35. Échange de masque



Nous sortions de l'aéroport après avoir récupérer nos bagages. Je fourrai mon téléphone dans mon sac à main et rangeai soigneusement la carte de visite de Cassandre qu'elle m'avait donné dans le vestibule de la maison familiale. Je souris en me remémorant la scène.

_ Au cas ou tu aurais envie de parler... m'avait-elle dit un peu gênée.

_ Merci Cassandre. Ne sois pas embêtée pour moi tout va bien. Et Miller est à mes cotés.

Elle avait gloussé en m'entendant appeler son frère par son patronyme. J'avais souris à mon tour. Je savais que Miller n'aimait pas que je l'appelle ainsi mais le simple fait que cela puisse l'énerver me satisfaisait. S'il croyait qu'il pouvait tout contrôler et me mentir comme il l'avait fait, pour obtenir ce qu'il veut de moi. Il se fourrait le doigt dans l'œil ? Et ce même si la vérité avait été dite. Bon de toutes façons je ne résistai de moins en moins alors je pouvais au moins profiter de ce petit truc. J'avais remercié dûment les parents de Miller, embrassé son frère et sa femme ainsi que sa sœur et son neveu. La petite Jolene dormait encore au grand regret de Miller. Et au mien aussi.

Nous avions prit place dans la voiture et Nigel nous avait emmenés à l'aéroport. Un silence pesant avait plombé l'habitacle aussitôt. Sûrement dut à cette conversation que nous n'avions pas terminée. J'avais sortis mon téléphone de mon sac et consulté les messages que les Martin m'avaient envoyé, histoire de voir la teneur de leur griefs. Car c'était bien de cela dont il s'agissait. Mon téléphone était à la limite de la saturation. J'avais eu, je ne sais combien de SMS de Daniel et d'Agathe. Ainsi que de mon amant que j'avais déjà lu. Et plus de 20 appels manqués de la part de Daniel et d'Agathe. J'imaginai très bien les menaces qu'ils avaient du proférer à mon encontre. Bon sang quelle merde !

Miller quant à lui avait consulté lui aussi son portable et avait répondu à quelques mails. J'avais donc profité de lire les SMS des frangins Martin. En effet ils n'y étaient pas allés de mains mortes. J'avais soupiré assez fort et je m'étais tournée vers Miller qui m'avait enfin remarqué.

_ Quelque chose ne va pas Bérénice ?

_ Je crois que la guerre est déclarée. Avais-je dis d'un ton sans appel.

_ Euh...entre nous ? S'était-il inquiété.

_ Non les Martin. Avais-je fais en lui tendant mon téléphone pour qu'ils puisse lire les SMS et juger lui même.

Il avait prit mon téléphone et lut en silence. Puis j'avais vu son visage prendre les traits de la colère. Il avait posé mon téléphone sur ses genoux, prit le sien et composé un numéro.

_ Tu peux m'expliquer ? Avait-il demandé à son interlocuteur. Je te cite « Petite merdeuse je vais te faire comprendre que Jaime est mon homme et que si tu t'avises de le toucher je te tus. » Donc je te repose la question : Peux-tu m'expliquer ?...je vais t'expliquer quelque chose à mon tour Agathe : Bérénice et moi sommes ensemble et c'est officiel. Et oui je l'ai touché, embrassé, caressé...

Quoi ? Non de Dieu mais qu'est ce qu'il lui prend de lui dire ça ? Ce fut ce que je m'était écrié dans ma tête.

Un cri strident était sortit du téléphone ce qui avait obligé Miller à reculer l'oreille de l'appareil.

_ Pourquoi dites-vous ça ? Avais-je murmuré, pas du tout contente qu'il énerve la bête encore plus qu'elle ne l'était.

_ Tu peux le dire à ton frère... mais il faut aussi que je te rappelle que si tu ouvres ta grande gueule je peux ouvrir la mienne. Est-ce que tu es prête à jouer à ce jeu Agathe ? ...On est d'accord...Oh ! Et si je veux baiser Bérénice je le ferrais autant de fois que cela me chante et si tu ne comprends pas ça, je commencerai par raconter à ton frère pourquoi Charlène est partie sans un mot...bien maintenant que je n'entends plus Bérénice se plaindre de recevoir des messages de menaces et des appels en pagaille, sinon je déballe tout à ton frère et à ton père.

Il avait raccroché et s'était tourné vers moi.

_ Pourquoi lui avez-vous dit que nous étions ensemble alors que c'est faux ?

_ Je n'ai fait que confirmer ses craintes pour qu'elle sorte ses cartes. Attendons-nous à ce qu'ils attaquent à grands coups de pieds.

_ Et qui va se prendre les grands coups de pieds à votre avis ? Moi ! Et comment je vais faire pour leur répondre ? Je vais devoir courir pleurer dans vos jupons encore ?

Il m'avait fixé de cette façon intense qu'il avait parfois et avait balancé :

_ Viens vivre chez moi.

J'avais été plus qu'étonnée d'entendre une telle proposition. Mais surtout cela m'avait fichu une sacrée trouille !

_ Non ! M'étais-je exclamée en me reculant dans mon siège.

_ J'ai assez de place pour nous deux sans que je n'empiète sur ta vie privée.

_ Non ! Je préfère aller dans notre suite d'hôtel.

Il m'avait toisé d'un regard qui n'avait plus rien d'amical. Je venais de lui assener un coup dans le cœur.

_ Nous n'avons pas de suite d'hôtel ! S'était-il exclamé à son tour.

_ Pas la votre...celle de mon amant et moi.

Son regard avait encore changé, il était devenu triste et en colère. Merde, je l'avais blessé un peu plus, j'étais trop nulle.

_ Pardon. Avais-je simplement trouvé à dire.

Je m'étais alors arrangé pour détourner les yeux afin d'éviter de voir la peine que je lui avais causée, sur son visage. A ce moment là nous arrivions à l'aéroport.

Le vol s'était passé quasiment en silence. Miller ne m'avait pas du tout adressé la parole ou bien est-ce moi, je ne le savais pas vraiment.

A la sortie de l'aéroport, David attendait devant la voiture. Il ne me fit aucun signe qui aurait pu laisser penser qu'il me connaissait.

_ Je te ramène chez toi ? Me demanda Miller à coté de moi sur le trottoir.

Bah ! Voilà un problème auquel je n'avais pas songé.

_ Euh non merci, il y a quelqu'un qui vient me chercher.

_ Oh...ton amant...dit-il en se fermant de nouveau. Ce n'était pas une question.

Et merde !

_ Oui. Dis-je d'une toute petite voix comme si je venais de me faire prendre la main dans le sac.

Il n'ajouta rien se retourna sans me saluer et disparut. Ce qui me fit un pincement au cœur. Un très gros pincement au cœur. Pourquoi avais-je cette sensation à son égard ? Je ne ressentais rien pour lui, juste une attirance...physique. A moins que ce fut le fait de savoir qu'il avait des sentiments pour moi, cela me mit mal à l'aise.

Je pris la direction de David, qui m'enleva mon sac des mains.

_ Bonsoir Mademoiselle.

_ Bonsoir David. Lui répondis-je en m'installant à l'arrière de la Mercedes. Je cherchai Miller du regard. Espérant peut-être qu'il ne m'ait pas vu entrée dans la Mercedes de David.

David nous conduit directement à l'hôtel. Durant le trajet j'en avais profité pour envoyer un message à mon amant.

« Je suis dans la voiture, j'arrive. As-tu une demande particulière avant que je n'entre dans la chambre. »

« Mets tes nouveaux dessous trop sexy. Je bande rien que d'y penser ! »

« Hum je vois que tu n'as pas oublié...Et moi ça m'excite que ça t'excites ! »

« Dépêche-toi belle Bérénice ! »

Je pouffai de rire. Puis mon esprit revint sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit à Miller et à notre week-end fatigant. J'avais découvert une autre facette de mon patron. Celle d'un homme aimant et aimé de sa famille. Et il les aimait tous sans condition en retour. Et sa passion pour sa petite-nièce. Il débordait d'amour pour elle mais je voyais bien aussi qu'une certaine tristesse avait empreint son visage. Je n'aurais pu dire ce qu'en était la cause.

Et puis il m'avait cherché souvent du regard durant ces deux jours. Comme si m'avoir sous les yeux le rassurait. D'ailleurs j'avais aimé ses regards sur moi. Cela m'avait fait tout drôle mais avec le recule et notre conversation sur ses sentiments je comprenais ce qu'il pouvait attendre de moi. Ce que j'attendais de Daniel depuis plus de dix ans. Quoique maintenant Daniel ne me faisait plus autant d'effet qu'il y a quelques semaines. Et lui comme sa sœur, avait tout mis en œuvres pour me faire changer d'avis sur son compte. Je frissonnai de dégoût.

Etrange...

Alors que lorsque je pensai à Miller je rougis instantanément en me remémorant notre baiser très chaud, qui avait dérivé en caresses très intimes, de la veille au retour de l'anniversaire de ses parents. Connaître son désir pour moi et ses sentiments avaient éveillé chez moi une certaine peur que je ne connaissais pas. Certes son comportement au début de week-end avait été un peu perturbant pour moi car il avait joué sur deux tableaux. Malmener mes émotions ainsi m'ébranlait quelque peu. Il avait des sentiments sincères pour moi. Mais qu'avais-je pour lui, si ce n'est qu'une très forte attirance pour ses baisers, ses caresses et sa façon de me regarder qui me faisait sentir chaque fois un peu plus désirable ?

Malgré cela il y a bien une chose que je regrettai c'était le rôle qu'il m'avait donné. Celui de la fiancée cachée. Il avait outre passé ses droits en m'imposant de mentir à toute sa famille. Et grâce à cela il s'est sentit quand même obligé de me garder dans sa ligne de mire. Et faire de moi sa proie. Car me retrouver seule avec lui m'avait fichu une trouille de tous les diables. Et ma peur n'avait pas été non fondée ! Il était si sûr de lui et savait ce qu'il voulait de moi. Et moi aussi d'ailleurs : une putain de partie de jambes en l'air.

Bah ! Oui je ne devais pas me bercer d'illusions encore plus longtemps. Si j'étais si attirée par lui c'est sans doute parce qu'il était le premier homme à me considérer, me séduire et me désirer, et que cela me plaisait. Beaucoup même !

Mais ...C'est mon patron !!! Et les clichés ont parfois la vie dure. Et pour ma part je n'avais pas très envie de devoir passer sous ou sur son bureau parce que Monsieur désirait une petite gâterie. Non ! Je serais ferme et résisterai un peu mieux à ses avances !

Je résisterais à ces envies de me jeter dans ses bras musclés et rassurants !

Je résisterai à embrasser ses lèvres qui savaient si bien susurrer mon prénom avec délices et sensualité !

Je résisterai à me noyer dans son regard chaud et mystérieux, rempli de promesses exquises !

Je résisterai à respirer son parfum si envoûtant et à la douceur de sa peau !

Je résisterai à laisser mon cœur prendre le contrôle de moi-même !

C'est fou ce que j'étais bien plus motivée quand je ne l'avais pas sous les yeux !

David gara la voiture devant l'hôtel et sortit m'ouvrir la porte. Je rejoignis l'escalier qui menait à la porte en le remerciant vivement. Il prit mes bagages et les déposa dans un chariot près de l'ascenseur. Alice se tenait à l'accueil et quand elle me vit, elle m'interpella.

_ Madame James ?

Madame James...Le noms me disait quelque chose...Ah oui c'était moi !

_ Oui ? Fis-je en me retournant vers elle.

_ Votre mari vous a préparé une surprise au restaurant. Voulez-vous bien me suivre ?

_ Une surprise ? Demandai-je confuse.

Qu'avait bien pu préparé mon amant pour moi ?

_ Oui suivez-moi.

Au fond du restaurant une petite table était décorée d'une bougie et d'un magnifique petit bouquet de roses rouges. Une assiette recouverte d'une cloche attendait qu'on la soulève.

_ Bon appétit Madame. Dit simplement Alice avant de s'en aller.

Je pris place sur la chaise et posai mon sac sur celle d'à coté. Pourquoi avait-il préparé la surprise ici et pas dans notre suite ? Il devait m'attendre avec impatience alors pourquoi retarder le moment encore plus longtemps ?

Je soulevai la cloche et découvris un moelleux au chocolat et une coupelle de fruits secs et un thé fumant. Je souris. Une petite collation en prévision d'une nuit agitée ! Derrière la coupelle se tenait un petit mot manuscrit. Je dirais même plutôt une charade.

A la faveur de la nuit, mes contours te seront dévoilés.

Tes yeux découvriront les moindres méandres de mon corps et se rassasieront de ce que tes mains ont toujours vu.

Le velours dérobera les traits de mon visage mais mes yeux rencontreront enfin les tiens.

C'était très poétique. Mais je n'étais pas sûre de bien comprendre. Peu importe, je trouvai cela très joli.

Je mangeai le moelleux qui était divin ce qui m'ouvrit largement mon appétit. Je dévorai la coupelle de fruits secs puis bus tranquillement mon thé. Et tout ceci me prit 20 petites minutes. J'espérai seulement que mon amant ne s'était pas endormi en m'attendant. Je vérifiai s'il n'avait pas laissé de message sur mon téléphone.

Pas de message.

Je me levai donc et grimpai le grand escalier en direction de notre suite. J'étais excitée et tendue à la fois. Parce que je savais que je n'avais pas été, d'une certaine façon, fidèle à mon amant. Il était assez drôle en soi de culpabiliser de ce genre de situation alors que je n'avais pas juré fidélité a mon amant.

Il m'avait clairement dit qu'il ne serait pas contre me revendiquer comme lui appartenant. Ce qui, en soit quand on y réfléchit bien est assez vieux jeu. Mais comme je n'ai jamais eut de petit ami et encore moins d'homme me vouant un tel désir. Je l'avoue j'aime assez. Pour le moment. Mais bon j'en ai quand même deux à me vouloir. Mon amant et mon patron. Dans le genre j'ai de la chance ! Comment pourrais-je choisir ?

En fait, je n'avais même pas à choisir ! Car il était hors de question que je construise une quelconque relation avec Miller. Alors si ma relation entamée et périodique avec mon amant passait à un niveau supérieur. Alors oui peut-être je me pencherai sur son cas. Maintenant de là à dire que j'avais des sentiments pour ce dernier...tout cela était bien relatif ou subjectif...au choix !

« Je suis devant la porte. » Envoyai-je.

« Entres » Répondit-il.

J'obéis.

Toujours.

A croire que je ne savais rien faire sans l'aval de qui que ce soit. Merde, il fallait que je remédie à ce problème en consultant un coach en estime de soi !

J'entrai dans la chambre. Il faisait nuit noire. Seules trois bougies illuminaient la pièce. Je me dirigeai rapidement vers ma valise que David avait monté dans la suite et en sortis mes dessous fraichement acquis durant le week-end. Je me déshabillai rapidement et les enfilai. J'hésitai à rester en petite tenue puis me ravisai en remettant mes vêtements juste quand je reçus un message.  Je cherchai frénétiquement mon téléphone que j'avais jeté deux minutes plus tôt dans mon sac.

« Assis-toi sur le divan. »

Je me dirigeai donc vers le divan et m'y installai. Je m'approchai de la table déposai mes affaires sur le fauteuil le plus proche. Sur la table basse du salon de notre suite, une boite noire assez luxueuse attendait sagement avec une petite carte.

Je la pris et lus : Ouvres moi.

Je souris. C'était un petit cadeau de la part de mon amant. Je reposai la carte, ouvris la boite et découvris à l'intérieur un masque noir en velours bordé de galon en lurex noir brillant. Je le pris avec précaution et caressai le tissu velouté et appréciai la finesse de l'ouvrage. Les deux fentes pour les yeux étaient fines et un ruban de satin noir résistant finissait de chaque coté du masque. Je le posai sur mon visage et allai me regarder dans le miroir qui trônait au-dessus du bahut dans mon dos pour voir l'effet. Une des bougies m'illuminait assez pour me renvoyer mon reflet et distinguer, ce à quoi pouvait ressembler une personne affublée de ce masque. Il était magnifique et en effet il allait être difficile de reconnaître qui que ce soit derrière ce dernier. Je ne me reconnaissais pas moi-même. Il couvrait plus de la moitié de la tête ainsi que le visage et le bord du nez. Mon amant m'avait fait un magnifique cadeau. J'allai pouvoir voir de mes yeux son corps que jusqu'ici je n'avais pu voir uniquement de mes mains.

J'avais émit l'idée à mon amant qu'il pourrait peut-être à son tour porter un masque. Bien sûr un masque qui ne permettrait pas de deviner son identité. Il m'avait alors répondu qu'il allait y réfléchir. Sur ce je n'avais rien espéré de plus. Mais j'avais été loin d'imaginer qu'il y avait très sérieusement réfléchit et qu'il avait fait le nécessaire pour qu'au prochain rendez-vous mon souhait soit exhaussé.

Mon téléphone chanta cette petite sonnerie attribuée à mon amant. Je déposai le masque dans sa boite et consultai mon portable. Un sms de mon amant

« Je suis derrière la porte, mets ton masque.»

Je m'exécutai sans un mot en plongeant la main dans mon sac pour récupérer mon masque et le mettre sur le nez.

Et au même moment j'entendis la porte s'ouvrir et se refermer doucement. Mon amant posa un sac en papier que je supposai, au bruit. Et il s'approcha de moi.

_ Tu es chaque soir plus belle que la fois d'avant. Dit-il dans un murmure contre mes lèvres avant de m'embrasser doucement.

_ Je crois bien que c'est toi qui me fais cet effet là. Murmurai-je à mon tour pendue à ses lèvres tendres.

_ Vraiment ? Demanda-t-il avec un sourire dans sa voix très basse.

_ Je ne veux pas que tu te lasses de moi. Fis-je en posant mes mains sur ses bras.

_ Comment le pourrais-je ? Je compte les heures qui me séparent de toi dès qu'on se quitte.

Je rougis et sentis une douce chaleur envahir mon visage et finir à la pointe de mes oreilles. Que pouvais-je répondre à cela ?

_ As-tu vu la boite ? Me questionna-t-il en se serrant contre moi entre mes jambes.

_ Oui.

_ L'as-tu ouverte ? Fit-il en contre ma joue déployant une multitude de baisers jusqu'à mon cou avec sensualité.

_ Oui.

_ Est-ce, ce que tu espérais ? S'enquit-il en se redressant.

Je savais qu'il attendait une réponse positive de ma part. Et si j'avais émit cette requête c'était simplement parce que je voulais frôler le danger avec lui. Etre au bord de deviner qui il était, de toucher la vérité et de m'en éloigner. Pour mieux recommencer.

_ Il est magnifique.

_ Es-tu prête à me découvrir ? Es-tu prête à voir ce que je suis ?

_ Oui, soufflai-je tendue et excitée en même temps.

_ J'espère que je ne te décevrais pas.

_ Pourquoi le serais-je ? Que tu te sois intéressé à moi c'est énorme pour moi... cela veut dire qu'il y a bien un homme pour moi sur cette terre !

_ Ne doute jamais de ton pouvoir de séduction Bérénice. Jamais !

Ah ! lui aussi pensait cela ? M'étonnai-je. Bon s'il le disait c'est que c'était vrai.

_ J'en prends bonne note.

Il se détacha de moi et je le sentis se détourner pour attraper la boite. J'attendis qu'il se pare de son masque et il enleva le mien avec délicatesse.

Il faisait toujours aussi sombre dans la pièce. Je clignai des yeux et cherchai le visage de mon amant dans la pénombre. Quand mes yeux furent habitués à la lumière, mon regard accrocha très vite ce masque de velours qui paraît le visage de mon amant. Ce visage que j'avais maintes et maintes fois touché et caressé. Je le scrutai un long moment et il ne dit rien pendant mon inspection. Il resta immobile et moi je n'osai le toucher. Comme si finalement il devenait réalité ! Non pas que je vivais dans un rêve, mais là sous mes yeux se tenait l'homme qui faisait vibrer mon corps depuis quelques semaines. Je dépliai le bras et osai poser ma main sur la sienne qui s'était posée sur ma cuisse quand il eut enlevé mon masque.

Je la pris et appréciai sa peau, sa texture, la largeur de sa paume, la longueur de ses doigts. Je la portai à mes lèvres et y déposai un baiser avant de la poser sur ma joue en fermant les yeux.

Il était là celui que je désirai tant voir depuis deux jours. Enfin presque. Miller avait une fâcheuse tendance à accaparer mon esprit très facilement. Je le voyais enfin. Du moins presque. Je l'entendis relâcher un souffle. Il semblait tendu. Moi qui pensai qu'il maîtrisait la situation mieux que moi.

_ Regardes-moi. Murmura-t-il au dessus de moi.

Je levai les yeux vers les siens cachés dans l'ombre de son masque. Seuls les reflets de la lumière les faisaient briller sans que je ne puisse voir leur couleur.

_ J'aime ton regard sur moi. Si tu savais comme je l'attendais. Souffla-t-il tremblant.

Le sentir frissonner ainsi me poussai à le prendre dans mes bras et l'embrasser. Il se détendit enfin et expira comme si un poids énorme s'était retiré de ses épaules.

_ Ça va ? Demandai-je inquiète.

_ Oui. Et toi ? Tu n'es pas déçue ?

_ Non...je n'ai pas encore tout vu...

Il sourit et trembla de nouveau.

_ Tu es sur que ça va ? Redemandai-je en cherchant son visage dans la pénombre.

_ Oui...en fait j'ai la trouille. Avoua-t-il dans un souffle alors qu'il me scrutait derrière son masque.

_ Tu n'as plus l'avantage. C'est pour ça.

_ En fait, je ne m'étais pas préparé à cette sensation.

_ Laquelle ?

_ Le fait que maintenant tu puisses me juger.

_ Pourquoi jugerai-je tes performances ? Elles sont parfaites.

Il pouffa et fit un petit sourire en coin. Tiens comme Miller. Eh bien il n'est pas le seul à se la jouer beau gosse !

_ Je parlai de mon physique...

Aaaah oui!

_ Il est parfait. Contrairement au mien. Et toi tu as eu largement l'avantage de me juger depuis notre première nuit. Je t'ai fait entièrement confiance.

_ Je sais. Excuses-moi...

_ Non ! Non ! Ne t'excuses pas! Tu n'as pas à t'inquiéter ! Tu es parfait.

Je l'embrassai en me serrant contre son torse et il ne se fit pas prier pour en faire autant avec empressement. Il était plus que prêt. Je le sentais sur mon ventre, dur et frétillant à la moindre pression sur son sexe. Il se pourrait bien que je lui avais vraiment beaucoup manqué! Je réagis aussitôt, rien qu'à l'idée de ce qu'allait augurer le reste de la nuit.

Jen'avais rien à lui dire d'autre sinon que la nuit était à nous. Et que par mesgestes je pourrais lui dire bien plus que par des mots, que je ne saurais ordonner, pour lui avouer des sentiments dont je n'étais pas certaine encore.



Salut les girls!

Voila notre Bérénice de retour de son week-end éprouvant avec Miller. Et elle se trouve bien en peine de savoir ce qu'elle ressent réellement! La voila aussi partagée entre Miller et ce mystérieux amant. Qui lui, serait en proie au stress, de ne pas plaire à sa tendre partenaire de jeux!

Merci d'avoir lu!


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