14. Premiers désaccords.
Comment vous expliquer ce que j'ai ressenti quand Milla et moi avons été surprises par le colonel, appuyé sur le chambranle de la porte, les bras croisés sur sa poitrine l'air désappointé. Il était évident qu'il ne venait pas d'arriver. Ses yeux froncés dégageaient de l'agacement non feint.
- Avez-vous terminé de vous faire des confidences?
Maintenant il était clair qu'il nous avait entendu discuter.
- Oui Monsieur. Répondis-je voyant que Milla ne le faisait pas.
- Très bien alors mettons nous au travail Mademoiselle Lorne! Nous avons une grosse journée aujourd'hui. J'ai encore quelques entretiens et je veux que tout soit prêt pour l'arrivée des nouvelles recrues. Et nous n'avons que cette semaine pour tout préparer. Comprenez vous ce que je vous demande Mademoiselle?
Oui mon Colonel!
- Oui Monsieur.
- Parfait! Alors au boulot! Suivez-moi j'ai une liste de choses à vous donner à faire. Tout doit être opérationnel dès lundi prochain.
Oui chef! A vos ordres chef!
Je le suivis sans ménagement. La semaine commençait bien! Je n'aimai pas trop son air hautain et sévère qu'il arborait. Il n'était pas tout à fait 8h30, et nous avions encore quelques minutes pour discuter avec Milla. J'espérai qu'il n'allait pas nous sucrer notre petit moment pour le plaisir d'assoir son autorité provisoire!
Mais au fait à quel moment était-il arrivé? Nous n'avions pas entendu l'ascenseur arrivé. Cela veut dire qu'il était déjà sur le pont bien avant nous!
Il passa derrière son bureau et me tendit une feuille ou il avait listé les impératifs de la journée.
Rien de bien méchant, des vérifications de commandes et des dates de livraisons pour l'aménagement des locaux. Les rappels de contrats, ainsi que l'installateur informatique pour le logiciel d'exploitation.
- Il me semble que cela ne sera pas trop vous demander?
Je haussai un sourcil. Me prenait-il pour une demeurée? A quoi jouait-il? Un jour il est tout mielleux et le lendemain il est exécrable!
- Non Monsieur. Trouvai-je seulement à répondre.
Je m'étais déjà sentie plus en vaine question répartie face à lui. Mais aujourd'hui je n'avais pas envie qu'il me gâche la journée, pas après une si bonne nuit avec mon amant.
Je passai donc la matinée à vérifier que les commandes passées étaient en bonne voix, et qu'elles seraient livrées en temps et en heure. Puis passai celles que Miller m'avait ajoutées. Je gérai en parallèle les clients qui souhaitaient savoir ou en était leur projet publicitaire en cours.
Sur le coup de midi je décidai d'appeler Agathe. Je n'avais pas vraiment eut de contact avec elle depuis le soir ou elle nous avait accosté mon père et moi. Je m'étais donc dis qu'il fallait que nous ayons une petite conversation toutes les deux. Histoire de mettre les choses au clair. C'est un peu le cœur battant que j'attendis qu'elle décroche. Elle ne répondit pas tout de suite. Elle me laissa mariner une petite demi-heure avant de répondre. A mon grand étonnement elle semblait ravie que nous déjeunions ensemble. Je ne sais pas pourquoi mais je sentais que cela ne pressentait rien de bon.
Lorsque Agathe débarqua au bureau, elle avait tout prévu pour que nous déjeunions sur place. Je pensai aller chercher rapidement de quoi manger à la boulangerie de l'autre coté de la place de l'hôtel de ville. Et que nous aurions put profiter du beau temps et du parc.
Elle me colla deux bises sur les joues comme si de rien n'était. Alors qu'il était clair qu'il y avait un froid entre nous depuis l'autre soir. Et comme à son habitude elle parla de son boulot, de ses collègues pénibles et de ses clients casse bonbons, qui n'étaient jamais satisfaits de ce qu'elle leur proposait en matière de maison haut standing. Et bien sur son habituel couplet sur les vendeuses des boutiques de fringue qui soit disant la regardaient avec dédain alors qu'elle dépensait des fortunes dans leurs enseignes. Le tout sur un ton narquois qu'elle essayait de cacher sous celui de la plaisanterie. Je l'écoutai bavasser un peu fort. Elle avait cette manie de parler fort quand elle voulait se faire remarquer. Et je compris assez vite pourquoi.
Nous nous étions installées dans le coin salon, qui était réservé aux clients lorsque Pacôme ou George recevaient afin de les mettre à l'aise et en confiance. Le salon donnait sur les bureaux et permettaient aux clients reçus d'appréhender l'ensemble de l'équipe et l'atmosphère de travail. Agathe s'était assise sur le fauteuil qui permettait de voir directement le bureau de Miller. Ce dernier travaillait encore. Il mettait ses compétences aux profits de l'entreprise de Pacôme et George, et semblait beaucoup s'y investir.
J'observai Agathe et ses yeux trop maquillés de smoky noir faisaient des allers retour entre son assiette et la porte du bureau du colonel. Elle ne manquait pas de culot! Elle avait tout prévu pour que cela soit à son avantage. Et je voyais déjà que ce déjeuner allait être une catastrophe. Je décidai de ne pas y aller par quatre chemins.
- Bon Agathe si je t'ai demandé de déjeuner avec moi ce n'est pas que pour parler de ...toi. En fait c'est pour te parler de samedi soir de la semaine dernière. Commençai-je en posant ma salade sur la table basse.
Je la scrutai, attendant de voir sa réaction. Elle fronça les sourcils et soupira d'agacement. Puis se reprit en fermant les yeux. D'accord le ton était donné.
Elle pensait que je ne l'avais pas vu faire, ou quoi?
- Oh oublions ça Bérénice!
Elle picora dans son assiette afin d'éviter de croiser mes yeux. Cela ne lui ressemblait pas.
- Oublier ça! M'exclamai-je étonnée.
Je me redressai sur mon fauteuil tendue par sa réponse.
- Oui. Écoutes j'avais un peu bu avant que tu n'arrives. Et tu sais bien que Daniel aime bien prendre l'apéritif assez tôt. Je n'allais pas le laisser boire tout seul quand même.
- Vraiment? Parce que d'habitude tu es la première à m'appeler ou à m'envoyer des SMS à tour de bras pour me raconter des tas de trucs, qui pour la plupart sont sans intérêt, et là pas une seule nouvelle de toi de la semaine. Pas même des excuses pour ton comportement déplacé envers mon père.
- Des excuses? Et pourquoi donc? Quel comportement déplacé? Demanda-t-elle comme s'il était inconcevable qu'elle soit irrespectueuse.
- S'il te plait Agathe ne joues pas à cela avec moi. Mon père n'a pas apprécié du tout!
Elle repoussa une mèche de cheveux dans son dos et chercha des yeux du coté du bureau de Miller.
Non mais je rêve!
- Laisse tomber Bérénice. J'étais un peu saoule.
Ok admettons.
- Il n'empêche que tu t'es quand même faite portée pâle durant toute la semaine!
- Oui, bon tu avais ton père chez toi et je sais que c'est un moment que tu attends avec impatience. Je n'ai pas voulu déranger en arrivant comme un cheveu sur la soupe.
Je gardai le silence acceptant son excuses que je trouvai un peu faciles. Je n'insistai donc pas
- Ok.
Je la vit se tordre le cou quand la porte de Miller s'ouvrit. Il ne sortit pas tout de suite.
- Agathe s'il te plait arrêtes. Il n'est pas dans son bon jour, alors si tu compte aller le voir je peux te certifier qu'il va t'envoyer bouler.
- M'envoyer bouler? Moi? Attends on se connait depuis assez longtemps lui et moi. On a partagé de bons moment quand on était plus jeune.
- Oui! Pour lui faire du rentre dedans! Ricanai-je pince sans rire.
Elle me toisa d'un sale air. Elle n'avait pas apprécié ma remarque. Finalement Miller avait peut être raison, si je marchai sur ses plates bandes, elle ne me ferrait pas de cadeaux. Et je venais de jeter un caillou dans la marre de " Madame je branche tout ce qui bouge et surtout ce que tu convoites". Comme si je convoitai Miller!
Je la regardai remettre son décolleté trop plongeant de façon plus attrayante, puis elle réajusta ses cheveux blonds lissés. Je n'avais jamais remarqué, mais elle mettait une sacrée couche de fond de teint sur son visage. C'en était répugnant.
Mais oui c'est vrai j'avais oublié! C'était pour cacher ses cicatrices d'acné.
Miller sortit rapidement ce qui me tira de mon inspection. Il s'arrêta brutalement dans son élan quand il vit Agathe. Et vous ne me croirez jamais, mais alors qu'il réalisait qu'elle était là, son visage passa par deux émotions bien distinctes, allant directement de la surprise à l'agacement. Et je compris sa réaction. Surtout quand Agathe se leva en lui sautant au cou comme s'il était son amant. Se collant un peu trop à mon gout.
Non mais est-elle obligée d'écraser sa poitrine siliconée contre lui comme ça?
Miller la repoussa gentiment et la toisa les sourcils froncés.
- Salut Jaime. Comment vas-tu? Demanda-t-elle le sourire enjôleur et les yeux papillonnants.
- Bien. Mademoiselle Lorne quand vous aurez terminé de déjeuner pourriez-vous venir dans mon bureau j'ai quelques points à voir avec vous pour le dossier de Cabec.
Il venait volontairement d'ignorer superbement Agathe en se concentrant sur moi et notre travail. Un bon point pour lui.
- Oui Monsieur.
Il retourna s'enfermer dans son bureau et je dus composer avec Agathe qui à son expression, était restée comme deux ronds de flan par le vent monumental que Miller lui avait fait. C'est ce qui s'appelle être bottée en touche!
Agathe 0 - Miller 1! Et mon moi intérieur qui fait la danse de la Win!
- Euh...j'ai pas tout compris là? remarqua-t-elle les sourcils froncés et son index pointé sur la porte du bureau du colonel.
- Je t'avais prévenu qu'il n'était pas de bonne composition aujourd'hui.
- Attends cela ne l'oblige pas à m'ignorer comme il l'a fait! Grogna-t-elle.
- Écoute Agathe nous avons énormément de travail. Et nous embauchons une nouvelle équipe la semaine prochaine. Il est quelque peu tendu c'est tout.
- J'en ai rien à foutre! C'est moi! Et on ne m'ignore pas! s'exclama-t-elle en colère.
- Oh Agathe tout ne tourne pas autour de toi!
- Bien sur que si! Et je vais lui dire deux mots à ce sujet!
Non mais j'y crois pas! Je ne me souvenais pas qu'elle fusse si égocentrique!
- Moi aussi il m'ignore et je m'en fous comme de ma première chaussette! Il n'est que mon patron!
Trop lasse de ses jérémiades je commençai à ranger les restes de notre déjeuner pour les jeter à la poubelle. La laissant par la même occasion ruminer sur sa séduction déclinante.
- Toi c'est normal! Mais pas moi! Et puis il nous connait très bien! C'est un des potes de lycée de Daniel. Il a passé des tas de soirées avec nous!
- Oui et alors c'était il y a plus de 15 ans! Nous étions des ados Agathe! Maintenant nous sommes des adultes.
- Mais c'est Jaime! Insista-t-elle en tapant du pied comme une enfant capricieuse.
- Je suis au courant!
- Tu ne comprends pas c'est Jaime! s'exclama-t-elle comme s'il était Dieu en personne.
Miller choisit juste ce moment pour sortir de nouveau de son bureau. Il posa ses yeux chocolat directement sur moi et un petit sourire fleurit au coin de sa bouche.
- Mademoiselle Lorne avez-vous une robe de cocktail? Me demanda-t-il.
- Euh...non. Pourquoi?
Il ne répondit pas tout de suite car il observait Agathe qui s'avança vers lui prête à en découdre sur sa façon de se comporter.
- Jaime, peut-on savoir ce qu'il t'as prit?
- J'aurais besoin de votre présence samedi soir prochain Mademoiselle, me dit-il en reportant son attention sur moi. J'ai un gala à Londres et mon assistante Jenny ne peut malheureusement m'accompagner comme prévu.
Ah. Moi à un gala? A Londres en plus?
Il fit un pas vers moi puis sortit son smartphone sur le quel il pianota rapidement sans plus d'attention cette fois-ci. Agathe en profita pour attaquer de nouveau puisqu'il l'ignorait royalement.
- Tu sais Bérénice n'a pas le physique pour porter des robes de soirée. D'ailleurs c'est une calamité pour lui trouver de quoi l'habiller. Et je parle en connaissance de cause! Balança-t-elle en s'interposant entre lui et moi.
- Euh...à Londres? M'exclamai-je surprise sans pour autant faire attention à elle. Et pourquoi moi?
Attends, il a dit qu'il avait aussi une assistante là bas?
- Oui à Londres. J'ai besoin d'une cavalière. Et mon choix s'est porté sur vous. Ce qui m'a semblé évident. Je ne me présente qu'en compagnie de collaboratrice quand je dois aller à des représentations publiques telles que des galas de charité.
Ok. Mais j'aimerai bien savoir à quoi ressemble ses collaboratrices!
- Franchement Jaime ce serait pêcher de te pavaner avec Bérénice à ton bras lors d'un gala! Regardes-moi ce n'est pas le même niveau de prestance quand même!
- Je peux comptez sur vous Mademoiselle? L'ignora superbement encore Miller.
- Tu déconne Jaime? S'exclama Agathe qui passait de moi à Miller les mains sur les hanches, espérant que ce fusse une bonne blague que nous lui faisions. Et rien que pour cela je répondis avec une certaine fierté à mon boss.
- D'accord je vous accompagne.
Il m'adressa un petit sourire en coin qui signait notre accord tacite, d'avoir tacler Agathe sans avoir eut à élever la voix ou la remettre à sa place avec une répartie bien sentie.
J'aimais bien Miller quand il se faisait complice et plus humain que militaire! En fait c'est surtout son petit sourire en coin qui le rendait assez irrésistible. Cela remua quelque chose dans ma poitrine. Quelque chose que je n'avais jamais ressentit.
- Quoi? Non tu ne peux pas Bérénice! De toute façon tu n'as rien dans tes placards pour cette soirée! Et ne compte pas sur moi pour te prêter quoi que ce soit.
Je m'en fichai pas mal de ce qu'elle pouvait dire. Avec l'aide de Miller j'avais réussi à mettre Agathe hors jeu. Et ça, ça me rendait plutôt fière. Comme si tout à coup je prenais les choses en main.
- Vous...vous êtes d'accord? demanda-t-il tout d'abord surpris que je réponde favorablement a sa demande.
- Je...J'imagine que cela vous rendra un grand service.
- Oui.
Je vis qu'il essayait de dissimuler un sourire qui s'agrandissait sur ses lèvres.
- Très bien. Ce qui serait bien ce serait le planning de ce week-end pour réserver les billets d'avions ainsi que les chambres d'hôtel.
- Ce sera sur votre bureau dans l'après midi. Conclut-il d'une voix extrêmement grave tout alors qu'il plongea ses yeux dans les miens.
Tiens je ne l'avais pas vu se rapprocher.
Il sentait ce parfum d'agrumes et de cèdre. Avec cette petite note de fève de tonka et un je ne sais quoi que je n'arrivais pas à identifier. J'aimais beaucoup ce mélange de senteurs. Je fermai les yeux pour mieux apprécier. Je me rendis compte qu'il n'avait pas bouger quand j'ouvris les yeux.
- Je peux savoir ce que vous faites là? Demanda Agathe en me repoussant pour avoir Miller en face d'elle.
Je rougis de m'être faite surprendre encore une fois de m'être laisser aller ainsi. Je baissai la tête pour me cacher mais la relevai pour remarquer que Miller me surveillait du regard. Et mes joues s'enflammèrent de nouveau. Mon dieu comment est ce possible de produire autant de rougissements en si peu de temps. Et vu comment mon corps réagissait lui aussi je suis sûre qu'avec cette chaleur corporelle je pourrai produire suffisamment d'électricité pour tout le bâtiment.
Non ce n'était pas possible?
Miller se redressa et l'œil toujours sur moi se retourna et rentra dans son antre sans plus d'attention pour Agathe.
Mon attention à moi était bien retenue par Agathe, maintenant que Miller venait de me laisser seule avec elle. Et elle me toisait d'un air si mauvais que je me demandais: si je lui mettais des fusils à la place des yeux, est-ce qu'elle ne m'aurait pas tué sur place?
- Quoi? demandai-je de façon innocente.
- Je sais que vous en faites exprès. Jamais Jaime ne m'aurait ignoré ainsi.
- Oh non Miller était très clair et crois moi il ne ment jamais. Quand il dit qu'il fait quelque chose il le fait.
- Il se passe quoi entre vous deux alors?
- Comment ça, Il se passe quoi entre nous deux?
- Tu lui donne du Monsieur et lui t'appelle Mademoiselle Lorne! C'est quoi votre délire?
- C'est mon patron je te signale pour la seconde fois!
- Tu parles que c'est ton patron! Tu ne dois pas te souvenir que lorsqu'on avait fêté les 22 ans de Daniel, Jaime était là aussi.
- Non il n'était pas là. Je m'en souviendrai quand même.
- Trop saoule comme d'hab'! dit-elle en agitant la main. Jaime, c'est celui qui t'a ramené dans la chambre de mes parents. Encore une soirée ou tu étais un peu trop chia... tu pleurais à cause de Daniel alors Jaime s'est proposé de t'aider à te coucher.
- Attends tu es en train de me dire que Miller c'est le "Saint Bernard"? M'exclamai-je un peu trop fort.
Je venais de percuter une chose que j'avais occulté depuis plusieurs des années.
Pour la petite histoire, dans la bande de copains de Daniel il y avait quatre ou cinq potes assez beaux gosses qui faisaient du skate et du vélo acrobatique. Et il y avait le "Saint Bernard". C'était le grassouillet de la bande, qui était incapable de tenir sur un skate et qui n'avait jamais de copine. Il ramassait souvent les pots cassés et ramenait toujours les copains un peu trop saouls chez eux. Agathe et moi lui avions trouvé ce petit noms le jour ou il avait fallut ramener Daniel, d'une soirée, bourré comme une barrique à leur villa de vacances à la Baule.
Merde alors il avait bien changé! C'était devenu un Putain de Canon!
Et accessoirement mon patron. J'imagine qu'Agathe devait jubiler de me voir déconfite par cette information que j'apprenais. Mais j'imaginai aussi aisément qu'il fusse difficile pour elle de comprendre que nous nous donnions du Monsieur et Mademoiselle en permanence.
- Ouais c'est bien lui. Dit elle toute fière de connaitre cette information bien avant moi.
- Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt?
- Je pensais que tu l'avais reconnu. Balança-t-elle en renvoyant ses cheveux dans son dos sans me regarder. Comme si cette réponse allait me satisfaire.
- Je ne sais pas si tu te souviens de notre dernière engueulade mais nous en avons parlé et je t'ai dit que je ne me souvenais pas de lui.
- Je me suis dit que tu te la jouais timide et que tu faisais ta sainte ni touche pour pas le blesser. Parce qu'il était gros avant et qu'il est devenu hyper canon maintenant.
- Excuse moi Agathe si je ne suis pas comme toi! J'essaie d'avoir du tact avec les autres! Mais là n'est pas la question je ne l'avais pas du tout reconnu.
- Tu sais Bérénice ce t-shirt ne te va pas du tout! Et ton maquillage? On dirait que tu es malade. Je ne comprends pas pourquoi tu persiste à vouloir être plus jolie? Il n'y a pas grand chose à faire de plus. Sortit-elle comme ça au milieu de tout.
Et je sais pourquoi elle faisait cela. Quand on pas trop de repartie et bien on fait généralement profil bas. Mais Agathe préfère changer de sujet et d'attaquer l'autre histoire que les projecteurs ne soient plus sur elle quand cela n'est plus à son avantage.
- Je trouve qu'elle n'a jamais été plus jolie que maintenant! Surtout depuis qu'elle a eut ses trois orgasmes! S'exclama la voix de Milla qui débarquait de l'ascenseur. D'ailleurs tu devrais prendre des cours Agathe, je me demande si tu ne confonds pas le pinceau avec une truelle...parce que le maquillage panda que tu te fais, excuses-moi mais on est en droit de se demander si ce n'est pas l'hôpital qui se fout de la charité!
- Eh tu te prends pour qui? Trouva seulement à dire Agathe en se tournant vers Milla furieuse.
- Il me semble que je suis sa coach relooking personnelle.
- Officielle. Ajoutai-je en l'observant se poster près de moi.
- Officielle!
- Rien que ça! Laisse moi rire! S'esclaffa Agathe en posant les mains sur ses hanches. Tu n'as aucun goût et ce n'est pas parce que tu es abonnée à Vogue que tu peux te prétendre être une influenceuse question mode.
- C'est exactement ce que je me disais à ton sujet. Mais moi j'ai un vrai boulot. Au fait comment vont les affaires de ton père? Tacla Milla pas le moins du monde dérangée pas la situation qui tournait au vinaigre.
Cette dernière fut retournée à son poste de travail pour y déposer ses affaires. Et en sortit une boite de thé parmi les quelques-une qu'elle collectionnait dans son tiroir.
-...
- Bérénice, un thé?
-Oui avec plaisir.
Agathe m'avait tellement gâché la pause de midi que je ne pris même pas la peine de chercher à la raccompagner à l'ascenseur et d'ailleurs je n'eus même plus envie de me préoccuper d'elle. Car en vérité elle me fatiguait. Je n'arrivai pas à avoir de conversations sérieuses avec elle. Tout était puéril et superficiel. Mais qu'est ce que j'ai bien put lui trouver? Pourquoi ne m'étais-je jamais rendue compte de son comportement avant?
- Bérénice! S'écria-t-elle en me suivant dans la salle de pause espérant que j'allais la défendre.
Je m'arrêtai à mi chemin et me retournai vers elle pour l'empêcher de me suivre.
- Mon boss m'attend pour travailler et il ne me reste plus que quelques minutes avant de reprendre le taff. Alors salut et bon après midi.
Je repartis vers la salle de pause et Milla passa devant Agathe tout en l'ignorant de nouveau. Nous lui tournâmes le dos espérant encore qu'elle s'en aille sans plus attendre.
- Fais une tasse supplémentaire s'il te plait.
- Pourquoi?
- Le colonel m'a sauvé la mise tout à l'heure et j'aimerai le remercier.
- Tu me raconteras?
- Oh oui! Il nous reste suffisamment de temps pour que je te fasse la version longue!
Voila les bichettes un nouveau chapitre un peu long .
La relation de Bérénice avec Agathe est compromise. Et une certaine complicité entre Miller et Bérénice commence à voir le jour.
Que pensez-vous d'Agathe?
Et vous venez de découvrir un petit pan du passé en commun que Miller a eut avec Agathe et Bérénice.
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