4. Le rapport de mission
L.A, le lendemain du braquage.
Le réveil a sonné à neuf heure précise, je suis à présent prête, quelqu'un doit passer pour s'assurer que le chemin jusqu'à chez le chef se passe bien. Non seulement je rends l'argent, mais il enclenche la réunion de rapport pour quatorze heures l'après-midi même.
Quelqu'un toque cinq coups distincts, j'ouvre donc la porte et me retrouve face à Dave. Encore lui ! Décidément, on dirait qu'il se fait un malin plaisir de me chaperonner !
Je croise les bras sur ma poitrine, il semble être amusé de me servir de baby-sitter, je sors de la maison en veillant à ne pas le pousser contre le mur. Ce serait dommage, non ?
-J'ai pas besoin de tes services, déclarais-je avec une pointe de dégoût dans la voix tout en traçant ma route, sac sur le dos et sac de sport sur l'épaule.
-Si, ricane t'il, on m'a envoyé te protéger, c'est toi qui a le plus gros sac.
Il me rattrape peu après, en trottinant. La bonne excuse.
-va te faire foutre, repris-je, j'ai seize balais, pas trois.
Dave marche derrière moi tandis que je continue plus rapidement entre les petites rues.
Il me suit malgré tout sans encombre, lorsque nous arrivons à la résidence du patron, nous croisons une ancienne agente.
Elle m'observe de haut en bas, avec dédain, comme si je la dégoûtait plus que jamais. C'est pas ma faute si le patron l'a virée, après tout.
Quoique... Passons, plus vite ce sac sera remis, moins je ne serais inquiète.
On marche un peu plus rapidement et Dave se rapproche de moi, déposant sa main droite dans mon dos, montrant qu'il me protège.
Décidément, il prend son rôle beaucoup trop à cœur.
Lorsque nous parvenons enfin chez le boss, je remarque un gosse d'une dizaine d'années qui pleure en silence, à même pas à trois mètres de la porte.
Le garde du corps du boss, l'observe de temps en temps, je pense qu'il l'éloignera s'il avance de plus d'un mètre.
Depuis que je suis ici, s'il y a bien une chose que j'ai apprise c'est que personne ne viendra se mêler de tes affaires.
-Jessie ? Lance Dave en secouant un peu mon épaule, arrête de rêver et entre.
Je sursaute en remarquant que je restais plantée comme une débile et me glisse à l'intérieur presque immédiatement après.
Dans le salon, je retrouve le reste de la bande, sac(s) aux pieds et visages heureux. Je leur offre un léger geste de la tête, par respect.
Ce n'est pas comme si ce qu'on avait fait hier était si dingue, je parie que les agents spéciaux habituels le font au moins une fois tout les trois mois !
Quand je finis par m'asseoir, Dave prend place sur le siège à ma droite et le bras droit entre dans la pièce.
Il met un point d'honneur à nous rappeler son nom, et il affirme que l'on a été géniaux hier soir.
Pour chacun de nous, il met en valeur nos réussites dans ce braquage, mais souligne également nos petites erreurs.
Comme le policier blessé dans le grand hall.
J'offre un regard rempli de reproches au pauvre assistant qui se cache au fond du salon.
Puis, vient le tour de Dave.
-Dave, sourit Jack, tu as fait un boulot remarquable avec les otages et la sécurité du bâtiment, pourtant tu n'as pas réussi à intervenir à temps pour gérer l'incident, le chef attend plus de rapidité de ta part et pas de prochaine fois.
Dave hoche la tête calmement, puis Jack se tourne vers moi.
-ma chère Jessie, sourit-il, tu as fait d'immenses progrès, tu as su faire preuve de responsabilités et de détermination exactement ce que l'on te demandait, tu as été excellente et par ailleurs le patron t'en remercie.
Je suis fière de moi, sachant qu'il ne m'a relevé aucune faute ! Oh, vous verriez la tête de Dave, excellent ! Je donnerais tout pour voir cette expression sur son visage après chaque intervention.
Jake balaie la salle du regard puis affirme :
-Le patron va récupérer vos sacs et un agent s'occupera de tout compter, évidemment, le boss garde cinquante pour cent des bénéfices, ne vous inquiétez pas le butin sera reparti équitablement entre vous.
Nous semblons satisfaits, Lady T se lève et prend la parole :
-Quand nous sera convenu l'argent ? Demande telle.
-Dans moins d'une semaine, nous vous contacterons pour venir le placer en lieu sûr, affirme Jack, bien, vous pouvez disposer.
Je ne traîne pas plus et m'échappe de la maison. Du moins, j'essaie, Jack retient mon bras et m'oblige à rester, c'est une torture à la fin !
-Attends ici, indique t'il, je dois te faire passer quelque chose.
Je hausse les épaules et attends, debout, avec trois gardes dans la même pièce.
Une minute passe, puis une deuxième et enfin une cinquième, je commence à taper du pied et à observer la pièce pour tuer le temps.
Décidément cet homme a la manie de me faire prendre mon mal en patience, argh je le déteste.
Cela fait déjà dix bonnes minutes que Jack s'en est allé, quand il daigne enfin revenir, une enveloppe jaunâtre à la main, il me sourit en me la tendant fièrement, tout en m'indiquant qu'il s'agit d'un message du boss.
Je la fourre dans mon sac après l'avoir observé quelque secondes et le remercie vite fait en tournant les talons.
Quelques mètres plus loin, je quitte enfin la maison, libération ! Et bien sûr, comme si je ne m'y attendais pas, Dave apparaît en train de fumer une cigarette, il lève la tête et m'aperçois.
Le tueur à gage se redresse, et s'apprête à se diriger vers moi, quand je le remarque, je m'empresse de prendre la direction opposée.
Derrière moi, je l'entends déjà râler et soupirer.
-Tu va mettre plus de temps, marmonne t'il.
-Je sais, lançais-je en roulant des yeux, sans me retourner, sac sur le dos.
Puis, je m'arrête, étourdie, mon esprit fait le déclic, comment il sait ça ??
Je fais volte face, mon visage laisse juste le temps de quelques secondes pour comprendre ma confusion.
Il sourit diaboliquement, l'enfoiré sait où j'habite. Vite, trouve une réponse.
-j'vais finir par croire que t'es tombé sous mon charme, ricanais-je, un bad boy comme toi devrait pas s'intéresser aux gentilles filles ?
-Peut être, rit-il, c'est vrai que mon style c'est les filles innocentes, pas toi en gros.
Je lève les yeux au ciel décidément son rire ressemble toujours à celui d'un chacal, une bactérie ce mec. Surtout vu la différence d'âge, envie de vomir.
-Apprends déjà à diriger cinq assistants à la fois et on reparlera de tes techniques de drague démesurées, Dave, rétorquais-je.
Son sourire s'efface et le dénommé Dave fronce les sourcils, oh pauvre chou, aurais-je blessé ton ego ?
Tu sais quoi ? Bah j'en ai rien à foutre. Je veux juste rentrer chez moi.
Je presse le pas alors que derrière, il me demande déjà de ralentir. Je vais encore plus vite et finis par le semer deux pâtés de maisons plus loin.
J'atterris devant l'immeuble d'un ami, le bâtiment s'élève haut dans le ciel, pas autant qu'un gratte-ciel, mais c'est déjà ça, les pierres sont certes vielles, et les briques n'ont plus le même éclat rougeâtre d'il y a dix ans pourtant l'endroit reste calme et reposant. Je quitte mon attention du mur et pousse la porte du hall d'entrée, grimpe au troisième étage et me pointe devant une porte.
Le numéro cinquante-six, la voisine de palier sort et m'aperçois, avec un œil au beurre noir. Elle semble vouloir me demander, mais finis par se résigner. Je les aient menacés avec des insultes j'avoue, la dernière fois, du moins juste son fils. Il voulait appeler les services sociaux, croyant que mon ami qui passe pour mon grand frère me frappait.
Je sors les clés et rentre à l'intérieur, home sweet home !
Je m'assois sur le canapé après avoir retiré veste, chaussures et sweat et sors la lettre de mon sac pour l'ouvrir.
Une question trotte dans mon cerveau, que me veux bien le boss ? Surtout le lendemain d'une mission ?
RÉÉCRIT le 30/05
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top