Tâche 2

Ce matin, je me lève et découvre mon frère déjà tout excité. La Sélection l'a rendu tout joyeux. D'ailleurs, en parlant de la Sélection, aujourd'hui est le grand jour. Nous sommes le premier décembre et c'est aujourd'hui que je me rends à l'aéroport. Je ne suis pas préssée. J'ai même envie de retourner quelques jours en arrière. La semaine est passée beaucoup trop vite. J'ai l'impression de ne pas avoir profité de ma famille.

- Gal' dépêche ! Aujourd'hui tu t'en vas !

- Je sais. Dis-moi, tu ne serais pas content que je parte ?

- Bof, je suis content pour toi, mais tu vas trop me manquer !

Je lui fait un bisou et nous descendons dans le salon. Mon père est déjà parti au travail. Je demande à mon frère s'il veut jouer, comme il me répond par l'affirmative, nous jouons à pierre-feuille-ciseaux. Nous y jouons un certain temps puis nous changeons de jeu et ainsi de suite jusqu'à ce que l'après-midi arrive. Nous ne mangeons pas. Mon frère sort jouer avec ses amis et moi, je monte faire mes bagages. Je prends un de mes vieux tee-shirt blanc, un jean usé et des bottes. Je ne pense pas avoir besoin de beaucoup de choses. Je décide de rajouter le livre de ma mère, plus une photo d'elle et une de ma famille. Je ferme mon sac et mon frère entre dans la chambre.

- Tiens !

- Merci, dis-je en prenant la couronne de fleurs qu'il me tend. C'est magnifique.

- Attendez, baissez-vous, je vais vous mettre la couronne votre Altesse.

Je me baisse en rigolant. Il la pose sur ma tête, puis je me relève. Je me dirige vers notre salle de bain, prend le miroir sale et essaye de me regarder. Par chance, j'arrive à me voir. La couronne est tréssée avec des feuilles et des fleurs de toutes les couleurs sont accrochées dessus. C'est vraiment magnifique. Je l'enlève délicatement et la remets à mon frère.

- Je veux que tu la mettes pour partir, me dit-il.

- Oh... Mais je vais l'abîmer.

Il balaye ma réponse de la main. Je vais donc dans ma chambre et enfile une petite robe blanche que je garde pour les grandes occasions. Je lâche mes cheveux sales puis sors de la chambre. Je prends la couronne des mains de mon frère et la mets sur ma tête. Je tourne sur moi-même et mon frère applaudit.

- T'es trop belle !

- Merci Léo', dis-je en lui faisant un gros câlin.

Je prends ensuite mon sac et me dirige vers l'entrée. Avant de partir, je fais un gros câlin à mon frère et plusieurs bisous.

- Je t'aime. Tu diras à papa que je l'aime aussi.

- Moi aussi je t'aime. Comptes sur moi ! Et toi, tu ne repasseras pas le pas de cette porte tant que tu ne seras pas reine !

Je rigole et ferme la porte. Je sens une larme couler, je l'essuie et me mets en route. J'aurais voulu dire au revoir à mon père, mais malheureusement il travaille. A la sortie du quartier des Sept, j'aperçois une voiture noire. Il y a plusieurs Sept autour qui crient et applaudissent en me voyant passer. Je leur souris en retour. Le chauffeur m'ouvre la porte, je monte dans la voiture et nous démarrons. Chaque mètre que l'on parcourt et qui me sépare de chez moi, me serre le coeur. Le trajet jusqu'à l'aéroport dure une petite heure. Derrière les vitres teintées de la voiture, j'aperçois beaucoup de monde. Ils crient, applaudissent. Je crois apercevoir une des selectionnées au milieu des barrières. Le chauffeur m'informe que je peux sortir. J'inspire un bon coup et ouvre la porte. Les cris se font plus fort. J'observe la foule derrière les barrières. Certains me regardent de haut en bas, d'autres applaudissent plus fort. Je commence à avancer, quand un monsieur vient m'aborder. Autour de lui il y a des caméras qui filment. Cela me fait bizarre. Je n'ai pas l'habitude d'avoir de l'attention.

- Bonjour ! Comment vous appelez-vous ?

- Bonjour, je m'appelle Galilée Lopez.

- Galilée Lopez ! Enchanté, accepteriez-vous de répondre à quelques questions ?

- Oui.

- Bien, de quelle caste êtes-vous ?

- Je suis une Sept.

- Oh une Sept ! Qu'est-ce que ça vous fait d'être sélectionnée ?

- Je n'y crois pas. C'est vraiment... Je ne m'en rends pas compte.

- Pourtant, c'est bel et bien réel, vous êtes selectionnée ! Comment comptez-vous séduire le prince ?

Aucune idée, de toute façon, je ne compte pas le séduire, suis-je tentée de répondre. Mais je ne pense pas que cela fasse bonne impression.

- Et bien, rester naturelle. Je vais rester naturelle.

- Parfait, merci d'avoir répondu à mes questions, me dit-il avant de courir derrière moi.

Je me retourne et vois une selectionnée. Sûrement une Deux. Je reprends ma marche tout en saluant ceux qui m'appellent. Quelques mètres plus loin, je suis de nouveau accostée. Cette fois-ci par une femme.

- Bonjour mademoiselle ?

- Galilée Lopez.

- Mademoiselle Galilée Lopez. J'ai quelques questions à vous poser. Tout d'abord, vu vos habits, j'en juge que vous êtes d'une caste basse. Je me trompe ?

- Je suis une Sept.

- Oh, une Sept. Que faites-vous là ?

- J'ai été tirée au sort pour participer à la Selection.

- Oui, je le sais, mais savez-vous que vous n'avez aucune chance de gagner ?

- Et pourquoi ça ? Parce que je suis une Sept ? Et alors, qu'est-ce que ça fait ? Je ne suis pas assez belle, cultivée, intérréssante pour le prince ?

Je n'attends pas sa réponse et continue de marcher. Elle m'a énervée ! J'en ai marre d'être jugée par ma caste. Si je deviens reine, la première chose que je ferais est de supprimer les castes. Je ne suis plus qu'à quelques pas de l'avion. De la Sélection.

- Mademoiselle !

Je me retourne et vois un homme arriver vers moi. Je fais semblant de ne pas le voir et marche plus vite. Je n'ai pas envie de devoir répondre à d'autres questions. La femme m'a assez énervée. Seulement, le monsieur me rattrape et se met devant moi.

- J'aimerais seulement que vous répondiez à quelques questions. Accordez-moi juste cinq minutes.

- D'accord.

- Vous devez être Galilée Lopez ?

Je cligne des yeux. Il connaît mon prénom, contrairement aux deux autres interviewées.

- J'ai appris tous les noms des candidates, m'explique-t-il en rigolant.

- Oh je vois.

- Bien, vous rendez-vous compte de la chance que vous avez ? Beaucoup de jeunes filles rêveraient d'être à votre place.

- J'imagine. Pour tout vous dire, je ne me rends pas encore compte de la chance que j'ai. Tout cela paraît invraisemblable.

- Je comprends. Comment appréhendez-vous votre entrée au palais ?

- Il faut déjà que j'arrive jusque là-bas. Sinon, je ne l'appréhende pas trop. Je pense que tout le monde sera concentré sur les sélectionnes des castes Une, Deux et Trois que moi.

- Pourquoi dites-vous qu'il faut déjà que vous arriviez là-bas ?

- Et bien, il faut que j'arrive à monter dans cet engin, dis-je en montrant l'avion du doigt. A partir du moment où je monterais dedans, je quitterais ma famille et ma région.

- Effectivement. Merci d'avoir pris le temps de répondre à mes questions. Je vais vous laisser franchir le pas, sourit-il.

Je souris et avance vers l'avion. Les mètres restants sont vites parcourus et je me retrouve au pied de l'escalier me permettant de monter dans l'avion. Je me retourne et regarde les voitures, les selectionnées, la foule... Ensuite, je mets un pied sur la marche puis un deuxième et je monte l'escalier. J'arrive à l'entrée de l'avion et entre. Je vais m'installer sur un siège près d'un hublot. Au revoir Fennley-Hansport. A bientôt peut-être.



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