Chapitre 13
– ENFIN RENTRÉE RAAAAAH!!!!!
Fut le râle qui sortit de ma bouche lorsque je pénétrai enfin dans ma petite maison.
Une forte angoisse n'avait cessé de grandir en mon fort intérieur sur le chemin du retour. Et si Coulson était toujours là? S'il m'attendait, si la maison était cernée? Si tout cela n'avait servi à rien?
Mais aucun 4x4 noir ne stationnait devant la porte. Je n'avais repéré aucun agent embusqué, prêt à nous sauter à la gorge. Prétendant devoir aller acheter des "trucs de fille" à la supérette, j'avais rapidement fouillé les alentours à la recherche d'un signe quelconque du Shield. Mais il n'y avait rien.
Enfin rassurée, je m'étais à nouveau dirigée en toute confiance vers la maison. Coulson n'était pas là. Il n'y avait plus rien à craindre.
Nous n'étions pas partis longtemps, mais l'on n'était jamais aussi bien que chez soi... J'allai déposer les sacs à dos sales dehors sur la terrasse, décidant de m'en occuper plus tard. J'avais vraiment besoin d'une bonne douche.
– Bon, je prends la salle de bains! lançai-je au dieu. Je reviens tout de... Euh... Nan laisse tomber. Je pue. Bref.
Et je disparus en vitesse dans ma chambre, fermant la porte à clés.
Enfin un peu d'intimité!
Je me débarrassai avec délice de mes vêtements sales et les jetai négligemment en boule dans un coin de la pièce. J'entrai ensuite dans la petite salle de bain attenante et me glissai sous la douche en soupirant de bonheur.
L'eau chaude ruisselait le long de mon corps, emportant avec elle toute la crasse et la sueur que j'avais accumulées au cours de la randonnée.
Cela faisait un bien fou! Je me savonnai énergiquement, et lavai mes cheveux pendant si longtemps que l'eau commença à devenir froide. J'avais vidé la réserve d'eau chaude.
Loki allait me tuer...
Effectivement, à peine quelques minutes plus tard, j'entendis un rugissement énervé provenant de l'autre petite salle de bain, à côté de la chambre de Loki.
– ELLA!!! C'EST GELÉ!! tempêta le dieu, sa voix assourdie par les murs.
Je me mordis les lèvres pour ne pas rire en imaginant un Loki frigorifié et en colère avec une tête de chien mouillé.
Je sortis néanmoins de la douche et m'enroulai dans une épaisse serviette de bain, relevant mes cheveux en un chignon pour les laisser sécher.
Je regardai l'heure. L'après-midi touchait à sa fin et j'étais bien trop fatiguée pour ressortir, ne serait-ce qu'à la plage. J'enfilai paresseusement une chemise et un short avant de sortir de la chambre, à l'affût d'un certain dieu un peu rancunier sur les bords.
Mais Loki n'était nulle part. En revanche, sur le canapé, mon carton de livres cabossé que j'avais ramené de chez monsieur Lasource avant de partir, n'avait pas bougé.
Je sentis l'excitation monter en moi. D'un pas sautillant, je me saisis du carton et sortis sur la terrasse profiter des derniers rayons du soleil. Le ciel avait la rougeoyante couleur du feu.
Je m'installai en tailleur à même le sol, face à la mer, et commençai à examiner chacun des livres, les sortant précautionneusement un à un de la caisse. Je frissonnais de bonheur à chaque nouveau titre, chaque nouvelle histoires, remplie de promesses d'évasion et d'aventures hors du temps.
J'hésitai un long moment entre La Nuit des Temps de Barjavel et Anges et Démons de Dan Brown avant de craquer pour le premier.
J'avais l'impression que cela faisait une éternité que je n'avais pas pris le temps de m'installer avec un bon livre...
Cependant, mon ventre protesta pour me rappeler qu'il manquait quelque chose.
J'esquissai un sourire un peu coupable et me rendis à toute vitesse dans la cuisine prendre une glace vanille-spéculos dans le réfrigérateur.
Voilà. Parfait. C'était parfait.
Je ne savais pas combien de temps j'ai passé à lire sur la terrasse. Mais lorsque je me rendis compte que la lumière du jour avait disparu depuis un certain et que ma petite lampe de lecture portable était ma seule source de lumière, j'étais allongée dans le transat avec les pieds en l'air et la tête en bas.
– Faut que j'arrête de bouger autant en lisant... marmonnai-je pour moi même en refermant le bouquin.
Je me redressai, baillai et me frottai les yeux.
Loki n'avait pas réapparu de la soirée... Je m'en étonnai un peu, mais décidai de ne pas m'en inquiéter. Après tout, lui aussi avait bien droit à un peu de calme, seul avec lui-même.
La maison était plongée dans la pénombre lorsque je fermai la porte vitrée avec le pied, mon carton de livres dans les mains. Il devait dormir.
Je me dirigeai vers ma chambre sur la pointe des pieds au cas où le dieu dormait, mais le problème, c'était que je ne voyais pas plus loin que le bout de mon nez.
Je me cognai l'orteil contre le coin de la porte et m'excusai vaguement sans réfléchir, sautillant sur place pour tenter de calmer la douleur.
– Aïe, bordel de... Raah, ce genre de truc ça n'arrive qu'à moi... pestai-je à voix basse en essayant vainement d'ouvrir la porte.
– Besoin d'aide?
Je poussai un cri et lâchai mon carton sous la surprise. Mais une légère fumée verdâtre le rattrapa juste avant qu'il ne heurte le sol et le posa délicatement à mes pieds.
Loki était appuyé contre le chambranle de sa porte en face de moi, les bras croisés. Malgré l'obscurité, je pouvais distinguer ses yeux verts briller et un sourire en coin flotter sur ses lèvres. Visiblement, il se régalait de la scène.
– Ça va pas?! Tu m'as fait peur, espèce d'idiot! m'écriai-je avec exaspération, une main pressée contre mon coeur qui battait encore la chamade.
Quoique, peut-être n'était-ce pas dû qu'à la peur...
– Ce n'était pas mon intention, se défendit-il d'un ton goguenard qui indiquait tout le contraire.
– C'est ça, fous-toi de moi... grognai-je en ouvrant ma porte pour y pousser le carton d'un mouvement du pied.
– Je ne me le permettrais pas...
Je levai les yeux au ciel devant tant de cynisme, et déclarai d'un air bougon:
– Bon, bah, bonne nuit. Idiot.
Au moment où j'allai entrer dans ma chambre, une main retint la porte. Je me retournai pour découvrir Loki juste derrière moi.
– Arrête de faire ça c'est flippant... râlai-je.
– Cesse donc d'être de mauvaise humeur, c'est mon rôle d'habitude, lâcha Loki en ignorant mon intervention.
– Mais qu'est-ce que tu veux?! Laisse-moi aller dormir! m'exclamai-je en lui faisant les gros yeux.
Pas le moins du monde intimidé, Loki posa alors son pouce sur ma joue, et la caressa doucement, avec délicatesse, comme si j'étais en porcelaine.
Je me figeai, ses prunelles fixées sur moi. Ma respiration se bloqua dans ma poitrine. Il était beaucoup trop proche. Je pouvais sentir son souffle se mêler au mien. Beaucoup trop proche. Ses lèvres à quelques centimètres. Si proches.
– Tu n'es pas obligée d'aller dans ta chambre ce soir... murmura Loki.
Ces mots eurent miraculeusement le don de me réveiller.
Je laissai un sourire amusé apparaître sur mon visage, et effleurai ses lèvres du bout des miennes. Je le sentis sourire. Au moment où il voulut m'attirer à lui, je reculai d'un pas, lui fis un grand sourire accompagné d'un clin d'œil moqueur et déclarai:
– Pas ce soir, désolée. Bonne nuit!
Avant de lui claquer la porte au nez.
Fière de mon self-control, je me mis joyeusement en pyjama, allai rapidement me brosser les dents et me glissai enfin sous mes couvertures en soupirant de bonheur.
Je m'enfonçai dans mes draps et attendis patiemment que le sommeil me gagne, le sourire aux lèvres. Le visage de Loki était resté imprimé sur mes rétines.
*
Il devait être deux heures du matin. Je fulminais.
Impossible de dormir.
Il n'y avait aucun bruit, pourtant! Mais j'avais beau me tourner et me retourner dans tous les sens, mes yeux restaient ouverts malgré la fatigue.
Et je savais très bien pourquoi.
Au bout d'un long moment de lutte intérieure, je finis par céder.
Rejetant la couverture d'un mouvement ample, je posai mes pieds nus sur le carrelage froid et me levai vivement.
La maison était vide, sombre. Je ne m'attardai pas dans le couloir et me glissai silencieusement dans l'entrebâillement de la porte en face de la mienne.
Loki avait l'air de dormir. J'eus un instant d'hésitation, mais maudis tout à coup les pensées et avertissements inutiles qui m'encombraient l'esprit.
Je m'engouffrai doucement sous les couvertures et, me couchai aux côtés de Loki, sans le quitter du regard.
Mais tout à coup, alors que je le croyais plongé dans un profond sommeil, il se retourna vers moi. Un sourire naquit sur ses lèvres. Pas moqueur, un sourire simple, comme jamais je ne l'avais vu en faire.
– Pas un mot, soupirai-je en lui retournant son sourire. T'as gagné pour cette fois, espèce de fourbe.
Le dieu se contenta d'ouvrir les bras et je vins m'y blottir en soupirant de contentement. Sa peau était fraîche, mais pour rien au monde je n'aurais bougé. Il resserra son étreinte autour de moi.
J'inspirai son odeur à pleins poumons. Une odeur familière, réconfortante et rassurante. Comme deux jours plus tôt, là-haut, dans une tente perdue au milieu de Mafate.
Enfin, mes muscles se détendirent et je basculai dans un sommeil paisible et sans rêves.
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