Proposition d'écriture: une photo datant environ des années 50 montrant un boulanger en tablier blanc et toque sur la tête, les bras chargés de pains, en train d'indiquer de la main tenant un long pain une direction à la personne à côté de lui, un homme d'une cinquantaine d'années, à peu près du même âge que le boulanger. La photo est en noir et blanc.

Temps d'écriture imparti: 35 mn

<<Tenez mon brave! Le bar chez Marius se trouve là-bas au centre de la place, près de l'hôtel de ville. Si vous avez peur de vous égarer, accompagnez-moi, je suis en train d'effectuer ma tournée. Je vais livrer chez eux quelques-uns de mes pains tout chauds de ma fournée de ce matin. Si vous souhaitez casser une bonne croûte, je vous le recommande. La Ginette qui tient le bar avec son homme cuisine un excellent pâté en croûte. Rien que d'en parler, ça me titille les papilles et j'en salive par avance. Le Marius vous proposera un digestif, une prune de derrière les fagots. Faut pas trop en abuser, mon bon monsieur. Le soir, y a la maréchaussée qui ramasse les pochtrons. Croyez-moi, leurs cellules de dégrisement, c'est pas une auberge quatre étoiles!

Surtout, faites pas de rentre-dedans ni les yeux doux à la caissière, c'est ma Janine. Je suis chaud bouillant côté jalousie. Ma Janine, elle est à moi. Si ça vous dit, à la boulangerie, vous pourrez goûter une de ses spécialités du mercredi: la tarte aux figues. Le mercredi, le café est fermé, ma Janine, elle m'aide à la boutique.

Méfiez-vous au bar. Le soir vers 21H, y a un groupe qu'il vaut mieux ne pas fréquenter. Ils ont des allures de mauvais garçons et des billets plein les poches. Je n'crois pas que c'est gagné honnêtement. Dès qu'ils voient les brigadiers s'approcher, ils s'éclipsent en douce. Pas très nets, ces gars-là, moi je vous dis. Sont pas très populaires sur la place. Y a un tatoué qu'a l'air de sortir du mitard. Vaut mieux garder ses distances, m'est avis.

Quand vous verrez le Marius, saluez-le de ma part et dites-lui que je ne vais pas tarder. Bon, faut que je vous laisse, je cause, je cause, mes pains commencent à peser et je vais prendre du retard. J'espère à une prochaine!

Ah oui, une dernière chose, si vous cherchez une auberge où dormir, pas très loin, y a la pension de la Mariette. Les couches sont très confortables et le soir, elle propose une table d'hôte, des repas familiaux bien appétissants. Z'allez pas être malheureux dans cette bourgade, mon brave! Y a de quoi s'occuper. La province, ça va vous changer de la capitale. Les gens sont plus ouverts et plus avenants>>.