Quelques semaines avaient passé depuis l'arrestation d'Adrian Vukovic, mais l'équipe du BAU ne pouvait pas se permettre de ralentir. Les affaires se succédaient, chaque nouvelle enquête ramenant son lot de défis. Pourtant, une inquiétude restait tapie dans l'esprit de Reid, une question laissée en suspens par Vukovic : *Et si sa partie n'était pas vraiment terminée ?*

Ce matin-là, Aallais entra dans la salle de réunion avec une pile de dossiers sous le bras. Elle salua ses collègues avec un sourire, mais son regard trahissait une certaine fatigue. Reid, déjà assis et feuilletant un rapport, leva les yeux lorsqu'elle s'installa à côté de lui.

"Tu es sûre que ça va ?" demanda Reid, notant les cernes sous les yeux de la jeune profiler.

Aallais hocha la tête, essayant de masquer son épuisement. "Oui, juste quelques nuits blanches. Le dernier cas m'a un peu retournée, mais je vais bien."

Reid n'insista pas, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander si quelque chose de plus profond troublait sa collègue.

Hotch entra dans la salle, suivi de Rossi, JJ, et Morgan. "Nous avons une nouvelle affaire," annonça-t-il en allumant l'écran derrière lui. "Quatre corps ont été retrouvés dans une maison abandonnée à Richmond, en Virginie. Les victimes ont été torturées avant d'être tuées."

L'équipe se redressa, prête à se plonger dans les détails du nouveau dossier.

"Ce qui rend ce cas particulier," continua Hotch en montrant des photos de la scène de crime, "c'est que chaque victime portait une lettre gravée sur la peau. Les lettres forment le mot 'RENAISSANCE'."

"Renaissance ?" répéta JJ, perplexe. "C'est étrange comme message."

"Il y a autre chose," ajouta Rossi. "Les victimes ont été disposées dans la maison de manière très spécifique, formant une sorte de cercle."

Reid pencha la tête en regardant les images. "Ça ressemble à un rituel. Le mot 'Renaissance' pourrait indiquer une sorte de croyance ou de thème de réincarnation, ou peut-être une renaissance personnelle du tueur."

Aallais fronça les sourcils en scrutant les photos. "Ou bien il cherche à se réinventer, à renaître à travers ces meurtres. Mais pourquoi ces personnes, et pourquoi maintenant ?"

Morgan, qui observait les photos en silence, fit une grimace. "Ce type a l'air calculateur. Le fait de graver les lettres et de disposer les corps montre qu'il prend son temps. Il savoure chaque détail."

Garcia, qui écoutait à distance, interrompit la réunion. "Les gars, j'ai fait des recherches sur le mot 'Renaissance' associé à des meurtres, mais rien ne correspond à ce modèle. Cependant, j'ai trouvé une vieille affaire qui pourrait être liée. Un tueur en série des années 90, surnommé 'Le Maître de la Renaissance', gravait des symboles sur ses victimes, prétendant les 'purifier' pour une nouvelle vie. Il a été tué en prison il y a dix ans, mais peut-être que quelqu'un essaie de suivre ses traces."

Reid se redressa, les rouages de son esprit tournant à toute vitesse. "Si quelqu'un imite 'Le Maître de la Renaissance', cela pourrait expliquer le choix des mots et la disposition des corps. Ce tueur pourrait chercher à recréer ou à finir ce que le Maître a commencé."

Hotch hocha la tête. "Nous devons en savoir plus sur les victimes et leurs connexions. Si ce tueur cherche à 'renaître', il pourrait avoir un lien personnel avec l'un des originaux."

Garcia acquiesça. "Je vais chercher tout ce que je peux sur les victimes, et voir si je trouve un lien avec l'affaire d'origine."

Reid et Aallais se plongèrent dans les dossiers des victimes pendant que les autres membres de l'équipe continuaient à explorer les autres pistes. L'atmosphère était tendue, comme si une ombre pesait sur eux.

Au fur et à mesure que l'enquête avançait, Reid et Aallais découvrirent un schéma troublant : toutes les victimes avaient, à un moment donné, eu des interactions avec des proches ou des victimes du "Maître de la Renaissance". Il semblait clair que leur tueur actuel cherchait à se venger de ceux qu'il considérait comme responsables de la chute de son "modèle".

Un frisson parcourut Aallais lorsqu'elle réalisa que la dernière victime, selon les notes du tueur original, avait été un profiler du FBI qui avait échappé de justesse à l'assassin. Ce détail semblait résonner de manière particulièrement sinistre dans cette enquête. La coïncidence était trop forte pour être ignorée.

"Reid," dit-elle, hésitante, "et si cette affaire était liée à ce que Vukovic avait dit ? Qu'est-ce qui nous fait penser que le tueur ne pourrait pas viser un profiler cette fois-ci ?"

Reid fixa Aallais, réalisant lentement ce qu'elle sous-entendait. "Tu penses que tu pourrais être la cible ?"

"Je ne sais pas," répondit-elle, une nervosité qu'elle avait jusqu'alors dissimulée s'emparant d'elle. "Mais Vukovic connaissait la psyché des joueurs, des stratèges. S'il y a un lien entre cette affaire et ce qu'il a dit, alors..."

Reid posa une main rassurante sur son épaule. "Nous allons creuser cette piste, Aallais. Si tu es visée, nous le saurons, et nous serons prêts."

Mais à l'intérieur, Reid sentait l'angoisse monter. L'idée qu'Aallais puisse être la prochaine cible rendait l'enquête plus personnelle, plus dangereuse.

Ils n'eurent pas à attendre longtemps pour confirmer leurs craintes. Le lendemain matin, une enveloppe adressée au BAU arriva, contenant une photo d'Aallais avec une seule phrase écrite en rouge : *Le Cavalier est en mouvement.*

L'équipe se regroupa immédiatement. Hotch prit la parole, la gravité de la situation se lisant sur son visage. "Cela confirme que le tueur vise Aallais. Nous devons la protéger et trouver ce psychopathe avant qu'il ne fasse son prochain mouvement."

Aallais, bien qu'inquiète, garda son sang-froid. "Je ne vais pas me cacher. S'il me traque, je veux qu'il sache que je suis prête."

Reid serra les dents. "Il ne s'agit pas seulement de toi maintenant. Il joue une partie où nous sommes tous impliqués. Mais cette fois, nous serons ceux qui le mettrons en échec."

L'équipe se prépara, chacun sachant que la prochaine confrontation serait décisive. Le jeu d'échecs qu'ils jouaient avec ce tueur avait pris un tournant personnel, et il n'y aurait qu'un seul vainqueur. Le cavalier était en mouvement, mais l'équipe du BAU était déterminée à ne pas laisser la reine tomber.