Le lendemain matin, je me réveillai aux côtés de Livai, dans mon lit. Il était venu chez moi faire les devoirs et était finalement resté dormir.

- Debout les garçons! 

C'était ma mère. Elle faisait environ 1m70 mais petite comparée à mon père, qui lui, faisait 1m90. Ma mère avait les cheveux attachés sur le côté gauche.

Carla, elle s'appelle. Mon père s'appelle Grisha. Mon père était un médecin très reconnu. Il avait réussi, à ce qu'il paraît, à sauver toute une ville d'une épidémie.

On déjeuna, des tartines de nutella avec une tasse de chocolat au lait, et on alla à l'école.

De retour en primaire, on se plaça, et le professeur fit l'appel. Armin était absent. C'était mon meilleur ami. Très intelligent mais manquant de capacités physiques et se prennant pour un boulet, alors que ce n'était pas le cas. 

La journée passa, je récupérai les devoirs pour Armin au fur et à mesure. Comme son grand-père me connaissait, j'allais pouvoir aller le voir. À la fin des cours, Livai et moi allons voir le malade.

Son grand-père nous apprit qu'il avait la grippe et qu'il reviendrait sûrement dans une ou deux semaines.

On repartit après lui avoir donné ses devoirs. Il était environ 17 heures. Nous avons fait un détour par chez Livai pour qu'il dépose des affaires à lui.

Devant chez Livai se trouvait un homme. Il avait des cheveux noirs et qui, apparemment, n'avaient pas été lavés depuis des jours. Assez grand, avec un chapeau sur la tête, l'inconnu portait une chemise sale et par-dessus, un veston. Un vieux jean, et une paire de chaussures usées.

J'allais demander à Livai s'il le connaissait, mais je lus sur son visage, qui exprimait la colère, que c'était son oncle.

L'homme se tourna vers nous, et reconnut son neveu.

- Ah, te voilà, Livai, dit-il d'un air indifférent.

- Qu'est-ce tu fais ici ? Demanda l'intéressé.

- Je suis venu te chercher, où sont tes affaires ?

- Chez Eren.

- Qui est-ce ?

Il me montra d'un mouvement de tête et ajouta :

- Par contre je dors chez lui. C'est non négociable.

- On s'en va, dit froidement l'oncle de Livai.

- Pardon ?

- Le mur Sina ça te dit quelque chose?

- Non... on ne va pas....

- Eh si. Demain on part pour le mur Sina, au district Stohess.

Et, sur ce, il s'en alla. Je me tournai vers Livai. Il baissa la tête et je vis une larme couler sur sa joue.

Il m'observa et se jetta dans mes bras en pleurant.

- Eren, je... je ne veux pas partir... je me sens bien ici, avec toi...

Je le regarde, légèrement gêné.

- Je vais essayer de réfléchir à une solution... Mais si tu pars, je te fais la promesse de te retrouver.

- Vraiment ? Tu ferais ça ? On se connait à peine !

Je prends sa main et l'entraîne avec moi en souriant.

- Les meilleures rencontres ne se séparent jamais. Viens.

On rentra chez moi et ma mère nous reçut en m'apprenant que mon père allait partir pour plusieurs jours dans le centre. 

Je racontai à ma mère ce qu'il c'était passé il y a quelques minutes et elle me répondit :

- C'est la vie, Eren. Il y a un jour où les personnes de notre entourage partent. Une partie des amis que tu rencontres sont passagers.

- Mais... Livai ne pourrait pas vivre avec nous ? Ai-je demandé.

- Tu as pensé à ses parents ?

- Maman serait sûrement d'accord... répondit Livai. Elle me dirait de faire comme je l'entends...

- Tu lui as demandé ? Demanda ma mère à mon ami.

- Chaque jour... mais elle ne répond pas...

- Comment cela ?

- Elle... est morte.

Livai ajouta que il aimerait que mes parents essayent de négocier pour qu'il reste avec eux.

- Je vous aime bien, madame. Vous ressemblez à ma mère...

- A ce point ?

- Vous êtes presque pareilles. Brunes, yeux marrons, il n'y a que les taches de rousseurs qu'il vous manque, madame.

- Je...

- Et vous êtes très gentille. J'ai l'impression qu'elle est là, devant moi, ma maman.

- Et ton père ? Il serait d'accord ?

- Je n'ai pas connu mon père.

- Oh...

- S'il vous plaît... J'aimerais rester avec Eren. C'est mon seul ami. Il compte beaucoup pour moi...

Il rougit. J'ajoutai :

- Maman ! S'il te plaît !!!

- Bon. Voir avec ton père, Eren. Je me plierai à sa décision, répondit ma mère en soupirant.

Je sautai de joie. Je me jetai dans les bras de ma mère.

Je remerciai ma mère, puis pris Livai par le bras, et allai voir mon père. Il était en train de finir sa valise.

- Papa, papa ! J'ai quelque chose à te demander !

- Cela ne peut pas attendre mon retour ? Je dois partir.

- C'est une urgence !!

Je lui racontai que Livai allait devoir partir avec son oncle dans le centre, mais qu'il ne voulait pas, qu'il souhaitait rester chez nous.

Celui-ci ajouta que ma mère était d'accord et que le verdict revenait à mon père.

- S'il vous plaît, monsieur ! Je voudrais rester avec Eren. Il compte beaucoup pour moi...

Il rougit encore.

- Papa ! S'il te plaît ! Il... il compte beaucoup pour moi aussi !

Je rougis à cela, et il le vis, ce qui le fit rougir encore plus.

- Quand vient ton oncle, Livai ? Demanda mon père.

- Demain matin, je crois.

- Eren, dis à ta mère de faire tout ce qu'elle peut pour garder Livai.

- C'est vrai ?? Avons-nous dit à l'unisson.

- Mais oui.

Je regardai Livai, et, sans hésiter, lui fis un câlin et disant :

- Livai ! Tu restes ! C'est génial !

- Ou-oui !

Je vis qu'il voulait sourire. Mais il était heureux, ce qui était le plus important.

Mon père ajouta qu'il était l'heure pour nous de manger. On alla dans la cuisine, pendant que mon père partit.

Ce que je ne savais pas, c'est que rien allait se dérouler comme prévu...