraîner. Comment lui expliquer à mon pauvre père, que ce n'était pas de vraies fiançailles, que je n'allais pas vraiment me marier un jour avec Miller. Et que je n'étais pas amoureuse de lui, sans qu'il ne soulève d'autres questions auxquelles je ne saurais répondre ?
Il fallait absolument que je réponde à mon père sinon il allait s'inquiéter et me harceler jusqu'à débarquer sur Fallesville pour savoir de quoi il en retournait. Et je n'avais pas très envie qu'il se mêle de mes histoires de cœur et encore moins de mes emmerdes avec Agathe. Dans le passé il avait dû sûrement, me prévenir qu'elle n'était pas l'amie qu'elle prétendait être, mais je n'avais pas dû écouter. Sans doute parce qu'elle était ma seule amie et que je n'en voulais pas d'autre qui me soit si proche. Ou alors je ne m'en souvenais pas. Si aujourd'hui j'étais dans se bourbier jusqu'au cou il fallait que je m'en sorte sans qu'il n'intervienne. A chacun sa merde comme on dit.
Je lui répondis vaguement mais tout en disant une semi vérité :
« Je suis au travail papa je t'appelle ce soir. Et pour te rassurer oui je suis fiancée à Jaime Miller. Bisous à ce soir. »
Maintenant passons à mon amant. Bon sang je ne savais pas quoi lui dire sans mettre en péril tout le plan de Miller. Comment allais-je faire ?
— C'est mon amant. Dis-je à Milla en me plantant devant elle tout en tendant mon téléphone pour qu'elle lise le sms.
— Je serais toi j'irais mettre fin à votre histoire ce soir en allant à votre point de rendez vous. Me conseilla-t-elle sans prendre la peine de lire le message.
— J'en avais l'intention mais je pensais le faire sans qu'il n'ait vent de cette situation.
— Disons qu'Agathe t'a mâché le boulot. Ironisa-t-elle.
Je voyais bien qu'elle ne voulait pas m'aider plus que cela. Sympa
— Oui mais sans prendre de gant. Je n'avais pas l'intention de le blesser. Enfin pas comme ça !
— Bérénice tu n'es pas amoureuse de cet homme n'est ce pas ? Me coupa Milla en posant son stylo sur son bureau un peu trop vivement. Elle posa un regard un peu énervé sur moi et ses joues avaient pris une teinte plus rose derrière ses taches de rousseurs. Oui il était clair que je l'agaçai avec cette histoire.
Je haussai les épaules pas vraiment certaine de savoir ce que voulait vraiment dire être amoureux. Car longtemps j'ai cru l'être de Daniel et cela se révéla être totalement faux.
— Alors ?
— Qu'est ce que cela veut dire être amoureux exactement ? Je ne sais pas ce que cela veut dire Milla. Fis-je dépitée en m'adossant contre l'armoire à dossiers.
Milla se laissa aller dans son fauteuil et soudain elle avait un visage plus détendu. Voire attendri par mon désespoir d'être si peu dégourdie dans la reconnaissance du sentiment amoureux.
— Et bien être amoureux, c'est quand ton corps tout entier ne répond plus à la raison. Que ton cœur fait des siennes quand tu te retrouves devant celui qui te met dans tous tes états. Que tu es en manque quand cette personne n'est pas là ou t'ignore. Que c'est la seule personne qui te rende complètement irraisonnable dans tes émotions et tes sentiments. Être amoureux c'est quand cette personne est la seule qui te comprenne mieux que quiconque et en qui tu donnerais ta confiance sans retenue. Me répondit-elle avec un regard bienveillant.
— Ah. Fis-je consciente que ce qu'elle me décrivait ressemblait fort à ma relation avec Miller. Et je ne voulais pas que cela ressemble à cela avec lui. Enfin c'est mon boss ! Même par intérim. Bon il m'attire beaucoup et oui j'ai très envie de passer à la casserole avec lui. Mais parce qu'il est vraiment sexy !
Je resserrai mes bras autour de mon corps et grimaçai à la description de mon amie.
— Bérénice être amoureux c'est aussi avoir peur de franchir le pas. Reprit Milla en se levant pour venir me rassurer d'une caresse sur le bras. Elle avait saisit ce qui me chagrinait.
— Quel pas ? Demandai-je perdue par ce qu'elle disait.
— Celui de l'acceptation de ses propres sentiments pour une personne dont on n'imaginait pas un seul instant être attirée.
— Essaie tu de me faire passer un message ? Articulai-je toujours méfiante en plissant les yeux sur elle.
— As tu peur que cet homme soit le colonel ? M'interrogea de nouveau Milla.
— Lui ? Non, tu n'y penses pas ! Je t'ai dis que je n'étais pas amoureuse ! M'exclamai-je en me redressant pour faire les cent pas.
— C'est bien vrai ce mensonge ?
— ...
Je ne savais pas quoi répondre. La seule chose qui m'attirait chez lui c'était son aura sensuelle et sa façon de me couver et de me désirer. Parce que j'aimai ce sentiment de bien être et celui d'avoir des picotements dans tout le corps quand il posait ses yeux sur moi. Etre la seule importante dans une foule de personne.
— Ma chérie il est parfait pour toi tu sais.
— Tu te trompes Milla. Répondis-je en me tortillant les mains tout en allant et venant devant son bureau tendue par cette conversation qui ne tournait plus à mon avantage
— Tu le connais depuis longtemps non ?
— Oui mais...
— Et vous êtes liés par les emmerdes que Daniel et Agathe vous font vivre. Il t'invite sous couvert d'un gros mensonge je l'avoue, à la soirée d'anniversaire de ses parents et te désire plus que de raison. Ne vois-tu pas ce que cela signifie ?
— Si. J'en ai bien conscience puisqu'il me l'a plus ou moins dit. Mais...cela ne veut pas dire que moi je suis amoureuse de lui !
Milla se laissa tomber sur le bord de son bureau désespérée.
— Tu es affligeante Bérénice ! Balança-t-elle en se passant la main sur le visage.
— Merci !
— Comprends moi que de te faire accepter quelque chose qui ne percute pas ta logique est désespérant. Te dire que tu te comportes comme lui ! De façon maladroite j'en conviens mais ce n'est que le reflet de ce qu'il ressent pour toi ! Souffla-t-elle en vérifiant que personne ne l'entendait.
— Oh oh oh oh !! Comme tu y vas ! Je crois que tu te trompes Milla. Pourquoi irai-je m'enticher de lui alors qu'il vit de l'autre coté de la Manche ? Que sa vie est là bas et qu'il m'oubliera sitôt la porte de l'avion refermée. Non ! Non ! Je suis belle et bien attirée par lui sexuellement mais pas amoureusement !
M'exclamai-je en reprenant mes allées et venues, tendues par sa remarque.
— Très bien. Après tout ce sont tes sentiments pas les miens. Du coup tu n'as pas répondu à ma question. Tu n'es pas amoureuse de ton amant ?
— Bien sur que non ! Dis-je catégorique. Bien plus catégorique que pour Miller.
En aucun cas je ne ressentais pas tout ce que Milla avait décrit sur la définition amoureuse, pour lui. Milla haussa les sourcils puis se fendit d'un grand sourire.
— Je me disais bien aussi. Il te faut juste un peu plus de temps.
Je vins m'appuyer sur l'armoire à dossier de mon bureau et baissai la tête vers le bas pour réfléchir. Je ne comprenais pas ce que Milla cherchait à me faire dire ou avouer.
— Du temps pour quoi ? Demandai-je las et intriguée.
— Pour que tu réalises ce qui se passe dans ton petit cœur !
Je haussai des épaules encore une fois passant à la trappe ce que Milla essayait de me faire comprendre, puis me retournai pour rejoindre mon bureau. J'allai demander à Milla de garder cette conversation pour elle, quand je vis Miller , en me retournant, appuyé sur le chambranle de la porte du bureau de Pacôme, les bras croisés sur sa poitrine musclée.
Oh mon dieu ! Depuis quand était-il là ?
Milla se redressa sans se presser et défia Miller de ses yeux couleur lagon. Il lui adressa un petit coup d'œil, et je crus voir aussi un signe de la tête, avant de reporter toute son attention sur moi. Je rougis tellement que j'eus l'impression que mon corps entier était en ébullition et cela s'amplifia de seconde en seconde. Il fallait que je sorte prendre l'air ! Je ne savais plus vraiment comment me comporter en sa présence. Il était tellement beau. Je risquai un rapide coup d'œil et je le vis se fendre d'un sourire en coin dont il a le secret. Je détournai le regard et percutai le coin de mon bureau. Ce n'était que la deuxième fois en 10 jours que je lui rentrai dedans après tout. Je grognai un Aïe et me frottai la cuisse qui avait rencontrer le coin de ce fichu bureau.
— Bérénice si nous allions prendre un verre d'eau? Me demanda Milla en s'approchant de moi. Elle semblait inquiète. Elle avait de quoi. J'étais toute retournée que Miller ait entendu cette conversation. En même temps il aurait fallu que cette discussion ait lieu ailleurs qu'à un mètre de la personne concernée. Et j'avoue j'étais perdue.
Miller resta un petit moment à cette place et je n'osais plus relever la tête. Je ne voulais pas voir ses beaux yeux chocolat me dévisager. Bon sang c'était vrai, je n'avais plus ma petite culotte !! Pourquoi? Mais pourquoi étais-je moins farouche à midi quand j'étais dans ses bras à moitie nue et dans une position des plus avilissante. Et si timide quand nous étions habillés? Il fallait que j'arrête de penser à lui. Je le vis du coin de l'œil passer devant nous et entrer dans son bureau. Et à mon grand étonnement cela m'emmerdait qu'il ne soit plus là à m'observer.
Je suivis Milla en silence jusqu'à la salle de pause et nous servîmes un grand verre d'eau chacune. Mon amie me scruta avec ses yeux clairs et m'offrit un magnifique sourire,puis m'attira dans ses bras pour me serrer contre elle.
— Tu es comme une enfant que j'ai envie de protéger Bérénice. Et je t'adore de plus en plus chaque jour que je passe en ta compagnie. Je sais que ce que tu vis n'est pas drôle, mais si tu ouvrais plus grand les yeux tu verrais tout ce que Miller a à t'offrir. Comme tu l'as si bien dis il est un homme bien. Ne le fuis pas s'il te plaît. Ne fermes pas ton cœur au sien, je te supplie de ne pas le faire.
— Encore faut-il qu'il soit déjà ouvert.
Milla se détacha de moi et me fusilla du regard. Elle ne me croyait pas et secoua la tête en pinçant les lèvres.
— Ne dis pas de bêtises s'il te plaît. Ton cœur n'est pas fermé et ne le sera jamais. Et je suis persuadée qu'il est grand ouvert.
— Ou tellement ouvert qu'il n'y a que des courant d'air ! Ricanai-je toujours réfractaire à l'idée qu'elle essayait d'imprimer en moi. Celui ou je suis amoureuse de Miller.
Milla éclata d'un grand rire de gorge et dut reposer son verre pour ne pas en mettre partout. Je devais admettre que son éclat de rire me fit du bien. Je ris avec elle et sans que nous y puissions quoi que ce soit nous partîmes dans un fou rire. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais ris ainsi.
Après quelques secondes d'un fou rire qui remit du baume à mon petit cœur perturbé et grand ouvert apparemment, je tendis mon téléphone à Milla pour que nous puissions définir la réponse la plus adéquate à donner à mon amant.
— Le mieux est sans doute de lui présenter tes excuses et de lui dire que les sentiments ne se commandent pas et que les tiens se sont révéler à un moment que tu n'as en aucun cas maîtrisé.
— Oui tu as raison.confirmai-je, mes doigts tapant frénétiquement sur l'écran de mon smartphone.
— Et lui dire aussi que c'est bien la vérité, que tu es en effet la fiancée de Jaime Miller.
— Peut être devrais-je préciser que je ne chercherai jamais à savoir qui il est ? Que je préférerai garder nos rendez-vous comme un bon souvenir.
— Oui ajoutes cela. Et finis en réitérant tes excuses.
Je secouai la tête de bas en haut confirmant les dire de mon amie tout en terminant de rédiger mon message.
Je le relus à voix haute:
« Cher Amant, je suis désolée, jamais je n'ai eu l'intention de te blesser. Oui, en effet je suis fiancée à ce Jaime Miller et non je ne suis plus célibataire depuis quelques jours. Les sentiments que j'éprouve pour lui sont forts. Et tu sais tout comme moi que l'amour est un sentiment que l'on ne maîtrise pas et qu'il peut te tomber dessus sans crier garde. C'est ce qu'il m'est arrivée. Saches que je ne chercherai pas à savoir qui tu es, ce qui est mieux comme ça.Mais je t'expliquerai tout quand le problème Agathe sera terminé.Car finalement tout ce qu'il m'arrive aujourd'hui est en partie de son fait. Je n'ai aucun regret sur cette relation si particulière que nous avons eu. Merci à toi de m'avoir fait découvrir ce qu'était le pouvoir de la séduction et ce qu'était le sexe. Tu as été un partenaire surprenant et unique. Je te demande pardon de mettre à terme nos rendez-vous ainsi. J'espère cependant que tu sauras pardonner ma façon d'y mettre fin. Bérénice. »
Je levai la tête vers le visage piqué de sons de mon maie attendant un signe de confirmation afin que j'envoie ce message. Elle me sourit tendrement et murmura :
—Envoie Bérénice.
J'appuyai sur l'icône d'envoi la main toute tremblante. C'était fait.Impossible de revenir en arrière maintenant. Je n'étais pas sûre que ce soit le meilleur message qui soit à envoyer pour une rupture.Je relus mon message le cœur battant quand même. J'attendis un instant en regardant l'écran de mon smartphone comme s'il était dangereux. Puis je croisai les billes océan de Milla. Elle passa son bras autour de mes épaules et les serra un instant.
— Maintenant tu vas pouvoir te concentrer sur un seul homme. Miller est réel et tu le vois. Ne penses qu'à cela et à rien d'autre. Et laisses-le t'aider à régler le problème Agathe d'accord.
— D'accord.
Nous rejoignîmes nos postes ou les téléphones sonnaient tous deux. Pacôme sortit de son bureau avec son portable collé à l'oreille
— Serait-il possible que l'une de vous réponde au téléphone quand il sonne !Je ne peux pas le faire à votre place mesdemoiselles !
Nous sautâmes sur nos combinés pour prendre les appels tandis que Pacôme terminait sa communication. Avec cela reprit le cours de la journée et son lot d'obligations
Un peu plus tard dans l'après-midi, Pacôme repassa dans mon champ de vision pour rejoindre Miller dans son antre et il ferma derrière lui la porte.Je restai un moment à fixer cette porte, à peser le pour et le contre dans tout ce que m'avait dit Milla. Ce n'est pas que je n'adhérai pas à ce qu'elle disait ou tentait de me faire comprendre. C'est que je n'arrivai pas du tout à transposer mes propres sentiments sur le calque de ses mots. Vincent en grande discussion avec Thomas et Zoé se dirigeait vers la salle de pause sans nous prêter attention, ni à Milla ni à moi. A cet instant ma résolution m'apparut claire dans mon esprit. Je n'étais pas amoureuse de mon amant et je ne l'avais jamais été. De cela j'en fus sûre, puisque je n'avais jamais éprouvé que du désir sexuel pour lui. Et puis il fallait être réaliste, je ne connaissais rien de lui. Bien que je le soupçonnai fortement d'être Vincent.D'avoir mit fin à notre relation rendrait les choses bien plus simples et je n'avais aucun regrets. Peut être qu'avoir faire le ménage dans ma vie sexuelle, fut un bon début pour gérer les autres problèmes qui parasitaient ma vie depuis quelques semaines.Mais si jamais il voulait débarquer chez moi et se dévoiler et bien tant pis qu'il le fasse. Je ne suis ni à lui, ni à Miller. Enfin Miller plus pour très longtemps...
Lui aussi me courait après. Bien sûr notre relation avait encore évoluée. Je ne fermai pas les yeux sur cela. Mais si je lui accordai une nuit ou une soirée pour la bagatelle, et qu'il s'en retournait en Angleterre et qu'on ne se reverrait plus jamais. Cela ne changera rien au fait que je n'étais pas amoureuse de lui non plus. Ce que je ressentais pour lui était différent de mon amant et différent des sentiments amoureux si bien décrits par Milla. Juste parce que peut-être, Miller, je le connaissais depuis longtemps et qu'il avait comme une sorte d'aura protectrice que j'aimai en lui. Et que je me plaisais tout de même à m'y lover quand je me retrouvai en sa présence et qu'il n'usait pas de ses tours de séduction.
Londres.
Dans combien de temps il retournait à Londres ? Je cherchai dans l'agenda de ses rendez-vous la date de son départ. Je ne la trouvais pas et une sorte de panique s'empara de moi. Je compulsai,tremblante, toutes les dates jusqu'au mois suivant et rien. Pas de date de notée.
Je n'avais pas dit que j'étais dingue de lui ?
Oh mon dieu ! Tout ce que Milla avait tenté de me faire comprendre était en train de faire son chemin vers mon cerveau. Si elle disait vrai et que Miller s'en allait dans très peu de temps, comment allai-je faire s'il n'était plus là ? Je veux dire, qui me ferra vibrer avec son regard chocolat ou son petit sourire en coin ?
Je n'eus pas vraiment le loisir de pousser plus loin mes interrogations que le sonnerie de mon téléphone retentit. Cela me fit sursauter que j'en envoyai valser mon clavier d'ordinateur quelques centimètres plus loin. C'était celle que j'avais attribuée à mon amant.
Je restai figée.Il avait prit le temps de répondre et j'avais très peur de découvrir ce qu'il avait écrit.
Je reculai mon fauteuil de bureau et ouvris mon tiroir, dans lequel j'avais ranger mon smartphone, avec lenteur. Je n'osais pas prendre mon téléphone. Je me fis violence et l'attrapais. Je jetais un regard vers Milla qui me scrutait. Bon je n'ai plus 15 ans, mon téléphone ne va pas me manger ! Je l'allumai, touchai l'icône sms et son message apparut :
« Je savais que tôt ou tard tu me délaisserai. Mais j'étais loin d'imaginer que c'était pour ton patron. Je ne sais pas comment je me sens, mais le premier sentiment qui me vient à l'esprit est déception. Je te souhaite bonheur et amour avec ce Jaime Miller. Et merci d'avoir accepter de partager ces quelques nuits avec moi j'en garderai de merveilleux souvenirs. »
Mon cœur se serra à ses mots. Même si je savais qu'il n'y avait jamais eu de sentiments profonds mis à part une confiance totale, je me sentais terriblement coupable de me séparer de lui ainsi.
« Je suis tellement désolée. Je te souhaite de trouver à ton tour le bonheur comme moi. »
Il ne répondit jamais. Et un poids s'enleva de mes épaules. Voilà une chose de faite. A savoir si c'était la meilleure, seul l'avenir me le dira.
La fin d'après midi se termina sans que je ne me rendis compte. Il était déjà 19heures quand je levai le yeux de mon ordinateur. L'équipe des créateurs avait disparu, Milla travaillait encore sur des contrats avec Pacôme qui lui détaillait ses notes. Quand à moi, mon boss n'était pas sortit de son antre depuis que Pacôme était venu le voir un peu plus tôt. Sinon je l'aurais su tout de suite, à son parfum si particulier.
Je rangeai mes papiers, les classai dans l'armoire puis mis un peu d'ordre sur mon bureau avant de saisir mon sac à main.
— A demain bonne soirée. Lançai-je avant d'appuyer sur le bouton de l'ascenseur.
— Bonne soirée à toi aussi ! Dirent Milla et Pacôme ensemble.
Les porte de l'ascenseur s'ouvrirent et je m'y engouffrai rapidement plutôt pressée de rentrer à la maison pour me doucher et me coucher rapidement. Le trajet en métro fut rapide finalement. Sans doute à cause de mes pensées qui allaient sans cesse à Miller et ce que nous avions fait à midi chez lui. A chaque fois, des fourmillements se concentrèrent dans le bas de mon ventre et je devais serrer les cuisses pour créer une sorte de soulagement.
Une fois descendue du bus, je réajustai mon sac sur mon épaule et gravis l'escalier qui menait à mon studio. Je me délestai de mon sac, de mes chaussures et de ma veste avant de me diriger directement dans ma salle de bain. Il est vrai que si j'avais eu une baignoire je me serai coulée un bain et je me serai prélassée avec un bon verre de Chablis ou de Chardonnay. Mais je n'avais qu'une toute petite douche. Et comme on y était à l'étroit en général je l'expédiai. Ce soir là ne dérogea pas à l'exception. Mais cela ne m'empêcha pas de me servir un petit verre. Je buvais beaucoup quand même. J'avais eu la gueule de bois il n'y a pas si longtemps et voilà que je remettais le couvert. Peut être devrais-je consulter.
Je pris mon téléphone et appelai mon père qui devait s'inquiéter de ces fiançailles nouvellement annoncées par la presse. Je me mis à sa place et très franchement je me poserai tout un tas de question si je savais que ma fille unique se fiançait alors que je la savais célibataire. Je flipperai même !
La sonnerie retentit trois fois avant qu'il ne décroche.
— Salut papa.
— Bonsoir ma chérie. Alors qu'est-ce que c'est que cette histoire de fiançailles ? Attaqua-t-il sans plus de cérémonie.
En même temps il n'avait pas tord, cela ne servait à rien de tourner autour du pot.
— Si je te disais que ce n'est pas une histoire et que c'est pour de vrai. Tu me croirais ?
— Et bien à vrai dire non, mais je pourrais m'attendre à tout finalement. Dit-il en soupirant.
J'hésitai à prendre ce soupire, comme une contrariété que je lui venais de lui balancer dans les bras comme une patate chaude, et celui du « enfin la voilà casée ».
Si, si je vous assure.
— Racontes-moi ? Demanda-t-il finalement avec un ton neutre. Ou qui se voulait neutre.
— Je ne peux pas. répondis-je en observant la boisson jaune tournoyer dans mon verre.
— Pourquoi ?
— A cause d'Agathe.
— Encore cette horrible gamine ! Grogna t il exaspéré.
— Oui encore elle. Soupirai-je avant de m'enfiler une bonne gorgée de ce merveilleux Chardonnay.
— Pourquoi as-tu accepté ces fiançailles avec ce Jaime...Miller ?
— ...Sans doute parce que je l'aime... bien. Mentis-je un tout petit peu.
Ou peut être pas finalement.
Je fus un poil trop longue à répondre. Il découvrit mon mensonge aussitôt.
— Il ne suffit pas que d'aimer « bien » pour rendre un couple heureux Bérénice. Entonna-t-il d'une grosse voix. Et à cette voix, il montrait qu'il n'était pas content de la décision que j'avais prise.
— Je sais papa. Disons que je l'aime plus que je ne le devrais.
Tentai-je de lerassurer.
Ce qui n'étaitpas gagner.
— C'est toujours la vérité ?
Il ne lâcherapas le morceau je le savais alors autant lui donner un minimumd'infos sans trop éveiller sa nature protectrice.
— Oui papa. En fait je ne voulais pas l'aimer comme ça. C'est disons...compliqué.
— Qu'est ce qui est compliqué ? Tu es amoureuse ou tu ne l'es pas. On aime pas à moitié ! S'exclama-t-il contrarié par ma réponse qu'il dut trouver un peu facile.
Là il n'avait pas tord encore une fois. Pour moi j'aimais bien Miller, parce qu'il me fait sentir désirable et femme. Ainsi, qu'il me connaissait depuis très longtemps et qu'il était courant de toutes les choses méchantes qu'Agathe m'avait faites. Et dont mon père ne devait absolument pas savoir. Entendant mon silence plus qu'éloquent, mon père ajouta :
— J'espère seulement que tu sais ce que tu fais. Ajouta-t-il dans l'espoir sans doute que je me livre un peu plus.
— Jaime et moi savons très bien ce que nous faisons. Ces fiançailles sont, disons, une contrariété pour Agathe. Et cela, Jaime maîtrise très bien. Les coups de comm', c'est son métier.
— Oh ! Je comprends. Est-ce un pied de nez à Agathe ? m'interrogea-t-il.
Mais comment faisait-il pour être aussi perspicace?
— On peut dire ça.
— Très bien. Je te souhaite de ne pas y laisser des plumes avec ce Jaime Miller ma chérie.
— C'est un homme bien papa. Crois moi.
— Si tu le dis. Enfin si tu as besoin de quoi que ce soit, même de parler, tu sais ou me joindre ma fille ?
—Tu es le Number One sur mon répertoire papa.
Il gloussa. Oui de le dire est aussi surprenant que de l'imaginer se bidonner comme une donzelle rougissante à une plaisanterie.
— Bon courage Bérénice. Fais attention à toi tu veux ?
J'avais réussi àdésamorcer une engueulade avec mon père et je m'en félicitai. Jem'en aurais voulu si, en plus des tracas que m'infligeait Agathe,venait s'ajouter la culpabilité d'avoir déçu mon propre père.
— Oui papa. Ne t'inquiètes pas. Bonne soirée.
— Bonne soirée ma chérie.
— Bonne soirée à toi aussi.
Nous raccrochâmes en même temps. Je posai mon smartphone sur le plan de travail et fouillai dans mes placards afin de trouver de quoi me remplir l'estomac ce soir. Tout en me préparant un plateau-repas je me buvais mon petit verre de Chardonnay avec en fond ma série du moment : « Westwood ». Je m'installai dans mon divan face à la télévision et attaquait mon dîner accompagné de vin.
Je ne me souvenais plus à quel moment je m'étais endormie. Mais lorsque je me réveillai je compris que j'étais entrée dans une autre dimension.
Dans la dimension de l'horreur. Oui c'était bien le mot.
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