17. La fin d'une longue amitié.

Miller se gara dans notre rue et nous descendîmes de concert. Je restais à observer la future scène de crime. J'avais remarqué que depuis que j'avais quitté le boulot je n'avais cesser de trembler et de serrer les anses de mon sac à mains dans tous les sens pour me débarrasser du stress qui s'était emparé de moi. Je ne savais pas vraiment ce que Miller allait dire ou faire à Agathe. Mais je savais très bien que cela n'allait pas aller en s'arrangeant.

Miller se posta à coté de moi et posa sa main sur mes deux mains qui serraient mon sac contre ma poitrine.

_ Ça va aller Bérénice. Dit-il d'une voix assez basse.

Je tournai la tête vers lui. Ce que j'aimais aussi mon prénom dans sa bouche.

Vas y répète-le encore une fois !

Il lâcha mes mains, ouvrit la marche et se dirigea d'un pas décidé vers la porte de l'appartement d'Agathe. Il frappa fort à sa porte et attendit silencieusement. Je restai en retrait lorgnant ma propre porte. Qu'est-ce que j'aurais donné pour l'ouvrir et m'enfermer derrière. Ne pas à avoir affronter les foudres d'Agathe. Car que l'on se le dise bien l'orage faisait rage et cela allait craquer sous peu.

Daniel ouvrit la porte et fut surpris devoir Miller. Je pus voir qu'il portait un t-shirt à manches longues blanc près du corps, moulant sa carrure svelte et musclée, et un jean Levi's à coupe droite. J'aimais quand il prenait ce style. Chaussé de ses rangers tout juste lacées, il pourrait presque passer pour un bad boy. Je soupirai en silence car je ne voulais pas trop me faire remarquer tant que les hostilités n'étaient pas levées.

_ Daniel. Salua Miller avec un signe de tête que seuls les hommes affectionnaient sans avoir à se toucher en se serrant la main.

_ Jaime. Répondit ce dernier après la surprise passée. Qu'est-ce que je peux faire pour toi?

_ Agathe est là ?

_ Oui. Pourquoi ?

_ J'ai deux trois mots à lui dire.

La tension que je ne voulais pas affronter venait d'apparaitre et je sentis qu'elle monta d'un cran.

_ Je ne suis pas sur que ce soit le moment là.

_ Avec Agathe ce n'est jamais le moment. Mais pour moi si. Donc je vais entrer et lui causer de minutes.On est d'accord ou il faut que je montre les dents moi aussi?

_ Non c'est bon. Entres.

Miller ne se fit pas prier et entra sans ménagement. Daniel me découvrit appuyée contre la rambarde silencieuse et surtout soucieuse. Je n'avais pas trop aimé le regard qu'il m'avait lancé. Mais je me demandai si ce n'était pas le regard qu'il avait quand Miller l'avait menacé quelques secondes plus tôt? A tout bien réfléchir cela ne pouvait être que cela.

_ Bérénice... Qu'est-ce que tu fais là? Demanda-t-il sur la défensive.

_ Je suis avec Miller enfin Jaime. On vient régler deux trois petites choses avec ta sœur, Comme tu as pu le comprendre.

_ Est-ce que c'est au sujet d'hier soir? S'inquiéta-t-il en plissant des yeux cherchant sans doute une faille chez moi pour y entrer et attaquer.

J'aimais beaucoup Daniel et souvent je fermai les yeux sur son comportement parfois odieux avec moi. Et une fois que mes yeux étaient fermés j'oubliai son effronterie à mon égard.

_ A ton avis ? Fis-je en entrant dans l'appartement de sa sœur sans un regard.

Je préférai éviter ses yeux inquisiteurs et me ranger derrière Miller. Pour le moment il était uniquement questions de mettre les points sur les I avec Agathe pas déclarer la guerre. Mais comme je sentais que les vents tournaient et pas forcément en ma faveur je n'étais pas sûre que la hache de guerre ne soit pas déterrée ce soir.

_ Et tu as ramené Jaime ! Répliqua-t-il presque hors de lui que je prennes mes dispositions pour me défendre de sa sœur. Pourquoi l'as-tu mêlé à cela?

_ Toute cette histoire a pris trop d'ampleur Daniel ! Je n'ai pas dormi de la nuit à cause d'elle ! Merde, elle est censée être mon amie ! Je l'ai toujours considéré comme la sœur que n'ai jamais eu! M'exclamai-je en me retournant vers lui tout aussi énervée que lui à présent.

Il ne trouva rien à redire car il savait que je ne disais pas ça à la légère. J'ai toujours eu confiance en eux deux et maintenant qu'Agathe m'avait poignardé dans le dos les choses avaient changées.

_ Dis-moi comment je devrais prendre le changement si soudain d'Agathe? Je suis désolée mais son comportement dépasse les bornes! Nous ne sommes plus des gamines et elle se comporte comme telle. Et ne me dis pas qu'elle a raison de le faire. Même si elle est ta sœur, aies le bon sens de la raisonner au moins! Je sais que c'est difficile mais ce n'est pas une vie pour moi, ni pour toi et encore moins pour elle. Surtout si c'est pour se ronger de l'intérieur pour des histoires imaginaires de mecs!

A son expression je sus qu'il me comprenait. Nous entrâmes dans le salon ou Agathe téléphonait face à la fenêtre. Elle ne nous avait pas entendu entrer.

-...ne peux pas ! Et comment je fais maintenant ?...quoi !! T'es qu'un sale con !!! Tu baignes dans le fric et tu ne m'en donnerais pas un centimes ! Moi la chair de ta chair !... Non ! Non ! Vas te faire foutre !!! Maman avait raison de te quitter tu n'es qu'un sale égoïste !! S'écria-t-elle en balançant son I phone à l'autre bout de la pièce violemment. Il vola en éclats. A 600€ le téléphone moi j'en mènerai pas large quand on repenses à la conversation qu'elle venait juste d'avoir avec son père.

Elle resta silencieuse quelques secondes puis explosa de colère ! Elle agrippa ses cheveux avec violence et tira dessus comme pour se les arracher. Puis vint se jeter sur son I phone et sauta à pieds joints en hurlant de rage. Je ne l'avais jamais vu ainsi et ce n'était vraiment pas beau à voir.

_ Putain de connard de fils de pute !Tous pareils dès que ça se torche avec du fric, ils ne vous en donneraient même pas une miette ! L'enfoiré de...

_ Agathe ! S'exclama Daniel en s'approchant d'elle qui fit en sorte de couper court à sa tirade.

_ Quoi ! S'écria-t-elle hystérique en se retournant vivement.

Elle se calma aussitôt dès qu'elle vit Miller. D'ailleurs se fut un changement quasi total. En colère, elle était méconnaissable. Les traits déformés par une haine vicieuse qui tendait son corps bizarrement. Mais à la vue de mon boss, elle redevint la parfaite séductrice en un clin d'œil. Performance que je n'arriverai jamais à appliquer. En fait Agathe était une parfaite comédienne. Et elle venait de nous en faire la preuve.

_ Eh salut Jaime ! Comment vas-tu ?

Elle avait repris la contenance d'elle même, rentra le ventre, bomba le torse pour faire ressortir sa poitrine et s'approcha de Miller en se trémoussant comme une diva. Elle n'était pas croyable! Il était clair qu'elle perdait pas le nord.

_ Agathe. Dit-il simplement mais d'un ton grave. il ne laissa rien paraitre et semblait même peu affecté par son cinéma.

Tant mieux.

_ Qu'est-ce que tu es venu faire chez moi? Tu ne peux plus te passer de moi on dirait ! Minauda-t-elle en s'approchant de lui tout en se dandinant sur ses chaussures à semelles compensées griffées.

Bon dieu quelle comédie! C'était pathétique! Tiens si elle pouvait se tordre la cheville et se vautrer!

Naan! Ce serait lui donner des cartes supplémentaires pour avoir l'attention de Miller.

_ Je suis venu régler quelques points avec toi en ce qui concerne ma relation avec toutes les personnes présentes ici ce soir.

_ Je ne vois pas ce qu'il y a à clarifier. Dit-elle comme si elle ne savait pas de quoi il en retournait.

Miller se tourna vers moi et me prit la main pour m'attirer vers le devant de la scène. Je me précipitai jusqu'à me retrouver presque contre lui. Je baissai les yeux sur nos deux mains jointes et restais scotchée sur la sienne qui enserrait la mienne. Elle la recouvrait toute entière. Comme si elle était faite pour aller avec la mienne. Qu'est-ce qu'elle était douce et chaude !

Mais qu'est ce qui me prenais ! A quoi pensais-je ?

Mon esprit me rappela à l'ordre quand j'entendis ce que Miller disait:

_ Je voudrais que tu saches une chose Agathe. Je ne m'intéresse pas du tout à toi ! D'ailleurs tu me répugnes c'est aussi simple que cela. Et sincèrement j'aimerai que tu cesses de me harceler de message en tout genre sur mon téléphone s'il te plaît.

Son air supérieur qu'elle affichait quelques secondes plus tôt s'effaça aussi vite qu'il était apparu. Puis elle vit la main de Miller tenir la mienne. Mal à l'aise je tentai de la retirer mais Miller resserra son emprise dessus. Elle comprit quelque chose qui n'était pas du tout ce qu'elle croyait et je savais que Miller en avait fait exprès. Il voulait lui signifier que si elle tentait de me chercher des noises il saurait lui répondre comme il se doit. Elle devint toute rouge et un regard haineux remplaça celui qu'elle avait quelques secondes auparavant. Na rage qui s'était emparée d'elle un peu plus tôt marqua son visage et elle vomit sa haine.

_ Comment oses-tu venir me faire la morale et te pavaner avec cette ...chose.

Quoi? Moi une chose?

_Bérénice n'est pas une chose. Reprit calmement Miller.

Rien dans sa voix ne laissait déceler la colère qui l'habitait. Mais ma main prisonnière de la sienne le savait elle! Il serait si fort que mes os se touchaient entre eux et roulaient quand il relâchait un peu la pression. De courte durée certes, mais suffisamment pour que je grimace en me retenant de lui signifier qu'il me faisait mal.

_ Tu couches avec elle ?

Quoi? Bien sur que non! Mais ou va-t-elle chercher cela?

_ Non.

_ Alors pourquoi tu la défends ? Pourquoi as-tu pris son parti?

_ Elle est mon assistante et tu la maltraites. Quand on est une amie sincère on ne fait pas ce que tu fais !

_ Une amie sincère ! Tu rigoles j'espère! Elle a pris ma place !

_ Quelle place ? Demandais-je perplexe et sentant à mon tour la colère poindre.

_ Ne fais l'innocente Bérénice ! C'est bien pour cela que tu es venue chez moi !

_ Je suis venue te dire que tu avais dépassé les bornes et que cela empiétait sur mon travail. Je ne t'ai jamais pris quoi que ce soit. Je t'ai toujours été fidèle en amitié. Et si tu considères que je t'ai pris Jaime tu te trompes ! Je ne m'intéresse pas à lui.

_ Oh arrêtes ! Tu mens comme tu respire! Je vois bien à la façon dont vous vous tenez qu'il y a bien quelque chose! Je ne suis pas stupide.

Ou alors tu as de la merde dans les yeux!

_ Elle a raison Agathe. Fit Miller. Il ne se passe rien entre Bérénice et moi. Nous sommes de simples collègues de travail. Et que nous ayons passé des soirées ensemble quand nous étions plus jeunes n'y change strictement rien!

_ Alors pourquoi elle te tient la main ?

_ C'est moi qui lui tiens la main. Pourquoi cherches-tu des embrouilles dans des détails aussi futiles.Tu sais très bien qui est dans le cœur de Bérénice.

_ Ouais ! Ouais ! Ouais ! Blablabla ! Toujours la même rengaine ! ça va faire 15 ans qu'elle bave sur lui et jamais elle n'a osé lui dire quoi que ce soit !Heureusement qu'ils ne sont pas ensemble, t'imagines le tableau «la moche et le canon ». S'esclaffa-t-elle comme si ni Daniel ni moi étions là. Non mais pour qui elle se prenait?

Elle nous abandonna pour aller vers le divan ou elle se laissa tomber dans un des fauteuil tout en rejetant ses long cheveux dans son dos.

_ Agathe arrêtes tu veux ! Lui intima Daniel mal à l'aise.

Je ne vais pas le blâmer j'en étais au même point.

_ Mon pauvre Daniel t'imagines un peu ?! Continua-t-elle en bavassant comme si elle était en grande conversation sur des ragots avec des copines.

_ S'il te plaît Agathe, je t'avais dit qu'entre eux deux il n'y avait rien. Et ne blâmes pas Bérénice parce que pour une fois un homme n'est pas sensible à ton charme.

_ Je suis canon ! Et elle, elle ne ressemble à rien! Regardez-moi! Ne suis-je pas incroyable? se gaussa-t-elle en se montrant de ses mains comme on présenterait une voiture.

Dans le genre mégalomane je vous présente la reine!

_ Mais toi Jaime tu baves sur elle comme si elle était la femme parfaite ! C'est pas croyable. Mais ce qui me fait le plus mal c'est toi Daniel ! Tu ne vaux pas mieux que lui !S'écria Agathe hors d'elle.

Et revoilà l'hystérique!

_ Tu as problème Agathe. Un putain de sérieux problème. Un conseil vas voir un psy! Balançai-je en retirant violemment ma main de celle de Miller.

Ce dernier fut surpris car il tourna la tête vers moi aussitôt. Je ne cherchai pas à le rassurer en quoi que ce soit et attendis quand même qu'Agathe attaque aussi sec. Mais elle ne répondit rien à cela, elle était trop énervée. Je m'en allais au pas de course chez moi faire mon sac. Je profitai d'être dans mon environnement pour souffler et reprendre mes esprits. Agathe filait un mauvais coton et cela allait de pire en pire. Comment tout cela avait-il si vite dégénéré?

Une fois suffisamment calmée et évitant de m'attarder sur les cris qui filtraient par la porte d'entrée de mon studio. J'envoyai un SMS à mon amant pour lui signifier que je le rejoignais à l'hôtel.

C'est encore furibonde je remplissais mon sac avec tout ce qui me tombait sous la main. Je ruminai encore toutes choses abjectes qu'Agathe avait balancé sur moi. Et je savais qu'elle était encore en train de me casser du sucre sur le dos. Enfin du sucre là on pourrait parler de l'usine toute entière tant elle avait la haine envers moi.

_ Mademoiselle vous ne devriez pas sortir. Dit la voix de Miller à l'entrée de ma chambre.

Je sursautai. Je ne l'avais pas entendu me suivre jusqu'à chez moi.

_ J'ai un rendez vous important ce soir. Il m'attend. Répondis-je sans un regard pour lui. Je n'avais qu'une envie m'éloigner de cet endroit ou la tension était si forte qu'en chine ils en avaient des vapeurs!

_ Alors soyez prudente. Ajouta-t-il simplement avant de disparaitre.

Je ne lui répondis pas et n'en avais pas envie. Il s'en alla en silence. Quand je sortis de ma chambre je découvris Daniel appuyé contre ma petite cuisine. Il avait un air si sérieux. Il leva la tête vers moi quand j'apparus dans son champs de vision.

_ Tu sors ? S'enquit-il en se redressant pour s'approcher de moi.

_ Oui. J'ai... j'ai revu un ancien camarade de classe et j'ai accepté de boire un verre avec lui. Et de toute manière je n'ai pas très envie de rester ce soir ici après ce qu'il vient de se passer. mentis-je en posant mon sac sur mon fauteuil afin de vérifier que je n'oubliai rien d'autre avant de partir.

_ Juste boire un verre hein? Ricana-t-il. Ce qui me fit mal d'entendre cela de sa part.

Il est vrai que nous aurions pu le prendre ensemble ce verre s'il n'y avait pas toute cette histoire avec sa sœur. Mais hélas ce n'était pas le cas.

_ Oui juste boire un verre.

_ Alors il est pourquoi ce sac ?

La question piège. Avais-je réellement envie de lui dire pourquoi je découchai ou bien devais-je me contenter de rester vague afin de lui donner de quoi ronger son frein. A tout bien réfléchir autant y aller franco.

_ Au cas ou...Si plus et affinités.

_ Ah. Trouva-t-il seulement à dire.

Un silence gênant s'installa entre nous et je ne savais pas comment faire pour que Daniel s'en aille sans qu'il ne juge mes faits et gestes. Je n'aimais pas être jugée encore moins par lui. Il se redressa et me fixa intensément. Je le regardai se rapprocher de moi et devinai un peu qu'il n'allait pas me donner une tape dans le dos comme il avait l'habitude de faire. Son regard bleu me détaillait sans aucune retenue et je réalisai que j'avais espéré ce moment depuis de nombreuses années. Mais là ce soir ce n'était pas avec lui que je voulais être. Non c'était avec mon amant inconnu.

Et merde!

_ Cela ne te ressemble pas de partir comme ça boire des verres, découcher pour sortir avec des hommes? N'as-tu jamais eu envie de savoir qui était ton amant d'anniversaire?

Quoi? Est-ce que tu le connais cet homme?Est-ce que tu le connais si bien qu'il pourrait être indissociable de toi?

Il vint jusqu'à moi et se colla volontairement. Sa main passa derrière mon dos et il me plaqua doucement contre lui. Mon cœur battait à tout rompre. Il battait si fort que je le sentais jusque dans mes oreilles qui commençaient à chauffer. Il était évident que je rougissais beaucoup trop mais comment aurais-je du réagir devant le rêve après lequel je courrais depuis si longtemps? ce rêve qui était en passe de se réaliser!

Ses mains glissèrent sous mon haut pour aller caresser ma peau à l'orée de la ceinture de mon pantalon. Je ne pus réprimer un soupire et un long frisson parcourut mon dos.

Oh mon dieu!

_ Tu as bien changée Bérénice...murmura-t-il alors que de son doigt il souligna la ligne de ma mâchoire avec douceur. Il se pencha son visage vers moi en plantant ses beaux yeux bleus dans les miens.

Merde ! Est-ce que c'est ce que je pense vraiment que c'est !! Daniel allait s'occuper de moi ! Il avait une attirance pour moi ! Qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Je devais courir rejoindre mon amant et là se trouvait celui dont j'étais amoureuse depuis mes 13 ans qui se penchait pour m'embrasser. Et mon cœur redoubla sa cadence que de toute évidence Daniel devait l'entendre. Car ce n'était pas le dilemme de savoir lequel des deux choisir qui faisait battre mon cœur! Non c'était de comprendre que peut être à cet instant là se trouvait mon amant inconnu. Sinon pourquoi m'aurait-il demandé pourquoi je n'avais jamais demandé à savoir qui était mon amant d'anniversaire.

_ Daniel...





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