Chapitre 3 : Premiers évènements
« Ploc »
Les gouttes d'eau tombaient à intervalles irrégulières.
« Ploc »
Le chat noir buvait l'eau de pluie qui tombait de la vieille gouttière. Puis, après avoir entendu un bruit soudain, il s'enfuit.
« Ploc »
Brad, les mains dans les poches, une cigarette à la bouche, se tenait devant une grosse flaque, perdu dans une sombre ruelle.
— Il a plu, récemment... M'enfin, je vais devoir me méfier. Les gars ont sûrement dû m'envoyer un malus.
— Ben alors, on parle tout seul ? souriait un type derrière lui.
Deux hommes armés d'un couteau chacun s'approchaient de lui.
— Euh... Excusez-moi les mecs, mais je n'ai pas de thune sur moi.
— C'est malheureux, sourit l'un d'eux. On va devoir te buter alors !
Il fronça les sourcils et se mit à courir dans la direction opposée. Pendant ce temps, Eden retourna auprès de sa nouvelle serveuse.
— Oh, vous allez mieux ?
— Pas tellement, soupira-t-il. Vous pouvez me servir un autre cercle de sucre, s'il vous plaît ?
— Je ne voudrais pas être désobligeante avec vous, mais... Vous appelez vraiment ça comme ça ?
Il reluquait sa généreuse poitrine.
— Vous êtes célibataire ?
La demoiselle gémit, surprise.
— Euh... C'est rare d'entendre ce genre de question et c'est assez soudain. Mais oui, je le suis.
Eden prit ses mains.
— Je suis navré de vous avoir effrayée. Je me retire de ce pas.
La serveuse le retint quelques secondes afin de lui laisser son numéro. Souriant, le jeune homme s'en alla et prit son téléphone et lança un appel à l'un de ses amis.
— Allô ?
— Ouais, Austin ! Tu tiens le coup ?
— Pas trop... Le fait de savoir que j'vais jouer contre vous dans un jeu mortel ne m'amuse pas tant que ça.
— J'imagine... M'enfin j'ai réussi à chopper le numéro d'une jolie nana ! J'sais pas si tu m'as envoyé ton bonus, mais j'ai de la chance.
Austin réfléchissait.
Ton bonus ? Est-ce qu'il avait une carte bleue, lui ?
Brad arrêta sa course devant un grillage.
— Putain de merde !
Il se tenait la tête, toujours envahi par une atroce douleur au crâne.
— Aucune issue ! s'écria celui qui semblait être le chef.
Les deux voyous s'approchaient de Brad, prêts à le tuer.
— Je vous en supplie, ne me faites pas de mal ! J'suis pas bien du tout.
Il s'agenouilla, en larme, dominé par la douleur.
— Je vous aurais bien démonté la gueule, mais j'ai vraiment trop mal...
— Hein ? Tu fais le malin en plus ? J'vais te faire comprendre qu'ici, c'est moi le boss.
C'est alors qu'il tomba après un bruit plutôt fort. Une balle de pistolet s'était logée dans sa tête.
— Pitié ! hurla le deuxième avant de se faire tuer à son tour.
Brad leva les yeux et vit un policier. Heureux, il se précipita vers lui et le serra dans ses bras.
— Bordel, vous tombez vraiment bien ! J'suis en train de jouer à un jeu dangereux !
L'homme le repoussa et lui mit un coup de canon au visage.
— Ne parles du jeu à personne, si tu tiens à survivre...
L'homme s'en alla tandis que le garçon se mit à trembler.
— C'est quoi ce bordel ? Est-ce que toute cette putain de ville est corrompue ?
Austin avait envoyé un malus à Brad, qui était sûrement l'attaque des voyous. Le bonus d'Eden était donc sûrement l'aide du policier... Mais il restait le malus que Brad a envoyé à Austin.
Eden s'assit sur un banc mouillé. Il était toujours au téléphone avec son ami.
— Mais du coup, je ne vois pas comment trouver cette boite.
— Merde, j'te rappelle après, mon pote.
Le garçon avait raccroché.
— Qu'est-ce qui lui prend ?
Austin se sentait observé par un vieil homme le suivant depuis une dizaine de minutes. Il s'arrêta, traversa la route et se fit klaxonner par une voiture qui arrivait à toute vitesse. De justesse, le garçon était parvenu à ne pas se faire renverser.
De l'autre côté, le type louche s'arrêta. Austin vit qu'il avait reçu un appel de Brad. Il tenta de le contacter à son tour.
— Allô, Brad ?
— Ouais, c'est moi, j'imagine.
— Tu vas bien ? On était tous déchirés, hier... On n'aurait jamais dû faire ce pari.
— Ouais, c'est clair. C'est à cause d'Eden, ça.
Austin arrêta d'avancer, surpris par cette phrase. En y repensant, son ami avait raison et cela lui faisait du mal de l'admettre.
Une personne derrière lui ne s'attendant pas à ce qu'il s'arrête le bouscula. C'était une jolie étudiante qui venait de faire tomber un tas de livres.
— Oh, merde ! Je suis navré !
Il se baissa et ramassa les livres pour les lui rendre.
— Il n'y a pas de mal, sourit-elle.
Le garçon soupira, les yeux fermés, puis reprit l'appel.
— Bon, au lieu de paniquer, je pense qu'on devrait réfléchir à un moyen de gagner sans que deux d'entre nous ne meurent.
Il leva les yeux et se rendit compte que le vieil homme était tout près. Le garçon se cacha alors dans un vieux parking et se glissa sous une voiture au deuxième étage.
Eden reçut un message vocal.
« Bien, le premier tour devrait se terminer rapidement. Retournes au bar où tu étais tout à l'heure. Ta serveuse a quelque chose à te donner. Attention, si tu essaie de lui soutirer la moindre information, elle mourra. »
Le garçon grimaçait. Il serra son téléphone, furieux, puis repartit en direction de son objectif.
Austin, lui, attendait sous la voiture. Il tremblait comme une feuille, claquait des dents comme la première fois qu'il a emmené une fille dans son lit et il commençait à avoir du mal à respirer.
Soudain, un bruit de porte qui claque résonna dans le parking. Le garçon sentit son cœur s'arrêter. Quelqu'un marchait lentement, laissant le bruit de ses pas atteindre les oreilles du jeune homme en panique.
Il se rongeait les ongles jusqu'à s'en arracher un plutôt violement. Du sang commençait à couler le long de ses doigts.
C'est alors qu'il vit l'inconnu s'approcher. Il continuait de trembler. Après quelques secondes de marche, le type s'arrêta et monta dans une voiture rouge. Il démarra, puis s'en alla.
— Ouf, soupira-t-il.
Puis, à ce moment, il poussa un hurlement : quelqu'un l'avait attrapé par derrière.
Il sentit une aiguille le pénétrer au niveau du cou, puis après un court laps de temps, il s'évanouit.
Brad entra dans une cabine téléphonique, comme indiqué dans son message vocal.
— Bon, je fais quoi, maintenant ?
Une femme tapait à la vitre. Inquiet, il décida de tenir la poignée de la porte pour éviter qu'elle entre.
Il vit alors la blonde poser trois cartes au sol, puis elle poursuivit son chemin.
— Oh, c'est la suite !
Il ouvrit la porte et prit deux cartes vertes et une noire.
Eden, devant un donuts, tenait ses trois cartes. Il en avait une bleue, une noire et une verte.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top