Proposition d'écriture: Ajouter un événement qui va venir perturber cet univers.

Temps d'écriture: 20 minutes.

A l'extérieur, on entend soudain des cris et des rires d'enfants. Un petit groupe de scouts encadrés par un jeune adulte entrent dans la chapelle. 

Ce vacarme venant troubler la paix dans ce lieu me remémore le début d'un superbe poème de Jean Cocteau intitulé Puisque le silence. <<Puisque le silence est à nous, à qui le bruit, je vous le demande?>>. Les enfants continuent leurs bavardages bruyants ne se rendant pas compte visiblement qu'ils ont pénétré dans une chapelle où le silence est de règle. Il faut bien leur pardonner leur insouciance, me dis-je en mon for intérieur. Leur guide les interpelle en leur demandant de chuchoter pour ne pas gêner les personnes présentes. 

Mon cœur rate un battement lorsque j'aperçois un des enfants se saisir d'une statuette et la retourner dans tous les sens. Je ne puis m'empêcher d'intervenir en lui faisant remarquer que ce n'est pas un jouet mais un objet sacré. J'imagine que si j'avais parlé d'objet de culte, il n'aurait pas saisi le sens de mes propos. Il doit pourtant fréquenter les églises en tant que scout. Il y a des moments de prières et de communion partagés. Encore un enfant que les parents auront mis chez les scouts à la place du centre aéré, je songe. Il n'y a pas de motivation religieuse le plus souvent, j'ai constaté. Les parents eux-mêmes, ne sont pas croyants la plupart du temps ou en tout cas rarement pratiquants. Je me demande quel sens prennent alors cette identité et ces activités de scoutisme.

Ce groupe d'enfants, pourtant j'adore les enfants, a gâté mon apaisement et m'a obligée à émerger de mon état de rêverie. La jeune fille a cessé d'écrire. Comment parvenir à se concentrer avec l'arrivée d'une telle cohorte?
Les jeunes déambulent sans vraiment s'intéresser à ce qui se trouve dans ce lieu. Le guide les rassemble devant le tableau de Cézanne et leur raconte l'histoire de cette oeuvre. Les enfants sont soudain silencieux, ô miracle! Ils posent ensuite des questions pertinentes, je dois l'avouer. Ils ont un réel désir de se cultiver. Ça me rassure et ça modifie l'opinion pas très flatteuse que j'avais d'eux jusqu'à maintenant. Ça, c'est tout moi, être déçue par les jeunes générations actuelles addictives aux écrans. Enfin, je ne vais pas révolutionner le monde à moi seule. Il faut accepter bon gré mal gré l'évolution et vivre avec son temps, comme on dit. Mais la technologie toujours plus poussée m'effraie. Elle rompt les liens sociaux. Les livres n'appartiennent plus au quotidien de la vie des gens et l'écriture est un art en danger d'être délaissé au profit d'un afflux et d'une inondation d'images polluantes, souvent chargées de violence.