31. La paix.



Un bruit me fit sursauter. J'ouvris les yeux sur une chambre que je ne connaissais pas et me redressais sur mes coudes pour tendre l'oreille.

Ou est-ce que j'étais ?

On frappa à la porte.

Rappelle-toi Bérénice !

_ Bérénice ?Demanda la voix grave et autoritaire de Miller.

Miller ??!!

Réfléchis Bérénice !

Miller...aaaah ouiiiii ! C'est vrai j'étais chez Miller !

_ Oui ? Répondis-je d'une voix pâteuse et encore endormie.

_ Il est 10 heures et je ne voudrais pas te bousculer, mais nous déjeunons chez mes parents. Ils nous attendent pour midi.

10 heures ? Midi ? C'est bon 2 heures pour avaler un petit déjeuner et une douche c'est faisable ! Quoi ? Pas vous ? !

Je me laissai retomber sur l'oreiller et me fis un petit rush sur ma soirée d'hier.

Miller m'avait avoué hier que nous avions couché ensemble il y a 15 ans et que je ne m'en souvenais pas. Ensuite j'avais découvert par le biais de sa famille réunie pour l'occasion que j'étais officiellement sa fiancée et que le gala était en réalité la soirée d'anniversaire de mariage de ses parents. Qu'avais-je vécu d'autre ? Des larmes sur le balcon suivit d'un peu de réconfort dans les bras de Miller et...Ah ! Oui j'oubliai le plus important, le moment que j'avais redouté depuis que nous avions atterrit en Angleterre : Les tours de séductions de Miller. Mon cœur s'accéléra rien que d'y repenser et mon entre jambe se contracta sous le flot des images qui me revenaient à l'esprit. Wouaw cela avait été vraiment chaud. Et son cœur qui battait si fort contre ma main...je souris bêtement.


Enfin tout ça pour me faire passer la pilule, quand même ! Et ça fait une sacrée somme de conneries à avaler ! Je me redressai et m'asseyais sur le bord du lit. Ouaaaaiis il a essayé de m'embobiner en jouant à frottis frotta pour que je ne fasse pas de vague une fois arrivée ici. Mais ça c'était hier ! Je rejetai la couette et bondis du lit. Je déclenchai la porte et l'ouvris à la volée. Il allait m'entendre à propos de ses manigances ! Là j'étais en colère et il allait avoir droit à une scène !

Il fut surpris quand je claquai la porte derrière moi. De la porte de ma chambre j'avais une vue directe sur la cuisine et l'îlot ou Miller justement buvait son café. Sa tasse fit une embardée et du café tomba sur le plan de travail de l'îlot. Il recula pour éviter de se faire éclabousser.

_ Eh ! Fit-il surpris en posant sa tasse.

_ Vous ! Vous ! Espèce de salopard de première ! M'écriai-je en me précipitant furibonde le doigt pointé vers lui!

_ Bonjour Bérénice. Dit-il simplement en essuyant le café renversé.

_ Vous croyez vraiment que je vais vous laisser m'embobiner encore ?

_ As-tu bien dormi ?

_ N'essayez même pas de changer de conversation ! Je sais ce que vous avez essayé de faire hier soir !

_ Ah ! Et qu'est-ce que j'ai essayé de faire ? Demanda-t-il l'air de rien.

_ De me détourner de vos manigances avec vos baisers et autres subtilités pour mieux éviter l'engueulade qui va vous tomber dessus là maintenant !

_ Vraiment je pensais que c'est ce que tu faisais déjà!

_ Ne vous foutez pas de moi ! Vous m'avez menti hier soir ! Et je ne vais pas laisser passer ça !

_ Pourtant tu ne semblais pas rechigner sur le bien que je te faisais hier soir!

Je ne trouvai rien à répondre à cela malheureusement et piquai mon fard sans pouvoir me cacher.

_ Je pensais que le sujet avait été clos quand nous étions occupés à nous embrasser. Dit-il en contournant l'îlot pour se rapprocher de moi.

Qu'il le formule me fit rougir encore plus. Et me rendit mal à l'aise.

Merde je me laissai distraire encore par ses tours de passe-passe !

Je reculai.

Non ! Je ne devais pas reculer devant l'ennemi. Je m'arrêtai etre levai le menton prête à le défier.

_ Non. Fis-je droite face à lui.

Mais je n'aimai pas trop le sourire en coin qu'il affichait.

_ Non quoi Bérénice ?

_ Non le sujet n'est pas clos !

_ Tu m'en vois désolé. Répondit-il en s'approchant encore.

_ Non vous n'êtes pas désolé ! Au contraire cela vous plaît de me mener par le bout du nez ! Je le vois sur votre visage ce petit sourire de vainqueur !

_ Ah.

_ Ah ! Repris-je en mettant les mains sur les hanches contente de lui clouer le bec.

_ C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour que tu m'accompagnes. Que tu sois présente à mes cotés.

_ Vous auriez pu me poser la question tout simplement. Au lieu de cela, vous vous comportez de façon ...démesurée et irrationnelle. Grognai-je de son air amusé.

_ Démesurée et irrationnelle ! Expliques-moi ça ? Demanda-t-il d'une voix plus que charmeuse en faisant un pas de plus.

_ Vous, vous amusez à me séduire pour mieux m'embrouiller.

_ Aurais-tu accepté ?

_ ...Non.

_ Ceci explique pourquoi je t'ai menti et pourquoi j'use de mon charme pour te faire changer d'avis. Ceci dit je me demande si il a réellement un effet à long terme? dit il plus pour lui même.

_ Mais vous vous rendez comptes que votre famille croit que nous sommes ensemble !

_ Cela n'eut pas l'air de te déranger plus que ça hier soir.

_ J'ai joué le jeu pour ne pas faire de scandale. C'est vous même qui me l'avez demandé ! M'exclamai-je en pointant mon doigt dans sa direction pour la seconde fois.

Il garda le silence et me fixait d'un drôle d'air. Je remarquai alors son regard sombre et son sourire en coin. Ils transformèrent son visage en un masque de désir et de possession, qui me chavira le cœur. Mon corps me lâcha lamentablement et se laissa aller à un désir qui me submergea sans que je ne puisse réagir rationnellement. Il fallait que je me fasse violence pour me sortir de là ! Parce que je savais ce que cela allait présager. Il allait me sauter dessus et j'allais le laisser faire, pire j'allais lui intimer de ne pas s'arrêter. Comme hier soir ! Parce que je savais qu'après chacun de nos intermèdes je le désirai chaque fois un peu plus. Et lui l'avait deviné depuis assez longtemps pour ne pas lâcher le morceau.

En gros je m'étais mise dans un sale merdier et j'étais foutue !

Respire et réagis Bérénice ! M'intimais-je.

Miller fit encore deux pas vers moi et son regard devint celui d'un prédateur. Le même que celui d'hier soir. Faut dire que je l'avais lâchement abandonné avec ses hormones et j'étais prête à parier qu'il avait dormi sur une béquille toute le nuit !

_ Quoi ?M'exclamai-je les mains toujours sur les hanches.

Bah oui même s'il me foutait une trouille d'enfer, j'avais tenu bon face à sa percée vers mon espace vital.

_ Tu dors toujours avec des tenues aussi...affriolantes ? Demanda-t-il en se fendant d'un sourire plus grand.

_ Hein ?! Émis-je en baissant les yeux sur ma tenue.

Ah ! Ouiiiii ! J'avais oublié celle-là ! Merde ! Je tentais vainement de tirer sur ma nuisette noire en satin pour cacher mes cuisses d'une main et de l'autre je protégeai mon décolleté comme je pus.

_ Pour quelqu'un qui veut donner une leçon il faudrait peut être commencer par revoir ta copie Bérénice. Tu n'es en rien autoritaire et si par ta tenue tu espère m'amadouer tu te trompes grandement.

_ Je...je ne l'ai pas fais exprès c'est juste que je n'ai pas réfléchi en me levant. Oh et puis merde ! C'est vous l'enfoiré dans cette histoire ! Vous avez essayé de me détourner de cette engueulade dés hier soir. Répondis-je en lâchant le bas de ma nuisette pour le fustiger à l'aide de mon index pointé sur lui.

_ C'est faux Bérénice. Et tu le sais tout autant que moi. Je ne me serais pas aventuré à te séduire si je ne savais pas que tu me répondrai. Malheureusement pour moi je ne comprends pas pourquoi tu t'enfuis dès que l'occasion se présente. Je pensai sincèrement que tu le voulais autant que moi hier soir.

Là, il n'avait pas tord. Et que pouvais-je lui dire ? Que j'avais peur ? Peur de ce que je ressentais, peur de ce que notre relation donnerait si cela n'allait pas plus loin qu'une simple nuit de sexe. Peur de ne pas pouvoir contrôler ce qu'il m'arrivait. Peur de me perdre et surtout de souffrir. Je ne voulais pas souffrir. Plus jamais !

Je baissai la tête comme prise en faute. Oui je trouvai plus facile de fuir. Surtout quand c'est lui. Il s'approcha de moi et posa sa main sur mon épaule nue.

_ Écoutes je regrette que tu ne te souvienne pas de cette nuit que nous avons passé ensemble il y a 15 ans. Et crois-moi jamais je n'aurais abusé de toi si tu n'avais pas été consentante. Et malgré le fait que tu ai un peu bu, je ne comprends pas que tu ne te souviennes pas de ce qu'il s'est passé.

_ Moi non plus.

_ J'aimerai que tu ai confiance en moi Bérénice. Je n'attenterai jamais à ta personne. Tu...tu es bien trop importante pour moi. Dit-il presque à voix basse, les joues rosissantes

Mon cœur eut un raté. Comment ça importante ?

Je levai les yeux sur lui et rencontrai ses prunelles chocolat qui me dévisageaient, cherchant sans doute quelques choses dans les miennes qui ressemblaient à ce qu'elles renvoyaient.

_ Tu devrais aller te préparer sinon nous allons être en retard. Conclut-t-il d'une voix douce.

Sa main glissa de mon épaule doucement et c'est avec regret que je la vis tomber contre sa cuisse. Je soupirai et fronçai des sourcils. Qu'est ce qu'il m'arrivait ? Pourquoi cela me serrait le cœur quand il s'éloignait de moi ? Il n'était pas si loin et nous allions passer la journée ensemble.

_ Bérénice ?

Je levai les yeux sur lui. Il avait rejoint l'îlot centrale pour terminer son café.

_Oui ? Demandai-je attendis-je presque pendue à ses lèvres. Les mêmes qui hier soir avaient répondu à mon baiser. Un baiser qu'il avait quémander après une caresse si désirable sur ma peau.

Je soupirai un peu trop fort et Miller ajouta :

_ S'il te plaît Bérénice ne me tentes pas...

Le tenter ?Je ne sais pas faire cela. Et sa façon de le dire éveilla quelque chose en moi qui ressembla beaucoup à ce qu'il avait éveillé la veille. Et mon cœur qui se mit à battre un peu trop fort. Je reculai et m'en allai rapidement vers ma chambre pour prendre mes affaires afin de faire ma toilette.

Je pris ma douche en vitesse. Essayant de ne pas repenser à ce moment que mon boss et moi avions passé la veille. Mais ce fut peine perdue, je n'avais que son visage et son regard pénétrant en tête et toutes les sensations qu'il arrivait à me procurer. Et encore il y avait celles ou il se contentait de me dévisager de cette façon si troublante. Et merde j'aurais du résister plus fort !!! J'aurais du le repousser plus fermement. Bon sang je ne suis que faiblesse face à lui !!

Mais il était si beau...si attirant, si prévenant, si attentionné...

Devant le miroir je m'inspectais. J'avais besoin d'une coupe de cheveux, ils étaient arrivés un peu trop longs. Je tressai de façon lâche mes longs cheveux et me maquillai légèrement. Je sortis de la salle de bain et déposai ma trousse de toilette ainsi que ma nuisette dans mon sac de voyage que je bouclais.

Lorsque je rejoignis le salon, Miller était assis sur le divan et parlait affaire en anglais. Petite réunion de travail rapide. Je m'approchai de l'îlot ou une tasse de thé fumante m'attendait. Il me fit signe de la boire tout en continuant de parler au téléphone. Du pain frais, un jus de fruit et de la confiture étaient éparpillés autour de ma tasse de thé. Je déjeunai rapidement tout en le surveillant de coin de l'œil. Il m'ignora en me tournant le dos tout en se dirigeant vers la fenêtre, la main libre dans la poche. Je pus le reluquer à mon aise.

Oui il était si attirant...

Aujourd'hui, il s'était vêtu d'un jean foncé, d'un t-shirt blanc dont le col dépassait de celui de son pull gris. Le tout soulignait magnifiquement sa musculature qui bougeait sous la laine.

Ma tasse avalée, je débarrassai ma tasse que je lavai dans l'évier et rangeai le reste en farfouillant dans les placards. J'avais l'impression de fouiller dans l'intimité de mon boss alors que ce ne n'était que de la vaisselle et des condiments. Je quittai Miller qui n'avait pas terminé sa conversation téléphonique pour aller me laver les dents. A mon retour je ne prêtai pas attention à Miller, car je venais de me rendre compte que je n'avais pas consulté mon téléphone depuis la veille. Toute mon attention avait été occupée par Miller et uniquement par lui. A un point tel que j'en avais par ailleurs oublié mon amant. Je pris donc mon sac à main et sortis mon smartphone pour regarder le journal des appels. Je découvris une flopée d'appels manqués et quelques SMS. Tous provenaient de Daniel. Aucun de mon amant.

« T'es où ? » Celui là datait de la veille à 23 heures.

« Réponds ! » Celui-ci datait de minuit 15.

« T'es où bordel ! » Tiens, il commence à s'inquiéter. Le SMS datait de minuit 52.

« Si tu réponds pas je casse tout chez toi ! » Oh là il vase calmer !

Je décidai donc de lui répondre avec quand même presque 11 heures de retard.

« En week-end.Désolée j'ai oublié mon téléphone dans ma valise. Tout va bien ne t'inquiètes  pas ? »

A peine avais-je rangé mon portable dans mon sac que celui-ci se mit à sonner. Daniel. Il appelait et je décrochai :

_ Allô ?

_ Et ben il t'en a fallut du temps pour répondre ! Grogna-t-il.

_ Salut à toi Daniel. Fis-je avec un sourire dans ma voix pour apaiser sa colère qui perçait dans la sienne.

_ Où tu es ? Demanda-t-il un ton un peu plus haut qu'à l'instant.

_ Si tu avais pris la peine de lire mon message tu le saurais. Rétorquai-je sur la défensive.

_ J'ai lu ton SMS mais ça ne ma dit pas ou tu es bon dieu ?

_ Qu'est-ce que cela peut bien te faire ?

_ Attends, tu disparais vendredi soir dans une caisse hors de prix avec chauffeur et tu découche depuis sans avoir laisser de la moindre info ni un numéro ou te joindre !

_ Rappelles-moi quand est-ce que nous nous sommes juré fidélité devant Mr le Maire ? M'exclamai-je excédée devant sa colère et son manque de coopération.

_ ...

_ C'est bien ce que je pensais. Pour ton information je suis ou j'ai envie d'être et je n'ai pas à me justifier ni à te rendre de comptes! Et si je décide de mettre les voiles tu n'as strictement rien besoin de savoir. Sur ce on m'attend on se verra dans la semaine. Salut !

Et je lui raccrochai au nez. Non mais il se prend pour qui ?

Il rappela aussitôt :

_ Quoi ?

_ Putain tu m'as raccroché au nez !! Hurla-t-il hors de lui.

Et je réitérai mon geste. Sale con ! Non mais il a vu la vierge ou quoi? ça y est, je suis toute énervée maintenant!

Mon téléphone sonna de nouveau. Je l'ignorai. Si Daniel croit que je vais lui répondre après sa crise de nerf, il se fourre le doigt dans l'œil et bien profond.

_ Tout va bien ? Me demanda la voix de Miller.

_ Oui!

_ Vraiment?

Voyant que Miller insistait je me résolus à lui répondre.

_ Non! C'est Daniel. Il me fait une crise de jalousie. Soupirai-je en essayant de reprendre mon calme et d'ignorer mon téléphone qui sonnait toujours.

_ Daniel ? Demanda-t-il surpris.

_ Oui.

_ Une crise de jalousie ! S'exclama-t-il d'un ton renfrogné.

_ Oui.

_ Vous sortez ensemble et tu ne me le dis pas! Remarqua-t-il presque outré, la mâchoire serrée

_ Non !!! C'est... disons que depuis mon anniversaire il s'est mis à me tourner autour comme s'il me voyait pour la première fois. Et jusqu'ici ça me plaisait beaucoup mais depuis vendredi soir... je sais pas... c'est comme si tout ce qu'il me disait sonnait faux.

Miller garda le silence les sourcils froncés. Qu'est-ce que j'étais en train de faire ? Je déballe mes états d'âmes à mon boss !

_ Je ne veux pas te faire peur mais...fais attention à lui et à Agathe. Déclara Miller en se postant devant moi

_ Pourquoi ?

_ Ils ne sont pas ce qu'ils disent être.

_ Vous savez quelques choses ?

_ Daniel est un menteur ! Dit il sur un ton de dégoût.

_ Disait celui qui jouait au même jeu ! Ricanai-je pince sans rire en mettant mon téléphone hors ligne pour être tranquille, avant de le jeter dans mon sac à main.

_ OK...je vois. Rétorqua-t-il voyant qu'il n'aurait pas le dessus.

_ Super ! On peut y aller je suis prête. Annonçai-je en me levant.

_ Oui.

Il me passa devant en attrapant sa veste de cuir qu'il enfila dans un geste fluide. Je fis de même, mais je me pris la manche de ma veste dans la figure. J'étouffai un juron. Quand je réussis enfin à me dépatouiller avec ma veste, j'attrapai mon sac à main. Celui-ci me glissa des mains deux fois avant que je me redresse afin de rejoindre Miller qui m'attendait patiemment près de l'ascenseur.

Il ouvrit les portes de la cabine et nous y entrons l'un après l'autre. Je fis en sorte de me mettre le plus loin possible de lui encore une fois.

Bérénice !!!! T'es trop nulle !!

Nigel nous attendait en bas près de la voiture. Le temps était ensoleillé aujourd'hui. Un peu frais, mais du soleil à Londres profitons-en pour prouver que le cliché est aussi faux qu'il pleuve toujours en Bretagne !

Installés dans la voiture, nous nous évitions du mieux possible.

_ Peux-tu jouer encore le rôle de ma fiancée pour aujourd'hui ?

_ Oui.

_ Merci.

Notre échange s'arrêta là jusqu'à ce que nous arrivions dans une magnifique propriété. Nous avions roulé dans un des plus beaux quartiers résidentiels, passant devant des demeures plus belles les une que les autres. Mais celle de la famille Miller était la plus nature et fleurie de la rue.

Nigel gara la voiture dans une petite cour et Miller se pencha vers moi.

_ Je te remercie de faire cet effort pour moi. Dit-il d'un ton un peu timide.

Je le toisai un instant et une question me vint à l'esprit et qui n'avait toujours pas trouvé de réponse satisfaisante.

_ Est-ce...non rien. Commençai-je avant de couper court. Je renonçai car je savais que cela allait tourner au vinaigre.

_ Dis moi.

_ Est-ce vous qui avez dit à vos parents que j'étais votre petite amie ?

_ Non mais je l'ai laissé entendre. Et je n'ai rien fait pour les contredire.

_ Pourquoi ? L'autre jour avant le ...enfin vous savez dans l'ascenseur...vous disiez au restaurant, que vous aimiez notre relation telle qu'elle était et que vous ne vouliez pas qu'elle change.

_ J'ai menti.

_ Pourquoi ?

_ Parce que je ne voulais pas que tu t'éloignes de moi.

_ Comment pourrai-je m'éloigner de vous ? Je travaille tous les jours à vos cotés.

_ Si jamais j'allais trop loin dans mes gestes envers toi, je ne voulais pas te faire fuir.

Là il n'avait pas tord. Parce que c'est ce que je faisais toujours. Fuir.

Je regardai mes mains que je tordais entre elles, mal à l'aise par ces mots qui voulaient dire tant de choses.

_ Et puis tu es tellement ... toi. Ajouta-t-il d'une voix grave.

Je relevai la tête vers lui et rencontrai son regard qui me troublait tant.

_ Vous...vous avez dépassé les limites pourtant, une fois dans l'ascenseur.

_ Je sais. J'ai cédé à mes pulsions qui me cherchaient depuis un petit moment. Et j'avoue que tu n'as rien fait pour m'en dissuader. Jamais je n'aurais pensé que tu allais me répondre.

_ En fait j'étais tétanisée. Avouai-je à mi-voix rougissant comme ce n'était pas permis.

_ Pour mon plus grand plaisir.

_ Vous ne devez plus faire ça.

_ Pourquoi ? Demanda-t-il un peu trop vite.

_ Vous êtes mon patron et moi votre assistante. Ce n'est pas autorisé...

_ Il n'y a rien qui nous l'interdise Bérénice. Mais si je n'étais pas le patron et juste l'ancien copain de lycée se serait différent pour toi ?

Haussant des épaules et ne trouvant rien à redire là dessus, je pris quand même le temps de réfléchir à cette remarque. Peut être que je ne me poserais moins de question s'il n'était pas mon patron.

_ Bérénice ?

_ Je...je n'en sais rien. Je ne me souvenais plus de vous jusqu'à ce qu'Agathe me le rappelle. Vous avez bien changé aussi. Vous êtes différent vous êtes devenu...

_ Un beau gosse ! Tu peux le dire ! Sourit-t-il en se moquant de lui même.

En tous les cas il ne manquait pas d'estime de lui.

_ C'est vrai que cela devrait suffire à vous rendre totalement désirable de mon point de vue.

_ Est-ce le cas ?

_ Je n'arrive pas à vous résister quand vous vous approchez de moi... à mon grand désespoir mon corps prend le contrôle et vous faites de moi ce que vous voulez.

_ Je sais, je ne devrais pas mais je n'arrive pas moi non plus à te résister. Tu es si séduisante...tu me surprends chaque fois avec tes tenues sexy et ta façon de répondre à mes baisers ou mes caresses. Avoua-t-il sans me quitter des yeux. Il rougissait.

Je rougis à mon tour d'un coup ! L'entendre dire ces mots de sa bouche me gêna. Merde alors il me trouve séduisante et sexy, et surtout il n'arrivait pas lui non plus à me résister. Pourtant je ne faisais rien pour l'exciter. Ah si ! Tout à l'heure quand j'ai piqué un colère. C'est que je prenais du galon dans la confiance en moi !

Il toucha ma main et je levai les yeux vers lui.

_ Pour hier soir...je te demande pardon...C'était plus fort que moi entre le moment ou je t'ai tenu dans mes bras sur le balcon et puis dans la voiture, j'ai pensé que tu désirais autant que moi ce qu'il allait se passer...

_ Je sais...et j'ai aimé. Balbutiai-je sincèrement sans pour autant oser le regarder, trop rouge de m'entendre lui répondre cela

Il se rapprocha de moi rapidement et prit mon visage entre ses mains pour venir m'embrasser passionnément. Je fus surprise mais c'était comme si ce baiser était évident. Et Oh My God ! Sa langue ne me laissa pas de répit et titillait la mienne puis caressait mes lèvres de façon si sensuelle. Je le laissai mener la danse avant de me rendre compte que mes mains s'accrochaient à lui pour mieux me coller contre lui. Je répondais encore positivement à son baiser et je ne pourrais pas lui balancer qu'il abuse de sa position. Mais quel baiser ! J'avais envie d'aspirer sa langue et le dévorer tant il me mettait en émoi. Par manque d'air je lâchai sa bouche pour reprendre ma respiration et croisai son regard rempli de désir.

_ J'aime bien la Bérénice que tu es devenue depuis que je travaille avec toi. T'émanciper d'Agathe t'a transformé...et surtout parce que c'est toi et tes tenues improbables et tes deux pieds gauches...j'aime bien cette Bérénice drôle et surprenante.

_ Ah oui j'avais oublié ! Vous aimez bien mon style. Souris-je.

Un sourire timide anima son visage qu'il avait fermé depuis que nous avions quitté son appartement. Et il me serra contre lui avant de déposer un baiser sur ma tête.

Et là je désirai plus que tout au monde ne jamais quitter ses bras.


Bon cette fois ci ce chapitre est le bon! Bien plus soft que le premier que j'avais publié et que personne n'a vraiment eut le temps de lire, puisque je l'ai retiré presque tout de suite. Je l'avais pourtant relu plusieurs fois mais à force on ne voit pas certaines choses. En l'occurrence ce que nous pensons avoir écrit reflétant certaines idées, et qui à la lecture et la compréhension d'autres personnes, représentent à leur yeux certaines idées dont nous n'approuvons pas vraiment le fond.

Enfin bref, j'espère que celui là vous a plu quand même. Merci de l'avoir lu.

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