44. Le chaud et le froid.



Je suivis Miller jusque dans son bureau en silence et restai debout tant qu'il m'avait pas dit de m'asseoir. Il ferma la porte après nous. Me voilà seule avec lui. Je lorgnai l'un des fauteuils moelleux et m'imaginai enfoncer mon derrière dedans avec une bonne tasse de thé et une tendre petite madeleine. Non trois ou quatre madeleines !Je n'avais pas pris la peine de déjeuner ce matin, afin de ne pas me mettre encore plus en retard que je ne l'étais. Ce qui réveilla mon estomac en faisant du bruit dans le silence religieux du bureau de mon boss. Pour éviter son regard je me frottai vaguement le visage.Aujourd'hui j'avais fait l'impasse sur le maquillage et avais fait une coiffure fissa avant de sauter dans mes ballerines. J'étais présentable mais j'avais déjà fais mieux !

Miller se laissa tomber dans son fauteuil et se frotta le visage.

—J'ai eu un appel de Daniel hier soir.

—Ah ! Trouvai-je seulement à dire. Je savais déjà plus ou moins la teneur de cet appel téléphonique.

—Agathe était hystérique. Je ne comprenais rien de ce qu'elle me crachait au téléphone et c'est Daniel qui a du me faire un topo. Alors maintenant j'aimerai savoir ce qui t'a pris de faire ça ?

—De faire quoi ? De la narguer que j'allais à un rendez-vous galant avec Vincent. La belle affaire ! Ils sont d'une crédulité ces deux là ! Bon sang que vous y croyez vous aussi me dépasse !

—Je ne te parle pas de cela ?

—De quoi parlez-vous d'autre ?

—Tu ne peux pas te permettre de venir chez elle et mettre tout sans dessus dessous pour te venger !

—Je ne suis pas allée chez elle.

—S'il te plaît ne me mens pas ! Elle m'a envoyé des photos de toi en train de déchirer ses robes !

—Je ne suis pas allée chez elle ! Et je n'ai jamais déchiré ses robes !

Il prit son téléphone posé près du clavier d'ordinateur et tapota dessus avant de me présenter les dites photos qu'Agathe lui avait envoyé la veille.

—Ce n'est pas moi.

—Il me semble bien que c'est bien toi. Ce sont tes vêtements que porte cette personne. Tu étais coiffée exactement pareil hier.Alors arrêtes de me mentir ! S'exclama-t-il en se levant de son siège brusquement. Cela ne sert à rien d'alimenter sa colère après toi en faisant cela !

Je le fusillai du regard énervée qu'il puisse adhérer aux mensonges des frangins Martin ! Non, mais comme si j'avais que cela à faire, de foutre le bocson chez l'autre nympho ! Je serrai les poings, appuyant mon regard le plus méchant et reculai pour ouvrir la porte de son bureau. J'en sortis d'un pas fort et énervé. Cet abruti pensait vraiment que c'était moi ! Et il avait l'air d'aller dans son sens et peu importe ce que j'en dirais il ne me croirait pas.

— Restes ici ! S'écrit-il.

Je ne l'écoutai pas. Je n'en avais pas l'envie. Il sortit en trombe de son bureau et se planta devant moi alors que j'allai m'asseoir avec son air menaçant. Et je dois dire qu'il me terrifia sur le moment,mais je ne me laissai pas désarçonner pour autant. Toujours debout,je me rapprochai de lui et levai les yeux vers son visage emprunt de colère.

—Ouvres grand tes oreilles et écoutes bien ce que je vais te dire : Vas te faire foutre !
Tu veux cajoler Agathe ? Et bien vas-y ! Tu veux la sauter ?Fais-toi plaisir elle t'attend toutes cuisses ouvertes ! Mais je ne suis pas une menteuse et je n'ai pas fais ce qu'elle dit que j'ai fais ! Et tu sais pourquoi ? Parce que j'ai passé la nuit entière avec mon amant et que je pourrais t'envoyer son chauffeur t'assurer de mes horaires de présence dans cet hôtel. Alors si tu as des excuses à me dire c'est maintenant ou jamais ! Lui balançai-je ne lui tapotant le torse du bout de mon index tant j'étais en colère moi aussi.

Bon, peut-être que la familiarité à laquelle je m'étais adonnée n'était pas la meilleure idée que je puisse avoir ce jour là, mais il l'avait cherché !

Il ne dit rien et se recula le visage fermé et sombre de colère. Je fus étonnée et je ne sus pourquoi cela me blessa. Après tout peut être que je n'avais pas besoin de me justifier. Mais je m'étais sentie dans l'obligation de le faire. Je l'observai retourner dans son bureau et s'y enfermer. Milla s'approcha de moi et vint me prendre dans ses bras. Je repris ma respiration et soufflai d'un coup. J'avais les joues en feu et les mains qui tremblaient. Bon sang j'espérai ne pas être allée trop loin avec Miller. Et en même temps j'avais le droit de me défendre moi aussi!

— Oh Bérénice t'es un sacré numéro tu le sais ça ? S'exclama Milla en resserrant son bras autour de mes épaules.

—Qu'est ce que tu entends par là ?

—Et bien envoyer paître le colonel comme ça...

—Si tu savais ce qu'Agathe a encore inventé. Soupirai-je en m'apercevant que je tremblai
toujours autant.

—Racontes-moi. Fit-elle en me lâchant.

Je lui fis un rapide topo de la situation, et Milla reconnut que Miller avait abusé de penser que j'y étais pour quelque chose. Bon, il était vrai que j'avais juste nargué son frère en balançant que j'allai me taper Vincent. L'homme en question qu'Agathe avait revu. C'était mesquin de ma part mais en proportion du mal qu'elle, elle m'avait fait, je passerai pour une sainte ! C'était Daniel qui avait du surenchérir et c'était partit en live.

—Bon si je comprends bien si tout ceci est parti en eau de boudin, ce n'est non seulement parce que Agathe avait revu Vincent mais parce qu'il... est aussi ton amant. Fit-elle tout bas en regardant vers l'open space des graphistes. Sinon pourquoi aurait-elle réagit comme elle l'a fait ?

—On est bien d'accord. Mais alors pourquoi avait-elle aussi réagit si méchamment quand elle pensait et, elle doit toujours le penser puisque Miller le lui a certifié, que je me tapai aussi le colonel ?

—Tu sais quand la jalousie prend le dessus sur tout le reste, il n'y a plus de raison qui tienne.

— Et bien chez Agathe la raison a du déserter depuis belle lurette.

Milla me fit une grimace de circonstance, admettant que je visai juste.Elle me délaissa pour rejoindre son poste de travail, lorsque le téléphone se mit à sonner. Je l'imitai et pris place à mon bureau juste après elle. Je regardai l'heure sur l'horloge de mon ordinateur. Il était presque 11 heures. Je soupirai et me frottai le visage avant d'entamer le travail du jour. Miller ne semblait plus vouloir donner signe de vie dans son bureau. Je supposai qu'il s'était réfugié dans le travail. Et comme il gérait l'agence ici et sa boite à Londres, cela ne devait pas être de tout repos. Mais vers midi, je compris qu'au bruit de tiroir métallique qui se claquait brutalement, que Miller était toujours vivant et qu'il était toujours fâché.

Je me souvins alors, que j'avais oublié encore une fois de prendre avec moi, la robe de soirée que je devais lui rendre. Il sortit juste à ce moment et s'arrêta net devant mon bureau. Il semblait vouloir me dire quelque chose, mais il referma la bouche aussitôt.Il était toujours désappointé. Je préférai ignorer son visage crispé et fis mine de travailler. Il se dirigea vers le bureau de Pacôme, qui sortait à l'instant même, pour donner des instructions à Milla.

Ma matinée si courte fut elle, avait défilée à grande vitesse et les clients s'étaient succèdés dans les bureaux de Miller et de Pacôme. La boite avait le vent en poupe. Si cela pouvait aider à redresser l'agence de Paris. Je repoussai mon fauteuil pour aller me dégourdir les jambes. J'avais réussi à avaler quelques biscuits entre deux coups de téléphone. Mais hélas ce ne fut pas suffisant pour tenir le coup. Je pensai demander à Milla si nous pouvions déjeuner ensemble. Je me rendis compte que je n'avais pas vu Vincent ce matin. Je profitai d'être debout pour faire mon petit tour aux toilettes et lorsque j'en sortis Miller m'attendait.

— Prends ton manteau et ton sac nous allons déjeuner. Dit-il d'un ton sans appel.

—J'avais prévu de déjeuner avec Milla. Le contre-disais juste pour la forme. Je ne tenais pas à déjeuner avec lui.

—Tu déjeuneras avec elle un autre fois. Vas chercher tes affaires.Ordonna-t-il de nouveau le visage toujours aussi fermé que tout à l'heure.

—Je peux savoir pourquoi je devrais te suivre?

—Tu me tutoie maintenant ?

—Ce n'est pas ce que je t'ai demandé.

—J'ai quelque chose à te montrer qui concerne Agathe

—Je ne veux plus rien avoir avec elle puisque tu sembles avoir choisi son camp.

—Je n'ai pas choisi son camp ! Mais le tien. Prends tes affaires,nous perdons du temps !

Je lui fis un regard noir qu'il me rendit sans se cacher. Je dus me résoudre à le suivre, après un affrontement silencieux d'yeux dans les yeux, que je perdis haut la main. Il était évident que Miller avait ce petit quelque chose qui me fascinait. Et je ne pouvais rien contre cette attirance pour lui, qui grandissait en moi.Je soupirai bruyamment et obéis parce que finalement la curiosité l'emportait aussi sur ma raison. Bien que celle-ci me disait de ne pas lui céder.

Miller fit un pas en arrière et enfila sa veste en se dirigeant vers l'ascenseur. Il m'attendit devant les portes de la cabine et toisait Vincent qui le regardait debout à coté de Milla. Je ne l'avais pas vu rejoindre mon amie. Je sortis mon sac à main de mon tiroir, me vêtis de ma veste, puis m'approchai du colonel entraînant des pieds. Je voulais lui faire bien comprendre que je pouvais être aussi très chiante, quand je m'y mettais ! Je m'arrêtai près de lui, il lâcha Vincent du regard et se concentra sur moi. Son regard chocolat me déstabilisait et m'envoûtait en même temps. Oui maudite attirance !

Je cherchai le bouton d'appel de l'ascenseur avec difficulté parce que finalement je ne voulais pas quitter ses beaux yeux. Il vint finalement à mon secours sans un mot, ses doigts frôlant les miens.Une douce chaleur se propagea dans ma main réveillant quelque frissons. Les portes s'ouvrirent aussitôt et nous nous engouffrâmes à l'intérieur. Miller appuya sur le bouton du rez de chaussé et les portes se refermèrent sur nous. Mon regard eut juste le temps de se poser sur Vincent qui serrait les poings. Oh mon dieu cela ne faisait aucun doute ! Vincent devait être mon amant sinon pourquoi réagissait-il ainsi ? Cette idée me donna des sueurs froides et le retour de mon mal de tête. L'ascenseur s'arrêta et nous sortîmes. Miller prit mon bras gentiment et m'entraîna vers sa voiture qu'il ouvrit à distance et me laissa prendre place.

— Ou allons-nous ? Osais-je demander.

— Chez moi. répondit-il en déboîtant dans la rue.

—Pardon ? Fis-je en me tournant vers lui en alerte. Il n'était pas question que j'aille chez lui ! La dernière fois j'avais faillit y laisser ma fierté et ma petite culotte !

—Nous avons besoin de parler toi et moi. Et chez moi tu pourras te défouler si ce que tu entendras ne te plaît pas.

Bon sang cette situation commençait à prendre le mauvais chemin !

— J'ai du soucis à me faire ?

— Tu as si peu d'estime de toi ?

—A qui la faute ? Répondis-je en regardant par la fenêtre pour signifier que je ne voulais pas continuer la conversation.

Miller ne dit rien. Il se concentra sur la route et nous mena vers le quartier ou je rejoignais mon amant à l'hôtel. Mon cœur commença à accélérer le rythme et je me redressai dans mon siège. Ce n'est pas que je paniquai mais...bon si ! Je paniquai ! Je scrutai Miller du coin de l'œil, cherchant désespérément un indice sur ce qu'il avait derrière la tête. Savait-il ou je rencontrai mon amant ? Et qu'il voulait me signifier qu'il pouvait tout foutre en l'air là maintenant. Ou cherchait-il simplement à me faire peur ? Mais il tourna dans une rue à l'opposé de celle de l'hôtel. Je me relâchai et me laissai retomber dans mon siège.Il se gara devant une maison à l'image du quartier bourgeois dans lequel nous nous trouvions.

Plantés devant la porte de sa maison j'attendis qu'il ouvre. Je regardai la façade et le jardin bien entretenu. La maison devait dater du siècle dernier et avait de décor typique du XIX ieme. C'était charmant.

— Tu viens ? Demanda-t-il sur le seuil de la porte.

Je tournai la tête vers lui et réalisai que j'allai entrer de nouveau dans son intimité. Enfin c'était pas comme si cela n'était jamais arrivé. Londres n'était pas si lointain. Mais là c'était sur Fallesville. Ça rendait encore la chose ou la situation plus réelle. Londres ? Je n'y remettrai jamais les pieds de toutes façons.

Je passai la porte et m'engouffrai dans un vestibule sombre qui ouvrait largement sur un salon tout à fait en adéquation avec l'image que je me faisais de son propriétaire. Masculin et businessman. En fait la même ambiance que pour l'appartement londonien.

Il me dépassa et déposa ses clefs sur la console vintage de l'entrée et jeta presque son trench-coat sur le divan en velours bleu touareg aux lignes ultra confortables qui vous susurraient « Assieds-toi sur moi ! » je souris pour moi-même.J'adorerai vivre ici. La décoration me plaisait beaucoup et le parfum « aphrodisiaque » de Miller planait dans la pièce.Ce qui me donnait un sentiment de sécurité qui me détendit tout de suite. Allez savoir pourquoi il me faisait cet effet là parfois !

Finalement la maison était vivante. Le journal du matin traînait sur la table du salon avec une tasse de café. Et sur la chaise de la cuisine qui se trouvait sur la droite, deux torchons étaient roulés en boule attendant qu'on se serve d'eux. Et près de l'escalier un bac à linge patientait tranquillement qu'on se charge de lui.

Ouais, j'adorerai vivre ici.

Je sursautai quand je sentis quelque chose frôler ma jambe. En baissant la tête, je découvris un gros matou gris angora qui cherchait des caresses en passant et repassant contre mon mollet.

— Hadès laisses notre invitée tranquille. Dit Miller de la cuisine ou il préparait la gamelle du chat.

Le matou miaula puis trotta jusqu'à Miller quand celui-ci déposa sa gamelle au sol. Miller se lava les mains et se dirigea vers moi tout en s'essuyant, pour m'intimer de m'installer sur le divan. Juste à se moment on sonna à la porte et il alla ouvrir sur un livreur asiatique. Il paya le livreur et referma derrière lui en m'annonçant :

— Tu aimes manger chinois ?

—Euh...Oui.

Ce n'était pas comme s'il me donnait le choix.

— Installes-toi je vais chercher de quoi boire. Dit-il en disparaissant dans la cuisine.

Je déposai mes affaires contre le divan, et posai mes fesses sur le bord de l'assise ne sachant pas vraiment comment me comporter.Miller revint avec deux verres et une bouteille d'eau puis prit place à coté de moi sur le divan. Ouais, bah j'aurais mieux fait de prendre un des fauteuils. A cet endroit j'avais moins de risque de me laisser surprendre par le jeu de séduction de mon boss.Quoique je n'étais pas sûre qu'il en joue à ce moment là.

Il se débarrassa de sa veste de costume haut de gamme, qu'il prit soin de déposer sur l'un des fauteuils, avant de revenir s'asseoir à mes cotés. Pendant tout ce temps je n'avais cessé de regarder les muscles de son dos et de ses bras jouer sous sa chemise blanche.Bon sang ! Les souvenirs de samedi soir à son appartement me revinrent et un coup de chaud s'empara de moi comme si la température de la pièce avait augmenté instantanément. Et malgré tout je n'arrivai pas à détacher mes yeux de lui. Il me faisait un tel effet !

—Et bien tu te laisses facilement distraire dès qu'il s'agit de moi on dirait.

Je rougis aussitôt. Comme à mon habitude, évidement !

— Quoi ? Non...bafouillai-je en prenant la barquette de nourriture qu'il me tendait tout en évitant soigneusement de rencontrer ses yeux.

— Je t'ai entendu parler avec Vincent ce matin. C'était...très instructif. Dit-il sur un ton très bas.

Oh ! Mon Dieu ! Ce n'était pas possible !! Je faillis faire valdinguer ma barquette que je rattrapai in-extremis sans en faire tomber une miette. Je crois que je n'avais jamais rougit autant de toute ma vie et me prendre une honte pareille non plus.

— Tout va bien ? S'enquit-il en fronçant les sourcils face à mon geste de surprise.

Je soufflai tout en essayant de me calmer. Cela n'allait pas être facile avec Miller tout juste collé à moi sur ce divan. Faire abstraction était la solution la plus adaptée. Encore fallait-il la mettre en pratique.

— Comment pourrais-je aller ? J'accumule les bourdes auprès de vous.

— Tu ne me tutoie plus ?

—Je ne sais pas... Je ne sais plus comment je dois vous parler.

—Je sais que je te l'ai déjà répété mais, je suis Jaime et uniquement Jaime avec toi. Je suis obligé d'être ton responsable,mais je dois avouer que cette situation me pèse aussi.

—S'il n'y avait que cette situation... Je me sens un peu perdue dans toute cette mascarade avec Agathe. Avec vous...Je ne sais pas comment je dois gérer.

— Dis toi que c'est un cap à passer.

Je posai mes yeux sur lui cherchant ce qu'il sous entendait par là.

— Un cap à passer ? A passer pour quoi ?

— Pour être heureuse.

Être Heureuse ? Qu'est-ce que cela voulait dire ? Qu'est-ce qui nous rendait heureux finalement ? Avoir un travail, de quoi se nourrir, un toit ou se loger ? Avoir des amis, voir un amoureux ? J'avais les trois-quart et je pouvais m'estimer heureuse. Alors oui, j'étais heureuse.

— Je suis heureuse.

— Je ne crois pas.

Je restai un instant dubitative. Qu'est ce qui lui permettait de penser que je ne l'étais pas ? Je me redressai sur mon bout de canapé et rangeai une mèche de cheveux rebelle derrière mon oreille. Histoire de me donner une contenance. Même si Miller n'était pas dupe ! Je pouvais bien au moins me persuader de cela.

—Qu'est ce que vous en savez ? Lui demandai-je tendue par cette réponse.

Il s'arrêta de picorer dans sa barquette et la posa sur la table.

—Ce que j'en sais c'est que tu as vécu 15 ans d'une fausse amitié avec Agathe. Qu'elle n'a jamais fait en sorte que tu sois bien dans ta peau, après la mort de ta mère. Bien au contraire elle s'est satisfaite de ton malheur pour se mettre sur le devant de la scène et faire de toi sa marionnette. Tu as été aveuglée par cette amitié de façade qu'elle t'a offert. Tu t'es accrochée à elle, comme tu te serai accrochée au fantôme de ta mère. Agathe ajuste profité de la situation et de ta faiblesse.

Il avait tellement raison ! Je baissai la tête accablée par tout cet aveuglement qui avait persisté durant quinze ans. Je jouai machinalement avec ma nourriture, désespérée par la facilité déconcertante qu'avait le colonel à comprendre les choses qui l'était pas pour moi. Et surtout à voir en moi comme on lirait dans un livre.

—Écoutes, je suis là pour toi aujourd'hui. Je ne dis pas que je fais bien avec toi...vu la façon dont tu essaie de m'éloigner de toi,j'imagine que non. Mais je fais au mieux.

— Pourquoi ? Pourquoi faites-vous vraiment cela ?

— Tu sais pourquoi je le fais Bérénice. Dit-il d'une voix extrêmement basse. Cela éveilla quelque chose dans mon bas ventre que je ne pus réprimer, même en serrant les cuisses.

J'évitai de croiser ses prunelles chocolat et tentai de me concentrer sur mon repas chinois.

—Et puis j'ai découvert ta petite surprise dans les achats que je t'avais demandé hier soir.

Aïe ! Bon et bien nous y voilà ! C'était la partie ou j'allai moins rigoler. Il se pencha vers moi.

— Tu crois que je n'aurais rien vu avant de les utiliser peut être ? Demanda-t-il voyant que je ne réagissais pas

— Je ne vois pas de quoi vous voulez parler ! M'insurgeai-je comme si je n'y étais vraiment pour rien.  Il fallait bien que je proteste, en rougissant bien sur, mais je devais être la parfaite innocente. Assumer mon coup de maître. Mais je me gardai bien de rencontrer ses prunelles tout de même.

— Les préservatifs ! Je ne t'ai pas demandé cette taille.

—Pour cela il va falloir voir avec la pharmacienne ! C'est elle qui a du se tromper.

— Vraiment ?

— Oui. Et puis soit dit en passant, cela ne devrait-il pas être un achat personnel fait personnellement ?

Il garda le silence un court instant. Je ne cherchai pas à voir la têtequ'il avait, car je savais pertinemment que j'allais me trahir !

—Tu es mon assistante non ?

Et voilà qu'il remettait cela sur le tapis !

— Pour ce qui concerne le travail ! Pas vos capotes ou autre accessoires d'hygiène ! M'exclamai-je en me levant d'un bond furieuse et mal à l'aise de la tournure de la conversation.

Il me scruta un instant puis éclata de rire.

Quoi ? Mais pourquoi il se marrait ? Est ce que j'avais l'air d'avoir envie de rire de cette situation ?

Il se leva prit ma barquette de nouilles, qu'il posa sur la table basse,et saisit mes deux mains qu'il serra doucement.

— C'est vraiment dommage que cette pharmacienne se soit trompée dans la taille parce que nous aurions pu en profiter ce midi.

Quoi ?Je retirai mes mains violemment des siennes en rougissant de plus belle.

— Ne sois pas si prude Bérénice. Fit-il presque d'un air prétentieux.

Ah !Je le savais ! Il aimait utiliser son autorité pour obtenir ce qu'il voulait !

— Est-ce pour cela que vous m'avez fait venir ici ? Paniquai-je

— Non je plaisante. Bien que l'envie ne me manque pas. Je ne me permettrai pas d'abuser de mon pouvoir hiérarchique sur toi ce midi. C'est pour quelque chose de plus grave, que je t'ai fait venir ici. Cela me concerne et je voulais t'en faire part, parce que toi et moi sommes dans le même bateau...Même si j'aimerai que l'on soit bien plus que cela.

De quoi parlait-il ? Ah oui de ses sentiments !...Non ?

Il prit le journal et l'ouvrit sur la page de publication des bancs. Il pointa du doigt un encart qui me fit presque défaillir.

Agathe et Miller allaient se marier.





Bonsoir à toutes et à tous!

Voila une certaine progression dans le qui est qui ! Qui est l'amant? Bon nombre d'entre vous aimeraient que Miller soit cet amant qui fait sentir Bérénice si femme. Mais ...en êtes-vous si sûres? En tous les cas, Bérénice, elle, croit dur comme fer que Vincent l'est...Il se pourrait peut-être qu'elle ait raison...

Enfin je dis ça, j'dis rien!

Si ce chapitre vous a plu n'oubliez pas la petite étoile! Merci d'avoir lu!

Ps: Je m'excuse d'avance si des fautes persistent. Bonne soirée.

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