Chapitre 11

Lucas

Trois jours qu'elle m'évite ! J'ai passé du temps avec son père, il m'apprend beaucoup de choses mais aujourd'hui je passe la journée avec elle. Qu'elle le veuille ou non.

Je me suis arrangé pour que nous déjeunions en tête à tête. Elle semble surprise de me trouver seul.

- Bonjour Rose

- Bonjour prince

- Appelle-moi juste Lucas ! Tu es superbe.

Elle rougie, j'apprécie de savoir que son corps réagit juste au son de ma voix.

- Où sont mon père et Hugo ?

- Absents, nous mangeons en tête à tête.

Je lui souris. Nous déjeunons tranquillement mais elle m'échappe en début d'après-midi. On dirait qu'elle m'évite ! Mais elle ne peut pas être bien loin.

Je commence à désespérer, j'ai fouillé quasiment tout le château ! Je finis par tomber sur son père.

- Seigneur, auriez-vous vu votre fille ?

- Elle est douée pour se cacher, mais étant donné qu'elle ne peut quitter le château, je dirais qu'elle est sur le toit.

- Sur le... toit ?

- Oui, passez par le grenier, l'accès est plus facile.

Il se moque de moi ? Elle ne peut pas être sur le toit ! Je décide quand même d'y jeter un coup d'œil.

Elle est bien ici, assise sur le toit ! Elle sursaute et semble surprise.

- Ton père m'a dit où tu te cachais, puisque tu ne peux pas sortir.

- Lucas...

- On dirait que tu m'évite.

Elle me regarde dans les yeux. Je suis à l'étroit dans mon pantalon d'un coup.

- Non, j'aime être seule.

Je me mets à côté d'elle et d'un coup je repense au soir où elle m'est rentrée dedans en descendant des escaliers.

- C'était quoi la punition que le conseillé Rodrigue t'a donné ?

- Des pages d'écritures, il fait ça à chaque fois.

- Et ça dure combien de temps ?

- Jusqu'à ce que j'en ai assez.

- Et il te laisse arrêter comme ça ? C'est supposé être une punition, non ?

- Il me laisse pas arrêter, mais il me le demande quand je commence à écrire des obscénités.

Cette fille m'étonne de plus en plus. Je me demande quel genre d'obscénités elle écrit.

- Des obscénités ?!

- Oui, j'aime bien écrire mais il faut que cela s'arrête à un moment. Il ne supporte pas que j'écrive ce genre de choses. Alors il finit par mettre fin à la punition.

Je décide de changer de sujet avant que mon pantalon me lâche.

- J'ai appris beaucoup de choses avec ton père, mais je suis sûr que tu pourrais m'apprendre des choses aussi.

- Moi ? Elle me regarde étonnée. Tout ce que je sais, mon père me l'a appris.

- Pas tout, je t'ai beaucoup observé... Tu es respectée. Personne ne met ta parole en doute. Tu es honnête et tu prends soins de ceux qui t'entourent.

- J'ai le caractère de ma mère.

Je le regarde, elle ne parle jamais de sa mère. Mes parents ne m'en ont pas parlé non plus.

- Elle était très aimée elle aussi. Mes parents se sont mariés par amour, contrairement à ce que voulais mes grands-parents. C'était une paysanne, mon père un futur grand seigneur. Il l'a toujours respectée, malgré leurs différences. Elle était douce, toujours à l'écoute. Mais elle avait aussi un sacré tempérament, personne ne voulait s'attirer ses foudres. Mais quand elle s'énervait, c'était toujours pour une bonne raison.

Une larme roule sur sa joue, je n'aime pas la voir malheureuse, j'essuie doucement ses joues. Avant de lui demander plus d'explications.

- Comment... comment est-elle morte ?

Elle hésite avant de se lancer.

- Un autre seigneur, jaloux de mon père. Il voulait le faire souffrir. C'est de ma faut si elle est morte. C'est moi qui aurais dû mourir ce jour-là. J'avais cinq ans... je venais d'échapper à la surveillance des gardes. Je voulais découvrir le monde.

***

Je la regarde pleurer avant de la prendre dans mes bras. Je lui murmure.

- Ce n'était pas ta faute.

Elle se défait de mon étreinte et me souris. Et sur une impulsion subite, je ressens le besoin de la garder près de moi et de la protéger.

- Viens avec moi !

Elle me regarde surprise, alors je me répète.

- Viens avec moi au château !

- Lucas, non, je...

- Je te protégerais... Quand je pense qu'elle a évité la mort de justesse... Je la regarde durement.

Soudain, elle se dégage de moi et descend du toit. Je n'ai pas le temps de la retenir.


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