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Support d'écriture: <<Si un inconnu vous aborde>>, nouvelle écrite par Laura Kasischke.
1- Décrire tout d'abord le portrait d'un(e) inconnu.
2- Décrire un lieu.
3- Relater la rencontre de l'inconnu(e) avec le narrateur (je ou il, elle).
Les entrailles du métro grondent. La prochaine rame émerge avec un bruit grinçant de freins qui heurte mes tympans. Les portes s'ouvrent. Les gens pressés s'engouffrent avec précipitation dans les wagons, laissant à peine le temps et la place aux passagers de descendre à la station. Je suis emportée par cette marée humaine dans la voiture où règnent une chaleur moite et une odeur incommodante de sueur. L'atmosphère est étouffante. La rame redémarre dans l'obscurité du tunnel qui l'avale. Je repère une place assise libre. Sur le siège à mes côtés, un inconnu est plongé dans la lecture d'un livre qui semble le passionner. J'ai l'impression, je ne saurais dire pourquoi, qu'il voyage depuis le début de la ligne de métro et ne descendra qu'au terminus comme si ce moyen de transport bondé et bruyant était pour lui un cocon où il peut se consacrer à sa lecture.
C'est un homme d'une trentaine d'années, je dirais, au visage rond qui lui donne un air presque enfantin. Il porte une moustache et une barbichette bien drue qui contrastent avec une calvitie débutante éparse. Derrière des lunettes rondes cerclées de métal de couleur rouge brillent deux yeux malicieux, détail que j'ai tout juste le temps d'apercevoir au moment où il lève son regard vers moi lorsque je prends place à ses côtés. A première vue, ce n'est pas un sportif, sa corpulence étant quelque peu enrobée. Il se tourne vers moi. Je pense qu'il s'est aperçu que je le détaillais. Il m'adresse un sourire que je trouve très séduisant. Je ne puis m'empêcher de m'étonner de sa tenue au milieu des tous ces gens qui se rendent pour la plupart sur les lieux de leur travail à cette heure très matinale. Il est vêtu d'un bermuda orange et d'une chemisette style haïtienne dont la mode est passée depuis bien longtemps. A ses pieds, des sandalettes en cuir laissent entrevoir des ongles bien entretenus.
Cet inconnu interrompt sa lecture pour m'observer à son tour. J'ai presque envie de lui dire que c'est une attitude gênante, mais j'ai fait exactement la même chose avec lui juste auparavant. Il me gratifie d'un nouveau sourire en y ajoutant un <<bonjour>> et se replonge dans son livre. Mais je sens son regard dériver vers moi par instants brefs. Je regarde défiler les stations et prie mentalement la rame de ralentir car cet individu me fascine et j'ai envie de faire sa connaissance.
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