19. L'ascenseur.
Après un habillage un peu chaotique, parce que hier soir j'avais dans la confusion préparé un sac à la va vite.Je réussis à me vêtir d'une jupe rouge de tailleur longue un peu trop habillée avec un pull manche chauve sourie léger vert d'eau et lurex. Et chaussée de mes ballerines noires je ressemblais plutôt à un clown mais peu importe j'étais heureuse ! J'avalai un petit déjeuner sur le pouce et descendis attendre David sur le perron de l'hôtel.
Il m'emmena au travail dans les temps et je débarquai avec la banane et le petit mot de mon amant bien au chaud dans mon sac à main. Milla me sauta dessus et m'attira dans un coin éloigné des oreilles indiscrètes. Je ne voyais pas pourquoi elle faisait ça nous étions les premières arrivées dans les locaux.
_ Tu ne devineras jamais ce que j'ai entendu ! Annonça-t-elle toute excitée par l'info qu'elle détenait.
_ Non mais je vois que tu meurs d'envie de te confier ! la taquinai-je en essayant de cacher mon sourire moqueur. Dont elle se ficha pas mal, tant l'info qu'elle connaissait la mettait dans cet état proche de l'énervement furieux de l'adolescente cachée en elle.
_ Miller est mordu de toi !
Tu parles d'une info! Quoi? Et quand avait elle entendu cela?
_ Nannnn ! Tu vas virée blonde platine tu sais à force de penser comme Agathe ! Quand as-tu entendu ça?
_ Non non je te jures ! Je l'ai entendu tout à l'heure appeler au téléphone la responsable d'une boutique de fringue de luxe du centre ville! Et il a précisé que les robes qu'il désirait offrir était pour une amie très chère à ses yeux. Et quelle devait la mettre en valeur pour un gala samedi soir. Et ce n'est pas toi qui va à ce gala samedi soir ?
Bon sang il est toujours là avant que j'arrive! Il va croire que j'arrive toujours a la bourre!
_ Euh aux dernières nouvelles si. Mais peut être a-t-il changé d'avis. Il n'a pas laissé de message sur mon portable alors...
Milla se redressa et me toisa incrédule. Puis elle me coupa:
_ Pourquoi aurait-il changé d'avis ?...et dis donc tu as une sacrée tenue toi !
Je m'observai un instant pour faire l'état des lieu de ma tenue vestimentaire et dépitée je lui racontai:
_ Oui je sais c'est à cause d'hier soir ! Une horrible catastrophe !
_ Tu crois que tu auras le temps de me faire un petit compte rendu ? demanda-t-elle d'une petite voix en regardant sa montre.
Je lui offris mon plus beau sourire:
_ A la seule condition d'avaler quelques gouttes de thé.
_ C'est comme si c'était fait ! dit-elle en partant en courant me préparer notre collation d'avant boulot. Je me dirigeai donc à mon bureau pour y fourrer mon sac et allumer mon ordinateur.
Miller sortit de son bureau l'air bienheureux. Lui aussi avait dut passer un bonne soirée. Il posa son regard sur moi et il ne put retenir un sourire en coin un brin malicieux.
_ Bonjour Mademoiselle Lorne. Originale votre tenue...
Sa voix fut suave et douce à mon oreille.
_ Merci Monsieur Miller, dis-je le sourire aux lèvres d'une voix qui se fit rauque alors que ce n'était pas ce que je voulais.
J'ai quelques petits problèmes pour gérer mon corps en ce moment. Celui-ci aimait réagir contre ma raison.
Son regard s'assombrit d'un coup. Et pas une ombre de tristesse ! Non vous savez cette ombre qui vous ferrait rougir. Car vous devinez que l'homme qui vous regarde ainsi, ne pense pas à vous de façon légère.
_ Vraiment surprenante Mademoiselle. Fit-il en allant vers la salle de pause.
Bah voilà je l'avais cherché ! Il va croire que je le drague maintenant.
Milla revint avec nos deux tasses de thé en croisant Miller auquel elle offrit son plus beau sourire vermillon. Elle était excitée à l'idée que Miller est commandé des robes du soir pour moi et surtout de connaître les détails de ma soirée. Elle savait que cela n'allait pas fort quand j'étais partie hier soir et que Miller m'avait accompagné chez Agathe. Je lui fis donc un résumé de ma soirée et lui confiai mes premiers doutes sur l'identité de mon amant. Je lui indiquai que je pensai que c'était Daniel et qu'il m'avait embrassé ! Miller passa juste à ce moment une tasse de café à la main et son air heureux devint un air renfrogné ! Et ben celui là était lunatique j'en avais la preuve !
_ Tu penses que c'est Daniel ?! S'exclama-t-elle en lorgnant le bureau de Miller du coin de l'œil.
_ Oui. Et la soirée avec mon amant ressemblait plutôt à la suite de ce que nous avions commencé chez moi.
Je scrutai Milla qui regardait toujours vers le bureau de mon boss. Elle tourna la tête vers moi.
_ Je ne penses pas que c'était lui. Affirma-t-elle de son air le plus sérieux.
Sa conviction sur l'identité de mon amant m'interloqua.
_ Vraiment et comment peux-tu savoir que ce n'était pas lui ?
Je croisai les bras sur ma poitrine sceptique.
_ Je penses que tu veux voir ce que tu désire absolument voir.
Sa réponse me resta en travers de la gorge. Bien sur que non! Je ne voulais pas absolument voir ce que je désirai le plus voir! Elle se trompait.
_ ...
_ Et que celui qui te rend réellement heureuse est celui que tu n'imaginerais jamais... tiens voilà Pacôme. Salut Pacôme !
Son virage à 90° dans sa phrase me prit au dépourvue, ne me laissant pas le temps de répliquer quoi que ce soit.
_ Salut Milla ! Bérénice très jolie cette tenue ! Originale comme d'habitude. J'aime beaucoup ! dit-il en se dirigeant vers son bureau en se retournant plusieurs fois pour me reluquer.
Je restai interdite ! Milla avait instillé un énorme doute en moi. Et si elle avait raison? Et si elle connaissait mon amant?
- Est-ce que tu rigoles Milla ? demandais-je perturbée
_ Moi, tu sais, je mène aussi ma petite enquête. Mais je ne suis pas aussi près de ton amant que toi pour faire toutes les vérifications d'usages.
_ Mouais en fait tu n'en sais rien du tout ! Tu joues juste avec mes nerfs.
_ Bah si on peut plus s'amuser ! Rit-elle heureuse de m'avoir vu me déconfire sous ses yeux. Elle se leva pour rejoindre son propre bureau, riant encore encore de sa duperie.
Miller apparut devant moi alors que j'allais m'installer a mon poste et m'interpella :
_ Mademoiselle vous recevrez vos robes de soirée dans l'après midi. Pourriez-vous me dire celle qui vous convient le mieux ?
_ Euh oui bien sur. Pour quand je dois rendre réponse ? demandais-je gênée du regard qu'il posait sur moi.
Il avait un de je ne sais quoi qui vous obligeait à baisser les yeux tant son visage renvoyait le charisme de sa personne. Le regard perçant, la mâchoire carrée et ciselée relevée par une bouche prête à vous livrer bien des promesses. Et en même temps la douceur de ses traits vous donnait envie de vous accrocher à lui espérant que le regard qu'il avait en ce moment même n'était que pour vous.
_ Pouvez-vous le faire avant ce soir ?
_ D'accord je ferrais au mieux.
_ Merci.
Il disparut de nouveau dans son bureau et je n'entendis plus parler de lui avant midi.
La matinée passa relativement vite, si je ne comptai pas le nombre de fois que je rêvassai à mon amant et son petit mot doux. Je lui envoyai un sms pour lui confier que cette petite culotte me mettait dans tous mes états, moi aussi. A en croire sa réponse il en était tout autant pour lui. Génial.
Quand midi se fit entendre dans mon estomac Miller débarqua sa veste sur les épaules et un petit sourire en coin qu'il me dédia aussitôt.
_ Prenez vos affaires Mademoiselle Lorne je vous invite à déjeuner.
Surprise je restai immobile un instant. Je ne savais pas quoi dire ni comment agir. Son invitation me prit au dépourvue et je restai muette
_ Vous aviez prévus peut être de déjeuner avec Milla ?
_ Non. N'osai-je mentir.
_ Alors cela ne vous dérange pas que je vous invite à déjeuner ?
_ Euh non pourquoi pas. Répondis-je finalement.
Je pris mon sac à main et le suivis dans l'ascenseur qui nous mena au rez de chaussé. Son Q5 attendait dans la rue qu'on lui fasse une jolie ballade et c'est ce que nous fîmes. Il nous fit sortir de Fyrelleville pour une commune avoisinante ou il nous envoya dans un petit restaurant qui ne payait pas de mine.
Une hôtesse nous mena à notre table dans un coin à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes. Je n'osai parler car Miller m'impressionnait. C'était la premier fois que je me retrouvai seule avec lui pour une bonne heure en dehors de notre travail. Je ne me sentais pas particulièrement à l'aise de me retrouver seule avec lui, mais je pris sur moi de ne pas le montrer. Peut être que cela allait passer. Aussi je me concentrai sur sa personne et profitai pour l'observer à la dérobée. Il était grand et bien bâti. Il avait un visage harmonieux et de magnifiques yeux chocolats. Je pus les regarder à loisir pendant qu'il lisait la carte des plats.
Un silence s'était installé entre nous et je l'avoue il ne me mettait pas mal à l'aise. En fait il était tout simplement à sa place. Ce que nous vivions ensemble face à Agathe nous avait rapprochés en quelques sortes. Il leva les yeux de la carte et j'y vis de l'amusement.
_ Vous aimez me surprendre on dirait.
Je rougis violemment et souris gauchement de m'être laissée prendre sur le fait.
_ Je ne vais pas vous cacher que vous êtes une personne agréable à contempler. Observai-je finalement. Au point ou j'en étais, maintenant que je m'étais faite prendre je n'allais pas jouer les filles effarouchées!
_ Ce n'est pas déplacé de dire cela à son supérieur ? Demanda-t-il avec son sourire franc que je trouvai absolument sublime.
_ Totalement ! Riais-je revigorée par son magnifique sourire et sa franchise.
_ Je préfère quand vous souriez Bérénice. Votre visage est tellement plus radieux. Déclara-t-il en se redressant sur sa chaise pour me faire comprendre que je pouvais avoir toute son attention. Quoi que je dise.
Et moi j'adore quand ta bouche dit mon prénom ! Répètes le encore !
Son regard redevint sombre comme plus tôt dans la matinée. Que pouvait-il penser de moi ? Je portai des tenues improbables, je le matai à son insu et je me faisais toujours prendre sur le fait. Et pourtant il ne cessait de me répéter que j'étais surprenante.
Mes yeux glissèrent sur son col entre-ouvert sur un cou musclé et une clavicule sur la quelle je glisserai bien un doigt pour sentir sa peau...
Merde qu'est-ce qu'il me prenait ? C'était mon patron !
_ A quoi pensez vous Mademoiselle Lorne ?
Pfff! Comme si j'allais lui dire que j'étais en train de fantasmer doucement sur lui. Vite un petit mensonge, ou détourne la conversation ma vieille!
_ Pourquoi vous m'avez invité à déjeuner ?
Changer de sujet de conversation c'est bien ça? Non?
_ Pour faire plus ample connaissance. Cela fait 3 semaines que nous travaillons ensemble et jusqu'ici nous avons eut que des conversations ennuyeuses au sujet d'Agathe. Mais que savons nous l'un de l'autre?
_ Qu'aimeriez-vous savoir ?
_ Vos goûts en matières de musique, de littérature, de cinéma. Votre point de vue sur la société. Et sur vos premières impressions sur moi. Mis à part ce petit surnom que vous m'avez trouvé j'ose espérer que je ne suis pas que cela.
Je souris gauchement et détournai le regard pour ne pas rencontrer ses beaux yeux bruns qui attendaient une réponse. Bien sur que je ne le cantonnai pas qu'à son petit surnom. Mais je ne pouvais pas lui dire ce que je pensai réellement de lui. Ce genres de pensées étaient inavouables.
_ Alors ? Vous qui êtes si bavarde avec Milla je pensai que peut être vous sauriez alimenter une conversation avec moi! Vous ferrais-je peur?
Facile à dire ce n'est pas lui qui a la place de sous-fifre!
_ Je ne dirai pas que j'ai peur de vous mais plutôt que vous m'impressionnez. Et pour répondre à votre première question j'aime James Fenimore Cooper, Harlan Coben et Sophie Kinsella. J'aime m'endormir sur la bande originale de Breaveheart ou un des album de Loreena Mc Kennit. Et quand je fais mon ménage je mets à fond ma compile de Rock alternatif Anglais ! Et je suis fan des films de Ken Loach et je ne rate aucun film de Matt Damon.
_ Du Rock alternatif ? Je n'aurais jamais pensé cela de vous.
Je souris franchement.
_ Oui du rock alternatif. Et j'aime mon boulot. On pense qu'être assistante c'est jouer les larbins mais travailler avec Pacôme est un réel plaisir. Pour rien au monde je ne partirai.
_ Et travailler avec moi ?
_ Cela ne fait que trois semaines que nous travaillons ensemble pour ce que je peux juger vous êtes professionnel et vous savez rester à votre place en général.
_ En général !? S'exclama-t-il un sourire amusé aux lèvres
Mince je crois que j'ai parlé trop vite. Que pouvais-je dire pour me sortir de là ?
_ Oui. Parfois vous êtes ...enfin...il vous est arrivé de vous comporter d'une façon qui n'était pas appropriée...
_ Rappelez-moi quand ?
_ Euh...et bien quand je vous ai apporté votre café avant hier après le départ d'Agathe.
Il m'écoutait le regard rivé sur moi. Ses beaux yeux bruns s'étaient de nouveaux assombris et je vis sa main se crisper sur la table. Le poids de son regard me fis détourner les yeux et rougir de nouveau. C'est pas croyable de rougir comme ça !!!
_ Vous pensez que c'est inapproprié de tester votre endurance à la pression.
Quoi? Quelle endurance à la pression? Parce que c'était de l'endurance à la pression!
_ Euh ... c'était comme si vous vouliez me faire du rentre dedans ! M'exclamai-je outrée qu'il mente sur sa façon de me séduire. Parce que je l'avais perçu comme tel.
_ Du rentre dedans !! S'exclama-t-il en éclatant de rire.
Je n'en croyais pas mes oreilles ! Je m'étais méprise sur ses intentions ! La honte ! Mais là, il était en train de se moquer de moi et de ma méprise ! Je ne savais plus ou me mettre. Je n'avais qu'une envie : me cacher. Je me levais d'un bond pris mon sac pour m'en aller, rouge comme une pivoine et trop honteuse. Il n'y a que comme cela que je savais faire pour échapper à la honte.
_ Ou allez-vous Bérénice ? Demanda-t-il en se levant à son tour pour me retenir par le bras.
L'euphorie de ce qu'il avait prit pour une bonne blague avait disparu de son visage et le sérieux avait reprit le dessus.
_ Je m'en vais ! M'exclamai-je en le toisant d'un regard noir.
_ Non vous restez ici ! Fit-il d'un ton menaçant.
Non mais il se prend pour qui! Il m'humiliait et en plus il me menaçait!
_ Certainement pas ! Je ne vais pas me laisser humiliée de la sorte !
_ Je ne vous ai pas humilié... fit-il en baissant d'un ton pour ne pas faire d'esclandre dans le restaurant.
_ Alors expliquez moi cet éclat de rire ?
Il garda le silence et m'obligea de son regard à retourner sur ma chaise.
_ Vous êtes mon assistante et je ne voudrais en aucun cas en avoir une autre. Et avec ce que nous vivons avec Agathe il faut nous serrer les coudes.
_ Vous ne répondez pas à la question ! dis-je en restant debout.
Il tournait autour du pot. Ce qui était assez significatif en somme. Il ne voulait pas avouer.
_ Je ne vous fais pas du rentre dedans. Objecta-t-il en attendant toujours que je m'assois.
_ Donc vous persistez a dire que vous ne tentez pas de me séduire ?
Il planta ses yeux bruns perçants dans les miens et répondit avec aplomb:
_ Non.
Il mentait. Certes je n'avais pas beaucoup d'expérience à ce niveau mais en même temps il ne fallait pas sortir de Saint-Cyr pour le comprendre.
_ Désolée mais je ne vous crois pas. Dis-je en m'en allant.
Je sortis en trombe et dehors je cherchai un endroit pour me cacher. Je ne voulais pas qu'il ne me trouve tout de suite afin que j'ai le temps d'appeler Milla ou Daniel ou à défaut un taxi.
Il me rattrapa trop vite et m'intercepta en me prenant le bras.
_ Ne jouez pas à l'enfant Bérénice.
Je le foudroyai de mon regard le plus noir et pestai gracieusement sur lui:
_ Vous êtes comme Agathe vous ne jouez pas franc jeu avec moi et vous mentez !
_ Ce...ce n'est pas ce que je veux. J'aime votre compagnie...dévoila-t-il. Il me relâcha doucement tout en faisant attention que je n'allais pas m'échapper de nouveau.
_ Tentez-vous de me séduire ? redemandais-je pour en avoir le cœur net. Après tout peut être que je me faisais de fausses idées.
_ Aimeriez-vous que ce soit le cas ?
Comment éluder la question par une autre!
J'haussai les épaules pas certaine de ce que je devais répondre. Et puis il éludait la question encore.
_ Revenez déjeuner avec moi s'il vous plait.
_ Vous n'avez pas répondu à la question.
_ Est-ce si important ?
_ Je ne sais pas ce qui est important mais parfois de petites choses en ont.
_ Peut être, justement, apportez-vous vous-même trop d'importance à ce genre de petites choses. Notre relation est très bien et je n'ai pas envie qu'elle change.
Silencieuse, je digérai ses paroles. Peut-être qu'il a raison j'apportai trop d'importance à ce qu'il pensait de moi ou ce qu'il pouvait ressentir à mes coté. Et après tout il n'était que mon patron. Un putain de patron trop canon qui ne me laissait pas du tout indifférente quand il jouait la carte de la séduction. D'ailleurs il me faisait plus d'effets que Daniel en 15 ans de temps. Fallait que je réfléchisse à cela. Comprendre pourquoi Miller avait ce pouvoir et pas Daniel sur moi.
Il prit ma main doucement pour m'obliger à revenir à l'intérieur.
_ Bérénice s'il vous plait.
Je fixai sa main. Je l'aimais cette main. Et j'imaginai aisément tout le bien qu'elle pourrait me faire. Pourquoi avais-je ce genre de pensées de lui ? Je secouai la tête, Miller vit mon trouble et retira sa main à mon grand regret, pour la placer dans mon dos afin de me solliciter pour avancer. Je le suivis donc à l'intérieur du restaurant.
Je m'assis à table et Miller fit signe à la serveuse pour prendre notre commande.
Nous restâmes silencieux un long moment et Miller ne se cachait pas pour me regarder avec insistance. Tout de lui était troublant et je ne savais pas sur quel pied danser. Que cherchait-il exactement ? Le repas fut servit assez rapidement et il débloqua la situation en parlant du gala de Samedi. Il me fit ses recommandations, m'expliqua que les robes devaient arriver dans l'après midi et qu'il m'autorisait à faire les essayages chez moi. Me laissant du coup un peu plus de temps pour me décider sur laquelle se porterait mon choix. Après le dessert nous ne primes pas de café. Il sentait que la situation était bizarre et qu'il fallait un peu de temps à tous les deux pour faire le point sur ce qu'il venait de se passer un peu plus tôt. Et il fallait avouer que j'étais un peu perdue.
Dans la voiture le silence s'était de nouveau installé entre nous. Et je sentais son regard sur moi. Une sorte de panique sous-jacente faisait surface par petites salves dans mon estomac. Il était mal à l'aise malgré que nous ayons plus ou moins réglé le problème de sa soi-disant non séduction et la conversation professionnelle que nous avions eut sur le gala durant le repas.
Dans l'ascenseur notre proximité rendait la situation encore plus étrange. Nous avions passé un cap dans notre relation que nous n'aurions jamais dut passer. Alors que l'ascenseur s'apprêtait à prendre son ascension, Miller le stoppa sur le bouton d'urgence.
_ Qu'est-ce que vous faites ? M'exclamai-je en le voyant faire et se tourner vers moi. Je reculai jusqu'à me cogner contre le fond de la cabine, en proie à une sorte de panique qui persistait finalement depuis que nous avions quitté le restaurant.
Il ne dit rien et se rapprochait de moi de façon totalement inconvenante. Son regard était brûlant et sa bouche entre ouverte laissait présager bien des choses que je ne maîtrisai pas du tout. Je devinai que ce qu'il allait faire. Et j'avais cette peur qui me paralysait. Je ne pouvais pas bouger ou bien je ne voulais pas bouger. C'est ça, je ne le voulais pas.
Il posa sa main sur ma joue et releva mon visage vers le sien. Il profita d'un court instant pour plonger le brun de ses prunelles dans les miennes. Derrière ses cils je pouvais à peine percevoir ce qui sommeillait en lui. Du désir, le pouvoir de dominance qui émanait de lui ou bien une simple pulsion qu'il n'arrivait pas à refréner. Il finit par posa ses lèvres sur les miennes et je me laissai totalement aspirer par le contrôle de la situation qu'il semblait maitriser sans trop de difficultés.
Trop paralysée par sa domination. Je fermai les yeux espérant que ce moment passe assez vite. Mais son baiser tendre et si sensuel me fit perdre la raison momentanément. Je me pris à savourer ce baiser tendre et bien plus excitant que celui que j'avais échangé avec Daniel. Sa main quitta ma joue pour m'attirer contre lui et l'autre se pressa dans mon dos pour me serrer le plus fort qu'il le put. Il laissa échapper un soupire de plaisir et sa langue se glissa entre mes lèvres et je la laissai caresser la mienne. Il m'envoûtait par ce simple baiser. Je répondis par un gémissement que je ne réservais qu'à mon amant. Mes mains se posèrent sur ses bras et remontèrent à ses épaules que je pressai parce qu'à ce moment là je ne voulais rien d'autre. Bon sang il était bien bâtit le Colonel !
Il semblait comprendre que j'appréciai et sa main dans mon dos cherchait à se frayer un chemin sous mon pull pour toucher ma peau. Je me raidis un court instant et il se détacha de moi.
_ Pardonnez moi... dit-il les joues rouges et les lèvres humides de nos salives.
Son regard n'était pas fuyant bien au contraire il me scrutait pour tâter le terrain. Il avait raison dans un sens. Je ferrais de même si c'était moi qui avait chercher à aller plus loin dans notre relation. Ou si c'était moi qui maîtrisait totalement la situation. Ce qui n'est pas le cas malheureusement.
Sa main était toujours sous mon pull et son pouce traçait de petits cercles sur mon flanc et remontait progressivement vers ma poitrine. Est-ce ce que je voulais ?Alors que 30 minutes plus tôt il n'avait pas osé m'avouer qu'il me séduisait ouvertement ? Qu'il ne voulait pas que notre relation change ? Je baissai les yeux vers sa main qui remontait tranquillement genre ni vue ni connue.
_ Est-ce que je continue ? demanda-t-il près de mon oreille. Son murmure qui me semblait familier me donna un long frisson le long de mon dos.
Un frisson très agréable qui réveilla en moi une fulgurante excitation. Une violente contraction dans le bas ventre m'obligea à serrer les cuisses et cette pression fut exquise.
Oui je voulais qu'il continu.
Sa main effleura mon sein avec insistance et s'éloigna quand je laissai échapper un gémissement que je ne pus retenir. J'aimai ce qu'il me faisait. Et je n'avais pas envie que cela s'arrête. Son autre main s'agrippa à ma hanche et je relevai la tête vers lui. Je fus décontenancée par le regard qu'il posa sur moi. Un regard fou de désir et de domination, je crus voir. Et moi j'étais à sa merci.
A bien y réfléchir, à ce moment là qu'il soit mon patron ou non, cela n'avait aucune importance! Je vivais depuis quelques jours une sorte de rêve avec mon amant. Je passai des nuits à faire l'amour et je prenais un plaisir auquel je n'avais jamais goûter.Et plus j'y goûtai plus j'en voulais! Merde alors suis-je en train de devenir une nymphomane !!
Il me plaqua contre la parois de l'ascenseur brusquement et m'embrassa de façon plutôt sauvage. Et j'aimais cette sauvagerie. Elle me rappelait mon amant et la nuit dernière. Ce qui me sortit très vite de mes pensées. Ses mains glissèrent dans mon dos afin de me plaquer encore plus fort contre lui. Je sentis alors que mon excitation totalement nouvelle et exquise grandissait de moi. Et mon bas ventre se contracta encore plus fortement. J'avais en fait très envie de Miller et je pouvais sentir son sexe tendu contre mon ventre à travers nos vêtements. Mon esprit turbinait à cent à l'heure ! Complètement déboussolée par les lèvres ardentes de Miller et la pression de son corps chaud contre le mien.
Étrangement avec mon amant je n'avais pas cette excitation puissance Mille !!
Bon sang je réalisai que j'avais envie de mon patron ! MON PATRON !
Mon dieu j'étais dans un autre monde et j'étais prête à faire n'importe quoi avec lui maintenant. Et sa langue qui me faisait perdre tout notion de retenue. Puis ses mains qui jusqu'ici avaient à peu près été sages, tentaient de remonter ma jupe pour se glisser dessous...
L'ascenseur remua et repartit vers sa montée. J'ouvris en grand les yeux et il se sépara de moi rapidement. Le retour à la réalité fut assez brutale.
_ Désolé... je –je ne voulais pas profiter de vous...pardonnez-moi Mademoiselle.
Rougissante de m'être laissée aller à ces effusions, je tentai de remettre ma jupe en ordre ainsi que mon pull juste avant que la porte de l'ascenseur ne s'ouvre.
Milla et Pacôme attendaient notre retour.
Bonjour-Bonsoir tout le monde! Chapitre un peu plus long que d'habitude. Nouvelle avancée dans la relation de Miller et Bérénice. Cela commence à devenir chaud entre ces deux là aussi.
Serait-ce une sorte de jalousie naissante entre Daniel et Miller? Qui remportera le cœur de Bérénice?
Surtout n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire!
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