7. Nos arroseurs arrosés.

Deux mois plus tard, Los Angeles.

Il y a quelques jours, un messager m'a croisée dans le quartier du chef, et m'a affirmé que quelque chose se tramait et que j'y serais bientôt conviée. Et ensuite, il a disparu comme par magie. Ayant été une messagère, je sais que l'on est en capacité de beaucoup savoir, trop parfois, alors je suppose qu'il dit vrai. Mais surtout ça confirme certains de mes doutes, pourquoi ais-je passé un examen la dernière fois ? Il sous entendait que je pourrais remporter plus gros.

En-soi, je préfère ne pas trop m'inquiéter, je n'ai rien fait de mal, mon boulot d'agent me convient, d'ailleurs, on m'a baissé mon salaire car Jason trouvait que je remportais trop par rapport aux autres. Selon moi, il a un trop gros trou de budget et ne peut pas payer ses semblables, donc il fait baisser les salaires.

Là, je me rends chez Lady T, car elle souhaitait me voir. Il fait déjà nuit, le coin est calme ce qui est assez étonnant, car je suis habituée à y voir du monde. Je ne m'en inquiète pas, je suis protégée par le revolver dans mon jean, si on me pointe une arme, je tirerais en première.

-Hey! appelle une voix forte dans mon dos.

Je fais donc volte-face une main déjà sur la crosse de mon arme, la personne se situe à quelques mètres de moi. Je plisse les yeux, il me dit quelques choses, ces yeux gris, ses cheveux noirs qui retombent sur son front. Hé ! Mais c'est le gars de la dernière fois ?

-Toi, m'étonnais-je en arquant un sourcil, tu sais que c'est dangereux, ici?

Il hausse les épaules et se rapproche de moi en m'assurant qu'il est protégé.

Mais de qui peut-il bien parler?

-Écoute, soupirais-je en faisant un pas en arrière, je ne te connais pas, c'est vrai, qui me dit que tu n'es pas un ennemi de mon patron?

Je commence à parler un peu plus fort, dans l'espoir qu'on m'entende.

Le garçon continue, devient insistant presque :

-T'en fais pas, je suis pas un ennemi, mon père est tout le contraire.

Je sens son ton se durcir et se charger de reproches, et bizarrement, mon assurance s'envole.

Bon dieu Jess ressaisis toi! C'est pas parce que ce mec est beau à en mourir qu'il faut que tu te laisse baragouiner avec ses excuses! En plus, depuis quand tu te laisses aller comme ça, ce n'est qu'un homme, et tu dois plutôt t'inquiéter de la force qu'il aurait que son visage d'ange.

-Ah bon, fis-je calmement, et ton père, là, il pourrait te sauver?

Je crie ma dernière phrase et siffle deux fois en apercevant quelqu'un que je connais du gang. La personne me reconnaît et court au loin, allant chercher de l'aide.

Je dégaine aussitôt mon arme, mais le garçon est plus rapide et me la décroche des mains pour la jeter plus loin. Une de ses mains saisit les miennes pour les bloquer et l'autre m'attrape par la taille.

Mon cœur bat à la chamade, et même tétanisée je ne peux pas m'empêcher de me glisser dans son regard grisâtre.

Il a dû se passer une minute, où l'on s'est regardés dans les yeux. Mais le contact s'est arrêté quand il m'a plaquée dos contre lui, une arme pointée sur la tempe. Bizarrement, quand le messager de Lady T est réapparu, avec à ses côtés sa maîtresse, j'ai moins fait ma maligne.

-Kaï! appelle Caleb, l'arme pointée derrière son crâne, je te déconseille de lui faire du mal, où nos deux camps seront encore plus en guerre qu'avant!

Je sens le souffle du sois disant Kaï dans mon cou, je n'arrive plus à penser, je ne sens même plus sa poigne de fer sur mes poignets, ou encore le froid du métal contre mon front.

Le dit Kaï lâche mes poignets et s'éloignent calmement non sans avoir adressé un doigt à Caleb.
Je tombe dans les bras de ce dernier là minute suivante, trop d'émotions d'un coup.
Je respire encore trop vite alors il tente de me réconforter en caressant mes cheveux.
Je ferme les yeux et mon souffle s'apaise enfin peu à peu.

Quand je m'écarte de son épaule, il la frotte énergiquement pour me rassurer et dit :
-une chance qu'il n'ait pas vu entièrement ton visage, mais uniquement tes yeux.

Je hoche la tête et Lady T me sourit.
Un second messager apparaît et cette fois ci, il me tend une lettre.
-c'est de la part du patron,on m'a dit que vous étiez avec Lady T, affirme le jeune, bonne chance.

Bonne chance ?
Quand j'ouvre la lettre, je comprends qu'il s'agit d'un rendez vous pour un nouveau braquage. Et bien, voilà quelque chose d'intéressant!

Mais au fond de moi, je ne peux m'empêcher de me demander ce que ce gars voulait de moi, je suis peut-être passée à deux doigts du pire, ou peut-être pas ?

Los Angeles, deux semaines après.

Banque Municipale

-Prête petite ? Me sourit le chef de mission.
Je lui rends son sourire, et hoche la tête.

Nous sommes à l'arrière du bâtiment, un des nôtres à déjà cassé la caméra et nous nous préparons avant d'entrer.

-Bien, chacun à son arme et sait ce qu'il doit faire ? Reprends le chef tandis que nous acquiesçons.

Je suis la plus jeune du groupe de dix, c'est plutôt cool, j'avoue, je suis chouchoutée.

Je réajuste ma cagoule et souffle intérieurement. Peu après, nous entendons des éclats de voix, des bruits de verre cassés et une alarme qui s'arrête presque aussitôt après avoir commencée.

Le talkie walkie d'un de mes coéquipier grésille et l'autre groupe affirme qu'on peut entrer à présent. J'ajuste la bretelle de mon arme et souffle un bon coup. Quand faut y aller, faut y aller !

Nous entrons et courons jusqu'aux coffres alors que l'autre groupe a déjà pris en otage les secrétaires et les passants de la banque. Nous parvenons même à ouvrir le coffre sans complications, mais brusquement, l'alarme se remet à sonner sans s'arrêter cette fois.

Putain. C'était trop beau.
Le talkie walkie grésille a nouveau et on entend la voix paniquée d'un de nos partenaires qui crie que la police est déjà là, ensuite des coups de feu et puis plus rien.

Notre groupe se met à bourrer les sacs sans même les fermer et se mettre à courir, on m'entraîne à leur suite. Des billets s'échappent des sacs, notre course effrénée résonne dans ce grand couloir épuré.Je suis en mode survie plus rien ne compte que ce sac que j'ai dans la main et ma propre vie.

Le groupe se sépare l'un retourne à l'arrière, l'autre vers l'entrée comme soutien aux autres.
Je fais partie de ceux qui vont à l'arrière, je sais que c'est une mauvaise idée car la police nous a déjà encerclée, et pourtant, mes partenaires font exploser les portes et sortent en tirant dans le tas.

Je les aide, évitant les balles, quand certains d'entre nous sont touchés et arrêtés. Je comprends qu'il faut que je fuis car ils sont à deux doigts de m'attraper.
Le chef de mission est le dernier à être encore avec moi et il me dit de m'enfuir, que je sais courir vite et qu'à présent je dois raconter ce qu'il s'est passé.

Il me promet que tout se passera bien et qu'ils ne le feront jamais parlé. Je hoche la tête et lui confie ma mitraillette. Loin de savoir qu'il allait surtout se sacrifier pour sauver ma vie.

Je sors mon revolver, rabaisse ma capuche et pique un sprint en me retournant quelque fois pour tirer dans les vitres des véhicules. On essaie de me tirer dessus également, mais le chef de mission me couvre et je peux déjà tourner la rue suivante.

Je cours sans m'arrêter, la voix du chef dans l'écouteur m'indique de continuer car ils l'ont eu. La dernière chose que j'entends est le coup de feu qui le tue sûrement, le reste n'est qu'un son qui grésille. Un frisson parcours mon échine, mais je garde le rythme.

J'entends des sirènes déjà derrière moi alors je m'engage dans une impasse, retire mon sweat-shirt et ma cagoule, j'attache mes cheveux en une queue de cheval et déchire mon jean aux genoux.

Je les entends toujours, alors je passe par dessus le mur et reprends ma course.Je slalome entre les voitures, et entre les rues. Je connais cette ville comme ma poche, mais eux aussi. Cette fois-ci, ils vont tout faire pour m'attraper.

J'atteins finalement un lieu abandonné et pousse les portes du grand hangar. Je glisse sous les décombres qui m'empêchaient de passer et m'engage dans un réseau de conduit d'aérations qui conduisent au sous sol de L.A.

Les hurlements des chiens et les sirènes de police s'éloignent au loin et je peux désormais souffler.  Dieu sait combien de temps ils tiendront tous en prison.

Je décide de rester ici pour cette nuit et de rejoindre un ancien messager chez lui avant que le soleil se lève. Cet homme là saura me cacher et m'assurer une protection en attendant que je puisse retrouver le boss.

Je préfère ne pas penser au sale quart d'heure qu'il va me faire passer... Les autres ? Tous ? Morts ou enfermés ? Je préfère ne pas y penser, mais une larme roule malgré moi sur ma joue, je suis impuissante pour une fois.

RÉÉCRIT le 30/05/23

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top