17. Que la fête commence

L.A

Je pousse la porte, laissant derrière moi cette femme bien alcoolisée. Lorsque je passe le bout du couloir, je remarque très vite que je fais tâche, tous sont plutôt bien habillés mais surtout ils ont tous un masque. Simple comme au figuré.

Je referme tranquillement la porte, et recule, je n'ai pas de tenue sous la main... A moins que ? Je me tourne vers la jeune femme qui vient de retourner au toilettes, elle porte une longue robe noire, des baskets et une veste en cuir. Je porte un jean miteux et un tee-shirt, j'ai laissé ma veste dans le coffre de la moto.

Fait chier, tant pis. Je pars donc dans les toilettes des femmes, avec un faux sourire aux lèvres.

-Oh, toujours là, marmonne t'elle en se rafraîchissant le visage, tu en as déjà eu assez ?

-Oui, si on veut, affirmais-je en retour.

Et lorsqu'elle lève les yeux vers le miroir j'en profite pour la surprendre et plaque ma main sur sa bouche. Vous devinerez jamais le nombre de choses qu'on peut trouver dans un placard à balais. Et croyez moi, le méthane n'est pas censé en faire partie.

Elle tente de se débattre mais ma poigne et forte, et de toute façon l'effet chimique suffit. Je retire rapidement mon jean et mon tee shirt que je lui fait enfiler. Tant pis. Une fois nos vêtements échangés, je la pousse dans le placard à balais, et je casse la serrure de l'extérieur.

-Désolée, murmurai-je avec un peu de culpabilité.

Je ramasse le masque qui est tombé sur le sol, et j'attache mes cheveux en un chignon rapide mais élégant. C'est parti.

A la minute où je passe le pied dans la grande salle de réception, je suis assaillie par la musique bruyante, le bruit de la foule et les lumières dansantes. Qu'est ce que Gale savait au sujet de cette soirée au juste ? Je ne vois autour de moi que de riches partisans de la cause et quelques agents. C'est un gala de financement, qui oserait faire parvenir des informations secrètes ?

Si...Keils.

Je tourne sur la droite, un garde, ni vu ni connu me laisse passer, quand j'arrive aux escaliers qui me permettent d'accéder aux étages, je vois appuyer sur la rambarde, dos au vide, Henry.

Te voilà ex-camarade, que me cache tu ce soir ?

Je saisis au passage un verre de champagne et grimpe les escaliers tranquillement, je le sirote paisiblement tout en me baladant sur les balcons de l'entrepôt. Personne ne semble me prêter attention, et jusqu'ici cela me suffit.

Je m'apprêtai à redescendre quand j'aperçois de l'autre côté l'interlocuteur de Henry se faufiler dans un couloir des bureaux, Henry lui, disparaît à l'étage inférieur. C'est ma chance !

Je slalome entre les invités trop occupés à flâner et au moment de passer les gardes, je me fais passée pour la jeune femme ayant trop bu.  Cependant, le plan ne fonctionne pas de suite, tout deux m'arrêtent.

-Ohh, soufflais-je contrariée, vous allez vraiment m'empêcher d'accèder au bureau de mon père ?

Ils froncent les sourcils, et l'un répond le plus sérieusement du monde :

-Vous ne pouvez pas passez mademoiselle, c'est un espace réservé.

J'arque un sourcil accusateur dans leur direction, et je leur agite sous leur nez ma flûte de champagne.

-Je suis Mila messieurs, et j'apprécierai que vous me laissiez accéder aux bureaux, quelqu'un m'attend ! J'ajoute à cela un hoquet, pour me rendre plus crédible.

Ils se jettent un regard concerné. L'autre homme laisse fuiter une question qui lui brûle les lèvres :

-Mademoiselle Tenery ? Mila Tenery? Demande t'il.

J'arque un sourcil, et je baisse un peu mon masque.

-Oui, soupirais-je, bon je n'ai pas ce temps, merci bien !

Et je m'engage dans le couloir. Par chance, ils ne cherchent ni à m'arrêter, ni à me retenir cette fois-ci. En passant devant les différentes salles, je tente d'écouter ou de voir cet homme mystérieux. Je dépasse une salle d'informatique quand mes oreilles captent le bruit d'une discussion.

-Je te l'ai déjà Michael, Henry vient de me le confirmer ! On ne peut pas se permettre de refuser la mission, déclare la voix d'un homme.

Je me penche dans un recoin, pour mieux entendre.

-John, on ne parle pas juste d'une mission habituelle, c'est une tentative de meurtre sur un des agents les plus importants d'Anderson ! Râle Michael, on doit refuser.

De qui parlent t'ils au juste ?

-Oui, mais si on se refuse à cette mission, on se fera coller au transfert de prisonnier de demain matin, et tu sais aussi bien que moi que les risques sont élevés ! Affirme l'autre.

Un transfert de prisonnier ? Cela doit être ça l'info pour Anderson.

-Moi j'en sais rien, assassiner Kaï Anderson c'est risqué, je tiens à te rappeler qu'il est connu pour tuer tout ceux qui se mettent en travers de son chemin. C'est même ce qu'à dit le chef, soupire l'homme.

Mon coeur rate un battement, Kaï ? Pourquoi le tuer lui et pas son père ? Je ne comprends pas la stratégie de Keils. Mais surtout, je ne suis pas prête à annoncer qu'une mission est créée exprès pour éliminer Kaï.

-On s'en fiche, on file la mission du transfert à Théo, et nous on prend la mission spéciale, on va se faire un paquet de pognon ! Jacasse t'il.

Ils passent les deux minutes suivantes à élaborer leur stratégie quand j'entends du bruit vers l'entrée du couloir, je regarde discrètement et voit Henry approcher au pas rapide. Merde !

Je me réfugie dans la pièce d'en face qui par chance n'a pas été fermée.

-hé, c'était quoi ce bruit ! S'inquiète Michael, Henry ?

Les pas se rapproche et je cesse de respirer.

-Bon sang, bien sûr que c'est moi ! J'espère que vous ne vous êtes pas vanté de votre mission spéciale, parce qu'apparemment on a un traître dans la salle ! Annonce Henry.

-Un traître ? Chuchote John, qui ?

-Aucun idée, mais la fête est en train de se terminer, on a retrouvé une femme de la haute enfermée dans un placard à balais, elle vient tout juste de se réveiller, quelqu'un l'a droguée et déshabillée? Dit Henry.

Merde, faut que je sorte d'ici au plus vite.

Je regarde rapidement autour de moi, il y a une fenêtre. Les gardes ne vont pas tarder à faire le lien avec moi et ils vont me chercher.

J'entends les trois hommes sortir de la pièce et partir, c'est ma chance ! Je pousse la fenêtre et reconnaît que la chute risque d'être violente. Mais je passe la jambe par-dessus le rebord et je m'accroche à la tuyauterie. Une fois en bas, je mêle aux invités qui partent pour la plupart à pied.

Je retrouve une ruelle dégagée, et qui vois-je tourner à celle d'en face ? Sanchez. Bon sang, qu'est-ce qu'il fait ici ! C'est ma mission !

Je fronce les sourcils quand je le vois tenir un appareil d'enregistrement dans sa main. Malheureusement, au moment où j'arrive dans sa ruelle, il a déjà disparu. Bizarre.

A présent, il faut impérativement que j'informe Keils qu'il doit absolument annuler l'échange de demain.

Je rejoins ma moto tant bien que mal, je remet ma veste et détale jusqu'à une petit échoppe tenue par la mafia. Je rédige un papier une fois à l'intérieur, indiquant mon nom secret, les informations récoltées et à l'intention du chef.  La relève de garde de cette "boîte aux lettres animée" revient et je préfère filer avant de me retrouver en quatre flingues.

Argh, et il faudrait aussi dire à Anderson que son fils est sérieusement menacé.

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