15. Règlements de compte.




La raison peut-elle être aussi démunie de sens quand corps et âme sont réunis pour vous apposer tant de contradictions? A quel moment sauriez-vous prendre la bonne décision? Celle que vous dicte votre cœur et ses tourments? Ou celle que votre corps vous prie à l'abandon de lui même alors que votre raison tente de minimiser le risque.

J'ai rêvé de Daniel. Depuis que je suis adolescente. Il était le seul qui avait sut prendre mon cœur. Mais qui n'en faisait rien. Mis a part se jouer de lui. Tantôt lui laissait la porte ouverte à quelques espoirs pour me laisser tout juste le temps d'approcher. Puis me claquait la porte au nez quand je pensais toucher le Graal du bout des doigts.

Ramasser mon cœur en miette, j'en avais l'habitude. Et une fois les morceaux recollés j'effaçai l'ardoise. J'étais une gentille fille. Il me le disait assez souvent pour que je retourne dans le cercle vicieux de l'espoir tenu qu'il ressente quelque chose, pour moi, autre que de la sympathie.

- Qu'est-ce que vous faites ? demanda la voix d'Agathe sur un ton de la colère contenue

J'ouvris les yeux d'un coup, rencontrai ceux de Daniel qui était tout autant surpris que moi. Nous nous reculâmes chacun de notre coté, histoire de montrer que non, on ne faisait rien de mal. Et j'évitai soigneusement de poser le regard sur Daniel.

- J'ai posé un question ! Gronda Agathe en se dirigeant vers nous à grands pas très en colère.

- Daniel m'a appelé pour me dire que tu n'étais pas allée au travail cet après midi.

Elle s'arrêta un peu trop près de nous à mon goût et jeta un œil sur sa montre puis me toisa d'un regard noir. Sa colère commençait à transparaitre sur son visage dans un état déplorable. Le noir de son mascara avait coulé et avait été étalé sur ses joues constellées de cicatrices d'acné. Elle s'était barbouillée le visage de mélange de fond de teint, de mascara et de larmes. S'en était répugnant.

- Il est bientôt 22h30 et il était 13h30 environs quand tu m'as bien humilié devant Jaime ! Je pense que quand on est vraiment une amie on ne se range pas du coté de l'ennemi et on s'inquiète de savoir si cette amie n'a pas été trop bousculée ! S'exclama-t-elle rouge de colère en me pointant du doigt.

Je fis un pas en arrière, car je savais que lorsqu'elle avait une dent contre quelqu'un elle pouvait être un vrai pitbull et faire un carnage. Cela sentait mauvais, très mauvais pour moi. Mais je n'allais pas me laisser persécuter par une menteuse qui ne supportait pas de prendre des revers! Et avec ce qu'elle venait de sortir là ça commençait à me plaire sérieusement!

Je me tournais complètement face à elle.

- Tu peux me répéter ça s'il te plait ? Demandai-je d'un ton calme mais alors que même la moutarde me montait au nez.

- Tu as très bien entendu. Tu joues la belle auprès de Jaime et après tu viens ramper chez moi et séduire mon frère. Mon frère ! Raconta-t-elle en m'imitant faire la pimbeche.

Non mais elle a vu ça ou?

- Quoi mais c'est du délire ! Ton frangin m'a demandé de venir parce que tu n'étais pas bien, d'une. Et de deux je ne t'ai jamais humiliée devant qui que ce soit ! C'est Miller et Milla qui t'ont simplement remise à ta place. Si tu n'acceptes pas ça et bien il va falloir te faire à cette idée !

- Depuis que tu as couché avec...

- Agathe ! Cria Daniel en la coupant.

Ce qui me fit sursauter. C'est la première fois que j'entendais Daniel crier après sa sœur.

- Quoi on peut bien lui dire !! S'écria-t-elle furibonde.

- Oh mais je t'en pris ! Fais-toi plaisir et il se ferra lui aussi un plaisir de te rendre la pareille au centuple. S'il a accepté c'était aussi sous ses conditions, ne l'oublie pas !

- Putain de contrat de merde !!! Tu perds rien pour attendre Bérénice !

- Tu as sérieux problème Agathe ! Tu vois en moi une ennemie ou une rivale ! Mais je m'en fous de Miller ! Il est à toi !

- Alors arrêtes de lui tourner autour !

- Je ne lui tourne pas autour c'est lui qui me fait du gringue. C'est dire que tu vois ce que tu veux bien voir !

- Lui te faire du gringue !! Tu rigole j'espère !! Tu t'es vue ! Tu ne ressembles à rien et cette tenue que ta collègue t'a trouvée est horrible ! Tu te laisses embobiner par elle en plus ! Et ta façon de te maquiller on dirait que tu as fais ça avec les pieds c'est ni fait ni à faire !! s'époumona-t-elle hors d'elle les yeux lançant des éclairs s'ils avaient put et le visage rouge et déformé par la colère.

Elle dépassait les bornes! Et elle devenait hystérique pour quoi au juste? simplement parce que Miller se moquait d'elle comme de l'an 40 et qu'elle ne le supportait pas. Comme quoi sa séduction n'est pas infaillible!

- Là tu vas trop loin Agathe ! dit Daniel avant que je ne l'ouvre.

- Tu la défends toi aussi ! Mais qu'est-ce qu'elle a pour que vous lui mangiez tous dans la main? Ne me dis pas tu as couché avec elle?

- Bien sur que non!

- Alors c'est quoi? Hurla-t-elle tellement désespérée de se sentir remisée à l'arrière plan.

- Je ne joue pas les victimes hystériques ! Si tu n'accepte pas que moi aussi je peux attirer les hommes comme Miller ou comme ton frère c'est que tu fais un sérieux complexe d'infériorité ! Moi la copine trop moche qui te sert d'alibi pour dégoter un mec en soirée va te le dit bien fort : VAS TE FAIRE FOUTRE ! J'arrête ! Ce n'est plus la peine de venir pleurer à ma porte ! C'est fini Agathe ! Je n'en peux plus ! Et je n'en veux plus ! Terminé !

- Très bien et bien casses toi !!! Et t'as plutôt intérêt à te trouver un nouvel appart' parce que je ne pourrais pas vivre à coté de quelqu'un qui m'a planté un couteau dans le dos !

- Fermes là Agathe !! S'exclama Daniel. Personne ne se trouvera un nouvel appartement et personne ne va se faire la gueule ! Excuses-toi tout de suite !

- Tu rigoles ou quoi !

- Laisses tomber Daniel. Lui dis-je en ignorant Agathe qui attrapait ses cheveux et se les tordait nerveusement.

- Tu ne déménageras pas. Avertit-il d'un ton sans appel

- On a déjà soulevé la question avec mon père et je vais accepter sa proposition

- Quelle proposition, s'exclama Agathe le regard un peu fou et plein d'espérance .

- Cela ne te regarde pas. Bonne soirée Daniel. Répondis je en m'en allant fatiguée de cette soirée qui s'est passée de façon inattendue je l'avoue.

Jamais je n'aurais imaginé que Daniel se serrait rangé de mon coté. En fait tout de lui ne reflétait en aucun cas l'idée que je me faisais de lui. D'habitude il prenait le parti de sa sœur et je ne sais pour quelle raison il avait changé d'avis.

Agathe avait raison sur un point depuis que j'avais eut ma soirée d'anniversaire et mes trois orgasmes, tout avait changé en moi et dans la façon dont les gens me regardaient. Et j'avais pu goûter à mon rêve le plus cher avec Daniel, enfin presque. Et ma foi il fut de très courte durée.

Je quittai le loft d'Agathe avec un dernier regard pour Daniel qui attendit que je soit partie pour gérer sa sœur. A peine eu-je le temps de fermer la porte de mon studio que j'entendis Agathe hurler après son frère. je ne comprenais pas tout ce qu'elle disait et je n'avais pas envie de savoir à quelle sauce elle m'insultait gratuitement. je filai à la douche dont je profitai allègrement puis une fois au sec je me lovai bien au chaud dans mon lit avec ma playlist spécial rêverie. Je m'endormis sur Roses from my friends et la voix douce de Ben Harper.




Encore une nuit de merde. J'avais très mal dormi.

J'avais fait en sorte que ma porte soit inaccessible. Car je savais qu'Agathe allait essayer d'en découdre. C'est avec 3 heures de sommeil dans les bagages que je quittai mon appartement sachant que peut être j'allais découvrir un carnage en rentrant ce soir. J'envoyais un sms à Daniel l'avertissant de faire attention à sa sœur afin qu'elle ne fasse pas d'impair en ce qui concernait mon appartement.

Il ne me répondit pas tout de suite, ce qui eut le don de m'énerver et de m'inquiéter encore plus. Je fus au bureau vers 7h 50 bien avant tout le monde. Jeanne, l'agent d'entretien terminait sa tournée par les locaux du rez de chaussé.

Assise dans un des petits fauteuils du salon à coté de la salle de pause une tasse de thé fumante je regardai par la fenêtre et tentai de faire le point sur la soirée passée et de tout ce qui m'était arrivé. Et tout cela découlait des décisions qu'Agathe avait elle-même prise. Je n'ai jamais demandé à coucher avec un ami cher à ses yeux, ni plaire à mon boss qui est accessoirement le mec qu'elle voulait absolument. Bon sang mais qu'est ce qu'il m'arrivait? Comment tout cela avait-il put tourner au vinaigre en si peu de temps?

Perdue dans mes pensées je n'entendis pas Miller arrivé en même temps que ma nouvelle amie Milla.

- Bérénice ? me demanda sa voix avec un filet d'inquiétude dans le ton.

Je tournais la tête vers elle et quand elle me vit elle se dirigea vers moi presque en courant. En fait je ne m'étais pas rendue compte que je pleurai en silence.

- Tu vas bien ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? s'inquiéta-t-elle accroupie près de moi.

- Rien de très grave. Ça a claché avec Agathe hier soir.

- Merde ! Et alors ?vous ne vous en êtes pas venues au mains quand même?

-  Non. Je n'ai pas trop bien dormi seulement. Ah et Daniel a faillit m'embrasser... enfin je crois que c'est ça qu'il a voulut faire. Comment on sait quand un homme a envie de t'embrasser ? Répondis-je un peu à l'ouest à force de me poser tant de questions?

- Ma belle tiens, prends un mouchoir. Ne pleures pas. Éluda Milla en me tendant un mouchoir en papier.

- Je ne pleure pas ... dis-je un gros nœud dans la gorge qui m'empêchait de parler comme il faut.

Elle me dévisagea d'un air compatissant et me frotta le dos pour me consoler

- Tu veux manger quelque chose ?

Je secouai la tête.

- Je veux un câlin... si tu savais comme j'aimerai que ma mère soit là... elle, elle saurait comment faire.

Milla me prit dans ses bras et me serra fort. Je me calais dans ses bras, le nez dans ses belles boucles rousses qui sentaient bon. Elles avaient un doux parfum rassurant.

- ça va aller ma belle.

- Je...ne crois... pas.

- Je suis là moi. Tu peux compter sur moi.

- Vous pouvez compter sur moi aussi. Dit la voix étrangement grave de Miller.

Je me détachais de Milla et posai mon regard sur Miller qui d'un petit sourire sympathique compatissait.

- Merci Monsieur mais mes petites histoires ne devraient pas vous concerner.

- Si Agathe y a mit du sien pour vous nuire alors cela me concerne. Est-ce que c'est le cas ?

Je baissai les yeux comme une petite fille qui se faisait prendre sur le fait. Je ne voulais rien lui dire car je savais que cela allait envenimer les choses. Et je n'aimes vraiment pas les affrontements inutiles qui me mettent en porte à faux. Mais il n'empêche que toute cette histoire ne le concernait pas. Même si Agathe avait mit le grappin sur lui.

- Bérénice ? demanda Miller doucement en s'approchant de moi

Ce que j'aimais mon prénom dans sa bouche. C'est la première fois que je l'entend m'appeler par mon prénom. Sa voix le rendait terriblement sexy. Je contemplai son visage et la douceur de ses traits eurent raison de mon silence.

- Agathe vous veut et elle pense que je vous ... drague pour avoir vos faveurs. Elle s'imagine que je coure après Daniel aussi. Non mais comme si j'étais une nymphomane!

- Elle sait très bien que vous avez toujours eut un faible pour lui....

Ah! Il est au courant de cela aussi?

- ...Mais en ce qui me concerne elle se trompe. Jamais elle n'aura ce qu'elle désire à mon sujet. De toute façon je ne suis pas disponible.

Tiens il a quelqu'un dans sa vie. Aïe !  C'était quoi ce petit pincement au cœur ? Je n'aimais pas trop ce que je ressentais là. Et pourquoi je n'aimai pas non plus cette idée qu'il soit déjà avec quelqu'un? Mais qu'est ce qu'il m'arrive? Sur quoi étais-je en train de me questionner? Sur Miller et son possible célibat remis en cause?

Je secouai la tête et revins à mes moutons. Agathe nous parlions d'Agathe et de sa jalousie nouvelle à mon égard.

- Alors je ne comprends pas pourquoi elle s'en prend à moi comme ça. Elle me hurlait dessus d'arrêter de vous tourner autour. Mais je ne vous tournes pas autour ! Comme si c'était possible que je puisse vous plaire !!! M'exclamai-je avec un peu moins de véhémence sur la dernière phrase.

Merde ça n'a pas dut passer inaperçu ! Mais pourquoi je ne peux pas la fermer des fois!

- Mais bien sûr que c'est possible ma belle, n'en doutes jamais ! Et tu es canon que tu le veuilles ou non ! Affirma Milla en se redressant pour me faire face avec Miller.

C'est rouge de honte que je levais les yeux vers Milleret uniquement vers lui pour attendre sa réponse.

- Milla a raison. Dit-il d'une vraie étrangement grave.

Quoi !!? Hop là attendez ça veut dire quoi ? Il est d'accord qu'il me trouve jolie ou que je ne devrais jamais douter de mes charmes pour le brancher ? Et pourquoi Milla a été dire que je ne devrai jamais douter de mes charmes auprès de Miller. La honte!

- Bérénice ? m'appela Miller de nouveau

- Oui ? Sursautai-je presque et le dévisageai un instant avant de baisser la tête de nouveau trop gênée par la tournure de la conversation. C'est vrai quoi c'est mon patron!

- Ne vous en faites pas trop, je vais régler le problème avec Agathe. Maintenant il y a beaucoup de travail qui nous attend et je voudrais recevoir nos futurs collaborateurs pour signer les contrats. Êtes-vous d'accord pour mettre de coté cette histoire pour la journée ?

- Oui.

- Et si vous voulez ce soir je pourrai vous accompagner chez Agathe pour mettre les points sur les I.

- D'accord.

- Bien. Reprenez-vous tout ira bien. Me rassura-t-il en faisant un pas vers moi mais se ravisa aussitôt.

Je fis un signe de la tête et m'essuyai avec un mouchoir que Milla me tendait. Miller s'en alla avec un petit sourire de compassion. Je me repris et Milla décida de me refaire une petite beauté.

La journée avait commencé bizarrement et allait certainement continuer de la même façon. Mais ce qui était le plus étrange, c'était cette façon dont Miller tenait à me protéger d'Agathe. Nous étions deux inconnus et il me semblait le connaître d'une certaine manière. Bien sur maintenant que je savais qui il était dans mes souvenirs, cela le rendait d'une certaine façon plus sympathique. Certes nous avions par le passé vécut des soirées ensemble mais tout cela était loin et sa personne ne m'avait pas vraiment marquée. Non ce n'était pas lui qui m'intéressait à cette époque.

Le « Saint Bernard ».

Agathe m'avait raconté que j'avais dormi avec lui le soir ou Daniel s'était mit minable. c'était l'année ou mon père avait accepter que je parte une semaine en vacances à la Baule dans la maison de vacances des Martin. Ce soir là j'avais moi aussi eut la main lourde sur l'alcool et j'avais passé la soirée à pleurer parce que j'avais loupé l'occasion de dire à Daniel que je l'aimais. Mais comment concurrencer des demoiselles plus âgées, plus jolies, plus sexy et surtout plus expérimentées qui gravitèrent autour de lui tout le long de la soirée?

Hélas je ne me souvenais pas d'avoir dormi avec l'homme qui était aujourd'hui mon patron. Bien qu'à l'époque vu le format qu'il avait il aurait été difficile de le rater. Mais aucun souvenir ne vint. Pas le moindre flashback sur cette soirée au moment ou il m'avait soit disant ramené dans la chambre des parents d'Agathe. Ce qui rendait vraiment la situation étrange aujourd'hui. Je n'arrivai pas à l'appeler autrement que par Monsieur et lui par Mademoiselle. Quoi que tout à l'heure il donné du Bérénice qui avait sonné comme une douce musique à mes oreilles. Oui très douce.



Chapitre plus court aujourd'hui.

La guerre est déclarée entre Agathe et Bérénice.

Jaime a choisi son camp. Serait-ce pour se rapprocher de Bérénice?

Et Daniel se sent tout à coup plus proche de Bérénice. N'est ce pas étrange? Allez-y de vos suggestions je suis toute ouïe!


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